Aller au contenu

Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/90

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rivage que son fils vint pour le féliciter. Idoménée, esclave de son serment, l’immola ; mais ce meurtre le rendit si odieux qu’il fut forcé de s’expatrier. Il alla s’établir à Salente dans la Calabre, et y mourut dans un âge avancé. Crébillon (1705) et Lemierre (1764) ont mis sur la scène le sacrifice d’Idoménée.

IDRIA, v. des États autrichiens (Illyrie), à 45 kil. O. de Laybach, sur la rivière d’Idria ; 5000 hab. Dentelles, chapeaux de paille. Aux env., riches mines de mercure, découvertes en 1497.

IDRO (lac d'), Edrinus lacus, lac de Lombardie, au N. de Brescia : 11 kil. sur 4 ; il est traversé par la Chiese. Sur la rive mérid. du lac, on trouve les deux villages d’Idro-Alto et d’Idro-Basso : 1800 hab.

IDSTEDT, village du Sleswig, entre la Trène et l’Eider, à 10 kil. de Sleswig. Les Danois y remportèrent en 1850 une victoire sur les insurgés du Sleswig-Holstein.

IDSTEIN, v. de Prusse (Nassau), à 9 kil. N. de Mayence ; 2500 hab. École d’agriculture ; école normale primaire. Jadis ch.-lieu d’une seigneurie qui passa à la maison de Nassau en 1721.

IDUBEDA, nom anc. d’une chaîne de mont. d’Espagne, auj. la Sierra d’Oca. V. OCA.

IDUMÉENS ou ÉDOMITES, ancien peuple de l’Arabie, prétendait descendre d’Ésaü, que l’on surnommait Édom (c.-à-d. le Rouge). Ils s’établirent d’abord au N. de la mer Rouge, au S. de la mer Morte et des monts Seïr, qui les séparaient du pays appelé depuis tribu de Juda, et s’étendirent ensuite dans l’Arabie Pétrée et dans les pays voisins. On distinguait l’Idumée orientale, dite aussi Auranitide, à l’E. de la tribu de Gad et de la demi-tribu orientale de Manassé (capit., Bosra ou Bostra), et l’Idumée méridionale, qui renfermait la v. de Pétra (capit.) et les ports d’Élath et d’Asiongaber. — Indépendants jusqu’à l’époque de David, les Iduméens furent soumis par ce prince ; l’Idumée orientale recouvra son indépendance à la mort de Salomon, mais les Iduméens du Sud ne se détachèrent du royaume de Juda qu’après le règne de Josaphat. Plus tard, Hyrcan I reconquit toute l’Idumée, et la réunit à la Judée. Hérode, qui régna sur la Judée au temps d’Auguste, était Iduméen, et l’empereur Philippe, dit l’Arabe, naquit à Bosra. Sous l’Empire romain, les deux Idumées furent d’abord comprises dans les provinces de Palestine et de Judée ; à partir de Constantin, elles formèrent les prov. d’Arabie et de Palestine 3e ou P. Salutaire, dans le diocèse d’Orient. — On donnait quelquefois le nom de Mer d’Idumée à la mer Rouge.

IÉKATHERINENBOURG, v. de Russie (Perm), à 260 kil. S. E. de Perm ; 20 000 hab. Centre des mines de la Sibérie. Place forte, chancellerie, douane, arsenal, hôtel des monnaies, école des mines. Immenses forges, fonderie de canons ; fabriques d’armes, etc.

IÉKATHÉRINODAR, autrefois Tinoutarakane, v. de la Russie mérid., ch.-l. des Cosaques de la mer Noire, sur le Kouban, à 230 kil. N. O. de Stavropol. Au moyen âge, Tinoutarakane fut souvent une principauté presque indépendante, apanage de quelque grand-duc. Catherine II l’agrandit et lui donna son nom en 1792.

IÉKATHERINOGRAD, v. forte de Russie mérid. (Caucase), à 26 kil. O. de Mozdok, sur le Térek. Fondée en 1777 par Potemkin, à la gloire duquel Catherine II y a fait élever un arc de triomphe.

IÉKATHERINOSLAV, v. de la Russie mérid., ch.-l. de gouvt sur le Dniepr, à 950 kil. S. de Moscou ; 15 000 h. Archevêché grec, séminaire ; tribunaux ; jardin botanique. Comm. de laines et de draps. Près de cette v. commencent les cataractes du Dniepr. Fondée par Catherine II, en 1787. — Le gouvt d’Iékathérinoslav, situé entre ceux de Pultawa, Kharkhov, Voronèje au N., Kherson à l’O., Tauride et la mer d’Azov au S., les Cosaques du Don à l’E., a 460 kil. sur 170 ; 900 000 h. Sol fertile au N. (grains, fruits, chanvre ; un peu de vin, peu de bois). Sources salées, houille ; moutons et haras ; abeilles, etc.

