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Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P3 - Q-Z.djvu/21

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thetorum; De prosodia ; Officina vel Naturæ historia per locos, espèce d'encyclopédie souvent réimprimée, et un curieux traité De claris mulieribus, 1521.

RAVIUS. V. RAU.

RAVY, fleuve de l'Inde. V. RAVEI.

RAWICZ, v. des États prussiens (Posen), à 90 kil. S. de Posen; 10 800 hab. Tribunaux. — Fondée par des réfugiés d'Allemagne après la guerre de Trente ans; elle fut brûlée en 1707 et 1802.

RAWLINSON (Richard), savant anglais, membre de la société royale de Londres, né à Londres en 1690, mort en 1755, forma de riches collections pour la continuation de l’Athenæ Oxonienses de Wood, composa lui-même une Histoire d'Oxford, et contribua à la publication d'un grand nombre d'écrits sur l'histoire et les antiquités. Il fonda par testament une chaire d'anglo-saxon à l'Université d'Oxford; il laissa en outre à cette Université, ses manuscrits, sa collection de médailles et sa bibliothèque.

RAY ou WRAY (J.), en latin Raius, naturaliste Anglais, né en 1628 à Black-Notley dans le comté d'Essex, mort en 1704, professa successivement le grec, les humanités, les mathématiques à Cambridge, reçut les ordres (1660), refusa son adhésion à l'acte d'uniformité (1662) et par suite abandonna ses places, fit avec le jeune Fr. Willougby, son élève, qui partageait ses goûts, de longs voyages scientifiques en Angleterre, en France, en Italie, en Allemagne, et fut à son retour nommé membre de la société royale. Ray est un des hommes qui ont le mieux mérité de la zoologie et de la botanique. On a de lui : Catalogus stirpium circa Cambrigium nascentium, 1660 (avec 2 suppléments, 1663 et 1685); Stirpium europæarum extra Britannias nascentium sylloge, 1696; Historia plantarum, 1686-1704; Synopsis methodica Quadrupedum, — Avium, — Piscium. On lui doit en outre la Sagesse de Dieu manifestée dans les œuvres de la création, en anglais, 1691 : c'est un excellent exposé des admirables précautions avec lesquelles la Providence a organisé chaque être pour les fonctions qu'il doit remplir.

RAYAS, c-à-d. en arabe troupeau, nom injurieux donné par les Turcs aux Chrétiens qui habitent leurs États. Les Rayas avaient à subir, de la part des Musulmans, toutes sortes de mauvais traitements et d'avanies. Leur sort a été amélioré en 1855 et 56 par l'influence des puissances chrétiennes. V. HATTI-CHÉRIF.

RAYMOND (S.) de Calatrava, moine espagnol de l'ordre de Cîteaux, défendit victorieusement la ville de Calatrava, 1147, et fonda après cette victoire l'ordre religieux et militaire dit de Calatrava. Il m. le 30 avril 1163, en odeur de sainteté.

RAYMOND (S.), 3e général des Dominicains, né en 1175 au château de Penafort en Catalogne, mort en 1275 à Barcelone, dans sa 100e année, fut élevé au généralat en 1238. Il contribua à la fondation de l'ordre de la Merci, ainsi qu'à l'introduction de l'inquisition en Aragon, et dans le midi de la France. On le fête le 23 janvier.

RAYMOND (Joachim Marie), général français, né à Sérignac près d'Auch en 1755, mort en 1798, s'embarqua en 1775 pour les Indes orientales, servit sous Bussy, passa en 1786 au service du souverain du Décan, Nizam-Ali, dont il obtint la faveur et qui l'éleva aux plus hautes dignités, et n'usa de son crédit que pour combattre les Anglais et établir la prépondérance des Français dans cette partie de l'Inde. Une mort prématurée l'interrompit au milieu de ses vastes projets : on soupçonna qu'il avait été empoisonné.

RAYMOND (Jean Michel), chimiste, né en 1766, à St-Vallier (Drôme), mort en 1837, fonda à St-Vallier un établissement pour le blanchiment des toiles, devint en 1795 préparateur de chimie à l’École polytechnique, professa la chimie à Privas, puis à Lyon, et quitta sa chaire en 1818 pour surveiller une fabrique de produits chimiques qu'il avait fondée à St-Vallier. Un prix de 8000 fr. lui fut décerné en 1312 pour la découverte de la couleur dite Bleu-Raymond.

