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Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/560

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condamné à l'exil. Il mourut dans la misère à Dyrrachium. L'année du consulat d'Opimius (633 de Rome, 121 av. J.-C.) fut marquée par une récolte de vins d'une qualité exquise et à laquelle il est souvent fait allusion par les anciens écrivains.

OPIQUE, Opica, nom donné dans des temps très-anciens à une grande partie de l'Italie du S. et du centre, fut réservé dans la suite à la partie méridionale du Latium et à la Campanie. Les habitants de l'Opique se nommaient Opici, Opsci, et par abréviation Osci; ce dernier nom finit par prévaloir. V. OSQUES.

OPITZ (Martin), poète et littérateur allemand, né en 1597 à Bunzlau en Silésie, mort de la peste en 1639, mena une vie vagabonde, voyagea dans presque toute l'Allemagne, professa les humanités à Weissembourg en Transylvanie (1622), puis s'attacha au duc de Leignitz, au burgrave de Dohna, et se fixa enfin à Dantzick, où il reçut le titre de secrétaire et historiographe du roi de Pologne Ladislas IV. Il a écrit dans tous les genres littéraires, surtout dans la poésie didactique, et a exercé la plus grande influence sur la langue de son pays, dont il a révélé les ressources à ses compatriotes : il a mérité par là le titre de Père de la poésie allemande. Ses OEuvres complètes ont eu au moins 12 éditions ; on remarque celles de Breslau, 1690 et 1724. Outre de nombreuses poésies, on y trouve un traité De contemptu linguæ germanicæ, qui eut 10 éditions.

OPITZ (H.), orientaliste, né en 1642 à Altenbourg (Misnie), m. en 1712, professait l'hébreu et la théologie à Kiel. C'était un des plus savants protestants de son temps ; mais la singularité de ses opinions le fit passer pour visionnaire. Il a donné, entre autres ouvrages, une Bible hébraïque très-estimée, Kiel, 1709, et un Lexicon hebræo-chaldæo-biblicum, 1692.

OPLITES ou HOPLITES (du grec hoplon, arme). On nommait ainsi chez les Grecs des soldats à pied pesamment armés. Ils avaient pour armes défensives un casque, une cuirasse, un bouclier rond, et des bottines garnies de fer ; pour armes offensives, une longue pique et une épée. — On donnait le même nom à des athlètes qui disputaient le prix de la course à pied, et couraient coiffés d'un casque, chaussés de bottines militaires, avec un bouclier au bras.

OPONTE, Opus, auj. Atalanti ou Bodonitza, v. de la Grèce propre, capit. d'un petit État des Locriens qui prenaient de là le nom de Locriens Opuntiens, était à l'E., près de la mer d'Eubée. — Ajax, fils d'Oïlée, était roi d'Oponte. Patrocle, l'ami d'Achille, y était né.

OPORIN (J.), savant imprimeur de Bâle, dont le vrai nom était HERBST (herbst en allemand, comme opora en grec, veut dire automne), né à Bâle en 1507, m. en 1568, fut correcteur d'épreuves chez Froben, puis directeur du gymnase de Bâle, secrétaire de Paracelse, médecin et professeur de grec à Bâle. Il fonda dans cette ville, avec Robert Winter, son parent, une imprimerie célèbre, qu'il finit par gérer seul jusqu'à sa mort. Peu d'imprimeurs ont mieux mérité des lettres : outre d'excellentes éditions, il a donné des notes estimées sur Solin, Pline, Plutarque.

OPORTO, ville de Portugal. V. PORTO.

OPPÈDE (J. MEYNIER, baron d'), né à Aix en 1495, m. en 1558, devint 1er président du parlement de sa ville natale, provoqua la mise à exécution de l'arrêt qu'il avait rendu lui-même en 1540 contre les Vaudois de Mérindol et de Cabrières, fut chargé d'exécuter cet arrêt, et s'en acquitta avec une rigueur qui lui valut une fâcheuse célébrité (1545). A la mort de François I, Henri II fit examiner sa conduite par le parlement de Paris (1551) : après des débats solennels, qui remplirent 50 audiences, il fut absous, et put reprendre son fauteuil, qu'il occupa jusqu'à sa mort. D'Oppède cultivait la poésie : il a traduit en vers français les Triomphes de Pétrarque, 1538.

