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lesquels on remarque ses Recherches sur l'empoisonnement par l'acide arsenieux. Il a laissé d'amples Mémoires autobiographiques, encore inédits. Son Éloge a été prononcé par M. Dubois d'Amiens à l'Académie de Médecine et par M. Bérard à la Faculté.

ORFORD (comtes d'). V. RUSSEL et WALPOLE.

ORFYRÉE (Élie BESSLER, dit), né en 1680 à Zittau (Lusace), m. en 1745 à Furstenberg, fut tour à tour frère lai, soldat, empirique, horloger, chercheur de trésors et enfin conseiller de commerce à Cassel. Il crut avoir trouvé le mouvement perpétuel (1712), montra dans diverses villes de Saxe et de Hesse une machine qui, selon lui, résolvait ce problème, et publia le Mouvement perpétuel triomphant (allemand et latin, Cassel, 1719); mais il brisa sa machine après le rapport défavorable qu'en fit S. Gravesande. Se jetant alors du côté des matières religieuses, il conçut le plan d'un grand établissement qu'il appelait Gottersburg (la ville de Dieu), où l'on recevrait des Chrétiens, des Turcs, des Juifs, etc., pour les initier tous en même temps à la piété, aux sciences, aux arts, et il publia sous le titre d’Orfyrée orthodoxe (Cassel, 1723) un plan de réunion de toutes les sectes religieuses.

ORGAGNA (André CIONE), artiste florentin, 1329-89), fils d'un habile orfèvre, auteur lui-même de beaux bas-reliefs, réussit à la fois dans la peinture, la sculpture et l'architecture, peignit à fresque dans le Campo Santo de Pise le Triomphe de la Mort et le Jugement dernier, et dans la chapelle Strozzi de Ste-Marie-Nouvelle, à Florence, le Paradis et l’Enfer. Enthousiaste du Dante, il l'imita souvent dans ses compositions ; comme lui, il plaça ses amis parmi les élus, ses ennemis parmi les damnés. Il travailla souvent avec son frère Bernard, qui était aussi un bon peintre. Comme architecte, Orgagna se distingua en construisant à Florence la Monnaie et la belle loge des Lanzi, qui lui fut confiée à la suite d'un concours où luttèrent les plus célèbres architectes du temps ; il fut enfin chargé de tous les travaux d'une chapelle de richesse merveilleuse votée par la corporation d'Or-san-Michele après la peste de 1348, et y déploya tout son génie comme architecte, sculpteur et ornementiste. Dans la plupart de ses édifices, il substitua aux églises gothiques les voûtes à plein cintre. Cet artiste se plaisait à signer comme peintre ses travaux de sculpture ou d'architecture et comme sculpteur ceux de peinture. Il cultiva aussi la poésie avec succès.

ORGE (l'), petite riv. de France (Seine-et-Oise), naît près de Dourdan, traverse Arpajon, passe près de Juvisy, reçoit la Remarde, l'Yvette, et se jette dans la Seine, par la r. g., au S. O. de Villeneuve-St-Georges, après un cours de 50 kil.

ORGELET, ch.-l. de c. (Jura), à 17 kil. S. de Lons-le-Saulnier; 1912 hab. Anc. place forte. Tanneries, fromages dits de Gruyère. Ruines du château de Présilly, pont dit de la Pile, tour de May.

ORGÈRES, ch.-l. de c. (Eure-et-Loir), à 32 k. N. E. de Châteaudun ; 545 hab.

ORGÉTORIX, riche helvétien, décida ses compatriotes à se jeter sur la Gaule, l'an 59 av. J.-C., et, pour y réussir, fit une ligue avec le Séquanais Casticus et l'Éduen Dumnorix, les engageant à se rendre maîtres du pouvoir chacun dans sa république et promettant d'en faire autant parmi les Helvétiens. Ceux-ci, avertis de son projet, le citèrent à comparaître; il se déroba au jugement, mais il périt presque aussitôt. On pensa qu'il s'était donné la mort.

ORGIES, Orgia, fêtes de Bacchus,les mêmes que les Dionysiaques ou Bacchanales, devaient leur nom à la fureur sacrée (orghè) qui agitait les célébrants.

ORGON, ch.-l. de c. (Bouches-du-Rhône), sur la r. g. de la Durance, à 34 kil. N. E. d'Arles; 3174 h. Ruines d'un château fort, démoli par Louis XI ; restes d'un aqueduc romain; canal de Boisgelin, dont on remarque les écluses et la voûte souterraine.

ORIA, Uria, v. d'Italie (Otrante), à 38 k. E. de Tarente: 5000 h. Évêché. Fondée par des Crétois, cette ville reçut au XVe s. des Grecs réfugiés.

