Aller au contenu

Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/469

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de Valence, et m. en 1579. Comme L'Hôpital, il était partisan de la tolérance, ce qui le fit accuser de penchant pour la Réforme. Du reste, ses mœurs étaient peu édifiantes : il eut un fils naturel, nommé aussi Jean de M., qui fut fait maréchal de France en 1594.

MONTLUÇON, ch.-l. d'arr. (Allier), à 70 k. S. O. de Moulins et à 326 k. S. de Paris, sur la r. dr. du Cher, qu'on y traverse sur un beau pont: 16 212 h. Trib., chemin de fer. Hauts fourneaux, manuf. de glaces, toiles, serges; grains, vins. C'est à Montluçon que commence le canal du Berry. Près de la ville, restes d'un château des ducs de Bourbon. — Les Anglais turent vaincus au XIVe siècle dans un des faubourgs de cette ville : une fête annuelle, dite Fête des Chevaux fugs, rappela cette victoire jusque la Révolution.

MONTLUEL, ch.-l. de c. (Ain), sur la Sereine, à 28 kil. S. E. de Trévoux; 2955 hab. Draps communs, chanvre, fil, toile d'emballage, grains, colza, etc. Restes de fortifications. Anc. ch.-l. du comté de Valbonne.

MONTMARAULT, ch.-l. de c. (Allier), à 27 k. E. de Montluçon; 1400 hab. Fabrique de câbles. Commerce de grains, fruits, fromages, etc.

MONTMARTIN-SUR-MER, ch.-l. de c. (Manche), à 9 kil. S. O. de Coutances ; 700 hab.

MONTMARTRE, bg du dép. de la Seine contigu aux murs de la ville, au N., et compris auj. dans Paris, s'élève sur une colline d'env. 132m de haut, appelée vulgairement la Butte-Montmartre, d'où l'on découvre tout Paris. Châles-cachemires, encre, produits chimiques, toiles cirées, etc. Nombreuses carrières à plâtre. — Le nom de Montmartre vient, suivant les uns, de Mons Martis, parce qu'il s'y trouvait, dit-on, un temple de Mars; suivant les autres, de Mons Martyrum, parce que S. Denis y fut martyrisé avec trois de ses compagnons. Les Normands ravagèrent ce bourg en 887. En 1133, Louis le Gros y fonda une abbaye de Bénédictins qui subsista jusqu'en 1789. Le 29 mars 1814, il s'y livra un combat acharné entre les Parisiens et les alliés qui assiégeaient Paris. A l'O. et au bas de Montmartre, est un des cimetières de Paris.

MONTMAUR (pour Mont des Maures), vge des Hautes-Alpes), à 16 kil. O. de Gap; 720 hab. Il tire son nom des Sarrasins, qui l'occupèrent longtemps. Ruines d'une chapelle et d'un manoir féodal. Il y avait à Montmaur une commanderie de Templiers.

MONTMAUR (Pierre de), fameux parasite, né vers 1564 dans le Limousin, m. en 1648, fut d'abord jésuite et enseigna dans plusieurs colléges de l'ordre; il fut nommé en 1623 professeur de grec au Collége de France. Il se faisait admettre par ses bons mots à la table des grands, leur disant plaisamment: « Fournissez les viandes et le pain, je me charge de fournir le sel. » Il se fit par ses railleries beaucoup d'ennemis parmi les gens de lettres et fut l'objet de leurs sarcasmes : on lui reprochait surtout sa pédanterie. On lui donnait pour emblème un âne au milieu de chardons, avec cette devise : Pungant, dum saturent.

MONTMÉDY, Mons Medius, ou Mons Maledictus au moyen âge, ch.-l. d'arr. (Meuse), sur la r. dr. du Chiers, à 50 kil. N. E. de Bar-le-Duc et à 250 N. E. de Paris ; 2000 hab. Trib. collége. Place de guerre fortifiée par Vauban. Chemin de fer. Vinaigreries. tanneries, bonneteries. — Prise par les Français sur les Espagnols en 1541 et 1553, elle appartient à la France depuis 1647. Assiégée et prise par les Allemands dans la guerre de 1870.

MONTMÉLIAN, Montemigliano en italien, v. de France (Savoie), sur une mont. assez élevée, près de la r. dr. de l'Isère, à 15 kil. de Chambéry; 1300 h. Vins estimés. Au sommet, ruines d'un château fort qui dominait toute la vallée de l'Isère et passait pour une position très-forte. Prise par Henri IV en 1600, par Catinat en 1691; de nouveau prise par les Français en 1792. Elle a été cédée à la France avec le reste de la Savoie en 1860.

