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80° long, O., au N. E. du lac Huron, forme plusieurs lacs, sépare le Haut et le Bas-Canada, et se joint au St-Laurent par la r. g., à 125 k. O. de Montréal, après un cours d'env. 1000 k., dirigé généralement au S. E. Elle communique avec l'Ontario par le canal Rideau. Elle tire son nom d'une peuplade qui habitait ses bords.

OTTAWA, v. du Haut-Canada, sur la r. dr. de l'Ottawa, à sa jonction avec le canal le Rideau, et à 125k. O. de Montréal; env. 12 000 h. Cette ville, toute récente, avait d'abord été nommée By-town, du nom du colonel By, son fondateur. Elle a reçu en 1854 le nom d'Ottawa. En 1859, après de longs débats, elle fut choisie pour siège du gouvernement commun des deux Canadas comme étant la plus centrale des villes qui se disputaient cet honneur.

OTTO (Éberhard), jurisconsulte, né en 1685 en Westphalie, mort en 1756. enseigna vingt ans à l'Université d'Utrecht. On a de lui : Thesaurus juris romani, Leyde, 1725, 4 vol. in-f., recueil continué par Meerman ; des notices sur Papinien, Servius Sulpicius, Alfenus Varus, et de savantes dissertations sur plusieurs points d'antiquités, entre autres De ædilibus coloniarum, 1713; De tutela viarum publicarum, 1731. Tous ses ouvrages prouvent une science aussi solide que variée.

OTTO (L. Guill.), comte de Mosloy, diplomate, né en 1754 dans le grand duché de Bade, m. en 1817, fut d'abord secrétaire du chevalier de la Luzerne, alors ambassadeur de France en Bavière, remplit sous la République et l'Empire d'importantes missions aux États-Unis, à Berlin, puis à Londres, où il prépara la paix d'Amiens, à Munich, où il découvrit en 1805 les préparatifs hostiles de l'Autriche, et devint en 1809 ambassadeur à Vienne, où il négocia le mariage de Napoléon avec Marie-Louise. Fort instruit, parlant plusieurs langues, Otto était éminemment propre aux négociations. Il porta dans les postes les plus élevés un rare désintéressement, laissant souvent à d'autres l'honneur de ce qui lui appartenait.

OTTO DE GUÉRICKE. V. GUÉRICKE.

OTTOBONI, pape. V. ALEXANDRE VIII.

OTTOKAR I (PRZÉMYSL), duc de Bohême en 1192, fut déposé en 1193, rétabli en 1197, nommé roi par l'empereur Philippe de Souabe en 1198, puis reconnu comme tel par Othon IV et Innocent III en 1203.

OTTOKAR II, le Victorieux, successeur de Venceslas III, réunit à la Bohême l'Autriche et la Styrie en 1253, fit en 1254 des conquêtes en Prusse, obtint par testament la Carinthie et la Carniole en 1270, protesta contre l'élection de Rodolphe de Habsbourg, s'allia contre lui avec Henri de Bavière et le roi de Hongrie et fut mis au ban de l'empire (1275). Abandonné de ses alliés, il se vit enlever en une seule campagne toutes ses possessions. Ayant bientôt recommencé la guerre (1277), il périt à la bataille de Marchfeld (1278).

OTTOMAN (Empire). On désigne sous ce nom l'ensemble des possessions du Grand Seigneur.

OTTOMANS (les), branche de la nation turque, tire son nom d'Othman I, fondateur de l'empire turc.

OTTON. V. OTHON.

OTTUMBA, v. du Mexique (Mexico), à 90 k. N. E. de Mexico; 5000 hab. Cochenille excellente. Beaux aqueducs, de construction aztèque. — Jadis ville importante, qui compta jusqu'à 50 000 hab.

OTUS, géant, fils de Neptune. V. ALOEUS.

OTWAY (Thomas), poète anglais, né en l651, dans le Sussex, mort en 1685, fut d'abord acteur ; n'ayant pas de succès, il quitta la scène et se mit à composer des pièces de théâtre. Ses comédies sont oubliées, mais il réussit assez bien dans la tragédie. Malgré ses succès, il vécut dans la misère. Les Anglais donnent à Otway la 1re place après Shakspeare. Ses meilleures pièces sont : Don Carlos, imité par Schiller, C. Marius, l’Orpheline, Venise sauvée (1682), imitée par Lafosse dans son Manlius. Ses OEuvres ont été réunies à Londres en 1736 et 1812.

