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de l’École des ponts et chaussées, plut, par ses qualités d’homme du monde, à Napoléon, qui le nomma chambellan en 1811 et lui confia en 1812 la préfecture de la Meuse ; fut sous Louis XVIII, en I814, préfet de la Hte-Garonne, fut élu député en 1815, se rangea parmi les amis de la monarchie constitutionnelle, devint, après la révolution de Juillet 1830, un des plus habiles appuis du gouvernement de Juillet, occupa successivement les postes d’ambassadeur à Rome, à Vienne et à Londres, et fut élevé à la pairie. On a de lui une Histoire de la Fronde (1827), qui lui valut un fauteuil à l’Académie française. Il a laissé des Mémoires sur ses ambassades, qui sont encore inédits. Il était beau-père de M. Decazes.

SAINTE-BARBE, collége célèbre, fondé à Paris sur la montagne Ste-Geneviève (rue de Reims), en 1460, par Geoffroy Lenormant, professeur au collége de Navarre (et non, comme on l’avait cru, par Jean Hubert), était dirigé par une communauté religieuse. Ce collége, fermé à la Révolution, fut rouvert en 1798 par Victor de Lanneau, sous l’administration duquel il devint plus florissant que jamais. Après sa mort, l’établissement a été soutenu et agrandi par une association de ses anciens élèves et placé sous l’habile direction d’Alexandre Labrouste. M. J. Quicherat a écrit l’Hist. de Ste-Barbe, 1860, 2 vol. in-8.

SAINTE-BAUME (la), du provençal baoumo, grotte, caverne ; montagne du dép. du Var, à 24 k. S. O. de Brignoles, a 1728m. Au sommet est une grotte profonde, où, suivant la tradition, Ste Madeleine passa ses 30 dernières années.

SAINTE-BEUVE (J. de), professeur de théologie à la Sorbonne, né en 1613 à Paris, m. en 1677, fut privé de sa chaire pour avoir refusé de souscrire à la condamnation d’Arnauld. Ayant dans la suite consenti à signer le formulaire d’Alexandre VIII, il fut nommé théologien du clergé de France. Il jouissait comme casuiste d’une grande autorité. Ses Décisions ont paru de 1689 à 1704, en 3 vol. in-8.

SAINTE-CATHERINE, île de l’Océan, sur la côte du Brésil, par 51° long. O., 27° 32′ lat. N. Climat délicieux. — Elle a donné son nom à une prov. du Brésil située entre celles de St-Paul, Rio-Grande-do-Sul et l’Océan, qui a 400 k. sur 150 et env. 110 000 h. ; ch.-l., Nossa-Senhora-de-Desterro, v. de 6000 âmes, sur la côte O. L’île est fertile en café, canne à sucre, tabac, etc. ; elle est couverte de riches colonies.

SAINTE-CROIX, une des Antilles danoises, par 66° 55′ long. O., 17° 45 lat. N. : 40 kil. sur 16 ; env. 24 000 hab. ; ch.-l., Christianstad. Climat sain ; sol fertile : ce qui a fait surnommer cette île le Jardin des Antilles. Coton, sucre ; un peu de café et d’indigo ; rhum. — Découverte par Colomb dans son 2e voyage, elle appartint aux Anglais et aux Hollandais conjointement, puis aux Anglais seuls, aux Espagnols, à la France, à l’ordre de Malte, à la Compagnie française des Indes occid., et, depuis 1733, au Danemark. L’Angleterre la posséda de 1807 à 1814.

SAINTE-CROIX-AUX-MINES, bg du dép. du Ht-Rhin, à 23 kil. N. de Colmar ; 3651 h. Mines de cuivre et de plomb. Filatures, cotonnades.

SAINTE-CROIX-DE-VOLVESTRE, ch.-l. de c. (Ariége), à 14 kil. N. de St-Girons ; 1702 h. Grotte.

SAINTE-CROIX, v. d’Espagne, etc. V. SANTA-CRUZ.

SAINTE-CROIX, v. du Maroc V. AGADIR.

SAINTE-CROIX (Guilhem de CLERMONT-LODÈVE, baron de), érudit, né en 1746 à Mormoiron près de Carpentras, d’une famille illustre, m. en 1809, servit quelque temps comme capitaine de grenadiers, mais quitta de bonne heure la carrière militaire afin de se livrer à son goût pour l’étude, et se retira dans son pays natal. Il remporta plusieurs prix dans les concours ouverts par l’Académie des inscriptions, devint en 1777 associé de cette compagnie, se fixa à Paris après la Révolution, et fut élu en 1802 membre de l’Institut. On lui doit : Examen critique des anciens historiens d’Alexandre le Grand, 1775 et 1804 (mémoire couronné en 1772, et précieux pour l’exactitude des recherches) ; l’Ezour-Védam, ancien commentaire du Védam, 1778 ; De l’état et du sort des colonies des anciens peuples, 1779 ; Hist. des progrès de la puissance navale de l’Angleterre, 1803 ; Mémoires pour servir à l’histoire de la religion secrète des anciens peuples ou Recherches sur les mystères du paganisme, 1784 et 1817 ; Des anciens gouvernements fédératifs et de la législation de Crète, 1798 ; Réfutation d’un paradoxe de Wolf sur les poésies d’Homère, 1798, et un assez grand nombre de Mémoires dans le recueil de l’Académie des inscriptions.

