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amphithéâtre romain. Syout est un des entrepôts principaux du commerce de la Hte-Égypte et le rendez-vous des caravanes du Darfour. — La prov. de Syout, au S. E. de celle de Minyeh, au N. O. de celle de Djirdjeh, a 150 k. sur 25, et env. 200 000 h. — V. LYCOPOLIS.

SYPHAX, roi des Massessyles, peuple de la Numidie occid., prit parti pour les Romains pendant la 2e guerre punique, fut vaincu deux fois par Masinissa et obligé de se réfugier en Espagne; cependant il recouvra ses États dans la suite. A la persuasion d'Asdrubal, dont il avait épousé la fille Sophonisbe, il fit alliance avec Carthage (204) et se déclara contre les Romains peu après que Masinissa se fut déclaré pour eux. Il fut battu et pris près de Cirta par Masinissa qui s'empara de ses États, le fit prisonnier ainsi que sa femme, et le livra à Scipion. Il fut conduit à Rome pour orner le triomphe du vainqueur; mais il mourut avant la cérémonie (203).

SYRA (île de), Syros, île de l'État de Grèce, une des Cyclades, presque au centre, au S. O. de Tinos; env. 40 000 h. (la plupart catholiques romains) ; ville princip., Syra ou Hermopolis. L'île entière n'avait guère que 5000 hab. avant la guerre de l'indépendance ; sa population s'accrut alors considérablement parce qu'elle garda la neutralité. Climat très-doux, sol renommé dans l'antiquité par sa fertilité, mais moins productif aujourd'hui ; miel estimé. Patrie de Phérécyde. — Peuplée par des Ioniens, l'antique Syros passa successivement, comme les autres Cyclades, aux Cariens, aux Crétois, aux Athéniens, aux successeurs d'Alexandre, aux Romains, à l'empire byzantin, puis aux Vénitiens, en 1204; elle tomba en 1566 au pouvoir des Turcs, mais elle fut dès lors placée sous la protection de la France. En 1830 elle fut comprise dans le nouveau royaume de Grèce. — La v. de Syra ou Hermopolis, ch.-l. de l'île, sur la côte E., est en même temps la capit. de tout le nome des Cyclades. Elle a un bon port et compte env. 20 000 h. Évêché catholique. Station postale pour les vaisseaux allant de France à Constantinople.

SYRACUSE, Syracusæ en latin, Siragosa en italien, v. de Sicile, ch.-l. de province, sur la côte orient. de l'île, dans un îlot (jadis nommé Ortygie), à 252 k. S. E. de Palerme; 17 000 hab. Évêché, cour criminelle, trib. civil, collége; séminaires, musée, bibliothèque. Port presque ensablé; arsenal, poudrière. La ville est régulière et assez bien bâtie. Les antiquités y abondent : on remarque surtout l'amphithéâtre, le théâtre, taillé dans le roc, l'Oreille de Denys (voûte de la grande Latomie de Paradiso), le temple de Minerve, devenu la cathédrale, les lotomies ou carrières, qui sont immenses. Commerce de thon, vins fins, liqueurs, soufre, grains. L'anc. Syracuse était beaucoup plus grande que la ville moderne ; ses débris couvrent une circonférence de 35 kil. Elle contenait 5 quartiers : Ortygie ou l'Ile (le seul subsistant auj.), Achradine, Epipoles, Tyché, Néapolis ; elle eut en un temps au moins 500 000 hab. (on a même dit 1 000 000); son port était superbe; il se composait de deux bassins, le Grand port et le Trogyle. Patrie ou séjour des Denys, d'Épicharme, d'Archimède, de Théocrite et de Moschus. — Fondée en 735 par le Corinthien Archias, Syracuse devint bientôt la première de toutes les cités de la Sicile, et acquit d'immenses richesses qu'elle dut tant au commerce qu'à l'admirable fertilité de son territoire. Fréquemment déchirée par les factions aristocratiques et démocratiques qui s'y disputaient le pouvoir, elle chercha dans la royauté un remède contre l'anarchie (484). Elle tint le plus souvent sous sa dépendance la plus grande partie de la Sicile. Athènes voulut s'en emparer (416-413), mais l'entreprise échoua complètement. Un peu plus tard, les Carthaginois mirent Syracuse aux abois : Denys I la sauva (405), mais il usurpa le souverain pouvoir; il le transmit à son fils, Denys le Jeune, qui ne sut pas le garder. Une affreuse anarchie suivit l'expulsion de ce prince : Dion, Timoléon, Agathocle, Hiéron II eurent tour à tour le pouvoir à Syracuse, et réussirent à la relever. Après une longue lutte contre Carthage, Syracuse resta maîtresse de toute la partie orient. de l'île, tandis que les Carthaginois dominaient dans la partie occidentale. Sous Hiéron II, Syracuse, qui d'abord s'était déclarée pour l'alliance des Carthaginois, consentit à rester neutre entre Rome et Carthage, mais Hiéronyme prit parti pour Carthage (215 av. J.-C.), et s'attira ainsi le courroux des Romains; après trois ans d'un siége que prolongea le génie d'Archimède, la ville fut prise en 212 par Marcellus. Depuis ce temps, l'histoire de Syracuse se confond avec celle de la Sicile, dont elle fut la capitale jusqu'en 878. A cette époque, elle fut prise et ruinée par les Sarrasins. De terribles tremblements de terre, en 1693 et 1757, achevèrent sa ruine.

