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TAMATAVE, v. et port de Madagascar, capit. des Bétanimènes, sur la côte E. de l'île; de 15 à 20000 h. Principal marché de la côte, fréquenté par les habitants des îles Maurice et de la Réunion. Les Français en ont renversé les forts en 1829 et en 1845.

TAMAULIPAS, un des États du Mexique, entre ceux de San-Luis de Potosi, de Nouv.-Léon, de Cohahuila, et la mer du Mexique : 740 kil. de long sur une largeur qui varie de 64 à 172; 81 000 kil. carrés ;env. 100 000 hab.; capit., Victoria. Autres villes : Tampico de Tamaulipas, Nouv.-Santander, El-Refugio, etc. Climat salubre et chaud, sol fertile, arrosé par le Rio del Norte, mais mal cultivé. Belles forêts, vastes savanes. Beaucoup de chevaux et de porcs sauvages. Mines d'or, d'argent, de fer, de sel. Nulle industrie.

TAMBOV, v. de la Russie d'Europe, ch.-l. du gouvt de Tambov, sur la Tzna, à 508 kil. S. E. de Moscou; 25 000 hab. Évêché, cour d'appel, école de cadets et de filles nobles ; manufacture impériale d'alun et de vitriol ; corderies. Commerce assez actif : cuirs, laines, suifs, viandes. Tambov fut fondé par le czar Michel Romanov en 1636. — Le gouvt de Tambov, entre ceux de Vladimir, de Nijnéi-Novogorod, de Penza, de Saratov et de Riazan, a 420 kil. sur 312 (de l'E. à l'O.): 70 000 kil. carrés; 1 670 000 hab. Beaucoup de grains, cochenille polonaise, cantharides; bons chevaux.

TAMERLAN, dont le vrai nom est Timour-Leng, célèbre conquérant tartare, né en 1336 à Kech, près de Samarcand, dans le Djaggathaï, descendait de Gengiskhan par les femmes. Il succéda en 1360 à son oncle Séif-Eddyn comme prince de Kech et chef de tribu, sous la suzeraineté de Toglouk-Timour, khan du Djaggathaï. Ce dernier étant mort (1363), Tamerlan s'unit à son beau-frère Hussein, vainquit et tua le fils de Toglouk (1363), donna le vain titre de khan à un homme sans puissance, Khaboul-Aglen, et partagea avec Hussein le pouvoir réel. Bientôt il se brouilla avec Hussein lui-même, l'assiégea dans Balkh, le força à se rendre, le fit périr (1365), et se fit proclamer seul khan (1370). Il soumit la Khowaresmie, le Kachgar, toute l'Asie à l'E. de la mer Caspienne, puis envahit la Perse, la conquit en quelques années ainsi que les provinces au N. de ce pays (1389), dévasta toute la contrée entre les fleuves Ili et Irtyche, s'avança jusqu'à la steppe des Kirghiz (1390), puis tourna ses armes vers le S. de la Russie, pilla et ruina Azov, courut de là vers l'Inde (1397), passa le Sind (1398), livra bataille à Mahomet IV sous les murs de Delhi, se rendit maître de cette ville, puis de tout l'Indoustan, qu'il remplit de sang et de ruines, revint ensuite vers l'O., enleva la Syrie au sultan d’Égypte (1400), se dirigea de là sur Bagdad qu'il détruisit (1401), puis entra en lutte avec les Ottomans, remporta sur Bajazet la sanglante victoire d'Ancyre (1402), le fit prisonnier et lui enleva toute l'Asie-mineure; de là, sans se donner le temps d'affermir sa nouvelle conquête (1403), il se tourna vers l'Orient et marcha contre la Chine (1404), à la tête de plus de 200 000 hommes ; mais il mourut en route à Otrar, sur le Sihoun, dans le khanat de Khokand (1405). Chab-Rokh, le plus jeune de ses fils, qui seul lui survivait, et ses 35 petits-fils ou arrière-petit-fils se partagèrent ses États. Tamerlan était fanatique et sanguinaire : plusieurs villes furent incendiées par ses ordres; devant Delhi, il fit égorger 100 000 captifs ; à Bagdad, il érigea un obélisque avec 90 000 têtes coupées. Il aimait pourtant les sciences; il fonda une école à Kech, et rédigea le Tufukat, règlement sur l'organisation de l'armée et sur l'administration, trad. par Langlès, avec sa Vie (1787, in-8). Ce grand conquérant était manchot et boiteux.

TAMIATHIS, nom latin de Damiette.