OPPELN, v. des États prussiens (Silésie), ch.-I. de la régence d'Oppeln, sur la r. dr. de l'Oder, à 50 k. S. E. de Breslau, à 420 kil. S. E. de Berlin ; 7000 h. Gymnase catholique, institution de sages-femmes. Belle église de St-Adalbert, érigée en 995 par l’évêque de Gnesne, et regardée comme la plus ancienne de la Silésie supérieure ; belles promenades dans les environs. Commerce très-actif de vins, bestiaux, produits minéraux. — Oppeln a jadis été le ch.-l. d'une principauté. Elle fut depuis 1200 la résidence des ducs de la Silésie supérieure de la maison des Piast. Cette maison s'étant éteinte en 1532, la principauté passa sous la domination de l'Autriche ; elle fut incorporée par Frédéric II, en 1742, avec le reste de la Silésie, à la monarchie prussienne. — La régence d'Oppeln est bornée au N. par celle de Breslau et le grand duché de Posen, à l'E. par le royaume de Pologne, au S. par la Moravie, à l'O. par la Bohême ; elle a 230 kil. sur 160 ; 900 000 h. Sol montagneux, riche en mines de fer et de zinc

OPPENHEIM, Bonconica, v. de la Hesse-Darmstadt, sur la r. g. du Rhin, à 16 k. S. E. de Mayence ; 2500 hab. Pont de bateaux ; belle église gothique de Ste-Catherine, contenant les tombeaux de la famille Dalberg. Sur une montagne voisine, ruines du château impérial de Landskron, bâti par Lothaire II, et détruit par les Français en 1689. Vins renommés. — Forteresse romaine dès le 1er siècle av. J.-C., elle devint ville impériale en 1079. Cette ville a beaucoup souffert pendant la guerre de Trente ans ; elle a été prise par les Suédois en 1631, par les Français en 1689, 1792 et 1794.

OPPIDO, Mamertum, v. d'Italie (Calabre-Ult. 1re), à 40 kil. N. E. de Reggio ; 8000 hab. Évêché. Ruinée par le tremblement de terre de 1783.

OPPIEN, Oppianus, poète grec de la fin du IIe s. de J.-C., natif de Coryce ou d'Anazarbe en Cilicie, suivit en exil son père, sénateur d'Anazarbe, qui n'avait pas voulu fléchir devant Septime-Sévère, et consacra son loisir à la poésie. Étant venu à Rome, il sut plaire à Caracalla, qui, à sa prière, rappela son père de l'exil ; mais il y fut, quelque temps après, emporté par une maladie épidémique : il comptait à peine 30 ans. On a sous son nom deux poèmes didactiques, la Pêche (Halieutica et la Chasse (Cynegetica). Selon Schneider et H. Martin, ces deux poèmes ne peuvent être d'un même auteur, et il y aurait lieu à distinguer un premier Oppien, auteur des Halieutica, natif d'Anazarbe, qui aurait vécu sous Marc-Aurèle, et un 2e Oppien, auteur des Cynegetica, qui se dit lui-même natif d'Apamée sur l'Oronte, et qui aurait vécu sous Septime-Sévère et Caracalla; ce 2e O. serait pour le talent fort inférieur au premier. La 1re édit. d'Oppien fut publiée par les Juntes à Florence en 1515 ; les meilleures sont celles de Schneider, Strasbourg, 1776 et 1813 ; de Belin de Ballu, Paris, 1786, et de Lehrs, dans la Bibliothèque grecque des Didot, 1846. La Chasse a été trad. en français par Belin de Ballu, 1786, et la Pêche par Limes, 1817.

OPPIUS (C.), tribun du peuple en 215 av. J.-C. A la suite des malheurs causés par les victoires d'Annibal, il fit rendre une loi qui mettait des bornes au luxe des femmes et leur interdisait de porter sur elles plus d'une demi-once d'or. Cette loi excita chez les dames romaines un mécontentement général, et elles parvinrent, 18 ans après, à la faire révoquer, malgré l'opposition de Caton. — Un autre C. Oppius, lieutenant et ami de César, est regardé comme le véritable auteur de la Guerre d'Afrique, qu'on attribue vulgairement à César même et qu'on trouve à la suite des Commentaires de ce général.

OPPORTUNE (Ste), abbesse de Montreuil, dans le diocèse de Séez, au VIIIe siècle, était d'une des meilleures familles du pays d'Auge en Normandie. Elle mourut saintement en 770. Où la fête le 23 avril.

OPS, la grande déesse italique des temps primitifs, passait pour l'épouse de Saturne, et a été en conséquence identifiée avec Rhée, Cybèle, et la Terre. Son nom veut en effet dire Terre dans la vieille langue italique. On célébrait à Rome en son honneur le 14 des calendes de janvier (19 décembre) des fêtes appelées Opales.