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1787, trad. par Levade, Nîmes, 1809 (il y prouve l’authenticité des Écritures par les seules épîtres de S. Paul); Évidence du Christianisme, 1794, trad. par Levade, 1808; Théologie naturelle, 1802, trad. par Pictet de Genève, 1615 : c’est le meilleur de ses écrits. On a publié après sa mort un choix de ses Sermons.

PALFIN (J.), chirurgien belge, né à Courtray en 1649, m. à Gand en 1730, enseigna longtemps son art à Gand. Il appliqua l'anatomie à la chirurgie, inventa un procédé pour la suture des plaies des intestins, ainsi qu'un nouveau forceps dit Tire-tête de Palfin. On lui doit une Ostéologie (Gand, 1702) et une Anatomie du corps humain, écrite en hollandais (1718), et trad. en français par lui-même (Paris, 1726).

PALI (le), idiome savant de l'Inde transgangétique, dérivé du sanscrit, mais répandu dans l'empire des Birmans, les royaumes de Siam et de Tsiampa, est surtout employé par les partisans de Bouddha, notamment dans l'île de Ceylan. C'est l'idiome dans lequel ont été écrits presque tous les livres sacrés des Bouddhistes. Le pâli s'écrit de gauche à droite.

PALIANO, bg de l'Italie centrale (territoire romain), à 44 k. E. S. E. de Rome; 3000 h. Anc. duché, qui appartenait à la famille Colonna; il lui fut enlevé par un des Caraffa, neveu du pape Paul IV, ce qui amena une longue guerre; mais, après la mort de ce pontife, il fut restitué au légitime possesseur, 1559.

PALIBOTHRA, grande v. de l'Inde ancienne, capit. du roy. de Sandrocottus, était chez les Prasii, près du confluent du Gange et de l'Erannoboas (Gondok ou Sone?). Elle était environnée d'un fossé large de 600 pieds, profond de 60, et défendue par une muraille munie de 570 tours et percée de 64 portes. Elle était encore dans tout son éclat en 605 après J.-C. : depuis elle a disparu, détruite par une invasion étrangère ou par une inondation du Gange. Rennel en a trouvé les ruines à Patelpouter près de Patna. D'Anville la plaçait à tort plus à l'O., près d'Allahabad, au confluent du Gange et du Jomanès (Djomnah).

PALICARES. V. PALLIKARS.

PALI-KA-O, bg de Chine, à 12 k. S. E. de Pékin, sur le grand canal qui relie le Pey-ho à Pékin. Le 21 sept. 1860, 2000 Français, commandés par le général Cousin-Montauban, y mirent en déroute une armée de 50 000 Chinois, commandés par San-Koli-Tsin. Cette victoire nous ouvrit les portes de Pékin. Le vainqueur fut en récompense fait comte de Pali-ka-o.

PALILIES, fêtes de la déesse Palès. V. PALÈS.

PALIMPSESTE, manuscrit d'une espèce particulière. V. ce mot dans notre Dict. univ. des Sciences.

PALINGENIUS (Marcellus). V. MANZOLLI.

PALINGES, ch.-l. de c. (Saône-et-Loire), à 15 kil. N. O. de Charolles, sur le canal du Centre; 2076 bab. Hauts fourneaux, poteries.

PALINURE (cap), Palinurum prom., cap. de l'Italie méridionale (Principauté Citer.), à 80 k. S. E. de Salerne. Il doit son nom, selon Virgile, à Palinure, pilote d'Énée, qui s'y noya pendant son sommeil.

PALIQUES, Palici, frères jumeaux adorés en Sicile, étaient fils de Jupiter et d'une nymphe. Ils avaient en Sicile, au pied de l'Etna, un temple célèbre près duquel étaient deux sources d'eau sulfureuse bouillante, sur lesquelles on prêtait serment : le parjure tombait dans une des sources et s'y noyait.

PALISOT DE BEAUVOIS (François Joseph), naturaliste, né à Arras en 1752, m. en 1820, remplit quelque temps les fonctions de receveur des domaines en Picardie. Son emploi ayant été supprimé, il se rendit en Afrique en 1786 pour étudier la flore du Bénin, visita ensuite St-Domingue et diverses contrées de l'Amérique, et en rapporta de précieuses collections de plantes et d'animaux. Il fut admis en 1806 à l'Institut. On a de lui : Flore d'Oware et de Bénin, 1804-21, 2 vol. in fol.; Insectes recueillis en Afrique et en Amérique, 1805-21 ; de savantes recherches sur les Cryptogames, les Mousses, les Lycopodes, 1804, et une Nouvelle agrostographie, 1812.