ORIBASE, de Pergame ou de Sardes, médecin grec, né vers l'an 325 de J.-C., m. vers 400. Attaché à la personne de Julien, il suivit ce prince en Gaule, facilita son élévation à l'empire, et l'accompagna dans l'expédition de Perse. Julien l'avait nommé questeur du palais : Valentinien et Valens le dépouillèrent de cet emploi et l'exilèrent chez les barbares. Oribase ne tarda pas à se faire un grand renom parmi ces peuples. il fut rappelé et dédommagé par l'empereur, vers 369. Il avait rédigé sous le titre de Collections médicales une vaste et précieuse compilation en 70 livres où il avait recueilli les passages les plus, importants d'anciens médecins; il ne nous en reste qu'env. 22 livres, dont 9 seulement en grec. Ils ont été publiés sous le titre de Collectanea artis medicæ, Paris, 1556. Nous avons aussi de lui un abrégé de cet ouvrage : Synopseos libri IX, Paris, 1555, et quelques autres écrits. Ses OEuvres complètes ont été publiées en grec et trad. en fr. par MM. Bussemaker et Daremberg. Par., 1851-60, 6 v. in-8.

ORICELLARIUS. V. RUCCELLAI.

ORICHOVIUS. V. ORZECHOWSKI.

ORICUM, v. et port d'Épire, sur l'Adriatique, auront d'un golfe qui sépare l'Épire de l'Illyrie. Fondée, dit-on, par une colonie de Colchide. Après la guerre de Troie, elle fut la résidence d'Hélénus et d'Andromaque.

ORIENT (Empire d'), dit aussi Bas-Empire, Empire Grec ou Byzantin, Empire de Constantinople, un des deux empires romains formés après la mort de Théodose le Grand, en 395. L'histoire de l'empire d'Orient se divise en six périodes. Pendant la 1re (395-565), dont Justinien est le personnage principal, l'empire grec, après avoir subi les ravages des Huns et perdu presque toute l'Arménie, vit périr l'empire d'Occident; mais il ne tarda pas à s'annexer quelques-unes des dépouillés de cet empire (Italie, Afrique, Barbarie, partie de l'Espagne). — La 2e période (565-717) commence sa décadence : les Lombards occupent les deux tiers de l'Italie; les Bulgares, Serbes et Croates s'établissent au sud du Danube ; les Arabes soumettent la Syrie, l’Égypte, l'Afrique et l'île de Cypre (622-632) ; Maurice, Héraclius, Pogonat sont les princes les moins nuls de cette période de 150ans. — Avec la 3e (717-867), commence la dynastie isaurienne, dont le zèle iconoclaste provoque l'insurrection des Romains, qui reconnaissent les papes pour princes temporels, et amène la perte de presque tout ce qui reste aux Grecs de l'Italie. Sous les sept princes qui succèdent à Irène, le culte des images est rétabli (842), mais bientôt (858) Photius prépare le schisme d'Orient (qui fut consommé en 1054 par Michel Cerularius) ; Candie, presque toute la Sicile, la Cilicie, échappent aux empereurs ; les guerres contre les Bulgares amènent d'affreux désastres. — La dynastie macédonienne, qui, souvent interrompue par des usurpations, remplit la 4e période (867-1056), ralentit la chute de l'empire et offre quelques princes remarquables; les Bulgares, les Russes, les Petchenègues viennent bien encore insulter et ravager l'empire, mais la Bulgarie est deux fois reprise (971,1018), avec la Servie (1018) ; Cypre, la Cilicie, Candie rentrent sous la domination de l'empire (961-964) ; Alep (962), la Sicile (1038-40) sont momentanément recouvrées. — Au commencement de la 5e période (1056-1260), les Seldjoucides s'emparent des deux tiers de l'Asie Mineure; Alexis, Jean et Manuel Comnène ne peuvent reconquérir qu'une faible partie des provinces sur la mer Noire (1081-1180) ; des guerres contre les Normands, qui ont conquis la Sicile, et contre les Hongrois épuisent les forces des Grecs. A la mort du dernier Comnène, la décadence devient de plus en plus sensible; les Serbes et les Bulgares redeviennent indépendants. La 4e croisade se détourne de Jérusalem sur Constantinople : en 1204, les Croisés s'emparent de cette ville, et en font le siège d'un Empire latin ; l'empire d'Orient démembré forme une douzaine de petits États latins, entre autres le royaume de Thessalonique, la principauté d'Achaïe, le duché d'Athènes, le duché de Naxie, les provinces