Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/566

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vénitiennes en Crète. Cependant il reste trois États grecs, le despotat d’Épire, l’empire de Nicée, l’empire de Trébizonde. — L’empereur de Nicée Michel Paléologue reprend Constantinople en 1261 : il ouvre ainsi la 6e période, que remplit la dynastie des Paléologues. Mais ni lui, ni Andronic, son fils, ne peuvent recomposer l’empire. Trébizonde, la Servie, la Bulgarie, la Bosnie, les îles et presque tout le sud de la péninsule sont indépendants ; le reste passe au pouvoir des Turcs, ainsi que les neuf dixièmes de l’Asie Mineure. Les guerres civiles (sous Andronic III, Cantacuzène, etc.) achèvent la ruine de l’empire. En vain les empereurs mendient les secours de l’Occident et promettent d’abjurer le schisme : les Turcs redeviennent maîtres de la Bulgarie (1391), font la guerre en Servie, pressent Constantinople de tous côtés, imposent tribut à Jean VII, et, sans l’invasion de Tamerlan. l’empire grec était détruit dès 1402 par Bajazet. Enfin, en 1453, Mahomet II s’empare de Constantinople, malgré la défense héroïque du dernier des Constantins, et met fin à l’empire d’Orient. Les annales de cet empire n’offrent guère qu’une suite de crimes, de trahisons et de bassesses ; tout occupés de querelles théologiques, les empereurs ne savent pas résister aux Barbares, et l’empire, affaibli de jour en jour par les invasions, par les dissensions et les vices des princes, périt de décrépitude.

Géographie de l’empire d’Orient. Les provinces de l’empire d’Orient, de 395 à 534, sont à peu près celles qui, dans l’empire romain, composaient les deux préfectures d’Illyrie orientale et d’Orient proprement dit. Les conquêtes de Justinien firent ajouter aux 59 ou 60 provinces qui composaient cet empire : 1° l’Afrique, la Numidie, les 3 Mauritanies ; 2° 4 districts espagnols, dans la Carthaginoise, la Bétique, la Lusitanie, la Gallécie ; 3° l’Italie entière. De 569 à 590, l’Italie grecque se réduisit à l’Exarchat de Ravenne (avec la Pentapole), aux duchés de Gênes, de Mantoue, de Rome, de Naples, aux 2 Calabres, aux 3 grandes îles. En 624, toutes les possessions espagnoles passèrent aux Wisigoths. La Syrie et la Mésopotamie échappèrent en 636, l’Égypte en 640, l’Afrique de 670 à 707, toute la rive du Danube, de 623 à 641, le duché de Rome en 728, l’Exarchat en 752. Au VIIe s., les provinces qui restaient à l’empire prirent le nom de Thèmes. On en compta d’abord 32, dont 15 en Europe : Europe, Dyrrachium, Nicopolis, Strymon, Rhodope, Thrace, Hémimont, Hellade, Péloponèse, Thessalonique, Macédoine, Cherson, Lombardie (qui était alors la Terre d’Otrante), Calabre, mer Égée ; et 17 en Asie : Samos, Obsequium, Optimates, Thracésiens, Cibyrrhéotes, Buccellariens, Paphlagonie, Arménie, Chaldie, Colonée, Mésopotamie, Sébaste, Cappadoce, Lycande, Séleucie, Anatolie, Cypre. Après les succès des Seldjoucides et la fondation du roy. turc de Konieh, l’empire grec n’eut plus en Asie que deux provinces occid. de l’Asie Mineure, celles d’Héraclée et de Séleucie, plus le littoral de la mer Noire (Paphalagonie et Chaldie). En 1261, l’empire ne contenait plus en Europe que la Thrace au S. de l’Hémus, la Macédoine et l’Empire oriental ; en Asie, que la Mysie, la Lydie et un peu de la Lycie et de la Carie ; on le divisait alors en 8 régions : 1° Thrace, Orient, Occident, Grande Vlaquie, Morée grecque ; 2° Bithynie, Cilbianum, Mageddo. À l’avènement de Bajazet I ces provinces se réduisaient à 4 districts en Europe (Constantinople, Thessalonique, Zeitoun, Sparte) et quelques ports sur la mer Noire. Enfin, au moment de la prise de Constantinople, toutes les possessions grecques consistaient en cette seule ville, avec 20 ou 30 bourgades voisines et deux districts de la Morée.