MONTMIRAIL, ch.-l. de c. (Sarthe), à 49 kil. S. E. de Mamers, près de la Braye; 800 hab. Autrefois fortifié. Beau château. Traité entre Louis le Jeune, roi de France, et Henri II d'Angleterre, en 1168.

MONTMIRAIL, ch.-l. de c. (Marne), à 25 kil. S. O. d'Épernay, près du Petit-Morin; 1800 hab. Beau château qui appartint à la famille Le Tellier, auj. aux ducs de Doudeauville. Pierres meulières, céréales, laines et bestiaux. Patrie du card. de Retz. — Napoléon y remporta une victoire éclatante sur les alliés, le 11 février 1814.

MONTMIREY, ch.-l. de cant. (Jura), à 15 kil. N. de Dôle; 430 hab.

MONTMOREAU, ch.-l. de cant. (Charente), à 48 kil. S. d'Angoulême; 500 hab. Station. Anc. château.

MONTMORENCY, ch.-l. de cant. (Seine-et-Oise), sur la lisière de la forêt qui prend son nom, à 20 k. S. E. de Pontoise et à 15 kil. N. de Paris, au sommet d'une éminence, d'où l'on a une très-belle vue; 2500 hab. Vallée délicieuse, jolie église gothique du XIVe s. Jadis château seigneurial, détruit auj.; forêt magnifique; Ermitage, qui fut habité par J. J. Rousseau et Grétry. Beaux fruits, cerises renommées. — Au pied du coteau se trouve le bel étang d'Enghien (V. ENGHIEN). — Le village se forma autour d'un château fort, bâti vers 1108 par Bouchard le Barbu, et dont il ne reste plus de vestiges. Ce domaine, qui donna son nom aux seigneurs de Montmorency, portait d'abord le titre de baronnie : il fut érigé en duché-pairie en 1550 en faveur d'Anne de Montmorency, connétable de France. La postérité de celui-ci s'étant éteinte en 1632, le duché fut rétabli en faveur de Henri de Bourbon, prince de Condé, sous le nom d'Enghien-Montmorency.

MONTMORENCY (Maison de), une des familles les plus anciennes et les plus illustres de la France, tire son nom de la terre de Montmorency près de Paris, et a pour fondateur Bouchard, sire de Montmorency, qui figure dès 950 parmi les grands feudataires du duché de France. Les chefs de cette maison portaient autrefois les titres de premiers barons chrétiens et de premiers barons de France. Elle a fourni 6 connétables, 12 maréchaux, 4 amiraux, plusieurs cardinaux et un grand nombre, de généraux et d'hommes d'État distingués, et s'est alliée à plusieurs maisons royales. Sous Matthieu II, le grand connétable, m. en 1230, elle se partagea en branche aînée ou des barons de Montmorency, et branche cadette ou de Montmorency-Laval. Cette dernière, qui a pour chef Guy de Montmorency, fils de Mathieu et d'Emma, héritière de Laval, s'est perpétuée jusqu'à nos jours par plusieurs rameaux. En 1447, après la mort de Jean II, seigneur de Montmorency, 15e descendant de Bouchard, la maison de Montmorency se trouva partagée en plusieurs branches : 1o les seigneurs de Nivelle, puis comtes de Homes (V. HORNES); 2o les seigneurs de Fosseux, qui devinrent branche aînée au XVIIe siècle; 3o les ducs de Montmorency, issus d'un second lit, mais qui héritèrent cependant du titre de leur père, au détriment des fils du premier lit qui formaient les deux 1res branches; cette 3e branche s'éteignit en 1632 en la personne de Henri de M., décapité par ordre de Louis XIII. — Parmi les autres branches de cette grande maison, nous citerons les seigneurs de Lauresse, d'Hauteville et Bouteville, de Wastines, etc., issus de la branche de Fosseux; les seigneurs de Croisilles, issus de Jacques, 14e descendant de Bouchard; les seigneurs de Montlhéry, issus de Thibaut File Étoupe, 2e fils de Bouchard; les comtes de Montmorency-Luxembourg, issus du mariage de François de Montmorency, seigneur de Bouteville, avec Marie Madeleine, héritière des comtes de Luxembourg. En vertu d'un pacte de famille conclu en 1820, 3 branches seulement, celles de Montmorency, de Montmorency-Luxembourg et de Montmorency-Luxembourg-Beaumont, ont été reconnues comme appartenant à cette famille. Les représentants actuels de ces 3 branches (V. ci-après) n'ont point d'héritiers mâles.

MONTMORENCY (Matthieu I de), descendant de Bou-