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la retraite de 449 sur l'Aventin après le meurtre de Virginie et la chute des Décemvirs.

SICINIUS DENTATUS (L.), brave centurion qui avait servi 40 ans, pris part à 120 combats, et était couvert de glorieuses blessures. Nommé tribun, il fit revivre la loi agraire d'Icilius et condamner deux consuls à l'amende. Le décemvir Appius Claudius, craignant son influence sur le peuple, le fit assassiner par ses satellites, 449 av. J.-C.

SICINIUS, tribun du peuple après la mort de Sylla, tenta de rendre au tribunat les attributions dont l'avait privé le dictateur : il fut combattu par les consuls et assassiné par Curion, l'un d'eux (76 av. J.-C.).

SICKINGEN (Frantz de), un des héros de la Réforme, né en 1481, au château de Sickingen (dans le grand-duché actuel de Bade, sur la r. dr. du Rhin, près de Bretten), m. en 1533, donna asile dans sa forteresse d'Ébernbourg aux réformateurs proscrits, notamment à Ulric de Hutten, avec qui il fut lié étroitement, défendit la Réforme de son épée et de sa plume, et installa dans son château une imprimerie d'où sortirent un grand nombre de pamphlets rédigés par ses coreligionnaires ou par lui-même. Forcé dans le château de Landstuhl par le landgrave de Hesse, il fut mortellement blessé dans le combat. E. de Bouteiller a écrit l’Hist. de Fr. de Sickingen, Metz, 1860.

SICORIS, riv. de la Tarraconaise, affluent de l’Iberus (l'Èbre), est auj. la Sègre.

SICULES, Siculi, peuple d'origine pélasgique qui passa de la Dalmatie dans l'Italie, et que l'invasion des Rasènes ou l'hostilité des Aborigènes poussa dans l'île qui prit d'eux le nom de Sicile.

SICCLUM FRETUM, nom ancien du détroit qui sépare la Sicile de l'Italie : c'est auj. le Phare de Messine.

SICYONE, Sicyon, auj. Vasilica, v. du Péloponèse, sur la côte N., à l'embouch. de l'Asopus, était la v. principale de la Sicyonie, petite contrée située entre l'Achaïe à l'O. et la Corinthie à l'E. L'existence de Sicyone remontait, disait-on, a 21 siècles av. J.-C. Ses premiers habitants furent les Telchines; 32 rois y régnèrent du XIXe s. à 1190 av. J.-C. ; les Héraclides, devenus maîtres du Péloponèse, s'y établirent sous la conduite de Phalcès, fils de Téménus, et y fondèrent une république aristocratique, qui quelquefois eut des tyrans. Dans la guerre médique, les Sicyoniens fournirent leur contingent aux Grecs; dans la guerre du Péloponèse, ils prirent parti pour Sparte. S'étant déclarée, dans la guerre Lamiaque, contre la Macédoine, la ville fut soumise par Cassandre; elle tomba en 303 av. J.-C. au pouvoir de Démétrius Poliorcète, qui la transféra, de la plaine où elle était assise, sur une hauteur voisine. En 252, Aratus, le héros de Sicyone, fit entrer sa patrie dans la Ligue achéenne, dont elle devint comme la capitale et dont elle a depuis suivi le sort. Cette ville aimait les arts et le luxe; elle avait de célèbres écoles de peinture et de sculpture et a produit Polyclète, Lysippe, Timanthe, Pausias, etc. On y voit encore des ruines remarquables (restes d'un théâtre, d'un petit temple, d'un stade et d'aqueducs). — La [wikt:Sicyonie|Sicyonie]], comprise auj. dans le roy. de Grèce, fait partie du nome d'Argolide et de l'éparchie de Corinthe.

SIDDONS (Sarah KEMBLE, mrss), actrice anglaise, née en 1755, morte en 1831, fille de Roger Kemble, directeur d'une troupe ambulante, et sœur du fameux acteur J. Kemble, épousa Siddons, acteur de la troupe de son père, joua longtemps en province avant d'être appréciée à sa valeur, parut en 1782 à Drury-Lane, et obtint de si grands succès qu'on la surnomma la Reine de la tragédie : le rôle de lady Macbeth était son triomphe. Elle quitta le théâtre dès 1799 pour se livrer aux lettres et à l'éducation de ses enfants.

SIDE, auj. Eski-Adalia, v. de la Pamphylie, dont elle fut quelque temps la capitale, sur la mer, entre les embouchures du Mélas et de l'Eurymédon, était jadis un refuge de pirates. Patrie de Tribonien.

SIDI ou SEID, mot arabe, veut dire seigneur.

