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sous le gouvernement des ancêtres de Cyrus, la Perside fut comprise dans l'empire médo-persan, dont elle était comme le noyau. Résidence du roi même, elle n'était pas comptée parmi les satrapies.

PERSIQUE (Golfe), Persicus sinus, golfe formé par l'Océan Indien sur la côte S. O. de l'Asie, entre la Perse, la Turquie et l'Arabie, communique avec la mer d'Oman à l'E. par le détroit d'Ormuz; il a env. 900 kil. de long. sur 450. Il reçoit l'Euphrate et le Tigre réunis. Ses principaux ports sont Bender-Abassi et Abouchehr en Perse; Bassora, en Turquie, sur le Chat-el-Arab, et El-Katif, sur la côte d'Arabie.

PERSUIS (LOISEAU de), compositeur, né à Metz en 1765, m. en 1819, vint à Paris en 1790, fut chef d'orchestre, puis directeur de l'Opéra. Il a donné à l'Opéra le Triomphe de Trajan, la Jérusalem délivrés, les ballets d’Ulysse, de Nina, du Carnaval de Venise, et a fait la musique de plusieurs opéras-comiques.

PERTARIT ou PERTHARITE, roi lombard, eut Milan pour partage à la mort d'Aribert I, son père, qui avait divisé ses États entre ses deux fils (661), s'enfuit chez les Avares lors du meurtre de son frère Godebert par l'usurpateur Grimoald, duc de Bénévent, puis vint en France où il vécut jusqu'à la mort de Grimoald, en 671, retourna alors en Italie et remonta sur le trône. Il régna 15 ans (671-686) sur tout le royaume et gouverna avec sagesse. Pertharite est le héros d'une tragédie médiocre de Corneille.

PERTH, v. d’Écosse, ch.-l. du comté de Perth, sur la r. g. du Tay, à 60 kil. N. N. O. d’Édimbourg; 24 000 hab. Église St-Jean, fort ancienne, deux beaux parcs appelés Inches, prison centrale modèle; chemin de fer. Hôtel de ville, théâtre, casernes. Société littéraire. Beaucoup de toiles, cotonnades, gants, chaussures, etc., tant aux environs que dans la ville même; construction de vaisseaux; riche pêche du saumon. A 3 k. au N. est l'antique Scône. — Le comté de Perth, situé au S. de ceux d'Aberdeen et d'Inverness, au N. du Frith de Forth, est au centre de l'Écosse. Il a 125 kil. sur 110, et compte 160 000 hab. Monts Grampians, beaucoup de lacs et petites rivières.

PERTH, v. d'Australie, au S. O. (terre de Leeuwin), sur le Swan-river, à 16 k. de son emb. Colonie anglaise, lieu de déportation. Ville toute nouvelle et déjà florissante; évêché, créé en 1844.

PERTHOIS (le), anc. petit pays de la Basse-Champagne, au S. de l'Argonne, avait pour lieu principal Vitry-le-Français, et tirait son nom de Perthes, son anc. capitale, à 26 k. N. O. de Vassy : c'était jadis une ville de quelque importance; elle fut détruite par Attila. Le Perthois est auj. compris dans les dép. de la Marne et de la Haute-Marne.

PERTINAX (P. HELVIUS), empereur romain, né en Ligurie l'an 126, était fils d'un affranchi. Il se distingua comme général en Germanie, sous Marc-Aurèle qui le fit sénateur et consul, combattit le rebelle Avidius Cassius, et gouverna avec sagesse les deux Mésies, la Dacie et la Syrie. Il était préfet de Rome à la mort de Commode. Proclamé malgré lui Auguste en 193 par les prétoriens et le sénat, il donna l'exemple de toutes les vertus. Il projetait la réforme des abus, et voulait rétablir la discipline; mais il mécontenta par là ses soldats et fut égorgé par les prétoriens, qui mirent ensuite l'empire à l'encan (V. DIDIUS). Son règne n'avait duré que 87 jours.

PERTUIS, ch.-l. de c. (Vaucluse), sur la Lèze près de la Durance, à 30 k. S. E. d'Apt, 4859 h. Trib., collége. Vins, eau-de-vie, huile d'olive, garance.

PERTUIS-BRETON (le), détroit entre l'île de Ré et la côte de la Vendée. Sa largeur varie de 2 à 10 kil.

PERTUIS-D'ANTIOCHE (le), détroit entre les îles de Ré et d'Oléron (Charente-Infér.), a 8 k. de largeur. Les ports de Rochefort et de La Rochelle donnent sur ce pertuis.