OUAHOU, en anglais Woahou, une des îles Sandwich (Polynésie), au N. O. de celle d'Havaï : 60 000 hab. Beau port de Honoolulu, récifs. Sol fertile (palmiers , bananiers, mûriers, acacias, sandal; taro; melon, riz, vigne; tabac). Habitants superstitieux et voleurs, mais habiles navigateurs : le gouvernement est monarchique et féodal.

OUALO, en anglais Whalo, roy. de Sénégambie, sur l'Atlantique, entre le Sénégal et les Trazas au N,, le Cayor au S.: 140 kil. sur 90; 20 000 hab.; ch.-l., Daghana. Incorporé aux possessions françaises en 1856, et divisé en 4 cercles : Dagana, Richard-Tol, Merinaghen et Lampsar.

OUARANSERIS, monts d'Algérie, dans le moyen Atlas, au S. E. d'Oran. Le plus haut pic a 2800m. Ces montagnes, habitées par les Kabyles, ont été en 1845 et 1846 le théâtre de sanglants combats.

OUCHDA, v. du Maroc (Fez), sur les confins de' l'Algérie, près d'une riv. de son nom, affluent de la Malouïa ; 1000 hab. C'est près et à l'O. de cette ville qu'eut lieu la bataille de l'Isly.

OUCHE (Pays d'), Uticum, Uticensis pagus, partie de la Hte-Normandie, entre la Rille et la Carentone, avait pour lieux principaux Bernay, l'Aigle, Beaumont-le-Roger. La Ferté-Fresnel, Nonant. Il fait auj. partie des dép. de l'Eure et de l'Orne.

OUDE, contrée de l'Indoustan. V. AOUDE.

OUDENARDE, Aldenardum, v. forte de Belgique (Flandre orientale), sur l'Escaut, à 29 k. S. de Gand; 6600 hab. Nankin,lainages, etc.; jadis tapis renommés. — Les Impériaux, commandés par le prince Eugène et le duc de Marlborough, y défirent les Français, commandés par le duc de Vendôme (11 juillet 1708). Cette place fut prise et démantelée par les Français en 1745.

OUDENDORP (François d'), philologue, né à Leyde en 1696, mort en 1761, se forma sous J. Gronovius et P. Burmann, fut successivement recteur des écoles de Nimègue (1724) et de Harlem (1726), et fut nommé en 1740 professeur d'éloquence et d'histoire à Leyde. On lui doit des éditions estimées de Julius Obsequens, Leyde, 1720; Lucain, 1728; Frontin, 1731 ; César, 1737; Suétone, 1751, et des Leçons sur les Lettres de Cicéron, publ. seulement en 1834.

OUDIN (César), écrivain de la fin du XVIe s., mort en 1625, fut secrétaire-interprète de Henri IV pour les langues étrangères, traduisit Don Quichotte, 1639, et donna des Grammaires et des Dictionnaires des langues italienne et espagnole. — Son fils, Ant. Oudin, mort en 1653, le remplaça comme interprète, et fit lui-même des Grammaires et des Dictionnaires de langues étrangères. On estime ses Recherches ital. et franç. (1640), où il traite des étymologies.

OUDIN (Casimir), érudit, né en 1638 à Mézières (Ardennes), m. en 1717, était entré chez les Prémontrés : inquiété et même emprisonné par ses supérieurs à cause de la liberté de ses opinions, il s'échappa de son couvent, s'enfuit en Hollande et embrassa ouvertement le Protestantisme à Leyde (1692). On lui doit de savants écrits, entre autres un Supplément à Bellarmin, Paris, 1686, et un traité De Scriptoribus Ecclesiæ antiquis, Leips., 1722, 3 v. in-f., riche mine de matériaux utiles.

OUDIN (Franç.), jésuite, né en 1673, à Vignori (Haute-Marne), mort à Dijon en 1752, savait six langues. Il composa plusieurs poésies latines qui parurent dans les Poemata didascalica de d'Olivet et commença la Bibliothèque latine des écrivains de la Société de Jésus (par ordre alphabétique) ; il en acheva les premières lettres, ainsi qu'environ 700 notices.

OUDINOT (Nic. Charles), duc de Reggio, maréchal de France, né en 1767, à Bar-sur-Ornain, mort en 1847, s'enrôla dès l'âge de 16 ans, fut élu en 1792 chef du 3e bataillon de la Meuse, débuta par la défense du château de Bitche, où il repoussa les Prussiens et leur fit 700 prisonniers, fut après ce beau fait d'armes nommé colonel; résista pendant dix heures, à Moorlauter, avec son seul régiment, à un corps de dix mille hommes, ce qui lui valut le grade de général de brigade (1794) ; prit Trêves, Nordlin-