Aller au contenu

Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P3 - Q-Z.djvu/357

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vers 311, m. en 381, était issu d'une famille de Cappadoce qui avait été emmenée en captivité par les Barbares. Après la destruction de l'empire des Goths par les Huns, il obtint de Valens un établissement pour les débris des Goths au S. du Danube, dans la Mésie inférieure, en 376; il instruisit ses compatriotes sur le Christianisme, mais en répandant parmi eux l'hérésie d'Arius. Ulphilas avait traduit la Bible en idiome gothique. Il existe des fragments de cette version, qui a été longtemps perdue : ils se trouvent dans deux manuscrits, l'un à la bibliothèque d'Upsal, l'autre dans celle de Brunswick-Wolfenbüttel : on les nomme, le 1er, Codex argenteus (parce qu'il est écrit en caractères d'argent); le 2e Codex carolinus. Tous deux ont été imprimés et ont eu plusieurs éditions. La meilleure éd. du Codex argenteus est celle de Gabelenz et Lebe, gothique-latine, Leips., 1836-47, revue par Upstroem en 1860. Le Codex carolinus a été publié à Brunswick, 1672, à Leyde, 1781-85, et à Passau, par Gangengigl, 1847.

ULPIA TRAJANA, Augusta Dacica, d'abord Zarmizegethusa, auj. Varhely ou Gradiska, capitale de la Dacie Trajane, au centre, à l'E. du Tibisque.

ULPIA SARDICA. V. SARDIQUE et SOPHIA.

ULPIANUM OU JUSTINIANA SECUNDA, V. de la Mésie lre, au S. de Naïsse et au N. de Succorum Augustiæ, est auj. Ghiustendil.

ULPIEN, Domitius Ulpianus, jurisconsulte romain, originaire de Tyr, professa longtemps le droit, fut préfet du prétoire sous Héliogabale et Alexandre Sévère, fut le confident intime et le principal ministre du second, et fit régner la justice dans l'Empire; mais sa sévérité déplut aux Prétoriens, et ils l'assassinèrent, sous les yeux mêmes d'Alexandre (228). Ulpien avait beaucoup écrit : les Pandectes lui ont emprunté à lui seul plus qu'à tous les autres jurisconsultes ensemble. De plus, on a de lui, sous le titre de Liber singularis regularum, un véritable traité scientifique du droit romain. On lui attribue en outre un traité ou sont comparées les lois des Juifs et celles des Romains. Ce qui reste d'UIpien a été publié par Tilius (Du Tillet), 1549; Cujas, 1566; Hugo, 1788; Gneist, Leips. 1858.

ULRIC (S.), Udalricus, évêque d'Augsbourg au Xe s., est fêté le 4 juillet.

ULRIC, comte de Cilley, magnat de Hongrie au XVe s., avait été nommé par Albert d'Autriche en 1437 gouverneur de la Bohême. Il fut sans cesse en lutte avec le grand Hunyade, s'opposa au mariage d’Élisabeth de Hongrie, veuve d'Albert, avec le roi de Pologne (1440), afin de régner sous le nom de la princesse et de son jeune fils (Vladislas V), qu'il avait fait couronner, et profita du temps où Hunyade repoussait les Turcs pour lui faire la guerre. Il finit par périr sous les coups du fils d'Hunyade (1456).

ULRIC DE HUTTEN. V. HUTTEN.

ULRIQUE-ÉLÉONORE, reine de Suède, fille de Charles XI et d'une autre Ulrique-Éléonore, princesse de Danemark, naquit en 1688, épousa en 1715 le prince Frédéric de Hesse-Cassel, fut élevée sur le trône à la mort de Charles XII, son frère (1719), à la condition qu'elle renoncerait au pouvoir absolu, et accepta en effet la nouvelle constitution qui limitait la royauté, partageant le pouvoir entre le monarque, le sénat et les États. Elle proposa aux États, dès la 2e année de son règne, de céder à son mari le gouvernement, dont le poids était trop lourd pour elle, et fit agréer cette proposition. Elle vécut depuis dans la retraite, se livrant au plaisir de l'étude. Elle mourut en 1744, et avec elle s'éteignit la dynastie des Deux-Ponts.

