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Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P3 - Q-Z.djvu/279

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sophi Ismaël. Un tremblement de terre la détruisit en partie en 1721, et fit périr 25 000 de ses habitants.

TAUROBOLE, sacrifice expiatoire des anciens. V. ce mot dans notre Dict. univ. des Sciences.

TAUROMENIUM, Taormina, v. de Sicile, sur la côte orientale, adossée au cap Taurus, était une colonie de Zancle (ou Messine), et reçut les restes de la population de Naxos, ville voisine, saccagée en 403 av. J.-C. par Denys le Tyran. Elle devint célèbre pendant la 1re guerre des esclaves de Sicile : Rupilius la prit en 132 et mit fin à la guerre. V. TAORMINA.

TAURUS, Djebel-Kurin en turc, chaîne de montagnes de l'Asie-Mineure, commence vers 38° lat. N., près de l'Euphrate, traverse de l'E. à l'O. le pachalik de Marach, puis court, toujours à l'O., parallèlement à la côte S. de l'Asie-Mineure qu'elle serre de très-près, et finit par se bifurquer en deux petits rameaux qui se terminent aux golfes de Satalieh et de Cos. On nomme Anti-Taurus une autre chaîne qui traverse aussi de l'E. à l'O. l'Asie-Mineure dans sa partie centrale. Les géographes anciens croyaient que le Taurus se prolongeait indéfiniment à l'E. dans la Hte-Asie sous les divers noms de monts Niphates, Gordiens, Paropamise, Émodes, Imaüs.

TAURUS, auj. Capo di Sta-Croce, cap de Sicile, sur la côte E., près de Tauromenium qui s'y adossait.

TAUVES, ch.-l. de c. (Puy-de-Dôme), à 65 kil. S 0. d'Issoire; 2379 hab.

TAVANNES (SAULX-), illustre et anc. maison de Bourgogne, que l'on fait remonter au VIIe s. et qui a fourni de grands généraux à la France et de hauts dignitaires à l'Église, tire son double nom du château de Saulx en Bourgogne, qu'elle possédait dès le XIIe s., et de Marguerite de Tavannes, sœur et héritière de Jean de Tavannes (gentilhomme allemand, du comté de Ferrette, au service de France), que Jean de Saulx épousa en 1504. Cette maison a formé plusieurs branches, auj. éteintes; son dernier représentant, le duc de Saulx-Tavannes, pair de France, s'est tué en 1845.

TAVANNES (Gaspard DE SAULX, seigneur de), né à Dijon en 1509, fut pris à Pavie avec François I dont il était page, se distingua par sa bravoure au siège d'Yvoi, à La Rochelle (1543), à la bat. de Cérisoles (1544), commanda l'armée dirigée contre les Trois-Évêchés, prit Metz (1552), eut grande part à la victoire de Renti (1554), ramena, après le départ de Guise, l'armée envoyée en Italie au secours du pape (1556), et déploya en toute occasion un zèle excessif contre les Réformés dans son gouvernement de Bourgogne et dans le Lyonnais. Donné pour mentor au jeune duc d'Anjou (Henri III), il eut sous ses yeux la principale part aux victoires de Jarnac et de Moncontour (1569), remportées sur les Protestants, et fut en récompense nommé maréchal de France. Aveuglé par son fanatisme, il parcourut les rues de Paris pendant la St-Barthélemy pour exciter au massacre (1572). Il fut, peu après cet événement, nommé gouverneur de Provence. Il mourut en 1573, en allant avec le duc d'Anjou assiéger La Rochelle. On a de lui des Lettres à Charles IX, publ. en 1857 ; M. de Barthélémy a donné en 1858 ses Lettres diverses. Son 3e fils, Jean, a laissé sur sa vie des Mémoires fort curieux. On trouve sa Vie dans les Hommes illustres de Pérau. — Son fils aîné, Guill. de Saulx-Tav. (1553-1633), lieutenant du roi en Bourgogne (1574), maintint en partie cette province sous l'obéissance de Henri III pendant la Ligue ; se déclara pour Henri IV dès 1589, malgré son frère Jean, vicomte de Tavannes, forcené ligueur, et se distingua au combat de Fontaine-Française. On a de lui d'excellents Mémoires historiques, qui vont de 1560 à 1596, Paris, 1625 (réimprimés dans les collections de Mémoires sur l'Hist. de France et dans le Panthéon littéraire, 1836). — Jean de Saulx, vicomte de Tav., 3e fils du maréchal et frère du préc., né en 1555, m. vers 1630, suivit le duc d'Anjou (Henri III) au siège de La Rochelle, puis en Pologne, où il resta après son maître. De retour en France, il s'y montra déterminé ligueur et fut fait par Mayenne maréchal de France et gouverneur de la Bourgogne. Il ne posa les armes qu'en 1595 : il demanda en vain la conservation de son grade. On a de lui une Vie de son père, souvent intitulée Mémoires, et qu'il ne faut pas confondre avec les Mémoires de Guill. de Tavannes. Ceux de Jean ont été imprimés à Lyon, 1657, in-fol. — Jacques de Saulx, comte de T., petit-fils du préc., 1620-83, suivit le grand Condé dans ses campagnes, devint maréchal de camp et grand bailli de Dijon. Ayant pris part aux troubles de la Fronde, il fut disgracié. On a de lui de curieux Mémoires sur la Fronde, de 1650 à 1653, Paris; 1691, réimpr. en 1858.

