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confirmée par la judaïque et la romains, 1696 (il y a joint une dissertation où il soutient que J.-C. est ; mort l'an 29 et non l'an 33 de l'ère vulgaire); Antiquité de la nation et de la langue des Celtes, 1703.

PFAFF (Christ. Matthieu), théologien protestant, né à Stuttgard en 1686, m. en 1760, montra un génie précoce, visita l'Italie, la Hollande, l'Angleterre, la France, l'Allemagne, professa la théologie à Tubingue, devint chancelier de l'université de cette ville, abbé de Lorch, comte palatin et membre des États de Wurtemberg. Il dirigea l'édition de la Bible protestante dite Bible de Tubingue, 1729, et composa plus de cent ouvrages, entre autres : Dissertationes antibælianæ (contre Bayle), Tubingue, 1719 et 1720; Institutions theologicæ et morales, 1719; Institutiones hisioriæ ecclesiasticæ, 1727. Il découvrit plusieurs manuscrits anciens, notamment des fragments importants de Lactance (1712) et d’Irénée (1715).

PFAFF (Ch. Henri), physicien et chimiste, né en 1773 à Stuttgard, m. en 1852, était professeur de chimie à Kiel depuis 1805. Il a laissé : De l'Électricité et de l'irritabilité animales; Manuel de chimie analytique; Théorie des couleurs; Système de la matière médicale d'après les principes de la chimie. Il s'est aussi occupé avec succès d'archéologie.

PFAFFENDORF, vge des États prussiens (Silésie), à 2 kil. N. de Liegnitz; 300 hab. Victoire de Frédéric II sur les Autrichiens en 1760.

PFAFFENHOFEN, v. de Bavière (Isar), sur l'Inn, à 50 kil. N. N. O. de Munich ; 2000 hab. Combats entre les Français et les Autrichiens en 1745 et 1809.

PFEFFEL (Chrétien-Fréd.), jurisconsulte et publiciste français, né à Colmar en 1726, m. en 1807, était fils d'un jurisconsulte du roi en Alsace. Il remplaça son père et remplit diverses missions diplomatiques pour les cours de France, de Saxe, de Deux-Ponts. Abrégé chronologique de l'histoire et du droit public de Allemagne, 1774 et 1776; Recherches historiques sur les droits des papes sur Avignon, 1768; État de la Pologne, avec un abrégé de son droit public, 1770. — Son frère, Conrad-Gottlieb Pf., né à Colmar en 1736, m. en 1809, devint aveugle à 21 ans, et ne s'en distingua pas moins dans les lettres. Il fonda en 1773 une école militaire à Colmar, avec son ami Lersé, devint en 1803 président du consistoire de sa ville natale, puis secrétaire-interprète de la préfecture du Ht-Rhin. Il a beaucoup écrit en prose et en vers : ses seules Œuvres poétiques forment 10 vol. in-8 (Tubingue, 1802-10); elles sont en allemand et se composent de pièces de théâtre, de contes, de fables, d'épîtres, etc. ; on y trouve, avec du sens et de l'imagination, de la grâce et de la sensibilité; mais elles sont de mérite inégal; on estime surtout ses Fables; elles sont devenues classiques. Ses écrits en prose se composent surtout de contes et de nouvelles. On lui doit aussi des Principes de Droit naturel, à l'usage de l'école de Colmar, 1781 (en franç.). Ses Contes et Nouvelles ont été trad. par son fils, Par., 1825 ; P. Lehr a mis ses Fables en vers français, Strasb., 1840.

PFEIFFER (Ida REYER, dame), femme voyageuse, née à Vienne en 1795, m. en 1858. Étant restée veuve et ayant établi ses enfants, elle commença à 47 ans à satisfaire sa passion pour les voyages, visita seule la Turquie, la Palestine, l'Égypte, puis la Suède, la Norvège et l'Islande, et accomplit à travers mille périls deux voyages autour du monde (1846 et 1851). Partie de nouveau en 1856, elle prit à Madagascar des fièvres qui la conduisirent au tombeau. Elle a publié ses Voyages, en allemand (de 18-i4 à 1856); ils ont été traduits en français par M. de Suckau.

PFIFFER (Fr. L. de), général suisse au service de la France, né en 1716, m. en 1802, se distingua aux siéges de Menin, Ypres, Fribourg, à Rocoux, à Laufeld, se retira à Lucerne après 60 ans de service et y exécuta un admirable plan-relief de la Suisse (de 7m, 50 sur 4m), que l'on conserve à Lucerne.

