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Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P3 - Q-Z.djvu/358

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var dans le cercle en deçà de la Theiss, entre la Galicie au N., les comitats de Béregh à l'E., de Zabolcs à l'O., a 80 k. sur 65, et 100 000 hab.

UNIAMÉSI, contrée de l'Afrique équatoriale, entre 5° et 10° lat. S., renferme le grand lac Nyanza, exploré en 1862 par les capitaines Speke et Grant, qui y virent la principale source du Nil.

UNIFORMITÉ (Acte d'), loi passée au parlement d'Angleterre sous Charles II, en 1662, obligeait les ministres de la religion réformée à suivre les rites du culte anglican. On appela Non-Conformistes ceux qui refusèrent de s'y soumettre.

UNIGENITUS (Bulle). V. BULLE.

UNION (l'). V. ÉTATS-UNIS DE L'AMÉRIQUE.

UNION (Acte d'), acte du parlement britannique de 1799, par lequel l'Irlande fut réunie, à partir du 1er janvier 1801, à la Grande-Bretagne et le parlement de Dublin supprimé.

UNION (Arrêt d'). Lorsque le cardinal Mazarin exigea de toutes les cours souveraines quatre années de leurs gages en forme de prêt, le parlement de Paris, qu'il avait excepté de cette mesure, rendit le 13 mai 1648 le célèbre arrêt d’union, par lequel il refusait la faveur qui lui était accordée.

UNION (Édit d'), acte proclamé à Blois en 1588, par lequel Henri III se déclara chef de la Ligue.

UNION (LA SAINTE-). V. LIGUE.

UNION DE CALMAR, D'UTRECHT. V. CALMAR, UTRECHT.

UNION ÉVANGÉLIQUE, alliance formée en 1608 à Auhausen, en Bavière, et resserrée à Halle en 1610, entre les États protestants (Palatinat électoral, Wurtemberg, Hesse-Cassel, margraviat de Bade-Dourlach, etc.), était opposée à la Sainte-Ligue formée par les catholiques à Wurtzbourg en 1609.

UNION HÉRÉDITAIRE, acte par lequel la couronne de Suède fut déclarée héréditaire dans la maison de Vasa. Cet acte, adopté par la diète d'Œrebro en 1540, fut confirmé en 1544 par celle de Væsteras, et renouvelé en 1604 par celle de Nordkœping.

UNION (CARVAJAL, comte de la). V. CARVAJAL.

UNITAIRES. On nomme ainsi en général tous ceux qui nient la Trinité et qui n'admettent en Dieu qu'une seule personne : tels étaient les Ariens dans les premiers temps de l’Église. On a plus spécialement donné ce nom à une secte née au xvi° s., et qui eut pour principaux chefs François Stancari, prêtre de Mantoue (1501-1574), Lelio Socin, de Sienne (1525-1563), et son neveu Lelio Socin, qui fixa leurs doctrines, longtemps indécises. Depuis, le nom de Sociniens remplaça celui d'Unitaires. V. SOCINIENS. — Les écrits des principaux Unitaires ont été réunis sous le titre de Bibliotheca unitaria, Amst., 1692.

UNIVERSITÉ. On nomme ainsi de grands centres d'enseignement répandus par toute l'Europe et modelés pour la plupart sur l'ancienne Université de Paris. On y distingue généralement 4 facultés : théologie, arts (réunissant les lettres et les sciences), droit, médecine.

