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Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P3 - Q-Z.djvu/140

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SAUC − 1706 − SAUL

son nom (de latere, se cacher) ; il y fut accueilli par le dieu Janus, épousa Vénilie, fille de ce dieu, et devint son successeur. Il enseigna aux Latins l'agriculture et fit fleurir parmi eux la paix, l'abondance et la justice : son règne fut l’âge d'or pour l'Italie. Pendant son séjour sur la terre, Saturne prit la forme d'un cheval pour plaire à la nymphe Philyre, qui eut de lui le centaure Chiron, moitié homme, moitié cheval — Saturne et Kronos, quoique identifiés plus tard, étaient des dieux différents : le premier était Italien, et le second Grec; le 1er était le dieu de l'agriculture, le 2e la personnification du temps. La fable de Saturne dévorant ses enfants semble n'être qu'une allégorie du temps qui détruit tout ce qu'il a lui-même édifié. En tant que dieu du temps, Saturne est représenté sous les traits d'un vieillard nu jusqu'à mi-corps, maigre, barbu, avec de grandes ailes, la tête couverte d'un voile; on lui met une faux dans une main, un sablier dans l'autre. On a souvent assimilé à Saturne le Moloch phénicien ou carthaginois, auquel on sacrifiait des enfants. — Saturne était surtout honoré en Italie : à Rome, il avait un temple célèbre, situé au pied du Capitole et où était gardé le trésor public. On célébrait en son honneur les Saturnales (V. ce mot). — Les astronomes ont donné le nom de Saturne à une planète (celle qui, dans l'ordre des distances, vient avant Uranus), à laquelle ils attribuaient une influence funeste.

SATURNIE, Saturnia tellus, nom donné par les poëtes à l'Italie, qui servit de retraite à Saturne.

SATURNIN (S.) ou S. SERNIN, prêcha l'Évangile dans les Gaules au IIIe s., fut le 1er évêque de Toulouse, et subit le martyre vers 250. Selon la légende, les prêtres des idoles l'attachèrent par les pieds à un taureau furieux, qui l'emporta et lui brisa la tête sur les marches du Capitole de sa ville épiscopale. On le fête le 29 nov.

SATURNINUS (L. APULEIUS), Romain turbulent, créature de Marius, fut questeur à Ostie, puis tribun du peuple à Rome (102 av. J.-C.), eut grande part aux élections qui conférèrent à Marius le 4e et le 6e consulat, mit tout en œuvre pour se faire proroger dans le tribunat et n'y parvint que par le meurtre de son compétiteur (Nonius), força Métellus à s'exiler, fit tuer Memmius, afin d'assurer le consulat à Glaucia, compétiteur de ce dernier, puis s'empara nuitamment du Capitole pour s'y réfugier. Il s'y vit bloqué par Marius lui-même, fut contraint de se rendre à discrétion et fut aussitôt lapidé (99).

SATURNINUS (Sext. JULIUS), Gaulois d'origine, se distingua d'abord comme orateur, puis embrassa la profession des armes, se signala par ses exploits en Gaule, en Espagne, en Afrique, parvint aux premiers grades sous Aurélien et sous Probus, pacifia les Gaules et l'Espagne et chassa les Maures de l'Afrique romaine. Salué empereur dans Alexandrie en 280, il ne prit la pourpre qu'à contre-cœur. Au bout de quelques mois, il se vit abandonné de ses troupes et fut massacré dans Apamée par les soldats de Probus. — Deux autres Saturninus prirent la pourpre : l'un, Q. Sempronius S., général de Gallien et gouverneur de l’Égypte, fut proclamé par son armée en 263, se maintint en Égypte 4 ans, et fut tué par ses soldats pour avoir voulu faire respecter la discipline; l'autre usurpa dans les Gaules sous Constance II et Julien et se maintint de 350 à 363.

SATYRES, Satyri, dieux champêtres qu'on représente le nez camus et épaté, avec les oreilles, les cornes, les jambes et la queue du bouc, étaient les compagnons de Bacchus, qu'ils suivirent à la conquête des Indes. Adorateurs du dieu du vin, ils mènent joyeuse vie, chantant ou jouant de la flûte, frappant sur des cymbales ou portant la coupe en main et agitant le thyrse. Tantôt ils forment des danses avec les Dryades ou les Nymphes, tantôt, dans leurs jeux lascifs, ils poursuivent ces déesses. On les confond souvent avec les Faunes et les Sylvains.