ULSTER ou ULTONIE, une des 4 grandes divisions de l'Irlande, la plus septentr. des quatre, bornée au N. et à l'O. par l'Atlantique, au S. par le Leinster, à l'E. par la mer d'Irlande et le canal du Nord, a env. 204 kil. (de l'E. à l'O.) sur 175; 3 400 000 hab. (dont les trois quarts catholiques). Il comprend 9 comtés : Armagh, Down, Cavan, Tyrone, Fermanagh, Monaghan, Donegal, Antrim et Londonderry. — L'Ulster a eu longtemps des rois particuliers : c'étaient les O'Neill, qui se perpétuèrent jusqu'en 1603. Henri II avait dès 1171 créé un comté d'Ulster et en avait investi Jean de Courcy : le mariage du duc de Clarence, fils d’Édouard III; roi d'Angleterre, avec l'héritière de ces rois, en 1361, mit fin à ce comté. Toutes les familles nobles de l'Ulster furent dépouillées de leurs biens en 1607 par Jacques I, lors de ce qu'on a appelé la Plantation de l’Ulster.

ULTRAJECTUM, nom latin d'Utrecht.

ULTRAMONTAINS, se dit particulièrement en France de ceux qui reconnaissent dans sa plus grande étendue le pouvoir du St-Siège et défendent l'infaillibilité du pape hors du concile. On les nomme ainsi parce que le pape, résidant à Rome, est, par rapport à la France, ultra montes, au delà les monts. On les oppose aux Gallicans.

ULYSSE, en latin Ulysses, en grec Odysseus, roi d'Ithaque et de Dulichium, avait pour mère Anticlée et pour père Laërte, époux de cette princesse, ou plutôt Sisyphe, son amant. Il succéda à Laërte sur le trône d'Ithaque, et s'unit à Pénélope, dont il eut Télémaque. Lors de la guerre de Troie, il feignit la folie pour se dispenser de prendre part à l'expédition; mais Palamède déjoua la ruse. Ulysse à son tour découvrit Achille caché dans le palais de Lycomède à Scyros. Pendant le siège, il se signala par sa prudence en même temps que par son intrépidité, alla comme ambassadeur à Troie, où il courut de grands dangers, aida Diomède à enlever les chevaux de Rhésus et le Palladium, obtint les armes d'Achille, que lui disputait Ajax, fils de Télamon, ramena Philoctète de Lemnos, et fit entrer dans les murs de Troie le cheval de bois; quand la ville fut prise, il donna le barbare conseil de faire mourir Astyanax et Polyxène. Son retour dans Ithaque fut long et pénible: errant au gré des vents, il fut successivement poussé chez les Cicones, au cap Malée, près de Salamine, dans l'île africaine des Lotophages, en Sicile; il échappa avec peine aux écueils de Charybde et de Scylla, aux chants des Sirènes, à la magicienne Circé, au cyclone Polyphème, aux Lestrigons, aborda dans l'île de Calypso, dont la nymphe le retint 7 ans, enfin dans celle des Phéaciens, d'où, grâce aux vaisseaux d'Alcinoüs, il parvint à Ithaque; il avait erré 10 ans sur les mers et son absence avait duré 20 années. Pénélope pendant son absence avait été obsédée des poursuites d'une foule de prétendants, et les biens d'Ulysse avaient été mis par eux au pillage. Reconnu par le fidèle Eumée et aidé de son fils Télémaque, il perça de flèches les prétendants et comprima la révolte du peuple qui voulait venger leur mort. Un oracle ayant prédit qu'il mourrait de la main de son fils, il exila Télémaque; mais un autre fils, Télégone, issu de ses amours avec Circé, aborda dans Ithaque et accomplit l'oracle en le tuant sans le connaître. — Ulysse est un des principaux héros de l’Iliade; en outre, ses aventures et son retour à Ithaque forment le sujet spécial de l’Odyssée. Les Latins ont donné pour fils ou pour petit-fils à Ulysse un certain Romus ou Romulus, qui aurait été le fondateur de Rome. Les Portugais attribuaient à ce héros la fondation d’Olisippo ou Lisbonne.

UMÉA, v. de Suède, ch.-l. de la Botnie occid., sur l'Uméa, à 12 kil. de son embouch. ; 1500 hab. — La riv. d'Uméa sort des monts Kiœlen, arrose la Botnie occid. et se jette dans le golfe de Botnie sous Uméa, après un cours d'env. 460 kil.

UMERAPOURA. V. AMARAPOURA.

UNELLI, peuple de la Gaule (Lyonnaise 2e), avait pour ch.-l. Constantia (auj. Coutances).

UNGANNIE, anc. prov. de l'Europe sept., située entre l'Esthonie au N. et la Livonie à l'O. Anc. évêché.

UNGHVAR, v. de Hongrie, ch.-l. de comitat, dans une île de l'Ungh (affluent du Laborcsca), à 400 kil. N. E. de Bude; 6000 hab. Château fort. Siège de l'évêché grec-uni de Munkacs. — Le comitat d'Ungh-