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dont on fait les glaces de Venise. — Pola fut, dit-on, fondée par les Colchi. Elle était, sous les Romains, la ville la plus importante de l'Istrie et compta jusqu'à 50 000 h. ; elle est auj. bien déchue. Les Génois remportèrent sur les Vénitiens une victoire navale devant Pola en 1379.

POLABES (VENDES). V. WENDES.

POLAIRES (mers). V. GLACIALE (mer).

POLE (le cardinal). V. POLUS.

POLÉMARQUE, c.-à-d. commandant militaire. On nommait ainsi le 2e des archontes d'Athènes, chargé de tout ce qui a rapport à la guerre.

POLÉMON, philosophe académicien, né à Athènes vers 340 av. J.-C., m. en 273. Il s'était dans sa jeunesse livré à la dissipation : un jour qu'il était ivre, il entra par hasard dans l'école de Xénocrate, et entendit ce philosophe parler de la tempérance; il conçut dès lors une telle honte des excès auxquels il s'était abandonné jusque-là qu'il se convertit aussitôt à la philosophie. Il devint le disciple le plus zélé de Xénocrate, et mérita de lui succéder dans sa chaire. Il ne changea rien à la doctrine de son maître.

POLÉMON, Antonius Polemo, sophiste de Laodicée, tint école à Smyrne et se fit un nom sous Trajan et Adrien (98-138); mais il avait encore plus de jactance que de talent. On a de lui 2 Déclamations, publ. par Poussines, avec version latine, Toulouse, 1637, et par Orelli, Zurich, 1819.

POLÉMON I, roi de Pont, fils d'un certain Zénon, gouverneur de Laodicée en Bithynie pour les Romains, fut placé sur le trône par Marc-Antoine, aida le triumvir dans ses guerres contre les Parthes et contre Octave, puis s'accommoda avec Octave vainqueur, et garda son royaume jusqu'à sa mort, qui eut lieu vers l'an 1 ou 2 de J.-C. Il ne possédait d'abord que la partie du Pont qui s'étend du Thermodon à la Colchide, et qui prit de lui le nom de Pont Polémoniaque; il y joignit le Bosphore l'an 14 av. J.-C. Il résidait à Side, ville située sur la côte du Pont-Euxin, qui fut depuis appelée Polemonium. — P. II, son fils, lui succéda sous la tutelle de sa mère Pythodoris, après la mort de laquelle il fut confirmé dans la possession de ses États, l'an 38 de J.-C., par un sénatus-consulte. En 63 il céda le Pont à Néron, et ne régna plus que sur une partie de la Cilicie.

POLÉMONIAQUE (PONT). V. PONT et POLÉMON.

POLENTA, famille qui régna à Ravenne de 1275 à 1441, eut pour chef Guido Novello da Polenta, qui gouverna de 1275 à 1322, et qui fut père de la célèbre Françoise de Rimini. — Ostase I, fils de Guido, poignarda son neveu Rambert pour régner seul (1322-1346). — Bernardin (1346-59) fut quelque temps tenu en prison par ses frères révoltés (Pandolfe, Lambert), réussit à ressaisir sur eux le pouvoir et les fit mourir : il gouverna en tyran. — Gui II (1359-82) embrassa le parti de Louis I d'Anjou et fut sous ce prétexte détrôné et jeté dans un cachot par ses trois fils. — Ostase III, régna de 1431 à 1441. Tour à tour allié et ennemi des Vénitiens, il fut pris, déporté à Candie, et mis à mort avec sa femme et ses enfants par ordre du doge de Venise. En lui finit cette maison.

POLÉSIE, anc. voïvodie de Pologne, en Lithuanie, auj. comprise dans le gouvt russe de Minsk.

POLÉSINE, prov. de Vénétie, sur l'Adriatique, bornée au N., à l'E. et à l'O. par les prov. de Vérone, Padoue et Mantoue : 80 kil. sur 26; 150 000 hab. ; ch.-l. Rovigo. Elle est arrosée par le Pô, l'Adige, le Tartaro, l'Adigetto. Climat humide et malsain. Culture du riz, élève de bétail. Ce pays fut, sous Napoléon I, réparti entre les 4 dép. du Mincio, de la Brenta, de l'Adriatique et du Bas-Pô.

POLICASTRO, Buxentum ou Pyxus, v. et port d'Italie, dans l'anc. roy. de Naples (Principauté Citérieure), sur le golfe de Policastro (anc. golfe de Laos), qui fait partie de la mer Tyrrhénienne; 600 hab. Évêché. Ville ancienne de la Lucanie, jadis plus grande; détruite par les Goths, par les Maures, enfin par les Turcs (1544). — Une autre Policastro, jadis Pétilie, est dans la Calabre Ultérieure 2e, à 8 kil. O. de Sta-Severina, et compte 3450 hab.

