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ORIO
ORLÉ
— 1389 —

ment dite, qui était bleue ou violette et semée de fleurs de lis d’or. C’est Louis VI qui le premier fit porter officiellement l’oriflamme à la tête de l’armée française, en 1124, en s’avançant vers le Rhin contre l’empereur Henri V ; on ne la voit plus reparaître après la bataille d’Azincourt (1415).

ORIGÈNE, célèbre docteur de l’Église, né à Alexandrie en 185, m. en 253, vit, en 202, trancher la tête à son père Léonide, qui était chrétien. Instruit dans les belles-lettres et les saintes Écritures, il enseigna la grammaire pour subvenir aux besoins de sa famille, remplaça Clément, son maître, dans la direction de l’école chrétienne d’Alexandrie, se signala dès lors par une rigidité de principes et de mœurs qu’il poussa au point de se mutiler pour se soustraire à toute tentation, donna des leçons publiques à Césarée en Syrie, se rendit à Athènes pour secourir les églises d’Achaïe, et reçut les ordres en 230 à Jérusalem. Démétrius, évêque d’Alexandrie, regardant son ordination comme irrégulière, l’excommunia et lui interdit le séjour de son diocèse. Origène n’y rentra effectivement qu’après la mort de ce prélat. Pendant la persécution de Dèce (249), il fut mis en prison à Tyr, chargé de fers et livré à la torture. Il sortit de la prison estropié, et mourut peu après. On a de lui un grand nombre d’écrits (en grec), parmi lesquels on distingue ses Commentaires sur toute l’Écriture sainte, dont une bonne édition a été donnée par Huet, Rouen, 1668 ; les Hexaples, édition de l’Écriture sainte en 6 colonnes qui offrait, avec le texte hébreu, les diverses versions grecques alors en usage (on n’en a que des fragments, publiés par Monfaucon. Paris, 1713, et par C.-F. Bahrdt, Leipsick, 1768-70) ; l’Apologie du christianisme contre Celse (éditée par Guill. Spencer, Cambridge, 1658, in-4). On lui a attribué, mais sans fondement suffisant, les Philosophoumena ou Réfutation des hérésies, ouvrage récemment retrouvé et attribué également à S. Hippolyte (V. ce nom). Les Œuvres complètes d’Origène ont été publiées à Bâle, par Érasme, 1536, à Paris, par De La-Rue, 1733-1759, à Wurtzbourg, 1776-1794, à Berlin, par Lommatsch, 1831-46, 24 v. in-8, et réimprimées dans la collection de l’abbé Migne, 1860. Genoude en a traduit en français quelques parties dans ses Pères des trois premiers siècles, 1837-43. Malgré son zèle pour la religion, Origène est resté entaché d’erreur. Il enseignait une doctrine mystique qui se rapprochait de celle des Gnostiques ; il croyait à la préexistence des âmes dans une région supérieure, d’où elles étaient venues animer les corps terrestres ; elles pouvaient, pendant la vie, se purifier et s’élever à la félicité suprême par la communication intime avec Dieu. Il soutenait encore que J.-C. n’est fils de Dieu que par adoption ; que l’âme de l’homme a péché même avant d’être unie au corps, que les peines de l’enfer ne sont pas éternelles, etc. C’est surtout dans le livre des Principes, traduit en latin par Rufin, que se trouvent ces erreurs, qui ont été condamnées en 325 par le concile de Nicée. — Il y eut aussi au iiie s. un autre Origène, philosophe néoplatonicien et païen, condisciple de Plotin et de Longin, qu’on a quelquefois confondu à tort avec le docteur de l’Église.

ORIHUELA, Orcelis, v. d’Espagne (Valence), sur la Segura ; 18 000 hab. Évêché, collège, bibliothèques ; anc. université, fondée en 1568, supprimée en 1835. Élève de vers à soie ; soieries, huile, savon. Environs charmants et très-fertiles. — Habitée d’abord par les Contestani, soumise successivement aux Carthaginois, aux Romains et aux Goths, cette ville fut prise par les Maures en 715 et reconquise par Jacques I, roi d’Aragon, en 1264. Elle fut maltraitée par la peste en 1648, par une inondation en 1651, et par un tremblement de terre en 1829.

ORION, fils de Neptune ou d’Hyriée, était, selon la Fable, sorti de la peau d’une génisse, sacrifiée aux dieux par Hyriée. C’était un géant d’une taille colossale et un habile et infatigable chasseur. Il osa défier Diane ou mépriser son amour : la déesse pour le punir le fit piquer par un scorpion dont la morsure le fit mourir ; puis, inconsolable de sa perte, elle obtint sa translation au ciel, où il forme une des plus brillantes constellations. — Ces fables ont fait supposer qu’Orion passait les nuits à observer les astres.

