Aller au contenu

Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/620

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la Loire, à 23 k. N. O. d’Orléans; 1208 h. — Victoire de Dunois et Jeanne d’Arc sur les Anglais, 1429. Combats entre les Prussiens et les Fr., 8 déc. 1870.

PATCHAKAMAK, le grand dieu des Péruviens, était le soleil considéré comme créateur et conservateur. Il avait des temples immenses et resplendissants d’or, desservis par de nombreux prêtres et par des vierges consacrées au dieu. Son temple principal, situé dans une vallée près de Lima, fut démoli par les soldats de Pizarre en 1533. Les Incas prétendaient descendre de Patchakamak.

PATER (J. B.), peintre de genre et de vues, élève de Watteau, né à Valenciennes en 1695, m. à Paris en 1736, peignit dans le goût de son maître : son dessin n'est pas aussi correct, mais son exécution est plus solide. On remarque ses Vues de Marly.

PATERN ou PATERNE (S.), évêque de Vannes en 540, mort vers 555, est fêté le 15 avril.

PATERNO, Hybla major, v. de Sicile (Catane), à 17 kil. N. O. de Catane; 12 000 h. Miel renommé chez les anciens; eaux minérales. Ruines antiques.

PATHMOS, auj. Palmosa, île de l'Archipel, la plus septentr. des Sporades, au S. de Samos, vis-à-vis de Milet, a 26 kil. de tour et 4000 h. ; ch.-l. actuel, St-Jean de Pathmos, bourg de 200 maisons, bâti autour du couvent de St-Jean, élevé lui-même, dit-on, sur la grotte où S. Jean écrivit l'Apocalypse. Pathmos était un lieu d'exil sous les Romains : S. Jean y fut relégué et y écrivit l'Apocalypse. On doit à M. V. Guérin une Description de Vile de Pathmos, 1856.

PATIN (Gui), médecin, né en 1601, près de Beauvais, m. en 1672, se fit une grande réputation par ses succès dans son art, mais aussi par sa causticité et par ses manières bizarres. Doyen de la Faculté de Paris, il fit une opposition violente contre l'introduction de l'antimoine et du quinquina. On a de lui un traité de la Conservation de la santé, 1632. et un recueil de Lettres familières, publié d'abord à Amsterdam en 1718 et réimprimé à Paris en 1846 par le Dr Réveillé-Parise : ces lettres sont pleines de détails curieux sur les affaires du temps. Un recueil de ses bons mots a été publié par Bayle, sous le titre de Patiniana, 1703. Il était l'ami du savant Naudé. — Son fils, Ch. Patin, 1633-93, fut aussi médecin, mais se distingua surtout comme antiquaire. Chargé par Colbert de supprimer un libelle licencieux, il en avait distribué, dit-on, quelques exemplaires; il fut pour ce fait condamné aux galères par contumace. Il quitta la France, voyagea en Allemagne et en Italie, et fut nommé en 1677 professeur de médecine à Padoue. Il a laissé beaucoup d'ouvrages, presque tous sur la numismatique : Familiæ romanæ ex antiquis numismatibus, Paris, 1663; Introduction à l'histoire par la connaissance des médailles, Paris, 1665; Thesaurus numismatum e museo Caroli Patini, Amst., 1672; Suetonius e numismatibus illustratus, 1675; Thesaurus numismatum a P. Mauroceno collectorum, 1684; Commentarius in monumenta antiqua marcellina, 1688.

PATKOUL (J. Reinhold de), gentilhomme livonien, né en 1660, servit d'abord comme capitaine dans l'armée suédoise, fit partie d'une députation chargée en 1689 de défendre devant Charles XI les droits de la Livonie, alors soumise à la Suède, et adressa au gouvernement suédois de Riga, au nom des nobles livoniens, des plaintes énergiques. Ne pouvant arracher son pays à l'oppression, il tenta, à l'avénement de Charles XII, de joindre la Livonie à la Russie ou à la Pologne; mais il échoua et fut condamné à mort. Il s'enfuit en Courlande, et, après avoir erré en différents pays, il entra au service d'Auguste II, électeur de Saxe et roi de Pologne, qui le nomma conseiller intime (1689); puis il passa en Russie. Pierre le Grand l'envoya comme ambassadeur à la cour de Pologne, d'où il s'efforça en vain d'opérer en Livonie une insurrection contre les Suédois. Il finit par s'aliéner le roi Auguste qui, pour se concilier Charles XII, le livra à ce prince (1707). Traduit aussitôt devant un conseil de guerre, il fut condamné à être roué et écartelé, et fut exécuté avec d'horribles raffinements de cruauté.

