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au Mans en 1661, m. en 1708, était membre de l'Académie des sciences. Il a fait quelques découvertes, et a laissé des Mémoires (dans le recueil de l'Académie des sciences), et une Chirurgie complète, Paris, 1695, auj. oubliée. On a donné à l'arcade crurale le nom de Ligament de Poupart, parce que cet anatomiste fut un des premiers à décrire ce ligament, quoique ce ne soit pas lui qui l'ait découvert.

POUQUEVILLE (Franç.), historien, né en 1770 à Merlerault (Orne), m. en 1838, étudia la médecine sous Dubois, qu'il accompagna dans l'expédition d’Égypte, fut à son retour pris par les Turcs et resta prisonnier jusqu'en 1801. Rentré en France, il fit paraître en 1805 son Voyage en Morèe et à Constantinople, qui eut du succès et lui valut la place de consul à Janina. Il résida dans cette ville près d'Ali-pacha jusqu'en 1815, occupa le même poste à Patras jusqu'en 1817, revint alors en France et y publia son Voyage en Grèce, 1820-1822, ouvrage remarquable par l'exactitude des descriptions et la nouveauté des aperçus, puis son Histoire de la régénération de la Grèce, 1825, et fut élu en 1827 membre de l'Acad. des inscriptions. On lui attribue une Vie d'Ali-pacha. Il a aussi donné l’Histoire et la description de la Grèce (dans l’Univers pittoresque de MM. Didot).

POUR, POURA, finale d'un grand nombre de noms de lieux dans l'Inde, signifie ville en sanscrit.

POURANAS, nom de 18 poëmes sanscrits qui contiennent les traditions relatives à la théogonie et à la cosmogonie des Hindous, et qui servent de commentaires aux Védas. Le Mahabharata, le Bagavad-Gita, le Ramayana, sont au nombre des Pouranas.

POURBUS, peintre. V. PORBUS.

POUROUS, riv. de l'Amérique du Sud, sort des Andes de Cachoa (Pérou), coule à l'E., entre dans le Brésil et tombe dans l'Amazone par plusieurs embouchures, après un cours de 800 kil.

POURVA, l'une des deux mimansas ou systèmes orthodoxes des Hindous, est fondé sur le texte des Védas et a pour but de les interpréter.

POUSCHKINE. V. POUCHKINE.

POUSSIN (Nicolas), chef de l'ancienne école française de peinture, né aux Andelys en 1594, m. à Rome en 1665, fut élève de Lallemant à Paris, et, bien que fort pauvre, parvint à faire le voyage de Rome, grâce au cavalier Marini, qui le recommanda au cardinal Barberini. Là, des études sévères et la pratique constante de l'art mûrirent son talent et le portèrent à la perfection. Il jouissait déjà d'une grande réputation à Rome lorsque Louis XIII le fit inviter à rentrer en France : il y revint en 1640, et reçut, avec le titre de premier peintre du roi, une pension de 3000 fr., un logement aux Tuileries et la direction de tous les ouvrages de peinture et d'ornement des maisons royales. Las des tracasseries que lui suscitaient des rivaux jaloux, il reprit la route de Rome en 1642 ; néanmoins son titre et ses honoraires lui furent conservés. Le talent de Poussin grandit encore dans la dernière période de sa vie : son pinceau devint plus riche, plus moelleux, son talent plus varié ; il ne réussit pas moins dans le paysage historique que dans l'histoire. Ce qui caractérise le génie de Poussin, c'est surtout la belle ordonnance du sujet, l'art de la composition, l'élévation de la pensée, la noblesse du style, la pureté du dessin, l'entente de la perspective aérienne et du clair-obscur. On l'a surnommé le philosophe de la peinture, le peintre des gens d'esprit, à cause de sa profondeur, unie à la vivacité de l'imagination et à la beauté de l'expression. Lesueur, Lebrun, Mignard doivent infiniment à ce grand maître. D'une remarquable fécondité, il n'a pas laissé moins de 342 ouvrages, qui sont disséminés dans les musées et chez les riches amateurs ; la plus grande partie se trouve en France. On remarque surtout son Déluge, ses Bergers d'Arcadie, son Triomphe de Flore, son Triomphe de la Vérité, les Aveugles de Jéricho, Moïse sauvé, Moïse enfant, la Femme adultère, les Sept Sacrements. Parmi ses paysages, on admire les Quatre saisons. On a de lui des Lettres (Paris, 1824), qui se lisent avec intérêt. L'œuvre complète de Poussin a été gravée en taille-douce par Massard, 1804, in-8, et au trait par Landon, 1811, 2 vol. gr. in-4. M. Castellan en 1811, M. Gault en 1843, ont écrit sa Vie. M. Bouchitté a donné Le Poussin, sa vie et son œuvre, 1858. Une statue lui a été élevée aux Andelys (1851).

