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On y exploite le corail. — En face de l'île, on voit sur le continent les ruines d'une ville de Tabarca, autrefois évêché.

TABARIEH, Tibériade, v. de Syrie (Acre), sur le bord occid. du lac de même nom, à 65 kil. S. E. d'Acre ; 4000 hab. Archevêché grec ; mur flanqué de tours ; quelques édifices (deux mosquées, palais du mosellim, etc.) ;eaux thermales. — Cette ville fut prise par les Français en 1798. Elle a été presque détruite en 1837 par un tremblement de terre. V. TIBÉRIADE.

TABARIN, charlatan et farceur dans le genre de nos paillasses, venu de Milan, courait la vile et la province avec Mondor et fut fort en vogue à Paris au commencement du XVIIe s. (de 1620 à 1630) : il débita longtemps ses quolibets sur le Pont-Neuf. On a l’Inventaire universel des œuvres de Tabarin, contenant ses fantaisies, dialogues, paradoxes, farces, Paris, 1622, et nombre d'autres écrits burlesques sous son nom, entre autres la Descente de Tabarin aux Enfers. Ses Œuvres ont été réimprimées par G. Aventin (1858, 2 vol. in-16).

TABARISTAN, prov. de la Perse, entre le Mazendéran au N., le Khoraçan à l'E., l'Irak-Adjémi au S., le Khousistan au S. E. : 400 kil. sur 100 ; env. 130 000 hab. ; ch.-l., Demavend. Sol assez fertile à l'E. Dans l'antiquité, une grande partie de ce pays était occupée par un peuple appelé Tapuriens ou Tapyres. Il ne fut conquis par les Arabes qu'en 773.

TABARY (Mohammed), écrivain arabe, né dans le Tabaristan en 839, m. à Bagdad en 923, rédigea une Chronique universelle (de la création à l'an 914), qui est le plus ancien monument historique des Musulmans. Elle a été trad. en français, d'après une version persane, par L. Dubeux, 1836.

TABASCO, dite aussi Villa Hermosa de Tabasco, v. du Mexique, ch.-l. de l’État de Tabasco, à l'embouch. du Tabasco dans le golfe du Mexique, à 400 k. E. S. E. de Vera-Cruz; 7000 h. Commerce assez actif. Cortez battit les Mexicains aux env., au lieu où fut bâtie depuis Notre-Dame-de-la-Victoire. — L'État de Tabasco, à l'extrémité S. E. du Mexique, a au N. la mer du Mexique, à l'E. l'Yucatan, à l'O. l'État de Vera-Cruz, au S. E. et au S. le Guatemala ; env. 32 500 k. carr. et 70 000 hab. Climat peu salubre, à cause des marais. Cacao et coton superbes ; du reste, sol peu fertile.

TABERNACLE, temple portatif érigé par les Israélites dans le désert, avait 30 coudées de long sur 10 de large et 10 de haut ; l'entrée regardait l'orient. Un voile précieux le divisait en deux parties, l'une longue de 20 coudées, dite le Saint, l'autre de 10, nommée le Saint des Saints ou le Sanctuaire. Dans celle-ci était l'arche d'alliance ; le grand prêtre seul pouvait y entrer : encore n'était-ce qu'une fois par an. Moïse avait reçu de Dieu même le modèle du tabernacle. — La fête des Tabernacles était une des fêtes principales des Juifs ; ils la célébraient sous des tentes, pour rappeler le séjour de leurs ancêtres dans le désert ; elle durait 7 jours.

TABERNÆ (c.-à-d. Cabanes), nom de plusieurs villes chez les anciens : 1° Tabernæ Rhenanæ, auj. Rhein-Zabern, dans la Germanie lre, chez les Némètes, — 2° Tabernas Riguæ ou Mosellanicæ, auj. Berncastel, dans la Belgique 1re; — 3° Tabernæ Triboccorum, auj. Saverne, chez les Tribocci (Germanie 1re).

TABLE (Mont de la), mont, de la colonie du Cap de Bonne-Espérance, près et au S. de la ville du Cap, a 1163m de haut. Vaste surface plane au sommet, d'où le nom donné à la montagne ; vue superbe. C'est sur un des versants de cette montagne qu'on récolte le célèbre vin de Constance.

TABLE (Baie de la), baie qui se trouve sur la côte O. de la colonie du Cap, au S. de la baie de Saldanha, au pied du mont de la Table, est très-dangereuse.

TABLE ISIAQUE. V. ISIAQUE (TABLE).