ORISSA, prov. de l’Hindoustan anglais, entre le Bengale au N., le golfe du Bengale à l’E. et les Circars au S., a 840 kil. (du N. au S.) sur 150 de moyenne largeur, et environ 1 000 000 d’hab. ; Kattak en est le ch.-l. général. Chaleur extrême, climat malsain. Le sol, très-fertile, n’est pas cultivé partout. Les rivières, très-poissonneuses, sont infestées de gavials et de serpents. L’Orissa forme 6 districts de la présidence de Calcutta.

ORISTANO, Auristagnum, v. de l’île de Sardaigne (intend, de Busachi), sur la côte O., à 78 kil. de Cagliari et de Sassari, près du Tirso ; 6600 hab. Archevêché, cathédrale, palais archiépiscopal, séminaire. Petit port militaire, un peu de commerce maritime ; pêche du thon. Aux env., soude et vin dit Guerraccia. — Cette ville fut fondée en 1070, aux dépens de Tarras, dont on voit encore les ruines à 20 k. à l’O. ; elle était autrefois la capitale du Judicat d’Arborée. Elle fut prise par le comte d’Harcourt en 1637. — Oristano donne son nom à une intendance qui fait partie de la grande intendance de Cagliari, et qu’on nomme aussi intend. de Busachi. V. ce nom.

ORITHYIE, fille d’Érechthée, roi d’Athènes, fut, selon la Fable, enlevée par Borée. V. BORÉE.

ORIZABA, v. du Mexique (Vera-Cruz), au S. E. d’une montagne du même nom, à 80 kil. O. de Vera-Cruz et à 200 k. E. S. E. de Mexico ; 10 000 h. Occupée en 1862 par les Français. — Au N. O. de la ville s’élève un célèbre pic volcanique, haut de 5 295 m. Aux environs sont d’immenses plantations de tabac.

ORKHAN, 2e sultan ottoman, fils d’Othman I, venait de s’emparer de Pruse, quand il fut appelé au trône par la mort de son père, 1326. Il choisit pour ministre le sage Ala-Eddyn, enleva aux Grecs Nicomédie (1328), Nicée (1333) et le reste de la Bithynie ; conquit la plus grande partie de l’Asie Mineure, la Thrace, la Bulgarie, battit les Vénitiens, et pilla les faubourgs de Constantinople (1337). Il donna des lois et des institutions à son empire, et forma les Janissaires. Il épousa en 1347 Théodora, fille de J. Cantacuzène, devenu empereur, et envoya à ce prince en 1350 des troupes contre le roi de Servie. Orkhan mourut en 1360 et eut pour successeur Amurat I. Sous son règne, Brousse avait remplacé Konieh comme capitale de l’empire ottoman. Aussi vaillant, mais plus humain que son père, ce prince se fit remarquer par sa clémence, sa justice et son amour pour les sciences.

ORKHON, riv. de Mongolie, chez les Khalkas, coule au N. E. et se jette dans la Sélenga, à 65 kil. S. O. de Maïmadchan ; 450 kil. de cours. Karakorum, la capitale de Gengis-Khan, se trouvait sur ses bords, dans la partie supérieure de son cours.

ORLANDINI (Nic.), jésuite, né à Florence en 1554, m. en 1606, devint recteur du collège de Nole, puis directeur du noviciat à Naples, et fut appelé à Rome pour travailler à la secrétairerie générale. On a de lui : Historia societatis Jesu, Rome, 1615, ouvrage qui fut continué par Fr. Sacchini, P. Possin, Jouvency et J. Cordara, et qui forme 7 vol. in-fol.

ORLÉANAIS, prov. et grand gouvt de l’ancienne France, avait pour bornes au N. l’île de France ; au S. le Berry, la Touraine ; à l’O. la Normandie, le Perche, le Maine ; à l’E. le Nivernais, la Champagne : 150 kil. sur 160 ; capit., Orléans. On le divisait en Orléanais propre, Sologne, Blaisois, Gâtinais, Beauce ou pays Chartrain, Dunois, Vendomois, Perche-Gouet. Il était arrosé par plusieurs rivières : Loire, Loiret, Loir, Cher, Beuvron, Cousson, Saudre, Yonne, Essonne, Loing. Il forme auj. le dép. de Loir-et-Cher, presque tout celui d’Eure-et-Loir et la plus grande partie de celui du Loiret. — Ce pays, jadis occupé par les Aureliani, les Carnutes