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dans celle de Dreux. En 1384, elle fut vendue à Jean de France, duc de Berri : elle avait alors le titre de comté. Marie, fille de ce prince, porta ce comté dans la maison de Bourbon par son mariage avec Jean I, duc de Bourbon. En 1525, il fut confisqué par François I sur le connétable de Bourbon; mais il fut rendu à la maison de Bourbon en la personne de Louis I (de la branche de Vendôme), qui avait épousé Louise de Bourbon, sœur du connétable; il fut érigé pour ce prince en duché-pairie en 1539. En 1608, le comté passa par mariage à la branche d'Orléans. Le titre de duc de Montpensier est auj. porté par le plus jeune des fils du roi Louis-Philippe (né en 1824, marié en 1846 à une sœur de la reine d'Espagne).

MONTPENSIER (Catherine Marie DE LORRAINE, duchesse de), fille du duc François de Guise, qui périt assassiné devant Orléans, née en 1552, épousa à 18 ans Louis II, duc de Montpensier, prince de la maison de Bourbon, et mourut à Paris en 1596. Ennemie acharnée de Henri III, elle eut des prédicateurs à ses gages pour le faire insulter en chaire et poussa l'audace jusqu'à tenter de le faire enlever. Elle sauta au cou du premier qui lui annonça que Henri III venait d'être assassiné, en s'écriant : « Je ne suis marrie que d'une chose, c'est qu'il n'ait pas su avant de mourir que c'est moi qui ai fait le coup. » Lorsque plus tard elle apprit que Paris avait ouvert ses portes à Henri IV, elle fut consternée et demanda s'il n'y avait pas quelqu'un qui pût lui donner un coup de poignard dans le sein. Cependant elle finit par se réconcilier avec lui : sa fille épousa Gaston, 2e fils de Henri IV.

MONTPENSIER (Anne Marie Louise d'Orléans, duchesse de), connue sous le nom de Mademoiselle, née à Paris en 1627, m. en 1693, était fille de Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII. L'une des plus riches héritières de l'Europe, elle fut vingt fois sur le point de contracter les alliances les plus brillantes; mais aucune ne put réussir. Elle avait dû dans sa jeunesse épouser Louis XIV; mais elle s'aliéna ce prince en prenant parti contre lui dans les guerres de la Fronde : c'est elle en effet qui retint dans le parti des Frondeurs la ville d'Orléans, qui allait se rendre, et qui sauva Condé au combat de la porte St-Antoine (1652), en faisant tirer sur les troupes royales les canons de la Bastille (ce qui fit dire à Mazarin qu'elle avait tué son mari). Obligée de quitter la cour après la fin de la guerre civile, elle n'y rentra qu'en 1657. A 42 ans, elle conçut une vive passion pour un simple gentilhomme, le comte de Lauzun, et voulut l'épouser. Louis XIV y consentit d'abord, mais il se rétracta ensuite. On croit cependant que le mariage eut lieu secrètement. Lorsque Lauzun fut jeté en prison (V. LAUZUN), elle fit de vains efforts pour obtenir sa grâce : elle ne put lui faire rendre la liberté qu'au bout de dix ans et au prix des plus grands sacrifices : il lui fallut abandonner au duc du Maine la principauté de Dombes et le comté d'Eu. Elle passa ses dernières années dans la dévotion. Elle a laissé de curieux Mémoires, qui parurent pour la 1re fois en 1735 sous la rubrique d'Amsterdam (Paris), 8 v. in-12. Ces Mémoires, publiés d'une manière infidèle dans les diverses collections de mémoires relatifs à l’Histoire de France, ont été réédités par M. Chéruel, d'après le manuscrit autographe, avec des notes historiques, 1856-59, 4 v. in-12.

MONTPENSIER (Ant. Phil. d'ORLÉANS, duc de), fils du duc d'Orléans Philippe Joseph, et frère puîné de Louis-Philippe, né en 1775, prit les armes à la Révolution, servit sous Dumouriez, se distingua à Valmy et à Jemmapes, puis à l'armée d'Italie. Il y fut arrêté par ordre du Comité de salut public, et enfermé à Marseille, où il resta captif 43 mois; il ne fut élargi que quand son frère aîné eut consenti à partir pour l'Amérique; il alla l'y rejoindre en 1797. Il repassa en Angleterre en 1800, et mourut à Twickenham en 1807 d'une affection de poitrine. On a de lui des Mémoires (Paris, 1824, in-8), qui roulent sur sa captivité.

MONTPEZAT, ch.-l. de cant. (Ardèche), à 32 kil. N. O. de l'Argentière; 1400 hab. Soie, bonneterie. — Autre ch.-l. de c. (Tarn-et-Garonne), à 34 kil. N. E. de Montauban; 1006 hab. Toiles communes.

