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complètes sont celles de Venise, 1556, in-fol., toute grecque ; de Genève, 1657, avec trad. latine, 2 vol. in-fol., donnée par Foës ; de Paris, 1639-79 (avec une trad. latine, par Cornarius), 13 vol. in-fol., due à Charlier ; du Dr F. Emerins, Utrecht, 1860, in-4. Hippocrate a été traduit en français par A. Dacier, Paris, 1697, 2 vol. in-12 ; Gardell, Toulouse, 1801, 4 vol. in-8 ; Mercy, Paris. 1808-24, 10 vol. in-12. M. Littré en a publié de 1839 à 1861 (10 v. in-8) une nouvelle trad. française avec le texte en regard, accompagnée de commentaires et de notes qui font de cette publication une œuvre monumentale. M. Daremberg a donné les Œuvres choisies, Paris, 1844-55.

HIPPOCRÈNE (c.-à-d. fontaine du cheval), fontaine de Béotie, sortait du mont Hélicon et était consacrée aux Muses et à Apollon. Ses eaux avaient, selon la Fable, le pouvoir de donner l’inspiration poétique. Le cheval ailé Pégase la fit jaillir de la montagne en frappant le rocher d’un coup de pied.

HIPPODAMIE, fille d’Œnomaüs, roi de Pise en Élide. Son père ne voulait la marier qu’à celui qui le vaincrait à la course des chars : Pélops réussit par ruse à le surpasser, et obtint Hippodamie, dont il eut Atrée et Thyeste. — Une autre Hippodamie, fille d’Athrax, épousa Pirithoüs. Il s’éleva à ses noces une rixe célèbre entre les Lapithes et les Centaures.

HIPPODROME, édifice destiné aux courses de chars. V. ce mot au Dict. univ. des Sciences.

HIPPOGRIFFE (d’hippos, cheval, et gryps, griffon), animal fabuleux, moitié cheval, moitié griffon, est une création du poëte italien Boïardo, qui imagina cette monture pour faire voyager ses héros à travers les airs ; l’Arioste l’employa après lui.

HIPPOLYTE, fils de Thésée et d’Antiope, reine des Amazones, n’aimait que la chasse, et fuyait le commerce des femmes. Ayant repoussé les propositions coupables de sa belle-mère Phèdre, il fut accusé par elle auprès de Thésée d’avoir voulu la séduire. Thésée, trompé, appela sur son fils la vengeance de Neptune ; le dieu, pour le punir, fit sortir de la mer un monstre affreux qui effraya ses chevaux et les entraîna au milieu de rochers où le malheureux Hippolyte perdit la vie. On place la scène de cet événement près de Trézène en Argolide. À la prière de Diane, Esculape le ressuscita sous le nom de Virbius (vir bis), et depuis il habita près de la déesse dans le bois sacré d’Aricie en Italie.

HIPPOLYTE (S.), docteur de l’Église, disciple de S. Irénée, vivait à la fin du IIe s. et au commenct du IIIe. Les uns le font évêque de Portus Romæ (sur le Tibre), les autres évêque d’une ville de Portus en Arabie. Il subit le martyre en 235. On l’hon. le 21 août. On a sous son nom plusieurs écrits qui ont été recueillis par Fabricius, Hambourg, 1716-18, 2 vol. in-fol., et dont plusieurs avaient été publiés à part : Canon Paschalis, table pour déterminer le jour de la fête de Pâques : c’est la plus ancienne qui soit conservée (Leyde, 1595) ; De Antechristo, et De Suzanna et Daniele (dans le XXVIIe v. de la Bibliothèque des Pères) ; Demonstratio adversus Judæos (dans l’Apparatus sacer de Possevin) ; De Deo trino et uno (Mayence, 1606, in-4o, grec-lat.). On lui a attribué les Philosophumena, ou Réfutation des Hérésies, en 10 liv., ouvrage rapporté du mont Athos en 1842 par Minoïde Mynas, publié en 1851 à Oxford par M. E. Miller, en 1852 à Londres par Bunsen, et en 1861 à Paris par P. Cruice. Cet ouvrage, attribué aussi à Origène, a donné lieu à de vives controverses, qui sont encore sans solution.

HIPPOLYTE, officier romain, converti par S. Laurent et mis à mort avec lui (258), est hon. le 13 août.

HIPPOMÈNE, amant d’Atalante, vainquit cette princesse à la course en semant sur son chemin des pommes d’or, et obtint ainsi sa main. V. ATALANTE.

HIPPONAX, poëte grec, né à Éphèse, florissait vers 540 av. J.-C. Chassé de sa patrie par les tyrans qui l’opprimaient, il alla se fixer à Clazomène. Il s’est surtout exercé dans la satire, et s’est rendu redoutable en ce genre (V. BUPALE). On lui attribue l’invention du choliambe. On n’a de lui que peu de fragments. Ils ont été publiés par Welcker, Gœttingue, 1817, in-4o, et dans les Poetæ elegiaci de Schneidewin, 1839.

