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Solitaires dite Hist. lausiaque, parce qu’elle était dédiée à un préfet romain du nom de Lausus.

PALLADE, Rutilius Taurus Æmilianus Palladius, agronome latin, que l'on fait vivre au IVe s. de J.-C. et qu'on croit fils d'Exsuperantius, préfet des Gaules, avait étudié le droit en Gaule et à Rome, puis était allé se fixer en Campanie. Il a laissé 14 livres De Re rustica, insérés dans la collection des Rei rusticæ scriptores, Leipsick, 1755, et traduits en franç. par Saboureux de La Bonneterie, 1775, et mieux par Cabaret-Dupaty, dans la collection Panckouke, 1843. Ce traité n'est, en grande partie, qu'une compilation de Columelle, de Gargilius Martialis et des Géoponiques grecs. C'est une espèce d'almanach, qui indique les travaux à faire mois par mois : sur les 14 livres, 12 sont consacrés à ces instructions mensuelles; le 1er contient des préceptes généraux, et le 14e un poëme sur la greffe, écrit avec assez d'élégance.

PALLADINO (Jacques), dit Jacques de Téramo, né à Téramo en 1349, m. en 1417, étudia le droit à Padoue, puis reçut les ordres, devint successivement chanoine à Téramo, archidiacre d'Aversa, secrétaire des brefs et de la pénitencerie, évêque de Monopoli (1391), archevêque de Tarente, puis de Florence (1401), évêque et administrateur de Spolète (1410), enfin légat en Pologne. On a de lui une espèce de roman ascétique, intitulé Consolalto peccatorum, Augsbourg, 1472, qui a été trad. en français dès 1482 par Farget sous le titre de Procès de Bélial.

PALLADIO (André), célèbre architecte, né à Vicence en 1518, m. en 1580, étudia surtout Vitruve et les monuments antiques. Il orna de ses ouvrages Vicence, Rome, Venise, où il construisit le palais des doges, l'église de St-Georges Majeur et celle du Rédempteur; restaura la belle basilique dite le Palais de la Raison à Vicence, éleva dans cette même ville le Théâtre olympique, commença le célèbre théâtre de Parme, achevé par le Bernin, bâtit dans le Vicentin et les États de Venise une foule de charmantes villas, et publia les Monuments antiques, Rome, 1554, et un Traité d'architecture en 4 livres, Venise, 1570; trad. par Dubois, La Haye, 1726, et par Chapuy, Al. Corréard et Alb. Lenoir sous le titre d’Œuvre de Palladio, Paris, 1825-42, 2 vol. in-fol. Bien que venu après de grands architectes, Palladio a trouvé moyen d'être original; son nom est demeuré à sa manière, qui consiste dans l'appropriation des belles données de l'architecture antique aux mœurs et aux convenances modernes, au moyen de modifications sobres, sages et savamment raisonnées.

PALLADIUM, statue de Pallas (ou Minerve), était la grande idole des Troyens. C'était une statue de bois, haute de 3 coudées, ayant le casque en tête, tenant de la main droite une pique un peu inclinée et de la gauche un grand bouclier rond qui lui cachait presque tout le corps. On la disait tombée du ciel, et on la conservait précieusement à Troie dans un temple bâti exprès, croyant que le sort de la ville y était attaché. Ulysse et Diomède, ayant pénétré de nuit dans Ilion, allèrent la ravir au sanctuaire même de la déesse, et alors seulement Troie put être prise. Suivant la tradition romaine, les deux héros grecs n'enlevèrent qu'un faux Palladium : le vrai fut porté par Énée en Italie, et passa par la suite à Rome, où il était gardé dans un sanctuaire connu seulement du grand prêtre et de la grande vestale : on croyait à Rome comme à Troie, que le salut de l'empire était attaché à sa conservation.

PALLADIUS. V. PALLADE et PALLADIO.

PALLANTÉE, Pallanteum, v. d'Arcadie, à 8 k. O. de Tégée, fut bâtie par Pallas, un des fils de Lycaon. C'était la patrie d'Évandre. — Ville d'Italie, bâtie par Évandre sur les bords du Tibre, prit son nom, soit de la Pallantée d'Arcadie, soit du mont Palatin sur lequel elle fut bâtie, soit enfin, selon Virgile, du jeune Pallas, fils d'Évandre.

PALLANTIDES, fils de Pallas, frère d’Égée, étaient au nombre de 50. Ayant voulu enlever à Égée le royaume d'Athènes, ils furent tous tués par Thésée, fils de ce prince. Aricie était fille de l'un d'eux.