PALISSOT DE MONTENOY (Ch.), littérateur, né en 1730 à Nancy, était fils d'un conseiller du duc de Lorraine. Il soutint à 13 ans une thèse de théologie et voulut se faire oratorien, mais il changea bientôt d'avis, vint à Paris à 19 ans avec deux tragédies en portefeuille, Zarès et Ninus II, fit jouer l'une d'elles, mais n'obtint aucun succès; se jeta alors dans la polémique, prit parti contre les philosophes, et les attaqua sans relâche, soit dans ses comédies, dont deux, les Originaux ou le Cercle (1755) et les Philosophes (1760), firent grand bruit, soit dans des pamphlets (Petites lettres contre de grands philosophes), soit enfin dans sa Dunciade (1764) ou la Guerre des Sots, poëme imité de Pope, qu'il publia d'abord en 3 chants et qu'il porta dans la suite à 10, afin d'y faire entrer tous ses ennemis. Il se laissa oublier pendant le temps de la Révolution et mourut en 1814, administrateur de la bibliothèque Mazarine. On a de lui, outre les ouvrages ci-dessus : Mémoires pour servir à l'histoire de la littérature française, depuis François I jusqu'à nos jours; Hist. des premiers siècles de Rome jusqu'à la république, 1806 ; le Génie de Voltaire, 1806, des éditions avec notes des œuvres de Corneille et de Voltaire, etc. Ses propres Œuvres ont été réunies en 1809, Paris, 6 vol. in-8, avec les dernières corrections de l'auteur. Palissot ne manquait ni d'esprit ni d'élégance, mais ses ouvrages, presque tous de circonstance, sont tombés dans l'oubli.

PALISSY (Bernard), célèbre potier de terre, né dans l'Agénois vers 1500, m. en 1589, s'appliqua dans sa jeunesse à l'arpentage et à la peinture, entreprit, à partir de 1539, de découvrir le secret de l'émail dont on se servait alors en Italie pour faire de beaux ouvrages de faïence, y réussit après seize ans d'efforts et de dépenses ruineuses (1555), et fabriqua de belles poteries qui furent recherchées par toute la France. Il étudia aussi en savant les monuments de l'antiquité, fit sur les terres, les pierres et les métaux, des observations pleines de justesse, et donna sur ce sujet en 1575 à Paris des cours publics qui furent suivis avec empressement : il y exposa dès cette époque des idées qui ont été justifiées depuis par les découvertes des géologues. Il s'intitulait modestement ouvrier de terre et inventeur des rustiques figulines. Ses figulines, toutes en ronde bosse, sont encore recherchées; on en voit de beaux échantillons au Louvre, à Sèvres, à l'hôtel Cluny et au musée de Limoges. Palissy avait embrassé la Réforme : il fut pour ce motif enfermé dans sa vieillesse à la Bastille, où il resta jusqu'à sa mort. On a de lui : Moyen de devenir riche (par l'agriculture) et De la nature des eaux et fontaines, des métaux, des terres, émaux, Paris, 1580, ouvrage où il fait l'histoire de ses découvertes. Ses Œuvres ont été réunies à Paris, 1777, avec notes de Faujas de St-Fond, et en 1844, par A. Cap, avec une notice sur l'auteur. Une statue lui a été érigée sur une des places d'Agen.

PALIZZI, famille sicilienne, fut au XIVe siècle l'âme d'une faction qui gouverna pendant longtemps le roi Pierre II et qui abusa du pouvoir; elle fut bannie en même temps que les Chiaramonti, avec lesquels elle était sans cesse en lutte, mais se fit rappeler sous le roi Louis, par les intrigues de la reine mère Élisabeth de Carinthie, 1348; de là une longue guerre civile dans laquelle les Palizzi eurent enfin le dessous; ces querelles ne finirent qu'après la paix de 1372 entre Frédéric II et Jeanne 1re (de Naples).

PALK (détroit de), bras de mer qui sépare l'île de Ceylan de la côte de l'Inde et unit le golfe du Bengale au golfe de Manaar, a 60 kil. de large. Il a reçu son nom d'un hollandais qui le passa le premier.

PALKATI et mieux BALKHACHI, grand lac d'Asie, dans la Dzoungarie, entre 44°-46° lat. N. et 74°-77° long. E. a 140 k. de long sur 80 de large et reçoit l'Ili.

PALLADE, Palladius, évêque d'Hélénopolis (en Bithynie), né en Galatie vers 367, m. vers 430, alla vivre dans la solitude à Nitrie en Égypte, d'où il fut tiré pour être élevé à l'épiscopat. Il était l'ami de S. Jean Chrysostôme. On lui doit' une Histoire des