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Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/468

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tres. Ses tragédies ont été trad. en vers français par M. Ph. Duplessis, 1854.

MONTIEL, bg d’Espagne (Manche), à 10 kil. S. E. de Villanueva-de-los-Infantes ; 1200 hab. Château fort. Église avec un clocher remarquable. En 1368, Henri de Transtamare y poignarda son frère Pierre le Cruel, roi de Castille, qu’il avait vaincu peu auparavant au même endroit, avec l’aide de Duguesclin.

MONTIER-EN-DER, Monasterium Dervense, ch.-l. de cant. (H.-Marne), à 13 kil. O. de Vassy ; 1500 hab. Haras. Anc. abbaye de Bénédictins, fondée au VIIe s.

MONTIER-SUR-SAUX, ch.-l. de cant. (Meuse), à 31 kil. S. de Bar-le-Duc ; 1100 hab. Forges.

MONTIGNAC-LE-COMTE, ch.-l. de cant. (Dordogne), à 25 kil, N. de Sarlat sur la Vezère ; 3000 h. Collége, hôpital. Patrie du littérateur Joubert. — La ville se forma autour d’un château féodal dont on voit encore de belles ruines. Carrières de pierres de taille. Antiquités romaines aux environs.

MONTIGNY-LE-ROI, ch.-l. de cant. (H.-Marne), à 22 kil. N. E. de Langres ; 1200 hab. Jadis place forte. Quincaillerie, coutellerie ; meules à émouler. — M.-SUR-AUBE, ch.-l. de cant. (Côte-d’Or), à 23 k. N. E. de Châtillon ; 900 hab. Haut fourneau.

MONTIJO, ville d’Espagne (Badajoz), à 38 k. O. de Merida ; 6200 hab. Vaste église. Titre de comté.

MONTILLA, Montulia, v. d’Espagne (Cordoue), à 40 kil. S. E. de Cordoue ; 13 000 hab. Beau palais des ducs de Medina-Celi ; greniers publics. Draps, toiles communes, corroieries, poteries, moulins à huile ; vins estimés. Patrie de Gonzalve dit de Cordoue.

MONTIVILLIERS, ch.-l. de cant. (Seine-Infér.), sur la Lézarde, à 13 kil. N. E. du Havre ; 3843 hab. Collége, jolie église gothique, autrefois abbatiale, avec une tour remarquable. Commerce de grains et farines ; blanchisseries de toiles, papeteries, tanneries, tissage de coton. Ville autrefois fortifiée : on voit encore des débris des fortifications. Anc. abbaye de Bénédictines, fondée en 682.

MONTJOIE ou MONTJOU (par corruption de Mons Jovis, mont de Jupiter, c.-à-d. Mont de Dieu), ancien cri de guerre. Jadis on appelait ainsi les monceaux de pierres entassés sur les chemins pour marquer la route : par suite, montjoie signifia la bannière qui indiquait la marche de l’armée. Ainsi ce cri Montjoie St-Denis voulait dire qu’il fallait suivre la bannière de St-Denis (c.-à-d. l’oriflamme). Les Bourguignons se servaient du cri de Montjoie-St-André, les ducs de Bourbon de celui de Montjoie-Notre-Dame ; les rois d’Angleterre de Montjoie-St-George. — Quelques-uns écrivent Monjoie et prennent ce mot pour ma joie : ainsi Monjoie-St-Denis voudrait dire : S. Denis, ma joie, mon espoir. — Le roi d’armes de France portait le nom de Montjoie.

MONTJOIE (F. GALART de), écrivain royaliste, né à Aix en 1730, m. en 1816, vint de bonne heure à Paris, travailla à l’Année littéraire et à l’Ami du roi, fut déporté en 1797, revint sous le consulat, professa au lycée de Bourges et fut nommé par Louis XVIII conservateur à la bibliothèque Mazarine. On a de lui, entre autres écrits : Hist. de la conjuration de Robespierre, 1794 ; Hist. de la conjuration de d’Orléans, 1796 ; ouvrage peu digne de foi ; Éloges de Louis XVI, 1797 ; de Marie-Antoinette, 1797 ; de Bochart de Saron, 1800.

MONTJOUY ou MONTJUICH, forteresse d’Espagne, à 3 kil. S. O. de Barcelone, domine la ville et les environs. Méchain fut chargé de mesurer l’arc du méridien compris entre Montjouy et Formentera.

