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1648, in-4, et réimpr. à Francfort, 1659. On y remarque un traité De magnetica vulnerum curatione (1621), où il parait avoir connu les faits dont on attribue la découverte à Mesmer. — Son fils, Mercure V., 1618-99, partagea son goût pour les sciences occultes, s’enrôla dans une troupe de Bohémiens pour connaître leur langue, et parcourut avec eux une partie de l’Europe. Il croyait posséder la panacée universelle et la pierre philosophale, et prétendait avoir trouvé la langue primitive. Il a laissé, entre autres écrits bizarres : Principia philosophiæ antiquissimæ et recentissimæ, Amst., 1690.

VAN HOOFFT (Cornélius), historien et poëte hollandais, né en 1581 à Amsterdam, m. à La Haye en 1647, a puissamment concouru aux progrès de la littérature hollandaise. Sans ambition, il se contenta toute sa vie de sa place de drossart (magistrat civil) à Muiden, près d’Amsterdam. Il fut l’ami de Grotius. Ses principaux ouvrages sont : la Vie de Henri le Grand, roi de France et de Navarre, Amst., 1627, et une Hist. de Hollande, en 27 livres, remarquable à la fois par le style et par l’exactitude. Il a aussi composé plusieurs pièces de théâtre : Granida, drame (1602) ; Gérard de Velsen, tragédie ; Bato, tragédie (1628), et des Poésies diverses, 1636.

VAN HUYSUM (Jean), peintre de fleurs, de fruits et de paysages, né a Amsterdam en 1682, m. en 1749, a laissé un grand nombre de tableaux fort recherchés. Il travaillait en secret, ne voulant pas que l’on connût les procédés qu’il employait pour préparer ses couleurs et pour donner à ses fleurs ce coloris, ce velouté, cette fraîcheur qui rivalisent avec la nature. Le Louvre possède 10 tableaux de cet artiste.

VANIÈRE (le P. Jacq.), jésuite, né en 1664 à Causses près de Béziers, m. en 1739, enseigna les humanités et la rhétorique dans divers collèges de son ordre en province, et finit par se fixer à Toulouse. Il fit en 1730 un voyage à Paris, où il fut traité avec les plus grands honneurs. Vanière est surtout connu comme poëte latin ; on lui doit un poème charmant, le Prædium rusticum, en 16 livres, où il chante les travaux et les plaisirs de la campagne. Dans ce poème, il s’est rapproché de l’auteur des Géorgiques autant que le pouvait un moderne. Publié pour la 1re fois à Paris en 1710, en 10 chants seulement, le Prædicum rusticum n’a paru complet qu’en 1730. Il a été trad. en français par Berland d’Halouvry, 1756, et par Ant. Le Camus, 1756. On a encore du P. Vanière des Opuscula (1730), recueil de poésies fugitives, et un Dictionarium poeticum (Lyon, 1710), espèce de Gradus ad Parnassum.

VANIKORO, groupe d’îles de l’Océanie, par 12° lat. S., 163° 30′ long. E., se compose de 2 îles, Vanikoro (la plus grande) et Tevaï. Côtes élevées, entourées de récifs dangereux. Connues, à ce qu’on croit, par Quiros dès 1606, elles furent visitées en 1788 par La Pérouse, qui y périt avec son équipage. Après avoir été l’objet d’une longue et inutile recherche, elles ont été revues en 1827 par l’Anglais Dillon et en 1828 par Dumont d’Urville, qui y trouva des débris du vaisseau de La Pérouse et éleva un mausolée à cet infortuné navigateur.

VANINA D’ORNANO, femme du Corse Sampiétro, fut étranglée par son époux même, parce qu’elle avait imploré la grâce de ce proscrit près du sénat de Gênes.

