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des germes préexistants), les animaux microscopiques , la reproduction d'organes amputés, la fécondation artificielle. Ses principaux ouvrages sont : Observations microscopiques sur le système de la génération de Needham et de Buffon, Modène, 1767; Des Animalcules infusoires, 1767; Opuscules de physique animale et végétale, 1769; Des Phénomènes de la circulation, 1777 ; De la respiration, 1803 ; Voyages à Naples, en Sicile, dans les îles de Lipari, et dans plusieurs parties de l'Apennin. La plupart de ses ouvrages ont été trad. en français. Spallanzani était lié avec Bonnet, dont les travaux lui suggérèrent quelques-unes de ses plus belles recherches.

SPANDAU, v. forte des États prussiens (Brandebourg), à 14 kil. O. de Berlin; 10 000 h. Forte citadelle, qui sert de prison d’État; maison de force, établie dans un anc. palais des électeurs de Brandebourg; fabrique royale d'armes; lainages, soieries, toiles; eaux-de-vie, etc. Prise par les Suédois en 1631, par les Français en 1806.

SPANGENBERG (Aug. Théoph.), évêque morave, né en 1704 à Klettenburg, dans le comté de Hohenheim, m. en 1792, étudia la théologie, se lia avec le comte de Zinzendorf, se fit recevoir membre de l'établissement morave d'Herrnhut, alla plusieurs fois prêcher en Amérique (1735, 1746, 1751), y fonda plusieurs maisons sur le modèle de celle d'Herrnhut, fut élu évêque par ses coreligionnaires, et devint, après la mort de Zinzendorf, membre du conseil suprême d'Herrnhut (1760), inspecteur général des établissements de Hte-Lusace (1764), enfin président de la direction générale (1789). Il a laissé: la Vie du comte de Zinzendorf, Barby, 1772-75, et un Résumé de la doctrine des Frères, 1779 (en latin).

SPANHEIM ou SPONHEIM, bg des États prussiens (Prov. Rhénane), à 12 k. N. O. de Kreutznach. Anc. titre de comté, anc. abbaye de Bénédictins. — Le comté de Spanheim, formé vers le xe s., est resté dans la même famille jusqu'en 1437. Le 1er comte connu, Éverard de Neubourg, vivait vers 1064. Un de ses descendants, Jean I, eut, entre autres fils, Jean, tige des comtes de Sayn-Witgenstein (V. witgenstein), et Simon II, qui continua les comtes de Spanheim. Après l'extinction de la maison de Neubourg-Spanheim, le comté fut divisé entre la maison de Bade et un comte de Veldenz, d'où il passa à la branche palatine de Simmern, qui bientôt devint électorale ; mais, par l'effet de sous-partages, la partie palatine de Spanheim fut tantôt un apanage indépendant, tantôt la propriété commune de plusieurs coseigneurs (il y en avait 3 en 1673). — Le comté de Spanheim se divisait en Comté Antérieur (ch.-l. Kreutznach), et Comté Ultérieur, partagé lui-même en 5 bailliages (Birkenfeld, Castellaun, Traërbach, Allenbach et Vinteberg). Les margraves de Bade possédaient la plus grande partie du 1er et moitié du 2e; le reste était partagé entre les princes de la maison palatine. Auj. le comté de Spanheim est compris presque tout entier dans la Prusse Rhénane et dans la principauté oldenbourgeoise de Birkenfeld.

SPANHEIM (Ézéchiel), numismate, né en 1629 à Genève, m. en 1710, d'une famille ancienne du Bas-Palatinat du Rhin, était fils d'un théologien estimé. D'une rare précocité, il devint de bonne heure un savant du premier ordre, fut professeur d'éloquence à Genève (1650), puis gouverneur du fils de l'électeur palatin Charles-Louis, remplit pour ce prince plusieurs missions politiques en Italie, visita dans ce but Florence, Mantoue, Parme, Modène, Rome, Naples, la Sicile, Malte, et fut envoyé aux conférences d'Oppenheim et de Spire, ainsi qu'au congrès de Bréda. Il passa ensuite au service de l'électeur de Brandebourg, qui le nomma son ambassadeur à Londres (1702-05). Son principal ouvrage est le traité De usu et præstantia numismatum antiquorum (Rome, 1664, in-4 ; Londres et Amst., 1706-17, 2 vol. in-fol.), chef-d'œuvre d'érudition. Il a en outre édité les Œuvres de Julien, 1696, et a laissé des notes sur Callimaque, Josèphe, Thucydide, etc. — Son frère, Frédéric Sp., 1632-1701, professa la théologie à Heidelberg, puis à Leyde, et devint dans cette seconde ville professeur d'histoire sacrée, bibliothécaire et recteur de l'université. Ses Œuvres (en latin, Leyde, 1701-03, 3 vol. in-fol.) roulent sur la géographie, l'histoire sacrée et la théologie.

