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Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/646

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à l'E., la Servie et la Bosnie au S., le district de Brod à l'O.; env. 180 kil. sur 35; 100 000 h.

PÉTHION. V. PÉTION.

PÉTILIE, Strongoli ou Policastro, v. du Brutium, à l'E., bâtie, selon la Fable, par Philoctète.

PÉTION (Jérôme), dit de Villeneuve, maire de Paris, né en 1753 à Chartres, était avocat en 1789. Il fut député a l'Assemblée Nationale et à la Convention, fut chargé avec Barnave et Latour-Maubourg de ramener Louis XVI de Varennes, demanda qu'on mît le roi en jugement, fut peu après élu maire de Paris (14 nov. 1791), et devint pour un moment l'idole du peuple; il laissa exécuter, sans y opposer la moindre résistance, les insurrections des 20 juin et 10 août 1792, ainsi que les massacres de septembre. Cependant, ayant voté dans le procès du roi pour la mort avec sursis, il devint odieux aux révolutionnaires et fut proscrit avec les Girondins le 31 mai 1793. Il s'enfuit et se donna la mort dans les landes de Bordeaux, où l'on retrouva son cadavre à moitié dévoré par les loups. Nul comme homme politique, Pétion ne dut sa popularité éphémère qu'à l'exaltation de ses opinions. Il avait une réputation de probité : ses admirateurs l'appelaient le vertueux Pétion. Il a laissé quelques écrits politiques, publ. en 1793, 4 v.in-8.

PÉTION (Alexandre SABÈS, dit), président de la république d'Haïti, né au Port-au-Prince en 1770, était un homme de couleur. Il servit d'abord dans l'armée française lors de la révolte de St-Domingue, s'éleva au grade d'adjudant général, se déclara contre Toussaint Louverture, défendit contre lui le fort Jacmel avec honneur, se retira en France après la défaite de son parti, puis revint comme colonel avec le général Leclerc; mais il quitta ensuite les rangs français pour se joindre à Jacques Dessalines; bientôt il s'unit à Christophe pour renverser ce dernier et fut nommé commandant du Port-au-Prince par Christophe, devenu roi (1806). Peu après il entra en guerre avec celui-ci, proclama la république dans la partie S. de l'île et prit le titre de président d'Haïti (1807). Par ses talents et sa modération il accrut beaucoup son territoire, et attira sous ses drapeaux une partie des soldats de son rival. Législateur de son pays, il créa la plupart des institutions qui le régissent et dota les Noirs de la propriété. Pétion mourut en 1818, laissant à Boyer son petit État dans une position assez prospère.

PÉTIS (Franç.), orientaliste, né en 1622, m. en 1695, secrétaire-interprète du roi pour les langues turque et arabe, laissa un Dictionnaire français-turc et turc-français, resté manuscrit, et une Histoire de Gengizcan (sic), publiée par son fils en 1710. — Ce fils, nommé aussi François Pétis de la Croix (1653-1713), voyagea en Orient, obtint une chaire d'arabe à Paris et succéda à son père comme secrétaire-interprète pour les langues orientales. Il a traduit du persan les Mille et un jours et a donné une Histoire de Timour-Lenc (1722). — Le fils de ce dernier, Louis Pétis de la Croix, 1698-1751, passa 6 ans en Syrie, fut successivement secrétaire-interprète de la marine, interprète des langues orientales à la Bibliothèque du Roi, professeur d'arabe au Collége de France. Il a traduit plusieurs ouvrages turcs et arabes.

PETIT (J.), cordelier, docteur en théologie, natif de Hesdin, était aux gages de Jean sans Peur, duc de Bourgogne. Il ne craignit pas de proclamer la légitimité du meurtre du duc d'Orléans, assassiné par ce prince (1408), et soutint publiquement devant le Dauphin et toute la cour, dans une assemblée tenue a l'hôtel St-Paul, qu'il est permis de tuer un tyran et même que le meurtrier devait être récompensé. Cette doctrine, contre laquelle personne n'osa protester sur le champ, fut réfutée peu après par Pierre Cousinot et par Gerson, et condamnée solennellement par le concile de Constance et par le parlement. Néanmoins, protégé par le duc, J. Petit mourut paisiblement dans sa ville natale (1411 ou 1413).