TABLE RONDE (Chevaliers de la), ordre de chevalerie fabuleux, fut, suivant les légendes de la Grande-Bretagne, institué à la fin du Ve s. à York, par le roi chrétien Uther ou par son fils Artus ou Arthur, sur les conseils de l'enchanteur Merlin. L'ordre se composa d'abord de 24 chevaliers, puis fut porté à 50, qui délibéraient assis autour d'une table ronde. Leurs noms sont gravés sur une table de marbre de forme ronde, qui est conservée à Winchester depuis 1480. Les plus connus, après Arthur, sont Amadis, Gauvain, Galaor, Tristan, Lancelot, Palamède. Le poëte anglo-normand Wace, qui vivait au XIe s., paraît avoir le premier inventé cette fable, qui a inspiré un grand nombre de romanciers au moyen âge : elle fait le sujet des romans de Tristan de Léonnais, Lancelot du Lac, Perceforest, Saint-Graal, Merlin, Flore et Blanchefleur, etc. On doit à M. de La Villemarqué d'intéressantes recherches sur ces Romans (1861). Creuzé de Lesser a fait un poëme des Chevaliers de la Table Ronde (1813).

TABLE THÉODOSIENNE. V. PEUTINGER.

TABLES (Loi des DOUZE), code publié à Rome par les Décemvirs en 451 et 450 av. J.-C., et ainsi nommé parce qu'il était gravé sur douze tables d'airain. On n'en publia d'abord que dix ; mais, comme elles étaient incomplètes, on en ajouta deux autres l'année suivante. Ce code régit les Romains jusqu'au temps d'Auguste. Les fragments de ces lois ont été recueillis dans les Tabulæ chronologicæ de Haubold, Paris, 1823, et savamment commentées par Bouchaud, 1787 et 1803. V. DÉCEMVIRS.

TABLES ALPHONSINES. V. ALPHONSE X, roi de Castille. — TABLES RUDOLPHINES. V. RODOLPHE.

TABOR, Hradistie en tchèque, v. de Bohême, ch.-l. de cercle, a 77 kil. S. E. de Prague ; 4000 hab. Château fort, tribunaux. La ville doit son origine à un fort bâti en 1419 par J. Ziska, chef d'une secte de Hussites, qui a reçu de là le nom de Taborites. Elle fut prise en 1544 par les troupes de l'empereur. — Le cercle de Tabor, entre ceux de Czaslau, Kaurzim, Beraun, Prachin, Budweis et la Moravie, a 100 kil. sur 35, et 200 000 h. Son ch.-l. était, avant Tabor, Béchin, qui est à 17 kil. S. O. de Tabor.

TABOR, mont. des Alpes cottiennes, au N. du mont Genèvre, a 3300m de haut. La Durance prend sa source entre ces deux montagnes. — V. THABOR.

TABORITES, secte de Hussites qui reconnaissait J. Ziska pour chef, tirait son nom du château de Tabor. Ils rejetaient le purgatoire, la confession auriculaire, la confirmation, la présence réelle, etc.

TABOU, coutume superstitieuse répandue dans toutes les îles de la Polynésie, consiste en une espèce d'interdiction sacrée prononcée sur une personne ou sur un objet par les prêtres ou les chefs. Presque partout le souverain est tabou, c'est-à-dire qu'on ne peut ni le toucher ni même lever les yeux sur lui. La violation du tabou entraîne les peines les plus sévères et souvent la mort. Le tabou a été aboli en plusieurs lieux depuis la venue des Européens.

TABOUROT (Étienne), sieur des Accords, procureur du roi à Dijon, né en 1547, m. en 1590, a publié plusieurs ouvrages facétieux et bizarres, entre autres les Bigarrures et les Touches du seigneur des Accords, imprimé à Paris en 1582, 1585 et l662, Le 1er traite des rébus, des équivoques, des antistrophes, des acrostiches, des vers rétrogrades et léonins, etc. ; le 2e est un recueil de poésies gaies et spirituelles, mais souvent licencieuses.


TABRIS, ville de Perse. V. TAURIS.

TACAZZÉ, riv. d'Abyssinie. V. ATBARAH.

TACFARINAS, chef numide ou maure, servit dans l'armée romaine sous Tibère, puis se mit en Afrique à la tête de bandes indépendantes, l'an 17 de J.-C., et résista huit ans aux Romains ; enfin il fut tué dans un combat contre le proconsul Dolabella, l'an 25.

TACHAU, v. de Bohême (Pilsen), à 52 kil. N. O. de Pilsen ; 3000 h. André Procope, chef hussite, y battit les Impériaux en 1431. Aux environs, eaux minérales acidulées, et manufacture de glaces de Strœhl.

TACHFIN (ABOU'L MOEZZ ABOU-OMAR), dernier roi almoravide de Maroc (1143-46), avait lutté 12 années en Espagne contre les Chrétiens et remporté plu-