Université de Paris. Quelques-uns en ont attribué la fondation à Charlemagne, mais sans motif suffisant, ce prince s'étant borné à établir quelques écoles particulières sur divers points de son empire et une académie dans son palais; elle ne commença réellement qu'avec le XIIIe s. Quoiqu'il y eût à Paris bien avant cette époque des écoles florissantes, où enseignaient Guillaume de Champeaux, Abélard, Pierre Lombard, etc., le corps de maîtres et d'écoliers connu sous le nom d’Université de Paris ne date que de l'an 1200 : il fut constitué en cette année par Philippe-Auguste; ses statuts furent rédigés en 1215 par l'Anglais Robert de Courson. Le nom d’université fut donné à ce corps parce qu'il embrassait l’universalité des maîtres et des étudiants (universitas magistrorum et auditorum), à quelque nation qu'ils appartinssent (on y distinguait 4 nations : France, Picardie, Normandie, Angleterre, remplacée depuis par l'Allemagne). L'Université n'admit d'abord que 2 facultés, celle de théologie et celle des arts (lettres et sciences); on en adjoignit plus tard (au XIIIe s.) 2 autres, celles de droit et de médecine. Ces 4 facultés conféraient les grades de bachelier, maître es arts, licencié, docteur, et avaient chacune à leur tête un doyen ; l'Université tout entière avait pour chef un recteur, qui était électif. — L'Université posséda dès l'origine de grands privilèges : elle avait seule droit d'enseigner; elle n'était pas soumise aux juges ordinaires et avait sa juridiction particulière; elle prit, surtout aux XIVe et XVe s., une grande part aux affaires publiques, et eut ses représentants aux États généraux. Quelquefois elle résista aux rois, qui violaient ses privilèges, et troubla l’État en suspendant ses leçons; mais le plus souvent elle prêta son appui au pouvoir royal; elle reçut en retour de Charles V le titre de Fille aînée des rois, et dès lors elle prit rang dans les cérémonies après les princes du sang. En théologie, elle enseigna les plus saines doctrines, tout en défendant constamment les libertés de l’Église gallicane : la Sorbonne, le principal de ses établissements, était l'oracle de l’Église de France. L'Université eut de longues luttes à soutenir contre plusieurs ordres religieux auxquels elle contestait le droit d'enseigner, surtout, au XIIIe s., contre les Dominicains et les Franciscains, au XVIe contre les Jésuites ; mais elle finit par être contrainte à partager ce droit avec eux. L'Université de Paris s'était discréditée pendant la Ligue en se faisant l'instrument des Guises et déliant les peuples du serment de fidélité : elle perdit depuis toute importance politique. Elle fut supprimée, ainsi que les universités provinciales, par un décret de la Convention du 20 mars 1794. Cette Université avait eu à sa tête plusieurs hommes illustres, entre autres Pierre d'Ally, Gerson, Rollin, Grevier. — L’Hisl. de l'Université de Paris a été écrite par Égasse Du Boulay (1665-73), dont l'ouvrage a été continué, pour les XVIIe et XVIIIe s., par M. Ch. Jourdain, 1862-64. On doit à Crevier un bon abrégé de l’Hist. de Du Boulay, et à M. Dubarte une Hist. de l’Université de Paris continuée jusqu'à nos jours, 1829.

Autres universités en France. Outre l'Université de Paris, la France possédait avant la Révolution plusieurs autres universités, savoir :

Toulouse, fondée en 1223 Caen, 1436
Montpellier, 1284 Valence, 1454
Orléans, 1305 Nantes, 1460
Grenoble, 1339 Bourges, 1463
(transf. en 1454 à Valence) Bordeaux, 1472
Angers, 1364 Reims, 1548
Orange, 1365 Douay, 1572
Aix, 1413 Besançon, 1676
Dole, 1422 Pau, 1722
(tr. en 1676 à Besançon) Dijon, 1722
Poitiers, 1431 Nancy, 1769

Université de France. Après divers essais plus ou moins heureux tentés sous la République pour reconstituer l'instruction publique, une Université de France, comprenant l'ensemble des fonctionnaires attachés à l'enseignement, fut fondée sous Napoléon I par la loi du 10 mai 1806, et organisée par les décrets du 17 mars 1808 et 15 nov. 1811. La nouvelle Université centralisait tout l'enseignement public, divisé en 3 ordres : supérieur, secondaire et primaire. Elle avait pour chef un Grand Maître assisté d'un Conseil de l’Université. L'Empire était divisé en Académies (en nombre égal à celui des Cours impériales), régies chacune par un Recteur, assisté d'un Conseil académique. Cette grande institution survécut à l'Empire, et, malgré quelques modifications, elle a subsisté jusqu'en 1850. Par la loi du 15 mars de cette année, la liberté de l'enseignement fut proclamée; néanmoins l'enseignement de l'État fut maintenu : le grand maître de l'Université devint alors ministre de l'instruction publique.

Universités étrangères. Voici le tableau des principales, avec l'année de leur fondation :

Iles Britanniques. Cambridge, 1229 ou 1257 Oxford, 1206 ou 1249 St-André, 1411