VANINI (Lucilio ou Julio), fameux incrédule, né en 1585 à Taurizano (Terre d’Otrante), étudia la philosophie, la médecine, l’astronomie, la théologie, et reçut les ordres. Il voyagea beaucoup, visita Naples et l’Italie, la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, Genève, l’Angleterre, répandant en secret les doctrines les plus impies, finit par se fixer en France, et habita successivement Lyon, où il écrivit contre Cardan ; Toulouse, où il entra dans un couvent d’où il fut chassé pour ses mœurs infâmes ; Paris, où il devint aumônier du maréchal de Bassompierre. Il retourna en 1617 à Toulouse, et fut même chargé de l’éducation des enfants du premier président, dont il avait surpris la confiance par son érudition et son esprit ; mais il continuait à se livrer au plus coupable prosélytisme. Déféré en 1618 à la cour comme athée par le procureur général, il protesta de son innocence et proclama devant ses juges sa croyance en un Dieu ; il n’en fut pas moins condamné, sur des dépositions accablantes, à être pendu et brûlé, après avoir eu la langue coupée. Il subit le supplice à Toulouse en 1619. Ses écrits sont : Amphitheatrum Providentiæ divino-magicum, adversus veteres philosophos, aiheos, epicireos, etc., Lyon, 1615 (il y professe des opinions orthodoxes et y combat surtout Cardan) ; De admirandis Naturæ, reginæ deæque mortalium arcanis, Paris, 1616, en 60 dialogues, dédié au maréchal de Bassompierre : cet écrit est comme la contre-partie du précédent : il y explique tout par les seules forces de la nature. La Vie de Vanini a été écrite en franç. par Durand, Rott, , 1717, en lat. par F. Arpe (sous le titre d’Apologia), 1712, et en allem., par W. D. F., Leips., 1800. ses Œuvres philosophiques ont été trad. par Rousselot, Paris, 1842.

VAN KESSEL, famille d’artistes flamands. Jean, né à Anvers en 1626, m. en 1679, imita avec succès Breughel de Velours, et réussit dans les tableaux de fleurs, de fruits, d’insectes et d’oiseaux. - Ferdinand, fils de Jean, né vers 1660 à Anvers, excella dans le genre de son père, ainsi que dans le paysage, et fut peintre du roi de Pologne Jean Sobieski. - Jean II, 1648-98, neveu de Ferdinand, imita Téniers avec succès. Il peignait très-bien les campagnes de son pays, avec châteaux, maisons de plaisance, cabanes, eaux courantes ou immobiles ; sa couleur, ses effets de lumière, ses combinaisons champêtres sont des plus agréables. Il vint exercer son talent à Paris et s’y enrichit, mais il n’en mourut pas moins dans la misère par l’effet de son inconduite. - Théodore, habile graveur, grava surtout d’après Rubens, le Guide, le Titien, Carrache, Adam de Viane.

VAN LAAR, peintre, V. BAMBOCHE.

VANLOO, v. de Hollande. V. VENLOO.

VANLOO (J. B.), peintre célèbre, né en 1684 à Aix, m. en 1745, était fils et petit-fils de peintres hollandais assez habiles et fut élève de son père qui était venu s’établir en France. Il habita successivement Toulon et Nice, visita l’Italie, séjourna à Rome aux frais du prince de Carignan, puis vint se fixer à Paris près de ce protecteur. Grâce à l’appui du prince et à son propre talent, il fut bientôt universellement connu. Il entra en 1731 à l’Académie, y devint professeur-adjoint en 1733, et professeur titulaire en 1735. Il eut aussi le plus grand succès en Angleterre, où il demeura 4 ans. Quoique fort habile dans la peinture historique, il s’exerça beaucoup dans le portrait, et y réussit parfaitement. Cet artiste est surtout remarquable par le coloris et par une touche légère et spirituelle. Parmi ses tableaux d’histoire, on distingue Diane et Endymion, S. Pierre délivré de prison, Henri III recevant les chevaliers de l’ordre du St-Esprit ; parmi ses portraits on cite ceux de Louis XV, en pied et à cheval, de la reine Marie Leczinska, de la Marquise de Prie.

VANLOO (Carle), frère de Jean-Baptiste, né à Nice en 1705, m. en 1765, le suivit à Rome et à Paris, fut son collaborateur pour quelques tableaux, retourna à Rome en 1727, et, après avoir exécuté de beaux morceaux tant en cette ville qu’à Turin, revint à Paris, où il obtint un fauteuil a l’Académie (1735), le titre de 1er  peintre du roi et la direction de l’école de peinture. Trop vanté de son vivant, trop déprécié depuis, Carle Vanloo fut certainement un des peintres les plus distingués de son époque ; il brille surtout par le coloris. Sa facilité était extrême, mais il en abusa : son dessin manque de précision et son style est d’un naturel un peu trop simple. On vante son Énée portant Anchise et son St-Esprit présidant à l’union de la Vierge et de S. Joseph, tous deux au Louvre.

VAN MANDER (Ch.), peintre et historien, né en 1548 à Meulebek près de Courtray, m. en 1606, était