TAMISE, Tamesis en latin, Thames en anglais, riv. d'Angleterre, se forme à Lechlade, dans le comté de Berks, de la réunion de plusieurs ruisseaux, et porte d'abord le nom d’Isis; sépare les comtés d'Oxford, Buckingham, Middlesex, Essex, de ceux de Berks Surrey, Kent, reçoit à Oxford la Charwell, à Dorchester la Thames ou Tamise, dont elle conserve le nom, baigne Reading, Windsor, Kingston, Brendford, Richmond, sépare Londres en deux parties, arrose encore Greenwich, Deptford, Woolwich, Sheerness, Margate, et va tomber dans la mer du Nord par un large estuaire, après un cours d'env. 400 k., qui se dirige généralement de l'O. à l'E. Ses eaux sont d'excellente qualité et ses rives fort belles. Elle est navigable presque jusqu'à sa source. Les grands vaisseaux de guerre la remontent jusqu'à Deptford, un peu au-dessous de Londres; les vaisseaux marchands vont jusqu'à Londres même. La Tamise est unie par la Severn par le canal de Stroud.

TAMOULS, peuple de la famille malabare, habite le Karnate et parle une langue particulière, dont l'alphabet sert quelquefois à écrire le sanscrit.

TAMPICO, v. et port du Mexique (Tamaulipas), sur le golfe du Mexique, à l'embouchure du Tampico, à 400 kil. N. de la Vera-Cruz, n'existe que depuis 1824 et est déjà très-florissante; 10 000 hab. Le port est formé par un lac intérieur, qui communique avec la mer : c'est le principal port du Mexique sur la côte orientale. Consulats de diverses nations. Cette ville fut souvent prise et reprise dans la guerre de l'indépendance. Sta-Anna, à la tête des Mexicains, y remporta en 1820, sur les troupes royales espagnoles, une victoire décisive. Occupée par les Américains en 1846 et par les Français en 1862 et 1863.

TAMWORTH, v. d'Angleterre, à 13 kil. S. E. de Lichfield, au confluent de la Tame et de l'Anker, est divisée par la Tame en deux parties, dont l'une est dans le comté de Warwick, et l'autre dans celui de Stafford; 8000 hab. Lainages fins, impressions sur toile, etc. — Anc. résidence des rois de Mercie.

TANA, riv. de Norvège, sépare le Finmark de la Laponie russe, arrose une ville de Tana, et se jette dans l'Océan Glacial par un golfe qui prend aussi le nom de Tana ; cours, 350 kil. Beaucoup de saumons.

TANAGRE, Tanagra, anc. v. de Béotie, sur la r. g. de l'Asopus, à l'E. de Thèbes. Les Athéniens unis aux Argiens y furent battus en 457 av. J.-C. par les Lacédémoniens et les Béotiens. Deux ans après, ils prirent la ville et vengèrent l'affront de leur défaite en rasant ses murs. On voyait à Tanagre le tombeau de Corinne. On y dressait des coqs renommés pour le combat. Ruines à 3 k. au N. du village de Liatani.

TANAÏS, fleuve de la Sarmatie, est auj. le Don. — A l'embouch. du fleuve et à l'O. de la v. actuelle d'Azov, était une v. de Tanaïs, importante sous les rois du Bosphore et sous les Génois, auj. détruite.

TANANARIVE, v. de l'île de Madagascar, vers le centre, capit. du royaume des Ovas; 50 000 hab. La ville se compose de cases disséminées au milieu d'arbres et offre un aspect pittoresque. Résidence royale, temple de Jankar (le bon génie), mausolée de Radama. Imprimerie madécasse pour les missionnaires.

TANAQUIL, femme de Tarquin l'Ancien, de la ville de Tarquinies, était habile dans l'art des augures. Elle engagea son époux à quitter l'Étrurie pour s'établir à Rome, lui promettant qu'il régnerait dans cette ville, ce qui en effet eut lieu après la mort d'Ancus Martius; elle fit ensuite proclamer roi Servius Tullius, son gendre, et le fit reconnaître par le peuple.

TANARO (le), Tanarus, riv. de l'Italie septentr., sort des Apennins à l'extrémité S. O. de la prov. de Mondovi, traverse cette province, ainsi que celles d'Alba, d'Asti, d'Alexandrie, baigne les villes d'Ormea, de Cherasco, d'Asti et d'Alexandrie, et se jette dans le Pô, par la r. dr., à 15 kil. N. E. de cette dernière, après un cours de 230 kil. Il reçoit la Stura à gauche et la Bormida à droite. Don Philippe, à la tête des Français et des Espagnols réunis, battit les Austro-Piémontais sur les bords de cette rivière en 1745. — Sous l'Empire français, le Tanaro donna son nom à un dép. qui avait pour ch.-l. Asti.

TANASSERIM, v. de l'Inde. V. TÉNASSERIM.

TANCARVILLE, vge du dép. de la Seine-Inf., à 28 kil. E. du Havre, sur une hauteur qui domine