MONTLHÉRY, Mons Letherici, bg de Seine-et-Oise, à 23 kil. N. O. de Corbeil : 1500 hab. Ruines d’une tour qui faisait partie du château fort des seigneurs de Montlhéry et d’où l’on a une vue magnifique. Ce château avait été construit en 999 par Thibaut File Étoupe, de la maison de Montmorency, seigneur qui étendait sa juridiction sur 300 paroisses et 133 fiefs. Louis VI le prit et le rasa, en ne réservant que la tour encore existante, mais ruinée en partie, qui servit plusieurs fois de prison d’État, et où l’on avait établi un télégraphe aérien. Grand commerce de blé. — Aux environs se livra, le 5 juillet 1465, une bataille indécise entre Louis XI et les confédérés de la ligue du Bien public, qui ne purent empêcher le roi de se frayer un passage vers Paris.

MONTLIEU, ch.-l. de c. (Charente-Infér.), à 32 k. S. E. de Jonzac ; 2030 hab. Ruines d’un château des Rohan-Soubise ; fameux souterrain, dit Trou des Fadets, où se trouvent de belles stalactites.

MONTLOSIER (Franç. Dom. REYNAUD, comte de), né à Clermont-Ferrand en 1755, m. en 1838, fut nommé député de la noblesse de Riom aux États généraux. Ardent défenseur des privilèges aristocratiques, il signa toutes les protestations de la minorité ; il émigra en 1791, et dirigea en Angleterre le Courrier de Londres. Rentré en France vers 1800, il y continua son journal, qui fut bientôt supprimé. S’étant rallié depuis à l’Empire, il fut attaché au ministère des Relations extérieures et devint le correspondant politique de Napoléon pendant ses campagnes. Il accueillit avec joie la Restauration, et publia en 1814 la Monarchie française depuis son établissement, ouvrage consacré au panégyrique des institutions féodales : il rattache tous les événements à la conquête franque et à la distinction des races. Opposé à toute intervention du clergé dans l’État, Montlosier publia en 1826 un Mémoire à consulter, où il dénonçait ce qu’il appelait le Parti-prêtre ; il le fit suivre l’année suivante d’un 2e Mémoire, intitulé : les Jésuites et les Congrégations ; ces écrits, prônés par le parti libéral, le firent disgracier par Charles X et condamner à Rome. À la révolution de 1830, Montlosier fut fait pair de France ; il se retira peu après des affaires et passa ses dernières années en Auvergne.

MONT-LOUIS, ch.-l. de c. (Pyr.-Orient.), sur un rocher, près du Tet et à 26 k. S. O. de Prades ; 1000 h. Ville forte, bâtie en 1681 par Louis XIV, citadelle construite par Vauban, casernes. Pyramide élevée à la mémoire du général Dagobert, mort près de là. Anc. capit. de la Cerdagne française. On l’appela Mont-Libre pendant la Révolution.

MONT-LOUIS, bg d’Indre-et-Loire, à 12 kil. E. de Tours, sur la r. g. de la Loire et le chemin de fer de Paris à Bordeaux ; 840 hab. Adossé à un rocher dans lequel sont creusées une partie des habitations. Un traité de paix y fut conclu en 1174 entre Louis VII, roi de France, et Henri II d’Angleterre.

MONT-LOUIS, près Paris. V. LA CHAISE (Le P.).

MONTLUC (Blaise de), fameux capitaine, issu d’une branche de la famille Montesquiou d’Artagnan, né vers 1502, m. en 1577, tirait son nom du château de Montluc près de Damazan en Guyenne (Lot-et-Garonne). Il servit avec courage sous les règnes de François I, Henri II, François II, prit une part glorieuse aux expéditions d’Italie, défendit 8 mois Sienne contra Charles-Quint (1555) et eut part sous le duc de Guise à la prise de Calais (1558). Pendant les guerres de religion, il battit les Huguenots en plusieurs rencontres, notamment à Ver (1562). Nommé en 1564, lieutenant général de la Guyenne, il fit aux Calvinistes une guerre d’extermination et multiplia les exécutions : rivalisant avec le baron des Adrets, il déploya une telle férocité qu’il mérita d’être surnommé le Boucher royaliste. Au siége de Rabasteins (1570), il reçut à la figure une blessure horrible qui l’obligea à porter un masque le reste de sa vie, Henri III le récompensa par le bâton de maréchal de France. Montluc a laissé, sous le titre de Commentaires, de curieux mémoires sur sa vie militaire. Publiés à Bordeaux en 1592, ils l’ont été depuis dans la collection des Mémoires relatifs à l’Histoire de France, et par M. de Rable, pour la Société de l’hist. de France.

MONTLUC (Jean de), frère du préc., diplomate, entra dans l’ordre des Dominicains, fut employé par François I et Henri II et ses successeurs dans plusieurs négociations importantes en Italie, en Angleterre, en Écosse, en Allemagne, en Portugal, et contribua puissamment à faire élire roi de Pologne Henri de France (Henri III). Il fut élevé en 1553 à l’évêché