SAUCOURT-EN-VIMEUX, vge du dép. de la Som-

me, près d'Abbeville. Louis III y remporta, en 881, une victoire sur les Normands : des chants qui célébraient cette victoire restèrent longtemps populaires dans le pays. L'un d'eux, en langue franque, a été retrouvé en 1837 à Valenciennes.

SAUDRE (la), Sedera, riv. de France, naît dans le dép. de Loir-et-Cher, baigne Salbris, Romorantin, et tombe dans le Cher au-dessus de Selles, dans l'arr. de Blois, après un cours d'env. 125 kil.

SAUGUES, ch.-l. de c. (Haute-Loire), à 32 kil. O. du Puy; 3839 hab. Dentelles, fromages.

SAUJON, ch.-l. de c. (Charente-inf.), sur la Seudre, à 25 kil. S. O. de Saintes; 2889 hab. Sel, vins, eaux-de-vie. Anc. seigneurie, qui appartint au cardinal de Richelieu.

SAUL, Saulus, 1er nom de S. Paul. V. PAUL (S.).

SAÜL, 1er roi des Israélites, était fils d'un homme puissant de Gabaa, et se taisait remarquer par sa haute taille et sa beauté. Samuel, pressé de choisir un roi, le sacra en 1080 av. J.-C. Saül battit les Ammonites près de Gabaa, les Philistins à Jabès-Galaad, les Amalécites à Siceleg; mais, ayant irrité Samuel par plusieurs désobéissances, notamment en offrant un sacrifice à sa place et en épargnant Agag, roi des Amalécites, il fut réprouvé, et tomba dans une noire mélancolie : David dissipait ses accès en jouant devant lui de la harpe. Lorsque David eut tué Goliath, Saül refusa de lui donner Michol, sa fille, comme il en était convenu, et il ne la lui accorda que quand il s'y vit contraint. Il tenta plusieurs fois, mais sans succès, de faire périr le jeune héros, qui avait été sacré secrètement par Samuel, et contre lequel il avait conçu une sombre jalousie. Saül, abandonné de Dieu, fut battu à Gelboé par les Philistins (1040) et se perça de son épée, après avoir vu périr ses trois fils. La veille de la bataille il avait fait évoquer, par la pythonisse d'Endor, l'ombre de Samuel, qui lui prédit son funeste sort, Alex. Soumet a pris Saül pour le héros d'une de ses plus belles tragédies.

SAULI (Alexandre), l'apôtre de la Corse, né à Milan en 1535, d'une famille génoise, mort en 1592, entra dans la congrégation des Clercs réguliers de St-Paul, dont il fut élu supérieur en 1567, se distingua comme théologien et prédicateur, fut fait, en 1570, évêque d'Aleria en Corse, convertit et civilisa les peuplades demi sauvages de l'île, et devint en 1591 évêque de Pavie. L’Église l'honore le 23 avril.

SAULIEU, Sidilocum ou Sedelaucum, ch.-l. de c. (Côte-d'Or), à 28 kil. S. O. de Semur; 4783 h. Trib., collége, bibliothèque. Blé, chanvre, navets estimés, bois. On y remarque l'antique église de St-Saturnin et celle de St-Andoche, avec une tour dont le couronnement imite la couronne de Charlemagne. Ruines d'un temple druidique. Patrie de Cl. Sallier et de Courtépée. — Ville très-ancienne. Les Anglais la brûlèrent en 1359; elle souffrit beaucoup pendant les guerres de Religion.

SAULNIER (L. Séb.), fondateur de la Revue britannique, né à Nancy en 1790, m. en 1835, était fils d'un secrétaire général de la police et fut préfet dans les Cent-Jours. Révoqué par les Bourbons, il fonda la Revue britannique en 1825. Après la révolution de 1830, il devint préfet de la Mayenne, puis du Loiret, il fut nommé en 1832 membre de l'Académie des sciences morales et politiques.

SAULT, ch.-l. de c. (Vaucluse), dans une belle vallée, à 35 kil, E. de Carpentras ; 2674 h. Anc. comté, dont le dernier titulaire fut le maréchal de Villeroy.

SAULT (le), anc. petit pays du Ht-Languedoc, auj. dans le dép. de l'Aude, avait pour lieu principal Escouloubre, et formait un duché dont les aînés de la maison de Lesdiguières portaient le titre.

SAULX (la), petite riv. de France, naît près de Vassy (Hte-Marne), reçoit l'Ornain, et se jette dans la Marne sous Vitry-le-Français ; cours, 100 kil.

SAULX, ch.-l. de c. (Hte-Saône), à 19 kil. O. de Lure; 1045 hab. Église du XIIe siècle.

SAULX-LE-DUC, château et bourg du dép. de la