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Siége du gouvernement, ch.-l. du dép. de son nom; évêché, université, lycées, bibliothèque, monnaie, banque; consulats. Chem. de fer. Située sur un plateau élevé, la ville offre un climat sain et délicieux. Elle est belle et régulière, mais inachevée : très-belle place au centre, église St-Dominique remarquable, belle promenade de l’Alameda, beau pont, monnaie, palais du gouverneur; chemin de fer. Poterie, ébénisterie, sellerie. Santiago est l'entrepôt de tout le commerce du Chili. Tremblements de terre fréquents : ceux de 1822 et 1829 surtout ont fait le plus grand mal. La ville fut fondée en 1541 par Pedro de Valdivia. — Le dép. de Santiago a pour bornes celui d'Aconcagua au N., les Andes à l'E., et pour villes principales (outre Santiago) Valparaiso, Sta-Cruz, Roncagua, Tiltil; env. 280 000 hab.

SANTIAGO (île), la plus grande des îles du cap Vert (55 k. sur 22); 20 000 h. ; ch.-l., Villa-da-Praya.

SANTIAGO-DE-ALANHI, v. de la Nouvelle-Grenade (Isthme), ch.-l. de la prov. de Veragua; 5000 h.

SANTIAGO-DE-CUBA, ch. du dép. oriental de Cuba, à l'embouch. du Santiago, à 800 k. S. E. de la Havane ; 30 000 h. Archevêché. Port excellent, défendu par le château fort del Morro. L'air y est malsain et l'on y manque d'eau. — Cette ville, fondée en 1514 par Diego Velasquez, a été jusqu'à 1589 la capit. de l'île de Cuba. Dévastée par un tremblement de terre en 1852.

SANTIAGO-DE-HAÏTI, ou S. de los Caballeros, v. d'Haïti, ch.-l. du dép. du Nord-Est, à 170 kil. N. O. de St-Domingue, a un petit port à 24 kil. de là; 10 000 h.

SANTIAGO-DEL-ESTERO, v. de la Plata, anc. ch.-l. de l’État.de son nom, sur le Rio Dulce, à 880 k. N. O. de Buénos-Ayres; env. 3000 h. Fondée en 1562. — L’État de Santiago est situé entre ceux de Tucuman au N., de Catamarca à l'O., de Cordova au S.

SANTIAGO-DE-LA-VÉGA. V. SPANISH-TOWN.

SANTIAGO-DE-LOS-CABALLEROS. V. GUATEMALA (VIEILLE) et SANTIAGO-DE-HAÏTI.

SANTILLANE, Concana, v. de la Vieille-Castille (Santander), sur quatre petits ruisseaux : 2300 hab. Ancien château. Patrie de l'architecte J. de Herrera, qui termina l'Escurial. — Jadis capit. de la partie orientale des Asturies, qui prenait de là le nom d’Asturie de Santillane, par opposition à l’Ast. d'Oviedo.

SANTILLANE (Don Inigo Lopez de MENDOZA, marquis de), un des premiers seigneurs et des plus grands poëtes de la cour du roi de Castille Jean II, né à Carrion de los Condes en 1398, m. à Guadalaxara en 1458, était fils d'un grand amiral de Castille. Disciple et ami du marquis de Villena, il acquit lui-même en Europe la réputation de chevalier accompli. On a de lui : le Centiloquio, recueil de cent maximes de morale et de politique, qu'il composa pour l'instruction du prince royal (depuis Henri IV de Castille) ; le Proemio, notice curieuse sur l'origine de la poésie et sur les anciens poëtes ; la Comediata de Ponza, essai de drame, où il décrit la bataille que le roi d'Aragon Alphonse V livra aux Génois en 1435; le Manuel des favoris, poëme sur la mort du connétable Alvaro de Luna. Ses poésies, d'un style élégant, sont gâtées par l'affectation de l'érudition.

SANTO-ANTONIO-DE-TIJUCO, v. du Brésil (Minas-Geraës), dans les monts Espinhaço et le district Diamantin, à 550 kil. N. de Rio-de-Janeiro; 6000 h.

SANTO-DOMINGO, v. de l'île de Haïti, capit. de la partie espagnole, sur la côte S. E., à 320 kil. E. du Port-au-Prince, à l'embouchure de l'Ozama; 7000 h. Jolie ville ; belle cathédrale gothique. Commerce peu important. — Fondée sur la rive gauche de l'Ozama par Barth. Colomb en 1496, sous le nom de Nouv.-Isabelle, elle fut presque détruite par un ouragan en 1504, et rebâtie sur la rive droite dans le lieu qu'elle occupe à présent : elle fut alors appelée Sto-Domingo du prénom du père de Colomb, qui avait S. Dominique pour patron. Elle fut surtout florissante au XVIe s. Fr. Drake la prit en 1586, et les Français en 1795. Après avoir fait partie de la rép. d'Haïti, elle s'est constituée (1843) en république indépendante. V. HAÏTI.