TAVASTEHUS, v. de Russie (Finlande), ch.-l. de gouvt de son nom, sur un lac, à 135 kil. N. O. de Helsingfors; 2000 hab. Arsenal. Fondée en 1650; prise et reprise par les Russes et les Suédois. — Le gouvt de T., entre ceux de Vasa au N., de Biarneborg à l'O., de Nyland au S., et de Sankt-Miklos à l'E., a 8250 kil. carrés et 145 000 hab. Beaucoup de lacs. Lin, chanvre, céréales ; élève de bétail.

TAVEL, bg du dép. du Gard, à 30 k. E. d'Uzès et à 8 k. S. O. de Roquemaure; 1200 h. Vin renommé.

TAVERNA, Tabernæ, v. de l'Italie mérid. (Calabre Ultér. 2e), à 14 kil. N. de Catanzaro; 2000 hab. Aux environs, pierre spéculaire et pierre plombée (qui servent pour l'esquisse). — Fondée par Nicéphore Phocas, cette ville fut détruite par Guillaume I, puis relevée par Arrigo IV, fils posthume de Roger I. Patrie du peintre Preti, dit le Calabrais.

TAVERNES, ch.-l. de c. (Var), à27 kil. N. de Brignoles; 1191 hab. Huileries.

TAVERNIER (J. B.), voyageur, né à Paris en 1605, était fils d'un marchand de cartes géographiques d'Anvers, réfugié en France. La profession de son père lui inspira de bonne heure le goût des voyages; il visita plusieurs régions de l'Europe, puis partit en 1636 pour l'Asie, où il accomplit 6 voyages dans l'espace de 30 ans. Il fit une fortune immense dans le commerce des diamants et des pierreries, commerce qu'il n'avait entrepris qu'afin de se défrayer en route. Il parlait presque toutes les langues de l'Europe. Il fut anobli par Louis XIV pour les services qu'il avait rendus au commerce, et acquit la baronnie d'Aubonne. Il mourut en 1686 à Moscou, pendant qu'il se rendait de nouveau aux Indes. On a de lui : Voyages en Turquie, en Perse et aux Indes, rédigés par La Chapelle et Chappuzeau, qui ont paru en 1677-79 (3vol. in-8), et ont été souvent réimprimés. Ces Voyages, regardés comme parfaitement véridiques, sont remplis de détails curieux.

TAVIRA, Balsa, v. du Portugal, un des ch.-l. de l'Algarve, à l'embouchure de la Seca dans l'Atlantique, à 270 kil. S. E. de Lisbonne; 9000 h. Marais salants. Pêche active ; vins, figues, amandes.

TAVISTOK, v. d'Angleterre (Devon), sur la Tœff, à 55 kil. S. E. d'Exeter; 6500 hab. Ustensiles en fonte, en fer. Patrie de l'amiral Drake. Aux env., mines de cuivre, de fer, sources minérales.

TAXILA, v. de l'Inde ancienne, sur l'Indus, capit. des États de Taxile, est probablement Attok.

TAXILE, roi de l'Inde septentr., dont les États étaient entre l'Indus et l'Hydaspe, et avaient pour capit. Taxila. Il fut vaincu par Alexandre, qui le traita honorablement, tout en lui enlevant ses États.

TAY (le), Tavus, riv. d’Écosse (Perth), sort des monts Grampians, coule à l'E., puis au S. et à l'E., arrose Dunkeld et Perth, traverse le Loch-Tay (un des plus jolis lacs du pays), et se jette dans la mer du Nord par un large estuaire après un cours de 150 kil.

TAYEF, v. murée d'Arabie (Hedjaz), à 110 kil. S. E. de la Mecque. Grande mosquée, renfermant le tombeau d'Abdallah-ibn-Abar, secrétaire de Mahomet, qui est un but de pèlerinage. Environs charmants , qui font appeler ce pays le Paradis de l'Arabie.

TAYGÈTE (Mont), chaîne du Péloponèse, courait à peu près du N. au S. en Laconie, bornant à l'O. le bassin de l'Eurotas, et se liait par le N. aux monts de