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l’histoire. Il fut un grand crédit auprès d’Hérode, roi de Judée ; à la mort de ce prince, il contribua à décider le partage de la Judée entre Archélaüs et Hérode-Antipas. Outre des traités de philosophie péripatéticienne, il avait composé la Vie d’Hérode, la Vie d’Auguste, et une Histoire universelle, en 144 liv. Il reste des fragments de son Hist. univ., publiés par Coray (Prodrom. biblioth. græcæ, Par., 1805), et de sa Vie d’Auguste, publ. par J. A. Fabricius (Hamb., 1727), et reproduits dans les Fragm. histor. græc. de la collection Didot. Des fragments de sa Vie de César, récemment découverts, ont été publiés et traduits par MM. Piccolos et A. F. Didot (1849 et 1862).

NICOLAS DE PISE, dit le Pisan, sculpteur et architecte, né à Pise vers 1200, m. à Sienne vers 1270, embellit sa patrie de plusieurs monuments, entre autres du clocher de l’église des Augustins et de la chaire en marbre du baptistère, et construisit à Bologne le couvent et l’église des Frères Prêcheurs : le tombeau de S. Dominique, fait pour cette église, est son chef-d’œuvre, ce qui lui valut le surnom de Nicolo dell’arca (du tombeau). Vasari a écrit sa Vie.

NICOLAS DE TOLENTINO (S.), né en 1239. m. en 1308, était chanoine de Tolentino. Il s’acquit une grande réputation par ses austérités et opéra un grand nombre de conversions par ses prédications. On le fête le 10 sept. ; on va en pèlerinage à son tombeau.

NICOLAS DE LYRE, ainsi nommé de Lyre, près d’Évreux, lieu de sa naissance, théologien du XIVe s., était né Juif. Il se convertit, entra chez les Frères Mineurs en 1291, se fit recevoir docteur et rédigea, sous le titre de Postilles, des commentaires sur la Bible, qui étaient fort estimés de son temps. Il mourut en 1340, provincial de son ordre.

NICOLAS DE CUSA, cardinal, né en 1401 à Cusa sur la Moselle, m. en 1484, était fils d’un simple pécheur. Il acquit une profonde connaissance de l’hébreu, du grec, de la philosophie, de la théologie et des mathématiques, assista en 1431, comme archidiacre de Liège, au concile de Bâle, et y défendit l’infaillibilité de l’Église. Eugène IV, Nicolas V et Pie II l’employèrent dans des légations importantes auprès des cours étrangères ; Nicolas V le nomma cardinal en 1448, et lui donna l’évêché de Brixen dans le Tyrol. Ayant voulu réformer un couvent de son diocèse, il excita le mécontentement des moines et fut quelque temps emprisonné par ordre de l’archiduc Sigismond III. On a de lui des traités de théologie et de philosophie : De docta ignorantia ; Apologia doctæ ignorantiæ ; De conjecturis ; De sapientia, etc., réunis en 3 vol. in-f., Bâle, 1565. Il inclinait vers le mysticisme et renouvela quelques-unes des idées de Pythagore.

NICOLAS (Augustin), né en 1622, à Besançon, m. en 1695, fit plusieurs campagnes en Italie, devint secrétaire du cardinal Trivulce, passa en Espagne, où il travailla à la délivrance du duc de Lorraine Charles IV, devint le résident de ce prince à Madrid, puis fut nommé maître des requêtes au parlement de Dôle (1668). Témoin oculaire de la révolte de Masaniello à Naples, il en a écrit l’Histoire, en italien, Amsterd., 1560 ; il a aussi composé sur ce sujet un poëme latin en 5 livres, Parthenope furens, Lyon, 1668. Il écrivait avec une égale facilité en français, en latin, en italien et en espagnol.

NICOLAS DE CLÉMENGES. V. CLÉMENGES.

NICOLAS DE PLUE. V. PLUE.

NICOLAY (Nic. de), voyageur français, né en 1517 à La Grave-en-Oysans (Htes-Alpes), m. en 1583, parcourut pendant 16 ans l’Europe et l’Orient, prenant souvent du service dans les États qu’il visitait, et fut à son retour nommé géographe de Henri II, puis commissaire d’artillerie. On a de lui : Navigations et pérégrinations de N. de Nicolay, Anvers, 1576.

