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VILLÉ ou VILLER, jadis Ortenberg, v. d’Alsace-Lorraine à 12 kil. O. de Schelestad, 1155 hab. Bonneterie, kirsch ; usines. Anc. seigneurie, qui appartint aux Habsbourg, aux Fugger, puis à une branche de la maison de Choiseul.

VILLEBRUMIER, ch.-l. de c. (Tarn-et-Garonne), sur le Tarn, à 17 k. S. E. de Montauban ; 764 h.

VILLEBRUNE (J. B. LEFEBVRE de), érudit, né à Senlis en 1732, m. en 1809, fut d’abord médecin, puis professeur de langues orientales au Collège de France et conservateur de la Bibliothèque nationale, perdit ses places sous le Directoire pour avoir publié une lettre sur la nécessité d’avoir en France un seul chef, et occupa plus tard diverses chaires à l’école centrale d’Angoulême. On a de lui des traductions des Nouvelles de Cervantes, 1775 ; de Silius Italicus, 1781 ; du Manuel d’Épictète et du Tableau de Cebès, 1795, et d’Athénée, 5 v. in-4, 1789-91, ainsi qu’une édition de ce dernier auteur (1796). Ses traductions, quoique utiles, sont peu estimées ; le traducteur se permet quelquefois d’altérer le texte de l’auteur.

VILLE-D’AVRAY, vge de Seine-et-Oise, à 2 kil. N. O. de Sèvres, à l’une des entrées du parc de St-Cloud ; 900 hab. Beau château bâti sous Louis XVI ; pépinières, surtout de rosiers. Fontaine célèbre (les rois à Versailles ne buvaient pas d’autre eau). Nombreuses maisons de campagne ; joli site.

VILLE-DIEU-LES-POËLES, ch.-l. de c. (Manche), sur la Sienne, à 22 kil. N. E. d’Avranches ; 3789 h. Chaudronnerie, tannerie, mégisserie, dentelles.

VILLEDIEU (Marie Hortense DESJARDINS, dame de), née en 1632 à Alençon, m. en 1683, vécut assez longtemps chez la duchesse de Rohan, où ses grâces et ses talents lui attirèrent de nombreux adorateurs, se laissa aller à une vie romanesque et déréglée et s’attacha à un jeune officier, Boisset de Villedieu, dont elle prit le nom. Elle finit par retourner dans sa ville natale et y épousa un de ses cousins, qui avait été son premier amant. Elle a composé des poésies fugitives qui eurent beaucoup de succès, des romans (les Exilés de la cour d’Auguste, les Amours des grands hommes, etc.), et une tragédie (Manlius Torquatus). Ses Œuvres complètes ont été publiées à Paris, 1710, 10 vol. in-12, et 1741, 12 v. in-12.

VILLE-EN-TARDENOIS, ch.-l. de c. (Marne), à 21 kil. S. O. de Reims ; 500 hab. Draps.

VILLEFAGNAN, ch.-l. de c. (Charente), à 10 k. S. O. de Ruffec ; 1505 hab.

VILLEFORT, ch.-l. de c. (Lozère), sur la Devèze, au pied du mont Lozère, à 45 k. E. de Mende ; 1536 h. Fonderie de plomb et de cuivre ; commerce de transit.

VILLEFRANCHE, en ital. Villafranca, v. et port de France (Alpes-Marit.), ch.-l. de c., sur le golfe de Gênes, à 2 kil. E. de Nice ; 2911 hab. Belle rade. La ville est dominée par la forteresse de Montalbano. Arsenal, chantiers de construction, école de navigation. Pêche active du thon. Huile, oranges, soie, vins, grains, chanvre, etc. — Cette ville, qui faisait autrefois partie de la Provence, fut fondée par Charles II, comte de Provence et roi de Naples. Prise en 1792 par le général Montesquiou, attribuée au roi de Sardaigne en 1814 avec le comté de Nice, elle est revenue à la France en 1860.

VILLEFRANCHE, ch.-l. de c. (Tarn), à 17 kil. E. d’Alby ; 1616 hab. Fondée par Philippe de Montfort, descendant de Simon de Montfort. Mines de fer.

VILLEFRANCHE-DE-BELVEZ, ch.-l. de c. (Dordogne), à 36 kil. S. O. de Sarlat ; 1869 hab.

VILLEFRANCHE-DE-CONFLENT, v. forte des Pyrénées-Orient., sur le Tet, à 6 kil. S. O. de Prades ; 900 h. Château qui commande le défilé voisin ; marbre et eau thermale sulfureuse ; grotte curieuse dite Cava Bastera. — Fondée en 1075 par Guill. de Cerdagne, elle appartint aux comtes de Barcelone, puis aux rois d’Aragon, et fut prise par les Français en 1654 (ils l’avaient déjà possédée de 1475 à 1493).