IÉKIL-IRMAK (c.-à-d. fleuve vert), l’anc. Iris, fl. de la Turquie d’Asie (Sivas), sort de l’Anti-Taurus, passe à Tokat et Amasieh, reçoit le Keuilu-Hissar (Lycus) et se jette dans la mer Noire entre le Kizil-Irmak et Samsoun. Cours, 460 kil.

IÉLISAVETPOL, v. de Russie. V. KANDSAG.

IELTONSKOE, lac salé de Russie (Saratov), à 100 k. E. de la r. g. du Volga. L’exploitation du sel y occupe près de 10 000 ouvriers.

IÉNA, v, du grand-duché de Saxe-Weimar, à 19 k. E. de Weimar, au confluent de la Leutra et de la Saale ; 6000 hab. Ruines de l’ancien château de Kirchberg. Université renommée, fondée en 1558. Bibliothèque, observatoire, jardin botanique, nombreuses sociétés scientifiques et littéraires. Industrie fort active. — C’est dans les environs de cette ville que Napoléon I remporta sur l’armée prussienne, le 14 oct. 1806, la victoire éclatante, qui lui ouvrit les portes de Berlin et lui assura la soumission de la Prusse.

IENI. Ce mot, qui veut dire nouveau, entre dans la composition d’un grand nombre de noms turcs.

IÉNI-CHEHER, nom de plusieurs villages de Turquie construits sur les ruines de villes anciennes, telles qu’Antiochia et Magnesia, dites du Méandre, dans l’Anatolie. Le plus important est dans le livah de Biga (Anatolie), non loin de l’emplacement de l’antique Troie. V. aussi LARISSE.

IÉNIDJÉ-VARDAR, v. de Turquie (Roumélie), à 43 k. E. de Saloniki sur le bord N. du lac d’Iénidjé ; 6000 hab. Près de là, ruines de l’antique Pella.

IÉNI-KALEH, c.-à-d. Château neuf, v. de Russie (Tauride), dans la Crimée, sur la r. occid. du détroit, à 13 kil. N. de Kertch. Population peu nombreuse (Grecs et Tartares). Forteresse en ruines. Aux env., puits de naphte, eaux minérales. — Les Turcs bâtirent cette ville en 1703 pour fermer l’entrée de la mer Noire aux Russes ; mais ceux-ci la prirent en 1771. Les Français l’occupèrent le 27 mai 1855. — Le détroit d’Iénikaleh, dit aussi de Caffa, de Taman ou de Kertch (jadis Bosphore Cimmérien), unit la mer Noire à la mer d’Azov, et sépare la Crimée de la prov. du Caucase. Longueur, 40 kil. ; largeur, 3 kil.

IÉNISSÉI, fleuve de la Russie d’Asie, naît, suivant l’opinion vulgaire, dans le pays des Ouriangkaï, par 51o lat. N., 96° 30′ long. E. Il se forme par la réunion de l’Oulou-Kem et du Bei-Kém, passe à Krasnoïarsk, Iénisséisk et Touroukhansk, reçoit à gauche le Sym et le Touroukhan, à droite les trois Toungouska (la plus au sud ou Haute-Toungouska, dite aussi Angara ou Sélenga, qui traverse le lac Baïkal, est le véritable point de départ de l’Iénisséi), et tombe dans l’Océan Glacial arctique, où il forme le golfe de l’Iénisséi. Cours, 3000 kil. env.

IÉNISSÉISK, v. de Russie d’Asie (gouvt d’Iénisséisk), sur l’Iénisséi, à 680 kil. N. E. de Tomsk, 6000 h. Commerce de transit très actif, surtout pour le plomb. Grande foire au mois d’août. Fondée en 1618. — Le gouvt d’Iénisséisk, situé entre ceux de Tobolsk et de Tomsk à l’O., d’Iakoutsk et d’Irkoutsk à l’E., la mer Glaciale au N. et la Tartarie au S., a pour ch.-l. Krasnoïarsk ; 2600 kil. de long sur 1100 de large ; 260 000 hab., en grande partie Samoyèdes, Ostiaks et Tongouses. Vastes steppes, marais, lacs salés. Au S. E., riche mine d’or, découverte en 1839.

IERMAK, hetman des Cosaques du Don à la fin du XVIe siècle, entreprit en 1580, à la tête de 6000 hommes, la conquête de la Sibérie. Après de sanglants combats et des fatigues inouïes, il parvint avec 500 h. à Isker ou Sibir, capitale de ce pays et s’en empara. Bientôt les khans des nations voisines reconnurent son autorité, et la Sibérie entière lui fut soumise. Craignant cependant de ne pouvoir conserver sa conquête, il sollicita l’intervention de la Russie, et fit au czar hommage de ses États. Ivan IV accepta cette offre et lui envoya des renforts. Iermak périt en 1583, dans une embuscade où l’avait attiré un chef tartare.

IERNIS. V. HIBERNIE et CASHELL.

IESI, Æsis, v. d’Italie (anc. État ecclésiastique},