Aller au contenu

Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/515

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

poétique contre l'empereur Numérien, et l'emporta sur ce prince, qui n'en resta pas moins son protecteur. Il avait composé 3 poèmes didactiques : les Cynégétiques (sur la chasse), dont il reste 325 vers, les Halieutiques (sur la pêche) et la Nautique (sur la navigation), dont nous n'avons que de courts fragments. Ce qui reste de Némésien se trouve dans les Poetæ latini minores de Wernsdorf et dans la Collection Lemaire, et a été trad. par Delatour, 1799, et par Cabaret-Dupaty, 1842.

NÉMÉSIS, fille de Jupiter et de la Nécessité ou de Thémis. ou de l'Océan et de la Nuit, était la déesse de la vengeance et du châtiment. On la représentait ailée, avec des flambeaux et des serpents.

NÉMÉSIUS, évêque d'Émèse en Syrie, vivait sur la fin du IVe s. Il a laissé un traité de la Nature de l’homme, en grec, imprimé à Anvers, 1565, avec une version lat par Ellebodius Cassellianus, et à Hall, 1801, avec notes de C. G. Matthæi ; et trad. en français par J. B. Thibaut, Cambray, 1844.

NEMETACUM ou NEMETOCENNA, auj. Arras.

NEMETUM ou NEMOSUS, dit aussi Augustonemetum, v. de Gaule, auj. Clermont-Ferrand.

NEMOURS, Nemus ou Nemosium, ch.-l. de cant. (Seine-et-Marne), sur le Loing, à 17 kil. S. de Fontainebleau; 3739 hab. Petite ville bien bâtie. Église paroissiale; anc. château ; hôpital; bibliothèque. Chapeaux , vinaigre ; grains et farine ; grande marbrerie. Patrie d'Aubignac — Nemours, qui doit son nom au voisinage de la forêt (nemus), ne remonte pas au delà du XIIe s. Ce fut d'abord une seigneurie. Elle fut acquise par Louis IX, érigée en duché-prairie par Charles VI (1404), puis échangée avec Charles le Noble, roi de Navarre; rendue à la couronne en 1425, elle fut cédée par Louis XI à Jacques d'Armagnac, puis confisquée (1477); fut rendue à Louis d'Armagnac, qui périt en 1503; fut donnée par Louis XII à son neveu Gaston de Foix en échange du comté de Narbonne (1507), puis par François I à un fils de Laurent le Magnifique, Julien de Médicis, époux de sa tante Philiberte de Savoie (1515); resta pendant 150 ans dans la maison de Savoie; enfin échut en 1666 à Louis XIV, qui en fit don à Philippe d'Orléans, son frère, dont la postérité l'a gardée jusqu'en 1789. Auj. le titre de duc de Nemours est porté par le 2e fils du roi Louis-Philippe. Henri III conclut à Nemours avec les Ligueurs, le 7 juillet 1585, un traité par lequel il reconnaissait la Ligue, révoquait les édits de tolérance et s'engageait à expulser tous les Calvinistes.

NEMOURS (Algérie), V. DJEMMA-GHAZOUAT.

NEMOURS (Jacq. et Louis, ducs de), V. ARMAGNAC.

NEMOURS (Gaston DE FOIX, duc de), V. FOIX.

NEMOURS (Jacq. DE SAVOIE, duc de Génevois et de), né en Champagne en 1531, m. en 1585, était fils de Ph. de Savoie et de Charlotte d'Orléans-Longueville. Il se distingua au siège de Lens (1552), à celui de Metz (1553), puis en Flandre, en Italie et dans les deux premières guerres de religion (1562 et 1567). Il passa les 18 dernières années de sa vie dans la retraite et dans le culte des lettres. — Son 2e fils, Henri I de Savoie, marquis de St-Sorlin, puis de Nemours, né à Paris en 1572, m. en 1632, conquit le marquisat de Saluées pour le duc de Savoie en 1588, fut gouverneur du Dauphiné pour les Ligueurs en 1591, se rallia à Henri IV dès 1594 et se signala au siège d'Amiens (1597). Il épousa la fille unique du duc d'Aumale (1618). — Charles, fils aîné du préc. joua un rôle assez actif sous la Fronde et commanda l'armée des princes avec le duc de Beaufort, son beau-frère, mais il se brouilla avec ce seigneur, et fut tué par lui en duel, 1652. — Henri II, né à Paris en 1625, m. en 1659, fut nommé en 1651 à l'archevêché de Reims, mais rentra dans le monde à la mort de son frère. Sa veuve, Marie d'Orléans, fille du duc de Longueville, fut reconnue en 1694 souveraine de la principauté de Neufchâtel, et mourut en 1707, laissant des Mémoires, imprimés ordinairement avec ceux de Retz et de Joly.