VILLEFRANCHE-DE-LAURAGUAIS, ch.-l. d’arr. (Hte-Garonne), sur la Lers, à 36 kil. S. E. de Toulouse par la route, à 20 k. par le chemin de fer ; 2865 h. Trib. de 1re inst. Toile à voiles, teinturerie, poterie.

VILLBFRANCHE-DE-LONCHAPT, ch.-l. de c. (Dordogne), à 42 kil. N. O. de Bergerac ; 904 hab.

VILLEFRANCHE-DE-ROUERGUE, ch.-l. d’arr. (Aveyron), sur l’Aveyron, à 57 kil. O. de Rhodez ; 10 172 h. Station de chemin de fer ; Trib., collège, bibliothèque. Chaudronnerie, lampes, chapeaux, tanneries, toiles ; culture du mûrier. Patrie du maréchal de Belle-Isle. — Fondée eh 1252 par Alphonse, comte de Toulouse, cette ville fut autrefois la capitale de la Basse-Marche. Elle fut désolée en 1628 par la peste, et en 1648 par l’insurrection des Croquants.

VILLEFRANCHE-SUR-SAÔNE, ch.-l. d’arr. (Rhône), sur le Morgon et près de la Saône, à 29 kil. N. de Lyon ; 11 650 hab. Station. Trib. de 1re inst. et de commerce, collège, école normale. Coton filé, couvertures, imprimerie sur toiles, filature de coton ; toiles de fil et de coton ; bons vins d’ordinaire, connus sous le nom de vins de Beaujolais. Patrie du conventionnel Roland. Environs pittoresques. — Fondée en 1212 par Humbert IV, sire de Beaujeu, cette ville devint en 1532 la capit. du Beaujolais. Elle avait une académie célèbre, fondée en 1695. M. H. Laplate a donné l’Histoire populaire de Villefranche.

VILLEGAGNON (Nic. DURAND de), né en 1510 à Provins, m. en 1571, était neveu de Villiers de l’Isle-Adam, grand maître de l’Ordre de Malte. Il entra dans l’Ordre en 1531, prit part à l’expédition de Charles-Quint en Afrique, défendit Tripoli contre les Turcs, mais sans succès (1551), et n’en fut pas moins nommé par Henri II vice-amiral de Bretagne. Il partit en 1555 pour faire une exploration en Amérique à dessein d’y fonder des colonies, et s’établit dans une île très-forte, à l’emb. du Rio-Janeiro ; mais il mécontenta ses compagnons par ses rigueurs, et l’établissement déclina bientôt. De retour en Europe, il représenta l’ordre de Malte à la cour de France. On a de lui, entre autres ouvrages : Caroli quinli expeditio in Africam ad Algieram (Alger), Paris, 1542 ; De bello Melitensi, 1553(trad. par Edoart, Lyon, 1553).

VILLEGAS (Manuel de), poëte espagnol, né en 1595, m. en 1669, était receveur des rentes à Nagera (Vieille-Castille) ; il y vieillit sans qu’on rendît justice à ses talents. On a de lui d’heureuses imitations d’Anacréon et d’Horace, et des poésies érotiques (Amatorias), qui n’ont pas été surpassées en Espagne. Il tenta d’appliquer les mètres anciens à la langue espagnole. — Un autre Villegas, Ferdinand Ruis, né à Burgos vers 1510, fleurit sous Charles-Quint et Philippe II, et cultiva la poésie latine ; on a de lui des Épîtres, des Églogues, des Épigrammes, écrites d’un style élégant. Ses Œuvres ont été publiées à Venise en 1743. — V. QUEVEDO.

VILLEHARDOUIN (Geoffroi de), chroniqueur, né près de Bar-sur-Aube vers 1160, était maréchal de Champagne sous Thibaut V, comte de Champagne et de Brie. Il prit une part glorieuse à la 4e croisade (1199), fut un des députés envoyés à Venise pour obtenir que les Croisés fussent transportés sur les vaisseaux de la République, servit souvent d’intermédiaire entre Alexis IV et les Croisés, assista à la prise de Constantinople (1204), et fut fait maréchal de Romanie par l’empereur latin Baudouin I. Il réconcilia ce prince avec le marquis de Montferrat, chef des Croisés, et quand, en 1206, Baudouin eut été battu par les Bulgares, il sauva l’armée d’une destruction totale. Il servit avec non moins de zèle Henri, frère et successeur de Baudouin. Il mourut en Thessalie vers 1213. On a de lui une Histoire de la conquête de Constantinople, ou Chronique des empereurs Baudouin et Henri de Constantinople (en vieux français), qui va de 1198 à 1207 : c’est un des plus anciens et des plus précieux monuments de la prose française. Elle a été publiée par Ducange, 1657 (avec trad. en français moderne, glossaire et notes), reproduite dans le Panthéon littéraire (avec notes et variantes) et insérée dans les diverses collections