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sur la langue romane ; il fit paraître de 1816 à 1824 un Choix de poésies originales des troubadours (6 vol. in-8), auquel il joignit une grammaire romane, et donna en 1835 un nouveau Choix de poésies des troubadours, 3 v. in-8, que suivit un Lexique roman (pub. de 1838 à 1844, 6 v. in-8). Il a aussi laissé des Recherches historiques sur les Templiers, 1813, et un Historique du droit municipal en France, 1829. Ces ouvrages, qui dénotent autant de sagacité que d’érudition, lui valurent un siège à l’Académie es inscriptions. L’Éloge de Raynouard a été prononcé dans cette dernière Académie par Walckenaer.

RAZ (le), Calbium prom., cap de France, sur l’Atlantique, forme une des extrémités occid. du dép. du Finistère, en face de l’île de Sein. — V. RAS.

RAZÈS (le), petit pays de l’anc. France, dans le Bas-Languedoc, avec titre de comté, avait pour capit. Limoux. Il est auj. compris dans le S. du dép. de l’Aude et le N. O. de celui des Pyrénées-Orientales. — Le comté de Razès fut donné en 871 à Bernard II, comte de Toulouse, par Charles le Chauve ; il passa ensuite aux comtes de Carcassonne et à Simon de Montfort ; Amaury, fils de ce dernier, l’offrit à Philippe Auguste en 1222 ; il revint définitivement à la couronne en 1258, sous S. Louis.

RAZI (Mohammed-Aboubekr-Ibn-Zakaria-El), célèbre médecin arabe, né vers 850 dans le Khoraçan, à Razi ou Rei (l’anc. Ragès), mort vers 923, voyagea pour s’instruire en Syrie, en Égypte, en Espagne, dirigea les hôpitaux de Bagdad et de sa ville natale, et passa la plus grande partie de sa vie à la cour d’El-Mansour, prince du Khoraçan, dont il finit cependant par perdre la faveur. Il a laissé beaucoup d’ouvrages, dont plusieurs ont été traduits en latin, entre autres : Havi seu Continens, Brescia, 1486, 2 vol. in-4 ; Ad Almansorem libri decem, Venise, 1510, in-fol. ; ce sont des espèces d’encyclopédies médicales, qui pendant longtemps servirent de base à l’enseignement, même en Europe. On a encore de lui un Traité de la petite vérole et de la rougeole, ouvrage fort estimé, trad. en latin par Laurent Valla, Plaisance, 1498, et en français par Séb. Collin, Poitiers, 1556, et par J. J. Raulet, 1768. On attribue à Razi l’invention du séton.

ou RHÉ (île de), en latin Cracina, Rea, Reacus, île de la France, sur la côte du dép. de la Charente-Inf., dont elle dépend, à 4 kil. de la côte, entre le Pertuis d’Antioche et le Pertuis Breton. Elle a 22 k. sur 7 et compte 18 000 hab. L’île forme 2 cant., qui ont pour ch.-l. St-Martin et Ars, a un petit port dit La Flotte, et est défendue par quatre forts. Sol sablonneux, peu fertile ; vins abondants, mais médiocres, convertis pour la plus grande part en vinaigre et en eau-de-vie ; marais salants ; pêche. — Longtemps soumise aux Anglais, cette île fut réunie à la couronne sous Charles VII en 1457, vainement attaquée par les Anglais en 1627, et fortifiée par Louis XIV.

READING, v. d’Angleterre, ch.-l. du comté de Berks, au confluent du Kennet et de la Tamise, sur le chemin de fer de l’Ouest, à 60 kil. O. S. O. de Londres ; 20 000 h. Tour de l’église Ste-Marie, musée, théâtre. Soieries, velours, gaze, rubans, toile à voiles, épingles. Patrie de Laud, archevêque de Cantorbéry. Ville très-ancienne ; ruines d’une célèbre abbaye, fondée par Henri I.

RÉAL (André), conventionnel, né en 1752 à Grenoble, mort en 1832, était avocat à Grenoble en 1789. Député de l’Isère à la Convention, il se montra modéré et s’occupa surtout de finances. Envoyé en mission près l’armée des Alpes (1795), il contribua à comprimer les mouvements séditieux de Toulon, d’Aix, de Marseille. Il fit en 1796 partie du conseil des Cinq-Cents, présenta un projet sur le régime hypothécaire qui fut converti en loi, entra en 1800 ans la magistrature et devint en 1812 président de la cour de Grenoble. Il se démit à la Restauration et vécut depuis dans la retraite.