PATMOS. V. PATHHOS.

PATNA ou PATNAH, v. forte de l'Inde anglaise (Bengale), capit. du Bahar, sur la r. dr. du Gange, par 82° 25' long. E., 25° 37' lat. N.; 312 000 h., dont un tiers d'Européens. Très-grande, mais mal bâtie. Beaucoup de temples et de mosquées. Grand commerce en grains, riz, sucre, indigo, opium, salpêtre. — On croit que cette ville, qui est fort ancienne, occupe l'emplacement de l'antique Palibothra. Les Mahométans s'en emparèrent au XIIIe siècle. Souvent prise et reprise, elle fut tantôt dépendante et tantôt séparée du Bengale; elle fut prise en 1763 par les Anglais, qui y possédaient déjà un comptoir depuis 1640.

PATOUILLET (L.), Jésuite de Dijon, 1699-1779, écrivit contre les philosophes; ce qui lui valut les sarcasmes de Voltaire. C'est lui qui publia et composa en grande partie les Lettres édifiantes et curieuses. On lui doit aussi une Histoire du Pélagianisme, 1767.

PATRAS, Aroe, puis Patræ, v. et port du roy. de Grèce (Achaïe), ch.-l. de nome, au N. O., près de l'entrée du golfe de Lépante, sur l'enfoncement qui prend de là le nom de golfe de Patras, à 100 k. N. O. de Triplitza; 20 000 h. Archevêché grec. Bon port, abrité de tous les vents, château fort. Patras fait un commerce considérable de raisins secs dits de Corinthe, de grenades, de citrons et d'oranges. Toutes les nations européennes y avaient autrefois des consuls. — Fondée par un des chefs achéens qui expulsèrent les Ioniens de ce pays, cette ville fut prise par les Péloponésiens, auxquels elle offrait une place d'armes pour surveiller les côtes opposées de l'Étolie, puis occupée au même titre par les rois de Macédoine, successeurs d'Alexandre. Sous Auguste, elle reçut les droits de colonie romaine, et s'appela Colonia Augusta Aroë Patrensis. Après avoir fait partie de l'empire grec, de la principauté d'Achaïe et des possessions de Venise, elle fut prise et incendiée par les Turcs en 1770. En 1772, les Russes détruisirent une escadre turque dans ses parages; cependant elle resta au pouvoir des Ottomans jusqu'en 1828, que les Français s'en rendirent maîtres, et lui rendirent l'indépendance. Elle est auj. le ch.-l. du nome d'Achaïe-et-Élide et de l'éparchie d'Achaïe proprement dite. Elle renfermait jadis un grand nombre de temples, dont il ne reste que quelques ruines. — Le golfe de Patras met en communication la mer ionienne et le golfe de Lépante (jadis golfe de Corinthe); il a 31 k. de long sur 22 dans sa plus grande largeur.

PATRIA (Lac), Linterna palus, lac d'Italie (Terre de Labour), à 23 kil. N. O. de Naples; 7 kil. sur 3. Aux env., se voit la Villa Literne, ou se retira Scipion l'Africain exilé et où il mourut. Les Vandales détruisirent cette propriété en 455; on y voit encore les restes du tombeau de Scipion.

PATRIARCHES, c.-à-d. Chefs de famille. On désigne spécialement par ce nom les chefs successifs du peuple de Dieu jusqu'à Moïse; ce sont :

Adam 4963-4033 Caïnan (jeune) 3201-2841
Seth 4833-3921 Saleh 3171-2738
Énos, 4729-3824 Héber, 3041-2637
Caïnan, 4639-3729 Phaleg, 2907-2666
Malaléel, 4569-3674 Réu, 2777-2538
Jared, 4504-3542 Saroug, 2645-2415
Hénoch, 4348-3478 Nachor, 2515-2367
Mathusalem, 4277-3408 Tharé, 2436-2291
Lamech, 4090-3313 Abraham, 2366-2191
Noé, 3908-2958 Isaac, 2266-2086
Sem, 3408-2808 Jacob, 2206-2061
Arphaxad, 3306-2868 Juda, 2116-1997

On nomme aussi Patriarches certains évêques pu archevêques qui ont le gouvernement immédiat d'un diocèse ou d'une grande province archiépiscopale, ou qui ont autorité sur plusieurs métropoles. Dans les 1ers siècles de l’Église, on appliquait ce titre aux 5 évêques de Rome, Constanlinoplë, A-