NICOLE (Pierre), moraliste, théologien et controversiste, l’un des plus célèbres écrivaine de Port-Royal, né à Chartres on 1625, m. en 1695, enseigna le belles-lettres pendant plusieurs années dans la maison de Port-Royal-des-Champs, s’y lia avec les Jansénistes, dont cependant il n’adoptait pas toutes les opinions, écrivit avec Arnauld et Pascal contra les Jésuites : fut enveloppé dans les poursuites dont les Jansénistes étaient l’objet, se vit obligé de quitter la France en 1679, alla vivre à Bruxelles, puis à Liège, et n’obtint que par l’intervention de Mgr de Harlay, archevêque de Paris, la permission de rentrer en France. On a de lui les Imaginaires et les Visionnaires, lettres sur l’Hérésie imaginaire (celle des Jansénistes), Liège, 1667 ; la Perpétuité de la foi de l’Église catholique touchant l’Eucharistie, publié sous le nom d’Arnauld, Paris, 1669-76, et des Essais de morale et instructions théologiques, 1671 et ann. suivantes, 25 vol. in-12 : c’est le meilleur et le plus connu de ses ouvrages. Il a aussi eu part à la rédaction de la Logique de Port-Royal, et a traduit en latin les Provinciales, sous le pseudonyme de Wendrock. Nicole est un des moralistes qui ont scruté le plus profondément le cœur humain : il est aussi un des écrivains qui ont le plus contribué à former la prose française : son style est correct et élégant, mais manqua d’imagination et de chaleur. On doit à L’abbé Cerveau l’Esprit de Nicole, 1765, et à Mersan les Pensées de Nicole, 1806. M. S. de Sacy a récemment publié un Choix de ses petits traités de morale. Goujet a écrit sa Vie, 1732.

NICOLET (J. B.), directeur de théâtres forains à Paris, né en 1710, m. on 1790. Ses succès donnèrent naissance à l’adage : « C’est de plus fort en plus fort, comme chez Nicolet. »

NICOLO (Nic. ISOARD, dit), compositeur, né à Malte en 1777, d’un père d’origine française, m. en 1818 ; vint en France en 1790, fut d’abord commis ne banque, prit dans ses voyages en Italie le goût de la musique et se fixa comme organiste à Malte. Il revint en France, et donna à l’Opéra-Comique plusieurs pièces remplies de chants gracieux : le Médecin turc, Michel-Ange, Joconde, Cendrillon, Jeannot et Colin, Aladin ou la Lampe merveilleuse (achevé par Benincori).

NICOMAQUE, de Stagyre, père d’Aristote, était médecin des rois de Macédoine Amyntas et Philippe. Il avait composé des traités de médecine, qui sont aujourd’hui perdus. L’Éthique à Nicomaque, traité de morale d’Aristote, semble adressé au fils du philosophe plutôt qu’à son père.

NICOMAQUE, peintre grec, contemporain d’Apelle, fut un des premiers artistes de son siècle. On vantait surtout sa Cybèle sur un lion, son Enlèvement de Proserpine, sa Victoire traversant les airs sur un quadrige, etc. Cet artiste n’employait que 4 couleurs, le blanc, le jaune, le rouge et le noir.

NICOMÈDE I, roi de Bithynie, fils de Zypœtès, régna de 281 à 250 av. J.-C., et débuta par le massacre de ses frères. Inquiété par Antiochus I, roi de Syrie, il appela à son secours les Gaulois en Asie Mineure, mais fut obligé de leur céder une province de ses États, qui prit d’eux le nom de Galatie. Il fit fleurir les arts et le commerce, et bâtit Nicomédie. — N. II, fils de Prusias, prit les armes contre son père qui voulait le faire périr à l’instigation d’une seconde épouse (148 av. J.-C.), le mit à mort, et régna 59 ans. Allié à la famille de Mithridate, il résista aux Romains, et essaya, mais en vain, de s’agrandir malgré eux. Ce prince est le héros d’une des plus belles tragédies de Corneille. — N. III, fils du précéd., régna de 90 à 75 av. J.-C. À la différence de son père, il s’appuya sur les Romains : chassé deux fois de ces États par Mithridate, il fut chaque fois rétabli par eux, et leur légua son royaume en mourant. César avait dans sa jeunesse passé quelque temps à sa cour

NICOMÉDIE, auj. Isnikmid, v. de Bithynie, sur la Propontide, au fond du golfe d’Astacus, avait été fondée par Nicomède I. Elle devint sous l’empire le chef-lieu de la province, et fut la résidence de Dioclétien. Constantin voulut un instant l’ériger en capitale de l’empire. Arrien y naquit ; Annibal y mourut.

NICON, archevêque de Novogorod, puis patriarche de l’Église de Russie, né en 1613, m. en 1681. jouit