MONTPONT, ch.-l. de cant. (Saône-et-Loire), sur la Sane, à 21 kil. S. de Louhans; 2300 hab,

MONTRÉAL, Mons regalis, v. et port du Bas-Canada, sur la côte S. de l'île de Montréal, île formée par le confluent du St-Laurent et de l'Ottawa, non loin d'une colline qui lui a valu son nom : 80 000 h. issus pour la plupart de colons français et parlant français. D'abord ch.-l. du Bas-Canada, elle devint en 1843 la capitale de tout le pays. Évêché catholique, université (fondée en 1821), colléges français et anglais, séminaire catholique, école latine, deux académies classiques. Société d'histoire naturelle, d'agriculture, d'horticulture; institut mécanique, bibliothèque. — La ville est assez belle, quoique d'un aspect sombre; vaste cathédrale catholique, église anglicane, couvent des Sœurs-Grises, collége, casernes, théâtre, hôpital général, séminaire St-Sulpice, maison de ville, nouvelle prison, colonne de Nelson; pont tubulaire sur le St-Laurent, appelé Pont Victoria; bateaux à vapeur pour Québec et les États-Unis; chemins de fer. Commerce actif et florissant par le St-Laurent, surtout en pelleteries; ce commerce est fait par les compagnies réunies du Nord-Ouest et de la bais d'Hudson. — Montréal fut fondée en 1640 par les Français sous le nom de Ville-Marie et appartint d'abord aux Sulpiciens. Prise par les Anglais en 1760, puis par les Américains en 1775, elle fut remise peu après aux premiers. Elle a pris depuis quelques années de rapides accroissements. Le siége du gouvernement y avait été établi en 1843, mais, à la suite d'une émeute dans laquelle le palais du Parlement fut brûlé, il fut reporté à Québec. Brûlée en 1852, la ville a été aussitôt rebâtie plus belle qu'auparavant.

MONTRÉAL, ch.-l. de c. (Aude), à. 19 kil. O. de Carcassonne; 3500 hab. Prise par Simon de Montfort en 1212, par les Anglais en 1355, et par les Protestants en 1594. — Autre ch.-l. de c. (Gers), à 13 kil O. de Condom; 700 hab. — Bg de France (Yonne), à 12 kil. N. E. d'Avallon; 600 hab. Château où séjourna Brunehaut et qu'habita François I.

MONTRÉAL D'ALBANO, dit FRA MORIALE, gentilhomme provençal du XIVe siècle, chevalier de St-Jean de Jérusalem, se mit comme condottiere au service de Louis le Grand, roi de Hongrie, dans les guerres du royaume de Naples, resta dans ce royaume après le départ du roi (1351) et organisa une armée d'aventuriers avec laquelle il ravagea tout le pays, fut vaincu et chassé l'année suivante par Malatesti, seigneur de Rimini, mais n'en alla pas moins mettre à contribution Sienne, Florence, Pise. Il engagea ensuite sa bande à la solde d'une ligue formée en Lombardie contre les Visconti. S'étant rendu à Rome avec une suite peu nombreuse pour s'y ménager des intelligences, il fut pris par ordre de Rienzi, et condamné à mort : il eut la tête tranchée, 1354.

MONTREDON, ch.-l. de c. (Tarn), à 21 kil. N. E. de Castres; 4910 hab. Étoffes de laine.

MONTREJEAU, ch.-l. de c. (H.-Garonne), à 13 k. O. de St-Gaudens; 3034 h. Bougies, chapeaux, etc. Beau pont en marbre sur la Garonne.

MONTRÉSOR, ch.-l. de c. (Indre-et-Loire), sur l'Indroye, à 17 k. E. de Loches; 750 h. Ruines d'un château bâti par Foulques Nerra.

MONTRÉSOR (Claude DE BOURDEILLES, comte de), favori de Gaston, duc d'Orléans, frère de Louis XIII, participa avec ce prince à deux complots formés contre Richelieu, mais fut abandonné par lui et forcé de se réfugier en Angleterre. De retour en France après la mort de Richelieu (1642), il intrigua contre Mazarin, ce qui le fit enfermer à Vincennes. Devenu libre, il se lia avec le cardinal de Retz et joua un rôle actif dans la Fronde. Il fit sa paix en 1653 et se retira complètement des affaires. Il a laissé des Mémoires (Cologne, 1663), qui paraissent rédigés avec sincérité.

MONTRET, ch.-l. de c. (Saône-et-Loire), à 11 kil. N. O. de Louhans; 800 hab.