PÉRUGIN (P. VANUCCI, dit le), grand peintre, né en 1446 à Città delle Pieve près de Pérouse (d'où son nom), mort en 1524, fut le chef de l'école romaine et le maître de Raphaël. Il est auteur de quantité de belles fresques qui se voient à Pérouse, à Florence et à Rome (dans la chapelle Sixtine). Ses tableaux, quoique un peu secs et trop semblables les uns aux autres, se distinguent cependant par la grâce, le coloris et par d'autres qualités précieuses; ses têtes de Vierge ont un caractère céleste. On admire surtout son Mariage de la Vierge (à Caen), et ses Noces de Cana (au Louvre).

PERUSIA, ville de l'Italie anc. auj. PÉROUSE,

PÉRUWELZ, ville de Belgique (Hainaut), à 20 k. S. E. de Tournay; 6880 hab. Fab. de bas et de bonneterie, tanneries, corroieries, mégisseries, sucreries, filatures de laine, carrières de grès et de pierres à bâtir. Aux environs, magnifique propriété de l'Ermitage, appartenant à la maison de Croy.

PERUZZI (Balthazar), peintre et architecte, né en 1480 à Volterre, m. en 1536. Comme peintre, il imita Raphaël, surtout dans les Stes Familles : on cite de lui la Vierge entre S. Jean-Baptiste et S. Jérôme, la Vierge couvrant d'un voile l'enfant Jésus endormi, la Sibylle prédisant à Auguste l'enfantement de la Vierge. Grand perspectiviste, il excella dans la peinture en grisailles : il créa, chez les modernes, l'architecture feinte, renouvela l'art de la décoration scénique, et le porta à un point de perfection qui n'a pas été surpassé. Comme architecte, il a construit d'élégants palais, notamment la Farnésine et le palais Massimi à Rome. Après la mort de Bramante, Léon X le nomma architecte de la basilique de St-Pierre.

PERVENCHÈRES, ch.-l. de cant. (Orne), à 13 kil. S. O. de Mortagne; 955 hab.

PÉSARÈSE (Simon CANTARINI, dit le), peintre et graveur, né en 1612 à Pesaro, mort en 1648, fut l'élève du Guide, qu'il imita avec un étonnant succès et dont il fit un beau portrait; se brouilla avec son maître pour s'être permis des critiques peu mesurées, quitta Bologne, obtint la protection du duc de Mantoue, avec lequel il se brouilla encore, et alla mourir à Vérone. Il est un des meilleurs dessinateurs et coloristes de l'école bolonaise. Le Louvre possède de lui trois Saintes Familles.

PÉSARO, Pisaurum, v. forte d'Italie, ch.-l. de l'anc. délégation romaine d'Urbin-et-Pesaro, près de l'embouch. de la Foglia dans l'Adriatique, à 240 k. N. E. de Rome; 15 000 hab. Petit port, évêché, collége, bibliothèque, musée. Nombreuses églises : on remarque St-Charles, St-Jean et la Miséricorde. Filatures de soie, étoffes, faïences, cristal, cire, etc. Patrie du pape Innocent XI, du peintre Cantarini, dit le Pesarèse, et du célèbre compositeur Rossini. — Ville fort ancienne; elle reçut une colonie romaine en 184 av. J.-C. Détruite par Totila, elle fut rebâtie plus belle par Bélisaire. Elle a dans les temps modernes suivi le sort d'Urbin (V. ce nom); elle s'est séparée en 1859 des États romains pour s'unir au roy. d'Italie.

PESCAIRE, Pescara en italien, l'anc. Aternum, v. d'Italie, dans l'anc. roy. de Naples (Abruzze Cit.), sur la Pescara (Aternus), à 13 kil. N. E. de Chieti; 3000 hab. Anc. marquisat. V. AVALOS.

PESCENNIUS (C.) NIGER, général romain, originaire d'Aquinum, avait gouverné la Syrie et y avait déployé beaucoup de talents. Son armée le salua auguste en 193, après le meurtre de Pertinax et l'avénement de Didius Julianus, tandis que Septime Sévère était proclamé par les légions d'Illyrie. En vain il tenta de s'accommoder avec son rival : bientôt il fallut en venir aux mains. Il eut d'abord quelques avantages, mais deux défaites qu'il essuya à Nicée et près d'Issus le forcèrent à fuir. Après s'être réfugié à Antioche, il se dirigeait vers le pays des Parthes pour y chercher un refuge quand ses soldats le tuèrent, non loin de Cyzique, en 195.

PESCHAOUER. V. PEYCHAOUER.

PESCHIÉRA, Ardelica ou Piscaria, v. forte de Vénétie, sur le Mincio, au point où ce fleuve sort du lac de Garda, à 24 kil. O. de Vérone; 2500 hab. Citadelle, petit port, chemin de fer. — Peschiera forme, avec Mantoue, Vérone et Legnago, le fameux qua-