RÉAL (Pierre Franç., comte), homme politique, né vers 1757 à Chatou près de Paris, mort en 1834, était en 1789 procureur au Châtelet de Paris. Lié avec Danton, il fut nommé après le 10 août accusateur public près le tribunal criminel extraordinaire, fut, après la mort de Danton, emprisonné par Robespierre, ne recouvra sa liberté qu’au 9 thermidor, devint sous le Directoire historiographe de la République, remplit en même temps les fonctions de défenseur officieux près les tribunaux et rédigea plusieurs journaux d’opposition. Au 18 brumaire, il seconda Bonaparte, qui l’appela au conseil d’État, puis l’adjoignit au ministère de la police ; c’est lui qui découvrit en 1804 les projets de George Cadoudal. Préfet de police pendant les Cent-Jours, il fut exilé au retour des Bourbons, se retira dans les Pays-Bas, puis aux États-Unis, et ne rentra en France qu’en 1818. On a de lui quelques écrits politiques. Il avait rédigé des Mémoires, qui paraissent avoir été supprimés.

REALÉJO, v. de l’État de Nicaragua, ch.-l. de. dép., sur le Grand-Océan, près de l’emb. d’une riv. de son nom, à 17 kil. O. N. O. de Léon ; 4000 hab. Très beau port ; chantiers de construction. — Fondée en 1534 par les compagnons d’Alvarado.

RÉALISTES, secte scolastique opposée à celle des Nominaux, soutenait que les idées générales ont un objet réel, séparé à la fois des choses et de notre esprit, tandis que les Nominaux n’y voyaient que de pures abstractions, ou même de purs mots, flatus vocis. Cette doctrine, qui a son origine dans la philosophie de Platon, domina au moyen âge, et eut pour principaux défenseurs aux XIe et XIIe s. Guillaume de Champeaux, S. Anselme de Cantorbéry, Amaury de Chartres, Duns Scot, Gilbert de la Porée, etc. Les Réalistes firent condamner les Nominaux comme hérétiques par plusieurs conciles et même par l’autorité civile. Ils ont été à leur tour vivement combattus par la plupart des philosophes modernes (V. NOMINAUX), et le Réalisme pur compte aujourd’hui fort peu de partisans.

RÉALMONT, Regalis mons, ch.-l. de cant. (Tarn), à 19 kil. S. d’Alby ; 2676 h. Jolie petite ville, belles promenades. Houille aux environs. — Fondée en 1272 et jadis fortifiée ; démantelée en 1623.

RÉATE, auj. Rieti, anc. v. de l’Italie centrale, sur le Velinus, était la capitale de la Sabine. Elle souffrit beaucoup dans les guerres des Romains contre les Italiens, devint sous l’empire préfecture, puis, sous Vespasien, municipe. Mulets renommés.

RÉAUMUR (René Ant. FERCHAULT de), physicien et naturaliste, né à La Rochelle en 1683, mort en 1757, vint se fixer à Paris en 1703 et fut reçu à l’Académie des sciences dès 1708. Pendant 50 ans il porta ses recherches sur presque toutes les branches de l’histoire naturelle, de la physique et de la technologie : on lui doit d’utiles travaux sur la cémentation et l’adoucissement des fers fondus, sur la fabrication du ferblanc, sur la porcelaine ; il découvrit le moyen de fabriquer le verre blanc opaque connu sous le nom de porcelaine Réaumur, fut le 1er en France à faire des essais sur l’incubation artificielle, et inventa en 1731 le thermomètre qui porté son nom (V. THERMOMÈTRE dans notre Dict. univ. des Sciences). Réaumur est en outre l’auteur de la première méthode botanique à laquelle on ait pu donner le nom de système. Au reste, il contribua par son influence, plus encore que par ses travaux, à l’essor que prirent les sciences au XVIIIe s. Outre de nombreux Mémoires insérés dans le Recueil de l’Académie des sciences, on lui doit un Traité sur l’art de convertir le fer en acier et d’adoucir le fer fondu, 1722, et d’intéressants Mémoires pour servir à l’histoire des insectes, 1734-42.

REBAIS, ch.-l. de cant. (Seine-et-Marne), à 12 k. N. E. de Coulommiers ; 1186 h. Grains, lames. Ruines d’une abbaye de Bénédictins fondée en 634. Anc. école militaire, supprimée en 1793.

REBAPTISANTS. V. ANABAPTISTES.