NEMROD, fils de Cnus et arrière-petit-fils de Chain, passe pour le fondateur de Babylone. Il régnait en Baylonie en même temps qu'Assur en Assyrie. Il vint d'Éthiopie en Chaldée, et fut, dit-on, le premier roi et le premier conquérant. L'Écriture l'appelle un fort chasseur devant le Seigneur. On place son règne, fort incertain d'ailleurs, vers 2640 ou 2230 av. J.-C.

NÉOCÉSARÉE, auj. Niksar, anc. v. d'Asie-Mineure, sur l'Iris, fut au IVe s. la métropole du Pont Polémoniaque. S. Grégoire le Thaumaturge y naquit.

NEODUNUM, V. NOVIODUNUM.

NÉOGRAD (comitat de), prov. de Hongrie, dans le cercle de Presbourg, entre ceux de Sohl, Pesth, et Honth; 113 k. sur 78 ; 220 000 h. Il tire son nom d'un ancien bourg de 1500 hab., avec château fort, mais a pour ch.-l. Balassa-Gyarmath.

NEOMAGUS, V. NOVIOMAGUS.

NÉOMÉNIE (c-à-d. nouveau mois), fête qui se célébrait à la nouvelle lune en Égypte, en Judée, en Grèce et à Rome. En Égypte, on conduisait en pompe l'animal auquel le mois était consacré. En Grèce, on sacrifiait à tous les dieux, surtout à Apollon ; il y avait des jeux et des repas en commun, dits syssities.

NÉOPLATONISME (c-à-d. nouveau Platonisme), philosophie qui se développa dans Alexandrie, et qui eut pour caractère de fondre avec la philosophie de Platon des doctrines mystiques empruntées à l'Orient. Elle donnait une réalité chimérique aux idées ou notions abstraites de Platon, prétendait posséder la connaissance de l'être absolu ou Dieu, dans lequel elle admettait une trinité (l’Un, l’Intelligence, l’Âme du monde), et enseignait à ses adeptes les moyens de s'unir avec lui par l'extase. Les principaux néoplatoniciens sont Ammonius Saccas, Plotin, Porphyre, Jamblique, Proclus, Julien-l'Apostat. Après Plotin, la plupart furent en lutte avec le Christianisme.

NÉOPTOLÈME, fils d'Achille. V. PYRRHUS.

NEOPTOLÈME I, roi d'Épire (861 av. J.-C), fut père de la fameuse Olympias. — II, usurpa le trône en l'absence de Pyrrhus II, et fut mis à mort par ce prince dès qu'il fut de retour, en 295 av. J.-C.

NÉPAL ou NÉPAUL, roy. d'Asie, au N. de l'Hindoustan anglais, par 26° 20'-30° 20' lat. N. et 77° 40'-85° 40' long. E., entre le Kali à l'O., le Konki à l'E. et le Thibet au N. : 780 kil. de l'E. à l'O., 170 au plus de S. au N. ; env. 2 500 000 h. ; capit., Katmandou. Pays montagneux, sur le versant S. de l'Himalaya, arrosé par la Gogra, le Rapti, le Gandak, le Bagmatti, etc. Climat tempéré. Sol très-fertile dans les vallées: grains, ananas; oranges, gingembre, canne à sucre, coton, tori (racine nutritive). Élève de buffles, chèvres et moutons. Fer, cuivre, ivoire, bois de construction. Habitants : Hindous ou Mongols ; religion, le Brahmanisme et surtout le Bouddhisme. — Le Népal a souvent changé de maîtres; auj., quoique indépendant de nom, il est sous le protectorat de l'Angleterre. Depuis 1814 cette puissance entretient un résident à Katmandou.

NEPER (J.), l'auteur des logarithmes. V. NAPIER.

NEPETUM, auj. Nepi, v. de l'Étrurie anc., au S., entre Véies et Faieries. Prise par Totila, roi des Ostrogoths, mais reprise par Narsès, général de Justinien.

NÉPHÉLÉ, 1re femme d'Athamas. V. ATHAMAS.

NEPHTALI, une des 12 tribus de la Judée, ainsi nommée du 6e fils de Jacob, était la plus septent. des tribus en deçà du Jourdain, et avait pour villes principales Nephtali, Asor, Japhia, Kédès, Capharnaüm.

NEPHTÉ ou NEPHTYS, V. NEFTÉ.

NEPI, Nepetum, ville de l'Italie centrale, à 26 k. S. E. de Viterbe et à 42 kil. N. O. de Rome; 2000 h. Évêché dit aussi de Viterbe-et-Sutri.

NÉPOMUCÈNE (S. JEAN), né à Népomuck, bourg de Bohême, vers 1330, était chanoine de Prague et aumônier de l'empereur Wenceslas. Ayant refusé de révéler à ce prince la confession de l'impératrice Jeanne, soupçonnée d'infidélité, il fut mis à la torture qu'il subît héroïquement, puis fut noyé dans la Moldau (1383). Benoît XIII le canonisa et il fut adopté pour patron par la Bohême. On le fête le 16 mai.

NÉPOS (Flavius Julius), empereur d'Occident (474-