POLIER (Henri de), colonel suisse, né à Lausanne en 1741, d'une famille originaire de France, servit la Compagnie des Indes sous Hastings, étudia profondément la langue et la religion des Hindous, revint en Europe avec une grande fortune, et se retira dans le domaine de Rosetti près Avignon, où il fut assassiné par des brigands (1795). Il est le 1er qui ait pu se procurer une copie complète des Vedas (elle se trouve au Musée Britannique). Il avait en outre rapporté de l'Inde une belle collection de peintures indiennes, et de nombreux manuscrits, dont une partie se trouve à la Biblioth. impériale de Paris. — Sa sœur, Marie-Élisabeth P., a tiré de ses notes manuscrites la Mythologie des Hindous, Paris, 1809.

POLIGNAC, Apolliniacum, bg de la Hte-Loire, à 4 kil. N. O. du Puy; 2305 hab. Vieux château, domaine de la famille Polignac, construit sur les ruines d'un temple d'Apollon. — Jadis titre d'une vicomté, qui devint comté, puis marquisat, enfin duché.

POLIGNAC, l'une des plus anc. maison du Velay, qui exerça longtemps la puissance souveraine dans ce pays, tire sort nom de l’ancien château de Polignac, et prétend descendre de la même famille que Sidoine Apollinaire, auteur qui signale en effet un château d’Apolliniacum comme sa maison paternelle. Plusieurs membres de cette famille ont par suite pris le prénom de Sidoine Apollinaire.

POLIGNAC (Melchior de), cardinal célèbre et habile diplomate, né en 1661, au Puy en Velay, mort en 1741, fut chargé de négociations à Rome (1689), alla comme ambassadeur en Pologne (1693) et réussit à faire élire roi le prince de Conti (1696); mais, cette élection n’ayant point eu d'effet, il fut disgracié et exilé pendant quatre ans. Rentré en grâce en 1702, il fut nommé plénipotentiaire en Hollande (1710-13) et obtint le chapeau de cardinal (1713). Exilé de nouveau pendant la Régence pour s'être compromis dans la conspiration des princes légitimés, il resta rentra à la cour en 1721, fut envoyé à Rome où il eut part à l'élection de Benoît XIII (1724), y resta 8 ans chargé des affaires de France et termina les différends suscités par la bulle Unigenitus. Il avait été nommé en son absence archevêque d'Auch (1726). Il fut reçu à l'Académie française en 1704, à celle des sciences en 1711, et à celle des inscriptions en 1717. On lui doit un poëme latin en 9 livres, intitulé l’Anti-Lucrèce, dans lequel il réfute la philosophie fausse et désolante de l'épicurien de Rome : c'est un ouvrage aussi bien écrit que bien pensé, qui renferme des morceaux très-remarquables. L'auteur n'y avait pas encore mis la dernière main au moment de sa mort; le poëme fut revu et perfectionné par le professeur Lebeau, puis par l'abbé de Rothelin, qui le publia en 1745. L’Anti-Lucrèce a été trad. en prose par Bougainville, 1749, par Bérardier, 1786, et mis en vers français par Jeanty-Laurans, 1813.

POLIGNAC (la duchesse de), née POLASTRON, femme du duc Jules de Polignac, fut intime amie de la reine Marie-Antoinette, qui la fit gouvernante des enfants de France et la combla de bienfaits. La haine publique calomnia cette liaison, et attribua aux deux amies les maux de la France; la duchesse émigra avec son mari dès 1789 et mourut à Vienne en 1793, à 44 ans. Le duc Jules de Polignac, son mari, était premier écuyer de Louis XVI. Participant à la fortune de sa femme, il fut fait duc en 1780 et nommé en 1782 surintendant des postes. Il émigra des premiers à la Révolution, servit dans l’armée de Condé, reçut de l'impératrice Catherine II une terre dans l'Ukraine, et mourut à St-Pétersbourg en 1817. Il eut quatre enfants, dont Armand et Jules de Polignac, qui suivent.

POLIGNAC (le prince Jules de), ministre et favori de Charles X, fils des précédents, né à Paris en 1780, m. en 1847, fut emmené en Angleterre dès 1789 par ses parents émigrés, fut placé fort jeune près du comte d'Artois (Charles X), qui le prit en affection et