SPANISH-TOWN, dite Santiago de la Vega par les Espagnols, capit. de l'île de la Jamaïque, sur la Cobre, près de son embouch., par 79° 4' long. O., 18° 1' lat. N. ; 6000 hab. Évêché anglican. Pont de fer, beau palais du gouverneur. — Fondée en 1520 par Diego, fils de Christophe Colomb. Longtemps aux Espagnols, elle appartient auj. aux Anglais.

SPARRE (Éric), sénateur suédois, né en 1550, m. en 1600, eut grande part à l'élection du roi de Suède Sigismond III comme roi de Pologne, resta fidèle à ce prince quand Charles, duc de Sudermanie (Charles IX), voulut lui enlever la couronne de Suède, et se vit par suite obligé de quitter la Suède et de se réfugier en Pologne. Sigismond, vaincu, le livra à Charles IX, qui le fit décapiter à Linkœping (1600).

SPARTACUS, fameux chef d'esclaves, né en Thrace, mais de race numide et, à ce qu'on présume, de sang noble, servit d'abord dans un corps auxiliaire annexé aux armées romaines, déserta, fut repris, réduit en esclavage, et conduit à Capoue, où on en fit un gladiateur. Il s'échappa de sa prison avec plusieurs de ses compagnons l'an 73 av. J.-C., se mit à ravager la Campanie, battit le préteur Claudius, les deux consuls Gellius et Lentulus (72), et vit rapidement grossir son armée, qui un moment compta plus de 70 000 hommes. Reconnaissant néanmoins l'impossibilité de lutter contre la puissance romaine, il ne voulait que sortir de l'Italie et retourner en Thrace : déjà il était arrivé dans la Gaule Cisalpine, quand il se vit forcé, par l'inondation du Pô et par les cris de son armée, de rebrousser chemin et de se porter sur Rome. Hors d'état de prendre cette ville, il fut bientôt serré de près par des forces imposantes, refoulé dans le Brutium par Crassus, et cerné aux environs de Rhégium. Il tenta en vain de passer en Sicile, et, après avoir obtenu quelques nouveaux avantages, fut écrasé par Crassus à la bataille du Silare (71) : il périt en brave. Spartacus n'eut jamais qu'une autorité précaire sur les hordes indisciplinées qui le suivaient; c'est ce qui l'empêcha d'exécuter ses vastes projets. Il était, du reste, aussi humain qu'intrépide. Saurin a choisi Spartacus pour héros d'une tragédie estimée.

SPARTE, Sparta, ou lacédémone, Lacedæmon, v. du Péloponèse, capit. de la Laconie et de tout l'État lacédémonien, à peu près au centre de la Laconie, dans une région âpre et montueuse, près du Taygète et sur l'Eurotas, comptait env. 32 000 hab. Ville pauvre et sans fortifications ; peu de monuments (temples de Junon argienne, de Diane Chalciœcos, de Neptune, théâtre, portique dit des Perses). Aux portes de la ville étaient la Promenade dite Plataniste, le Cirque dit Dromos, le Gouffre dit Barathre (où l'on jetait les nouveau-nés contrefaits ou infirmes). Il n'existe plus auj. de Sparte que quelques ruines ; Mistra, à 4 kil. O. de l'anc. Sparte, a été en partie construite avec ses débris. — On place la fondation de Sparte vers 1880 av. J.-C. ; on l'attribue à Sparton, frère ou fils de Phoronée. Après Sparton, on cite parmi ses rois Lélex, Eurotas, Lacédémon, qui, vers 1577, agrandit Sparte ou bâtit auprès une ville nouvelle à laquelle il donna son nom (car Homère distingue Sparte et Lacédémone). Du xve au xiie s., Sparte et la Laconie furent occupées par la tribu hellénique des Achéens. Pendant cette période régnèrent Tyndare, Castor et Pollux, le pélopide Ménélas, gendre de Tyndare, Oreste et son fils Tisamène. Ce dernier fut enveloppé dans la ruine des Pélopides lors de la rentrée dans le Péloponèse des Héraclides unis aux Doriens (1190-1186). Aristodème, un des chefs héraclides, eut la Laconie