Empereurs d’Orient.
Dynastie théodosienne. Constantin IX seul, 1025
Arcadius, 395 Romain III Argyre, 1028
Théodose II, 408 Michel V le Paphlagonien, 1034
Pulchérie seule, 450 Michel IV le Calfat, 1041
Pulchérie et Marcien, 450 Zoé avec Constantin X Monomaque, 1042
Marcien seul, 453 Théodora, 1054
Dynastie de Thrace. Michel VI Stratioq., 1056
Léon I, 457 Comnènes, Ducas.
Léon II, 474 Isaac I Comnène, 1057
Zenon, 1re fois, 474 Constantin XI Ducas, 1059
Basilisque, 475 Eudocie, avec Michel VII Parapinace, Andronic et Constantin XI bis, 1067
Zenon, 2e fois, 477 Romain IV (et Eudocie), 1068
Anastase I, 491 Michel VII seul, 1071
Dynastie de Justinien et de ses annexes. Nicèphore III Botoniate (Nicéphore IV Bryenne, compétiteur), 1078
Justin I, 518 Alexis I, 1081
Justinien I, 527 Jean II (Jean I Comnène), 1118
Justin II, 565 Manuel I, 1143
Tibère II, 578 Alexis II, 1180
Maurice, 682 Andronic I (Andronic Comnène), 1183
Phocas, 602 Anges.
Dyn. d’Héraclius. Isaac II, 1re fois, 1185
Héraclius I, 610 Alexis III, 1195
Héraclius Constantin, 641 Isaac II, 2e fois, avec Alexis IV, son fils, 1203
Héracléonas Constantin, 641 Alexis V Murzuphle, 1204
Constant II, 641 Empereurs latins, 1204-61
Constantin III Pogonat, 668 (On en trouvera la liste à l’art. Empire Latin).
Justinien II, 1re fois, 685 Les Grecs règnent à Nicée pendant que les Latins règnent à Constantinople.
Léonce, 695 Anarchie.
Tibère III (Absimare), 698 Paléologues et Cantacusènes.
Justinien II, 2e fois, 705 Michel VIII Pal. ou Michel-Andronic I, 1261
Philépique ou Philippique (Bardane), 711 Andronic II, seul, 1282
Anastase II, 713 Andronic II et Michel IX (ou Michel-Andronic II), 1295
Théodose III, 716 Andronic II seul, 1320
Dyn. isaurienne et les 3 Michel. Andronic III, le Jeune (Paléologue), 1328
Léon III l’Isaurien, 717 Jean V Paléologue, 1341
Constantin IV Copronyme, 741 Jean VI Cantac et Jean V Paléologue, 1347
Léon IV le Khazare, 775 Jean VI, Mathieu Cantac. et Jean V, 1355
Constantin V Porphyrogenète I, 780 Mathieu Cantacuzène et Jean V, 1355
Irène (impératrice), 797 Jean V, seul, 1356
Nicéphore I, 802 Manuel II Pal., 1391
Staurace, 811 Jean VII Pal., co-régent, 1399
Michel I, Curopalate, 811 Jean VIII Paléol. 1425
Léon V l’Arménien, 813 Constantin XII Dracosès Paléol., 1448-53
Michel II le Bègue, 820
Théophile, 829
Michel III l’Ivrogne, 842
Dyn. macédonienne.
Basile I, 867
Constantin VI, avec Basile, son père, 868-78
Léon VI le Philosophe, 886
Alexandre, 911
Constantin VII, dit Porphyrogenète II, avec Romain I Lécapène et ses 3 fils, Christophe, Étienne et Constantin VIII, 919
seul de nouveau, 945
Romain II, 959
Basile II et Constantin IX, 963
avec Nicéphore II, 963
avec Jean I Zimiscès, 969
seuls tous deux, 976

ORIENT (Église d'). V. GRECQUE (Église).

ORIENT (Schisme d'). V. SCHISME.

ORIFLAMME, Auriflamma, célèbre bannière de France : c’était une espèce de gonfalon ou d’étendard en taffetas rouge ou couleur de feu, sans broderie ni figure, fendu par le bas en 3 pointes, orné de houppes de soie verte, et suspendu au bout d’une lance dorée. C’était originairement la bannière de l’abbaye de St-Denis ; les comtes du Vexin la portaient à la guerre comme avoués de cette abbaye. Quand, Philippe I eut, en 1082, réuni le Vexin au domaine de la couronne, il hérita aussi du droit de porter l’oriflamme : elle figura à côté de la bannière de France propre-