PALLANZA, v. de la Hte-Italie (Novare), ch.-l. d'intendance, sur le lac Majeur, à 70 kil. N. de Novare; 2500 hab. Port, chemin de fer, gymnase. Napoléon y retint prisonniers les évêques d'Italie qui avaient refusé d'accéder au concordat. — L'intendance de Pallanza, entre celles d'Ossola, Val de Sesia, et Novare, le lac Majeur et le canton suisse du Tésin, a 45 kil. sur 30 et compte 80 000 hab.

PALLAS, déesse des Grecs. V. MINERVE.

PALLAS, fils d'Évandre, roi du Latium, fut tué par Turnus, roi des Rutules. Énée lui fit de magnifiques funérailles et vengea sa mort dans le sang de Turnus. Son nom fut donné au village de Pallantée.

PALLAS, affranchi et favori de l'empereur Claude, lui fit épouser Agrippine et adopter Néron. De concert avec Agrippine, il hâta la mort du vieux prince par le poison : s'étant dans la suite rendu odieux à Néron par son arrogance, il fut lui-même empoisonné, en 60, par ordre de l'empereur, qui confisqua ses biens; ils montaient à une valeur de 60 millions de francs.

PALLAS (Simon), voyageur et naturaliste, né en 1741 à Berlin, m. en 1811, fut appelé dès 1767 en Russie par Catherine II, accompagna les astronomes qui allaient en Sibérie observer le passage de Vénus sur le Soleil (1768), visita en détail la Sibérie, la Tauride, diverses parties de la Russie, pénétra jusqu'aux frontières de la Chine, et revint à St-Pétersbourg publier le résultat de ses observations (1774). Il y fut nommé historiographe de l'amirauté et membre de l'Académie. On a de lui : Elenchus zoophytorum, La Haye, 1766; Spicilegia zoologica, 1767-1780; Voyage en diverses parties de l'empire russe, en allemand, 1771-76, trad. en franç. par G. de La Peyronie, 1788-95; Mémoires sur les peuples Mongols, en allemand; Observations sur la formation des montagnes et sur les changements arrivés à notre globe, 1777; Linguarum totius orbis vocabularia, 1788; Tableau physique et topographique de la Tauride, 1795, en franç.; Flora rossica et Fauna rossica, 1784-8; Zoographia rosso-asiatica, 1831. Pallas rectifia les erreurs de Linné et de Buffon sur la conchyliologie, donna une idée exacte des coraux et jeta les vraies bases de la géologie ainsi que de la science des fossiles.

PALLAVICINI ou PALLAVICINO (Oberto), capitaine de condottieri du XIIIe s., se créa une souveraineté en Lombardie et y fut le chef du parti gibelin. — Sforza P., jésuite, né à Rome en 1607, m. en 1667, fait cardinal en 1657, a écrit en italien l’Histoire du concile de Trente, Rome, 1656-57; trad. en latin en 1672 et en franç. en 1844 (coll. Migne). — Ferrante P., poëte satirique, né à Plaisance en 1615, mort en 1644, était chanoine de St-Augustin à Rome. S'étant fait protestant, et ayant écrit de sanglantes satires contre Urbain VIII et les Barberini, il s'attira des colères redoutables qu'il brava pendant plusieurs années en vivant à Venise; mais, ayant eu l'imprudence de pénétrer dans le Comtat, il y eut la tête tranchée. Ses Œuvres permises ont paru à Venise, 1655, et ses Œuvres choisies à Villefranche (Genève), 1666. On y remarque le Divorce céleste, traduit en français par Brodeau d'Oiseville, 1696.

PALLÈNE, auj. Cassandria, la plus occid. des trois-petites péninsules qui terminent au S. la Chalcidique, entre les golfes Thermaïque et Toronaïque, avait pour villes principales Potidée et Scione.

PALLET (le), vge de la Loire-Inf., à 20 kil. N. E. de Nantes ; 1548 hab. Patrie d'Abélard.

PALLIKARS, nom donné jadis à des Grecs faisant partie des milices nationales reconnues par les Turcs et destinées à combattre les Klephtes. Leurs chefs se nommaient armatoli.

PALLIUM, manteau des anciens et ornement que le pape envoie aux métropolitains en signe de juridiction. V. ce mot dans notre Dict. des Sciences.

PALLUAU, Paludellum, ch.-l. de cant. (Vendée), à 36 kil. N. E. des Sables d'Olonne; 627 Hab.