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OPSLOE, v. de Norvège (Aggerhuus), contiguë à Christiania, à l'E., est regardée comme un faubourg de cette capitale. C'est une ville très-ancienne : elle fut fondée en 1058 par le roi Harold Haardraade. Après l'union de la Norvège avec le Danemark, elle devint la capitale du royaume; mais elle fut détruite par un incendie en 1624, et Christian IV fit construire à sa place la ville de Christiania. Elle est restée néanmoins la résidence de l'évêque de Christiania.

OPSOPOEUS (Vincent), philologue, né en Franconie au XVe s., mort en 1540, tint une école à Anspach pour l'enseignement des langues anciennes. Il a laissé des corrections et des notes sur Démosthène, 1534, des notes sur l’Anthologie, un petit poëme de Arte bibendi, et a donné les premières éditions de Polybe, de Diodore de Sicile, des Lettres de S. Basile et de S. Grégoire de Nazianze. — Jean Opsopœus, médecin, né en 1556 dans le Palatinat, mort à Heidelberg en V596, a donné des éditions de divers traités d'Hippocrate et des Oracles sibyllins, et des notes sur Sénèque, Frontin, Macrobe, etc.

OPTAT (S.), Optatus, évêque de Milève en Numidie, au IVe siècle, m. vers 384, était, au témoignage de S. Augustin, un des prélats les plus savants de son temps. Il combattit l'erreur des Donatistes. On a de lui un traité De schismate Donatistarum (Paris, 1569 et 1700, in-fol., édit. Dupin). Ses autres écrits sont perdus. On le fête le 4 juin. — V. HERSENT.

OPTATIEN, P. Porphyrius Optatianus, poëte latin qui vivait sous Constantin, est auteur d'un Panégyrique de Constantin, morceau bizarre dont les vers forment diverses figures, tel qu'un autel, un orgue, etc. Ce panégyrique se trouve dans les Poemata vetera de Pithou, Paris, 1590, et a été donné à part par Welser, Augsbourg, 1595.

ORACLES, Oracula. On nommait ainsi chez les Païens et les réponses que faisaient les dieux aux mortels qui venaient les consulter et les lieux où l'on venait recevoir ces réponses. L'Asie Mineure, la Grèce, l'Italie comptaient beaucoup d'oracles, entre autres ceux de Dodone, de Delphes, d'Épidaure, de Trophonius, de Cumes, de Préneste ; il faut y joindre l'oracle de Jupiter Ammon en Libye. Les réponses s'obtenaient de diverses manières. A Delphes, elles étaient rendues par une prêtresse nommée pythie; à Dodone, tantôt par des femmes, tantôt par des colombes ou même par le bruit des arbres; dans l'antre de Trophonius et à Épidaure le dieu parlait en songe au fidèle ; à Préneste, on agitait des espèces de dominos; à Rome, on consultait les Livres sibyllins. Parfois on prenait pour la réponse de l'oracle le premier mot que l'on entendait au sortir du temple, ou bien on interprétait comme révélation des dieux un coup de tonnerre, un éclair ou même le moindre bruit, le mouvement fortuit d'un être ou d'un objet appartenant à l'oracle. Les réponses étaient souvent en vers; parfois on les écrivait sur des feuilles de roseau ; elles étaient toujours conçues en termes ambigus, de manière à pouvoir s'adapter à l'événement une fois accompli. Les oracles se turent à mesure que diminua l'idolâtrie et que le Christianisme fit des progrès. Porphyre avait écrit une Philosophie des Oracles dont nous n'avons que des fragments. On doit à Van Dale un curieux ouvrage De oraculis veterum ; Fontenelle a donné l’Histoire des Oracles.

ORACLES MAGIQUES. V. ZOROASTRE

ORADOUR-SUR-VAYRES, ch.-l. de cant. (Hte-Vienne) à 12 kil. S. E. de Rochechouart; 3310 hab. Marne, blanc d'Espagne; gants de peau d'agneau.