SAINTE-ÉNIMIE, ch.-l. de c. (Lozère), sur la r. dr. du Tarn, à 16 kil. N. O. de Florac ; 1151 h. Il doit son nom à une abbaye de Bénédictins fondée, dit-on, par une fille de Clotaire II du nom d’Énimie,

SAINTE-EUPHÉMIE, Lametia, v. d’Italie, dans l’anc. roy. de Naples (Calabre-Ultérieure), sur un golfe qui prend de là le nom de golfe de Ste-Euphémie (l’anc. Sinus Hipponiates ou Lameticus). — On connaît aussi sous ce nom un bourg voisin d’Athènes (l’anc. bourg de Colones), où se trouve une belle église de Ste-Euphémie.

SAINTE-FOIX (POULLAIN de). V. SAINT-FOIX.

SAINTE-FOY, bg du dép. du Rhône, à 4 kil. de Lyon, sur la r. dr. du Rhône ; 4462 h. Vins estimés.

SAINTE-FOY-LA-GRANDE, ch.-l. de c. (Gironde), à 40 kil. E. de Libourne ; 3856 hab. Église et école calvinistes. Bons vins blancs et eau-de-vie. Cette ville était au XVIe s. une des places fortes des Protestants.

SAINTE-GENEVIÈVE, ch.-l. de c. (Aveyron), à 46 kil. d’Espalion ; 1543 hab. Bestiaux.

SAINTE-HÉLÈNE, île de l’Océan Atlantique, par 6° 9′ long. O., 15° 65′ lat.S., à 1550 k. O. de la côte d’Afrique et 3300 E. de celle du Brésil ; 17 k. de long sur 10 de large ; 45 kil. de tour ; population, 5000 h., dont env. la moitié se compose de noirs ; ch.-l., James-town, sur la côte N. Rochers escarpés et inabordables, sauf en un seul point, qui est bien fortifié ; montagnes, dont la plus haute, le pic de Diane, a 855m, sites pittoresques et agréables, peu de plaines (la principale est celle de Longwood, dans la partie orientale, où se trouvait la résidence de Napoléon). — Découverte par le Portugais Jean de Noya en 1501, le 18 août, jour de la Ste-Hélène (d’où son nom) ; elle appartint aux Hollandais de 1610 à 1650, et est aux Anglais depuis ce temps. Napoléon y fut retenu prisonnier par le gouvernement anglais depuis le mois de nov. 1815 jusqu’à sa mort, en 1821 ; ses restes en ont été rapportés en France en 1840 et déposés à l’Hôtel des Invalides. Son habitation (Long wood) fut achetée en 1858 par l’emp. Napoléon III.

SAINTE-HERMANDAD. V. HERMANDAD.

SAINTE-HERMINE, ch.-l. de c. (Vendée), à 22 kil. N. O. de Fontenay ; 2069 hab. Huilerie, tannerie.

SAINTE-LIVRADE, ch.-l. de c. (Lot-et-Garonne), à 10 kil. O. de Villeneuve d’Agen ; 3018 hab, Prunes confites dites prunes d’Agen.

SAINTE-LUCIE, une des Antilles anglaises, au N. de celle de St-Vincent, par 63° 22′ long. O., 14° 7′ lat. N. : 45 kil. sur 16 ; 24 000 hab. ; ch.-l., Port-Castries ou le Carénage. Volcan éteint, dit la Soufrière. L’île est divisée en deux parties, la Basse-Terre et la Cabesterre. Elle appartint tour à tour à la France et à l’Angleterre, à qui les traités de 1814 l’ont laissée.

SAINTE-MARGUERITE (île), la plus grande des îles de Lérins. V. LÉRINS.

SAINTE-MARIE (île) ou NOSSI-IBRAHIM, île de la mer des Indes, sur la côte E. de Madagascar, dont elle n’est séparée que par un canal de 5 à 8 kil. ; 45 k. sur 10 ; 6000 hab. ; ch.-l., St-Louis. Occupée par la France dès 1750. C’est auj. notre seul établissement sur la côte E. de Madagascar. Après avoir dépendu de l’île de la Réunion, cette île forme depuis 1851 un gouvt particulier avec Mayotte et Nossi-Bé.

SAINTE-MARIE-AUX-MINES, ville d’Alsace-Lorraine, dans une belle vallée, sur la Liepvrette, à 35 kil. N. O. de Colmar : 12 332 hab. Église calviniste. Mines de plomb et de cuivre dans les montagnes voisines.