POUSSINES (Pierre), Possinus, savant Jésuite, né en 1609 aux environs de Narbonne, m. en 1686, professa à Toulouse, fut appelé à Rome en 1654 pour travailler à l’Histoire de la Société de Jésus, et occupa la chaire d'Écriture sainte au Collége romain. Il a laissé des trad. latines de quelques historiens byzantins, notamment d'Anne Comnène, un Thésaurus asceticus, Paris, 1684, et a rédigé nombre de Vies de saints dans le recueil des Bollandistes.

POUTALA, temple du Thibet, dans la province d'Ouéi, près de H'Lassa, sur le mont Pamouri. C'est la résidence du Dalaï-lama.

POUYASTRUC, ch.-l.de cant. (Htes-Pyrénêes), à 11 kil. N. E. de Tarbes ; 653 hab.

POUY-SUR-DAX, village de France (Landes), à 7 kil. N. E. de Dax, près de la r. dr. de l'Adour. Patrie de S. Vincent de Paul.

POUZAUGES, ch.-l. de cant. (Vendée), à 35 kil. N. de Fontenay-le-Comte; 2572 h. Église catholique, avec un beau clocher ; temple protestant ; ruines romaines. Aux env. celle forêt ; mine d'antimoine.

POUZZOLES, Pozzuoli en italien, Puteoli et Dicæarchia chez les anciens, v. et port d'Italie (prov. de Naples), à l'entrée sept. du golfe de Naples, à 10 k. N. O. de Naples ; 9000 hab. Évêché. Commerce de pouzzolane (gravier volcanique, ainsi appelé du nom de la ville). Près de Pouzzoles sont le cap Misène, le lac Averne, le Monte Nuovo (qui occupe l'emplacement de l'ancien lac Lucrin), la Solfatare. — Cette ville fut fondée par les habitants de Cumes en 522 av. J.-C., et nommée Puteoli à cause de ses nombreux puits. De 192 av. J.-C. à la chute de l'empire, elle fut très-florissante; ses magnifiques bains d'eaux thermales attiraient beaucoup d'étrangers ; mais elle a été ruinée par les tremblements de terre, les éruptions du Vésuve et les invasions des barbares. On y remarqué encore de riches débris, entre autres un magnifique amphithéâtre, une vaste piscine voûtée dite le Labyrinthe, les colonnes du temple de Sérapis et le pont de Caligula. Près de la ville, ruines d'une villa de Cicéron.

POYAS, mont. de Russie. V. OURALS.

POYET (Guill.), chancelier de France, né vers 1474 à Angers, se fit d'abord connaître comme avocat et fut choisi par Louise de Savoie, mère de François I, pour soutenir le procès qu'elle intentait au connétable de Bourbon. Avocat général en 1631, puis président à mortier (1534), il devint chancelier en 1538. Servilement dévoué à la cour et espérant obtenir par son appui le chapeau de cardinal, il se fit l'instrument de la haine du connétable de Montmorency contre l'amiral Chabot ; mais il fut à son tour accusé de malversation, arrêté en 1542, dépouillé de toutes ses charges (1545), et condamné à 100 000 fr. d'amende. Il mourut en 1548. C'est lui qui prépara l'ordonnance de Villers-Cotterets, rendue en 1539, et qui limitait la juridiction ecclésiastique.

POZZO DI BORGO (le comte Ch. André), né en Corse, à Pozzo di Borgo (près d'Ajaccio), en 1764, mort à Paris en 1842, fut d'abord secrétaire intime de Paoli, se fit nommer en 1791 député à l'Assemblée Législative (1792), agit de concert avec Paoli pour livrer la Corse aux Anglais, fut forcé dès 1793 de quitter cette île, où il avait soulevé des haines ; passa en Angleterre, puis entra au service de la Russie. Écarté en 1807 sur la demande expresse qu'en fit Napoléon à Tilsitt, il fut rappelé en 1813, fut en 1814 envoyé par l'empereur Alexandre près de Louis XVIII, puis nommé ambassadeur en France, et passa en 1835 à l'ambassade d'Angleterre. Il as-