Rois, tyrans et chefs de Syracuse.
Gouvernement aristocratique, 735-484. Hipparinus, 353
Gélon, roi ou tyran, 484 Nypsius, 351
Hiéron I, 478 Denys II (de nouveau), 347
Timoléon, 348-337
Thrasybule, 467-466 Sosistrate, 320
Démocratie, 466-405. Agathocle, 317-289
Denys I, l’Ancien, 405 Démocratie, 289-266.
Denys II, le Jeune, 368 Hiéron II, 269
Dion, 357 Hiéronyme, 215
Callippe, 354 Démocratie, 214-212.

SYRACUSE, v. des États-Unis (New-York), à l'extrémité S. du lac d'Onondaga, à 180 k. N. O. d'Albany, à l'intersection des canaux d'Érié et d'Oswego; env. 30 000 h. (elle en avait seulement 250 en 1820). Belle ville, rues larges, se coupant à angle droit; plusieurs chemins de fer. Grande exploitation du sel.

SYRIAM, v. et port du Pégu, à 32 k. E. de Rangoun, sur la riv. de Pégu, un peu au-dessous de son confluent avec la branche orient, de l'Iraouaddy. Beau temple. Ancienne factorerie française, fondée par Louis XIV, et auj. abandonnée.

SYRIANUS, philosophe néoplatonicien, né à Alexandrie vers 380 de J.-C, m. en 450, étudia à Athènes sous le platonicien Plutarque, remplaça son maître dans la direction de l'école d'Athènes, et compta parmi ses disciples Proclus, qu'il désigna pour son successeur. Il reste de lui des Commentaires sur la Métaphysique d'Aristote (dont 3 livres ont été publiés et trad. en latin par Bagolini, Venise, 1558), et/sur la Rhétorique d'Hermogène. On a perdu ses Commentaires sur la République de Platon et sur Homère.

SYRIE, Aram dans l’Écriture, Bar-el-Cham en arabe, région de la Turquie d'Asie, entre la Méditerranée à l'O., l'Asie-Mineure au N., l'Euphrate à l'E., l'Arabie au S. et l'isthme de Suez au S. O. ; 600 kil. (du N. au S.) sur 280 : env. 2 400 000 hab. Longtemps divisée en 5 pachaliks (Alep, Tripoli, Saïda (transf. depuis à Acre), Damas et Palestine (dont la capit. fut tantôt Gaza, tantôt Jérusalem), la Syrie ne forme plus auj. que 2 eyalets : celui de Saïda, comprenant toute la côte jusqu'à l'Anti-Liban et au Jourdain, et divisé en 5 livahs (Latakièh, Tripoli, Beyrouth, Acre, Jérusalem); et celui de Damas; comprenant tout l'intérieur, et divisé en 4 livahs (Alep, Hamah, Homs, Damas). La Syrie est couverte d'un grand nombre de montagnes : les principales sont celles du Liban, qui forment deux chaînes parallèles, voisines de la côte, la chaîne occidentale, le Liban proprement dit, et la chaîne orientale, ou Anti-Liban, dont la cime la plus élevée, le Djébel-el-Scheik (l'anc. Hermon), atteint 3000m. Entre ces deux chaînes s'étend une vallée de 70 à 80 kil. de long sur 15 à 20 : c'est l'anc. Cœlé-Syrie ou Syrie-Creuse, auj. Becka. Les fleuves principaux sont l'Aasi (anc. Oronte), le Sitani (anc. Léonte), le Jourdain, le Barada ou Farfar de la Bible. Climat brûlant dans les plaines, tempéré dans les montagnes; sol très-fertile (sauf vers le désert de Syrie au S. E. et dans toute la lisière orientale) : palmiers, coton, indigo, canne à sucre, tabac; vignes, oliviers, mûrier blanc, limons, pon-