RAYMOND (Jean Arnauld), architecte, né à Toulouse en 1742, m. en 1811, remporta le grand prix d'architecture en 1767, passa 8 années en Italie pour se perfectionner, fut chargé de construire les châteaux de St-Cloud et de Meudon, et dirigea les travaux de la belle place du Peyrou à Montpellier. Il avait été admis en 1784 à l'Académie d'architecture et fut de l'Institut dès la fondation.

RAYMOND, comtes de Toulouse. V. TOULOUSE.

RAYMOND-BÉRENGER. V. PROVENCE.

RAYMOND DE SÉBONDE. V. SÉBONDE.

RAYMOND LULLE. V. LULLE.

RAYNAL (Guill. Thomas), écrivain, né à St-Geniz en 1713, m. en 1796, entra chez les Jésuites, eut du succès comme professeur et prédicateur, vint en 1747 à Paris où il fut attaché à la paroisse de St-Sulpice, puis renonça à l'exercice du ministère, se fit homme de lettres, obtint, par l'appui d'hommes puissants, le privilège du Mercure, ce qui assura son existence, et se lia avec les philosophes. On a de lui : l’Histoire du stathoudérat, ouvrage médiocre, 1745; l’Hist. du parlement d'Angleterre, 1750, et l’Hist. philosophique des établissements et du commerce des Européens dans les Deux-Indes, 1770, ouvrage qui a fait sa réputation, mais qui est plein de déclamations politiques et antireligieuses; il fut aidé dans la rédaction par plusieurs collaborateurs, notamment par Diderot et Pechméja. On a encore de Raynal les Mémoires historiques de l'Europe, 1772, et quelques autres compilations. Il donna en 1780 une édition refondue de son Histoire philosophique des Indes (Genève, 10 vol. in-8) : cette édition, encore plus hardie que la précédente, fut condamnée en 1781 par le Parlement et brûlée par la main du bourreau. Après cette condamnation, il s'expatria et ne rentra en France qu'en 1788. Néanmoins, il ne donna point dans les excès de la Révolution, et dans une lettre célèbre adressée par lui à l'Assemblée nationale en 1791, il désavoua hautement les doctrines démagogiques. Il venait d'être nommé membre de l'Institut lorsqu'il mourut. Outre les ouvrages cités, on a de Raynal une Hist. des établissements des Européens dans l'Afrique septentrionale, ouvrage posthume, publié seulement en 1826.

RAYNEVAL (J. GÉRARD de), publiciste et diplomate, né en 1736 à Massevaux (Ht-Rhin), d'une famille parlementaire, m. à Paris en 1812, fut vingt ans premier commis aux Affaires étrangères et eut, comme plénipotentiaire à Londres, une grande part au traité de commerce conclu avec l'Angleterre en 1786. On lui doit les Institutions au Droit de la nature et des gens (1803 et 1832), ouvrage devenu classique. — Maximilien de R., son fils, 1778-1836, fut secrétaire d'ambassade à Lisbonne, puis à St-Pétersbourg, accompagna le duc de Vicence au congrès de Dresde et de Châtillon, fut nommé sous la Restauration 1er secrétaire d'ambassade et consul général à Londres, devint en 1820 sous-secrétaire d’État aux Affaires étrangères, fut successivement ambassadeur à Berlin, en Suisse, à Vienne, à Madrid, et partout rendit d'éminents services, qui lui valurent le titre de comte et la pairie.

RAYNOUARD (François), homme de lettres, né en 1761 à Brignoles (Var), mort à Passy en 1836, était depuis 15 ans avocat à Draguignan lorsqu'il fut nommé, en 1791, suppléant à l'Assemblée législative. Incarcéré après le 31 mai, il ne recouvra sa liberté qu'après le 9 thermidor. Il retourna au barreau, puis vint se fixer à Paris pour s'y livrer à la littérature. Il donna en 1805 les Templiers, tragédie qui eut le plus grand succès, et entra dès 1807 à l'Académie française (dont il devint secrétaire perpétuel en 1817). Député du Var depuis 1806, il est un de ceux qui rédigèrent en 1813 la fameuse adresse sur l'état de la France qui prépara la chute de l'Empereur. On lui doit de savantes recherches