PFINZ, riv. du grand-duché de Bade, prend sa source dans le Wurtemberg (Forêt-Noire), et tombe dans le Rhin à 8 kil. E. de Graben, après un cours de 60 kil. Elle donnait son nom au cercle badois de Murg-et-Pfinz, remplacé depuis 1834 par le cercle du Rhin-Moyen,

PFISTER (J. Chrétien), historien, né en 1772 dans le Wurtemberg, m. en 1836, a laissé une Histoire de la Souabe, Heilbronn, 1803-1827, et une Hist. générale de l'Allemagne, d'après les sources, Hambourg, 1830-1835, ouvrage capital, qui lui coûta 30 ans de travaux; cette histoire a été traduite par Paquis, 11 vol. in-8, 1835 et années suivantes.

PFLUG (J.), évêque de Naumbourg, s'efforça de concilier les Catholiques et les Luthériens, rédigea dans ce but l’Intérim d'Augsbourg (1548) et présida le colloque de Worms (1557), mais ne réussit par sa modération qu'à s'attirer les injures des deux partis.

PFORTA ou SCHULPFORTA, célèbre école classique établie à 3 kil. de Naumbourg, a été fondée par Maurice de Saxe en 1543.

PFORZHEIM, v. du grand-duché de Bade (Rhin-Moyen), à 20 kil. S. E. de Carlsruhe, au confluent de 3 rivières (Wirm, Nagold, Enz) ; 8500 hab. Chapitre de dames nobles, dépôt de mendicité. Bijouterie, horlogerie, maroquin, teinturerie à la turque, produits chimiques. Patrie de Reuchlin. Le maréch. de Lorges y battit le duc de Wurtemberg en 1692.

PHACÉE, roi d'Israël de 753 à 726 av. J.-C., était d'abord général de Phacéia, sur lequel il usurpa le trône après l'avoir assassiné. Il fit plusieurs invasions dans le roy. de Juda, fut attaqué par Salmanazar, roi d'Assyrie, et ne l’éloigna qu'à force d'argent. Il fut tué par Osée, qui lui succéda.

PHACEIA, roi d'Israël, successeur de Manahem, ne régna qu'un an, de 754 à 753, et fut assassiné dans le palais de Samarie par Phacée, un de ses généraux.

PHAÉTHON (mot grec qui veut dire brillant), fils d'Apollon et de Clymene. Épaphus, fils de Jupiter, lui ayant soutenu qu'il n'était pas fils d'Apollon, il alla trouver ce dieu afin d'apprendre la vérité de sa propre bouche; puis, s'en étant assuré, il le supplia de lui accorder une grâce pour prouver à tous qu'il était véritablement son fils. Apollon jura par le Styx qu'il ne lui refuserait rien; alors Phaéthon demanda de conduire le char du soleil pendant un jour seulement. Enchaîné par son serment, Apollon le vit contraint de lui accorder cette folle demande; mais l'entreprise était au-dessus des forces de Phaéthon : les chevaux, mal dirigés, l'emportèrent bientôt, embrasèrent la surface de la terre et desséchèrent les eaux. Jupiter, pour mettre un terme à ces désordres, foudroya Phaéton et le précipita dans l'Éridan.

PHALANGE, phalanx, nom donné à un ordre de bataille usité chez les anciens Grecs, surtout chez les Macédoniens, et à un corps d'infanterie disposé dans cet ordre. C'était la disposition par colonne ou bataillon en files espacées pour la marche, rapprochées pour la charge, et très-serrées pour résister à l'attaque. Les colonnes se formaient souvent sur 4 de front et 8 de profondeur; d'autres fois, sur 10, 12, 16, 25 de front et avaient jusqu'à 50 de profondeur. Philippe perfectionna la phalange : telle qu'il l'établit, elle se composait de 4096 hommes rangés sur 16 de profondeur (ce qui donnait 266 files et 16 rangs). Plus tard, il la doubla et même la quadrupla : la grande phalange était de 16 384 hommes (1024 par rang). Les soldats étaient armés de sarisses (lances longues de plus de 4m), dont la longueur croissait de rang en rang à partir du premier, de telle sorte que les lances des 5 premiers rangs formaient en avant de la phalange comme un mur de fer. L'emploi de l'ordre en phalange subsista jusqu'à la défaite de Persée par les Romains à la bataille de Pydna (168 av. J.-C.) : dans cette bataille, la phalange macédonienne fut détruite par la légion romaine, dont le principe était l'ordre mince, qui se prête mieux à toutes les natures de champs de bataille.

PHALANSTÉRIENS, disciples de Fourier. V. FOURIER (Charles).