ORAN, Gilba ? v. maritime de l'Algérie, ch.-l. de la prov. d'Oran, à 360 kil. O. S. O. d'Alger, par 35° 44' lat. N., 2° 60' long. O., au fond d'une baie de la Méditerranée , entre les caps Falcon et Ferrat ; 17 370 h., dont env. 10 000 indigènes. Préfecture, ch.-l. de division militaire, trib. de 1re inst. et de commerce. Évêché, créé en 1867. Oran n'a qu'un mauvais mouillage : Mers-el-Kébir lui sert de port. Fortifications; plusieurs beaux édifices. — Fondée par des Maures chassés d'Espagne, cette ville fut prise en 1505 par les Espagnols, qui y firent de magnifiques travaux de défense et d'embellissement, ce qui lui avait valu le surnom de Corte-chica, petite cour. Les Maures la reprirent en 1708, et, malgré une interruption de 60 ans (1732-92), ils la possédèrent jusqu'au temps de la conquête française ; elle fut occupée par les Français en 1831. Elle avait été presque ruinée par des tremblements de terre en 1790 et 91 : c'est à la suite de ce dernier que les Arabes rentrèrent dans la place, abandonnée par les Espagnols. — La prov. d'Oran, la plus occidentale des 3 prov. de l'Algérie, entre la Méditerranée au N., le Maroc à l'O., le Sahara au S., et la prov. d'Alger à l'E., a 102 000 kil. carr. et compte 670 697 hab., dont 50 000 Européens. Elle est arrosée par le Chélif, la Macta, la Tafna, et est divisée en territoire civil et territoire militaire, dont les proportions varient avec les progrès de la colonisation.

ORANGE, Arausio, ch.-l. d'arr. (Vaucluse), près de la r. dr. de l'Aygues, à 30 kil. N. d'Avignon; 10 007 h. Trib. de lre inst., collége, bibliothèque ; station du chemin de fer de la Méditerranée. Filatures de soie, moulins à ouvrer la soie; garance, truffes, safran, vins, eaux-de-vie, miel, laines, etc. Belles ruines d'un amphithéâtre romain et d'un arc de triomphe, dit de Marius, qui aurait été érigé en mémoire de la victoire gagnée par Marius à Aix sur les Teutons (102 av. J.-C.), mais qui est plus probablement de l'époque d'Adrien; statue de Raimbaud, comte d'Orange en 1099 (érigée en 1831), et l'un des héros du Tasse. Anc. évêché, université et parlement. — Anc. cité des Cavares, célèbre par la victoire des Teutons sur Manilius et Cépion, en 105 av. J.-C.; colonisée par César ; prise au Ve s. par les Wisigoths, les Bourguignons et les Francs; elle finit par avoir des princes particuliers (V. ci-après); le dernier étant mort en 1702, Louis XIV s'empara de la ville, qui depuis est restée unie à la France. Orange eut beaucoup à souffrir pendant les guerres de religion. Il s'y tint un grand nombre de conciles.

ORANGE (Principauté d'), anc. seigneurie enclavée dans le Comtat Venaissin, avait au XVIIIe siècle 60 k. sur 30, mais avait été jadis plus considérable. Places principales : Orange (ch.-l.), Courteson, Causans. — Jadis partie du pays des Cavares, dans la Viennaise ; comprise ensuite dans le roy. des Burgundes et dans la Bourgogne mérovingienne et carlovingienne puis dans la Bourgogne cisjurane de Boson et dans le roy. d'Arles, elle devint seigneurie dès le IXe ou le Xe s., et comté au XIe. Quatre maisons y ont régné successivement : 1° celle de Giraud d'Adhémar, éteinte en 1174, à laq. appartient le comte Raimbaud; 2° celle de Baux, de 1185 à 1373; 3° celle de Châlon, jusqu'en 1530; 4° celle des Nassau. Ceux-ci s'étant éteints en 1702, Louis XIV réunit la principauté à la France, malgré les prétentions diverses des Nassau-Dietz, du roi de Prusse Frédéric-Guillaume I (qui y prétendait du chef de sa mère), et du prince de Conti, héritier des Longueville, qui déjà avaient eux-mêmes contesté cet héritage aux premiers Nassau. Néanmoins la maison de Nassau, qui règne auj. en Hollande, donne touj. le titre de Prince d'Orange à l'héritier présomptif de la couronne. D'un autre côté, une maison française, celle de Mailly, dont un membre avait épousé une héritière d'Orange, conserva le droit de porter le titre de Princes d'Orange. La principauté d'Orange fut annexée au Dauphiné; en 1790 elle fut comprise dans le dép. de Vaucluse.

ORANGE, grand fleuve de l'Afrique australs (Hottentotie), est formé de deux branches qui sortent du Drakensberg dans le pays des Cafres, le Gariep septentr. ou Fleuve Jaune et le Gariep mérid. ou Fleuve Noir, coule, après sa jonction, de l'E. à l'O. et tombe dans l'Océan Atlantique par une seule embouchure, par 28° 32' lat. S., après un cours de 1650 kil. Les hippopotames et les crocodiles y abondent. Ce fleuve croît périodiquement comme le Nil. Son lit contient beaucoup de quartz et des opales.