SANTO-ESPIRITO (Brésil). V. ESPIRITO-SANTO.

SANTONA, v. forte et port d'Espagne (Vieille Castille), à 26 kil. E. de Santander, sur une presqu'île, dans une baie du golfe de Biscaye; 1200 hab. Prise par les Français en 1809 et 1823.

SANTONES, peuple de Gaule, au S. des Pictones, avait pour ch.-l. Santones, d'abord Mediolanum (auj. Saintes), et pour autres villes principales Santonum portus (la Rochelle) et Inculisma (Angoulême). Ce peuple, qui faisait d'abord partie de la Celtique, en fut séparé par Auguste pour être joint à l'Aquitaine. Il occupait la Saintonge, l’Angoumois et l’Aunis.

SANTONS, espèce de moines musulmans, analogues aux Calenders, mènent une vie vagabonde; ils simulent la folie (parce qu'elle passe pour inspiration chez les Musulmans), querellent ceux qu'ils rencontrent, ou demandent l'aumône tout armés, et souvent même détroussent les voyageurs.

SANTO-PIETRO, ch.-l. de c. (Corse), dans l'arrond. de Bastia; 1547 hab.

SANTORIN (île), l'anc. Thera, île de Grèce (Cyclades), au S. de celle d'Ios, par 23° 8'long. E., 36° 22' lat. N., a 15 kil. sur 7 et env. 13 000 h. Terrain de formation volcanique : la côte occid., en forme de croissant, est une portion de la circonférence d'un ancien cratère. Vins estimés, grains, coton, etc. — Devenue chrétienne à la fin du IIIe s., l'île de Théra (V. ce nom) prit le nom de Ste Irène, qui y fut martyrisée en 304 : c'est ce nom qui, en se corrompant, a formé Santorin. Après la 4e croisade, elle fit partie du duché de Maxos. Elle fut conquise par les Turcs en 1537, et prit part à l'insurrection grecque. Elle fait auj. partie, dans le royaume de Grèce, du nome des Cyclades : elle forme, avec Nio, Amorgos et Anaphé une éparchie ou diocèse, dont Phira, la ville principale de l'île, est le chef-lieu.

SANTOS, v. et port du Brésil (St-Paul), dans l'île St-Vincent, côte N., à 50 kil. S. E. de St-Paul, 7000 h. Bon port; riz et café renommé. — Fondée en 1545.

SANTO-THOMAS, port de Guatemala, au fond de la baie de Honduras, donne son nom à un établissement belge fondé en 1843, entre les fleuves Potochic au N. et Montagna au S.

SANUDO (Marc), général vénitien, né en 1153, m. en 1220, fit partie de la 4e croisade, aida les Francs à renverser l'empire de Constantinople et à fonder l'empire latin, s'empara, pour les Vénitiens, des Sporades et des Cyclades, notamment de Naxos (1207), fut créé duc de l'Archipel par l'emp. latin Henri, et transmit ce titre à ses descendants. Favorisé par les Génois, il se rendit indépendant, enleva Candie à ses compatriotes, et se fit proclamer roi de cette île, mais il la perdit bientôt. Néanmoins, il conserva Naxos et s'y maintint jusqu'à sa mort. Ses successeurs portèrent le titre de ducs de l'Archipel jusqu'à. Jean Sanudo, 6e duc, qui, à la fin du XIVe s., donna la main de sa fille et la souveraineté de Naxos au prince de Négrepont.

SANUTO (Marino), dit l’Ancien ou Torsello, noble Vénitien, fit cinq voyages en Palestine, s'efforça, mais sans succès de susciter une croisade, convoitant l’Égypte pour Venise, et composa dans ce but son Liber secretorum Fidelium crucis super Terræ sanctæ recuperatione (1306), ainsi que des Cartes de la Méditerranée, qu'il présenta en 1321 au pape Jean XXII. Son ouvrage a été publié par J. Bongars, dans les Gesta Dei per Francos, t. II. On doit à M. Postansque une dissertation De Marini Sanuti vita et scriptis, 1855.

SANUTO (Marino), le Jeune, né à Venise en 1466, m. en 1531, était historiographe de la république. Il a laissé, entre autres ouvrages : De adventu Caroli (Charles VIII) in Italiam adversus regnum neapolitanum (resté manuscrit, et dont la Bibliothèque impériale de Paris possède un exemplaire); De origine urbis Venetæ et vita omnium ducum, ouvrage publié par Muratori, Milan, 1733, in-f., et qu'on appelle la Chronique de Sanuto.

SANVIC, bg de la Seine-Inf., attenant au Hâvre