HIPPONE, Hippo Regius, auj. Bone, v. et port de la Numidie orientale, sur la Méditerranée, à l’emb. du Tibitidi, était d’abord un établisst carthaginois. Elle fut conquise par Gula, père de Masinissa, devint une des résidences des rois numides, puis reçut une colonie romaine. Elle fut saccagée par les Vandales. Cette ville eut S. Augustin pour évêque. V. BONE.

Hippo Zarytos ou Diarrhytos, auj. Bizerte, v. de la Zeugitane, près d’Utique, sur la mer. Zarytos n’est qu’une corruption de diarrhytos (c.-à-d. arrosée).

HIPPONIUM, dite aussi Vibo ou Vibona Valentia, auj. Bivona, v. d’Italie, sur la côte occid. du Brutium, était une colonie locrienne. Prise par Denys le Tyran en 389 av. J.-C., puis par Agathocle en 293.

HIRA, v. de Chaldée, au S. E., est auj. Mesched-Ali.

HIRAM, roi de Tyr, fils d’Abiba, régna de l’an 1023 à l’an 985 av. J.-C., conquit l’île de Chypre, et fit alliance avec David et Salomon. C’est lui qui fournit l’or, l’argent et les bois de cèdre nécessaires pour la construction du temple de Jérusalem. — Architecte tyrien, fut sur la recommandation d’Hiram, roi de Tyr, chargé par Salomon de diriger la construction du temple de Jérusalem. Il périt, selon une tradition, assassiné par une partie des ouvriers. Ce meurtre est devenu le sujet d’un mythe allégorique qui joue un grand rôle dans la franc-maçonnerie.

HIRNHAYM (Jérôme), religieux prémontré et docteur en théologie, ne à Troppau en 1635, m. en 1679, fut élu abbé de Strachow ou Montsion dans la ville de Prague en 1669. On a de lui quelques ouvrages de piété, entre autres Meditationes pro singulis diebus, et un écrit singulier : Typho generis humani, où il attaque la vanité de la science humaine et professe un dangereux scepticisme. Ces 2 ouvrages sont à l’Index à Rome.

HIRPINS, Hirpini, peuple du Samnium, entre la Campanie à l’O. et l’Apulie à l’E., dans le S. de la Principauté Ultérieure actuelle. Ils avaient pour villes principales Aquilonia, Caudium, Bénevent. Ils furent soumis par Rome vers l’an 290 av. J.-C.

HIRSCHAU, Hirsaugia, bourg du Wurtemberg, sur la Nagold ; 750 h. Anc. abbaye de Bénédictins, fondée en 830, et l’une des plus célèbres de l’Allemagne. C’est là que Trithème écrivit sa Chronique. Hirschau fut brûlé en 1692 par les Français.

HIRSCHBERG, v. des États prussiens (Silésie), ch.-l. de cercle, à 52 kil. S. O. de Liegnitz, au confluent du Bober et du Sacken ; 8000 hab. Toiles, linon, draps, bas, papier, imprimerie sur toile, raffinerie de sucre. Souvent prise et brûlée (1549, 1633 et 1634). — Le cercle d’Hirschberg a 60 000 hab.

HIRSCHING (Fréd.), savant compilateur, né en 1762, m. en 1800, était professeur à Erlangen. On a de lui : Description des principales bibliothèques de l’Allemagne, Erlangen, 1786 : Dictionnaire des personnages célèbres du XVIIIe siècle, continué par J. H. M. Ernesti, Cobourg, 1794-1813 ; 17 vol. in-8o.

HIRSINGEN, bourg d’Alsace-Lorraine, à 5 kil. S. d’Altkirch, sur l’Ill ; 1356 h. Tourbières.

HIRSON, ch.-l. de cant. (Aisne), sur l’Oise, à 19 kil. N. E. de Vervins ; 2880 h. Station de ch. de fer. Fil à dentelles ; fonderie de poids, forges. Jadis ville forte : ses fortifications ont été détruites, en 1637.

HIRSOVA, bourg et château fort de Bulgarie, près de la r. dr. du Danube, à 90 k. N. E. de Silistrie.

HIRTIUS (Aulus), général romain, accompagna César en Gaule comme lieutenant du général, fut lié à la fois avec César et Cicéron, et profita de cette position pour réconcilier ces deux personnages. Nommé consul, avec Vibius Pansa, après le meurtre du dictateur (43 av. J.-C.), il marcha aussitôt contre Antoine, et le battit à Modène, mais il périt en emportant d’assaut le camp d’Antoine. On lui attribue le VIIIe livre des Commentaires de César sur la guerre des Gaules, ainsi que les livres sur la Guerre d’A-