SIDI-BEL-ABBÈS, poste militaire d'Algérie (Oran), ch.-l. de cercle, à 80 kil. S. d'Oran, entre Tlemcen et Mascara. Colonie française établie en 1849 : c'est une des plus florissantes de l'Algérie : 5583 h.

SIDI-BRAHIM, marabout situé à 15 k. S. de Djemma-Ghazouat; 450 Français, commandés par le colonel Montagnac, y furent attirés par trahison et surpris par 3000 Arabes : ils s'y firent massacrer tous plutôt que de se rendre, le 22 sept. 1845. Un monument leur a été élevé à Djemma-Ghazouat.

SIDI-FERRUCH, en espagnol Torre-Chica, petite baie et presqu'île sur la cote de l'Algérie, à 25 k. O. d'Alger. C'est là que débarqua l'armée française et qu'elle gagna sa 1re victoire, le 14 juin 1830. Un monument élevé sur le lieu en consacre le souvenir.

SIDI-HESCHAM (État de), État de l'Afrique, comprend partie du pays de Sous et quelques pays à l'O. de cette contrée, et a pour capit. Talent. C'est l'entrepôt du commerce entre Tombouctou et Maroc. — Cet État fut formé en 1810 aux dépens du Maroc par Hescham, fils du chérif Ahmed-ebn-Mousay.

SIDI-MOHAMMED, empereur de Maroc, de la dynastie des Chérifs, succéda en 1757 à son père Muléi-Abdallah, tenta de civiliser le Maroc, établit des relations commerciales avec plusieurs États de l'Europe, fonda Mogador, enleva Mazagan aux Portugais (1769), mais échoua devant Melilla (1774) qu'il voulait reprendre sur les Espagnols. Lors du siége de Gibraltar (1782), il mit le port de Tanger à la disposition des flottes française et espagnole, et ferma ses ports aux Anglais. Il mourut en 1783, à 80 ans.

SIDICINS, petit peuple de la Campanie, au N., sur les confins du Samnium, avait pour ch.-l. Teanum Sidicinum. Attaqués par les Samnites en 343 av. J.-C., ils implorèrent l'aide de Capoue, et celle-ci, menacée à son tour, réclama le secours de Rome : ce fut l'occasion de la 1re guerre des Samnites. La paix se fit (341) aux dépens des Sidicins, qui furent abandonnés aux Samnites. En 337, ils prirent les armes contre Rome, mais furent réduits en 334.

SIDNEY, v. de la Nouv.-Hollande. V. SYDNEY.

SIDNEY (H.), homme d’État et diplomate anglais, 1513-86, obtint la confiance d’Édouard VI, de Maria et d’Élisabeth, gouverna le pays de Galles et fut député d'Irlande. — Son fils, Phil. S., 1554-86, montra de bonne heure un vrai talent pour les affaires, plut à Élisabeth, qui le nomma, à 22 ans, ambassadeur auprès de l'empereur, forma une ligue des princes protestants contre le pape et l'Espagne, à la tête de laquelle fut l'Angleterre, et improuva le projet de mariage entre Élisabeth et le duc d'Anjou. Forcé de quitter la cour à la suite d'une rixe, il se préparait à partir avec Fr. Drake pour l'Amérique quand il fut élu roi de Pologne : Élisabeth l'empêcha de se rendre dans ce royaume, et l'envoya en Flandre comme général de cavalerie et gouverneur de Flessingue. Sidney surprit Axel (1586), et se signala à la Bataille de Gravelines, mais il y fut blessé mortellement. On a de lui : l’Arcadie de la comtesse de Pembroke, roman pastoral qui eut une vogue prodigieuse (1591), Astrophel et Stella, recueil de chants et de sonnets, et la Défense de la poésie. Ph. Sidney est le premier bon prosateur de l'Angleterre.

SIDNEY (Algernon), un des martyrs de la liberté anglaise, né à Londres vers 1617, était le 2e fils de Robert, comte de Leicester. Il passa du service de Charles I à celui du Parlement, devint colonel, puis lieutenant général dans l'armée parlementaire sous Fairfax, fut membre de la haute cour chargée de juger le roi, mais refusa de siéger le jour où l'arrêt fut prononcé. Républicain sincère, il ne voulut point servir sous le protectorat d'Olivier Cromwell, mais il reparut après l'abdication de Richard Cromwell, et négocia en 1659 la paix entre le Danemark et la Suède. Il refusa, lors de la Restauration, le bénéfice de l'acte d'oubli (1660), et resta 17 ans en exil. Nommé en 1678 membre de la Chambre des Communes, il soutint avec vigueur le bill d'exclusion du duc