PETIT (Pierre), géographe du roi, ingénieur, physicien, né à Montluçon en 1594, m. en 1677, fut un des premiers à signaler à l'attention publique les découvertes consignées dans la dioptrique de Descartes, et répéta avec Pascal les expériences, de Torricelli sur le vide. Il a laissé divers opuscules, notamment Moyen de pratiquer avec la règle les opérations du compas de proportion, 1634. — Un autre Pierre Petit, 1617-87, qui avait fait l'éducation des fils du premier président Lamoignon, a laissé des poésies latines, 1683, parmi lesquelles on remarque les pièces intitulées Codrus et Thia sinensis (le thé); des discours latins, des ouvrages de physiologie et de médecine, dont un contre l'automatisme de Descartes (De motu animalium spontaneo), 1660, et de curieuses dissertations De Anthropophagis, De Amazonibus et De Sibylla. On le comptait, avec Rapin, Commire, Santeul, Larue, etc., parmi les astres de la Pléiade du XVIIIe siècle.

PETIT (Samuel), ministre protestant, né à Nîmes en 1594, m. en 1643, professa dans sa ville natale la théologie, le grec et l'hébreu, et publia, entre autres ouvrages d'érudition, un excellent commentaire sur les lois d'Athènes, Leges atticæ (Paris, 1635). Cet ouvrage, complété par Wesseling et réimprimé à Leyde en 1742, fait encore autorité.

PETIT (J. L.), chirurgien et anatomiste, né à Paris en 1674, mort en 1750, membre de l'Acad. des sciences, censeur royal, puis démonstrateur, enfin directeur de l'école royale de chirurgie, imagina divers instruments utiles et fit quelques découvertes pathologiques. On estime surtout ses travaux sur les hernies, les fractures et les hémorragies artérielles : il a inventé un ingénieux tourniquet pour suspendre le cours du sang dans les artères et a indiqué un moyen d'extraire les corps étrangers introduits dans l'œsophage. On lui doit un Traité des maladies des os et un Traité des maladies chirurgicales. — Un autre Petit, Antoine, 1718-94, se distingua aussi dans la chirurgie et fut également admis à l'Académie des sciences (1760). Il eut une immense clientèle et forma de brillants élèves, entre autres Vicq-d'Azyr.

PETIT (Alexis), physicien, né en 1791 à Vesoul, m. en 1820, fut à la fois, quoique fort jeune, professeur au lycée Bonaparte, à l'École normale et à l'École polytechnique. Il publia en 1814,avec Arago, son beau-frère, des Recherches sur le pouvoir réfringent des corps, et en 1818, avec Dulong, des Recherches sur la théorie de la chaleur.

PETIT (le général), né à Paris en 1772, m. en 1856, avait fait avec distinction les campagnes delà République et de l'Empire et était général de brigade en 1814. Il se trouvait à Fontainebleau à la tête d'un corps de troupes fidèles de la garde impériale au moment de l'abdication de Napoléon : c'est lui qui reçut de l'Empereur, avec la dernière accolade, ces adieux touchants, qui s'adressaient à toute l'armée. Il combattit à Waterloo en qualité de major au 1er régiment des grenadiers à pied de la garde, fut mis à la retraite en 1825, rappelé à l'activité en 1831 avec le grade de général de division, fait pair de France en 1838 et nommé en 1840 commandant en second de l'Hôtel des Invalides. Napoléon III le nomma sénateur en 1852.

PETIT-BOURG, château du dép. de Seine-et-Oise, commune d'Évry, à 5 k. N. O. de Corbeil, a appartenu à Lauzun, à Mme de Montespan, et aux tantes de Louis XVI. On y avait établi récemment une colonie agricole, qui a été abandonnée.

PETITE-PIERRE (La), ville d'Alsace-Lorraine. au pied du mont Altenbourg, à 15 kil. N. O. de Saverne; 1037 h. Château fort. C'était jadis un comté important : en 1452, l'électeur palatin s'en empara, et depuis il passa aux comtes de Veldenz, cadets de cette maison, puis à la maison de Deux-Ponts.

PETITES-MAISONS (Les), maladrerie fondée à Paris vers la fin du XVe siècle pour les lépreux, réedifiée en 1557 pour les mendiants de profession, les vieillards infirmes et les insensés, est devenu en