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de Mémoires sur l’hist. de France. Réédité par Paulin Paris, 1838, et par Natalis de Wailly, 1873. — Un neveu de l’historien, nommé aussi Geoffroi de Villehardouin, se substitua au comte Robert de Champlitte dans la possession de la principauté d’Achaïe (1206), et y fonda la dynastie de Villehardouin. Mort en 1223, il laissa 2 fils, Geoffroi II et Guillaume, qui lui succédèrent l’un après l’autre. Guillaume, mort après 1268, fut remplacé par Isabelle, sa fille aînée, qui épousa successivement Philippe de Tarente, Florent de Hainaut, Philippe de Savoie. Après elle régnèrent Mahaut de Hainaut, sa fille, mariée à un prince de Bourbon ; Catherine de Valois (1324) ; Robert d’Anjou, son fils ; Marie de Bourbon, enfin Louis de Bourbon, qui ne put se rendre en Morée.

VILLEJUIF, Villa Judæa, ch.-l. de c. (Seine), à 8 kil. S. de Paris et à 6 kil. N. E. de Sceaux ; 1813 h. Savon, cire, toiles cirées, pépinières. Ce bourg appartenait aux Juifs de Paris avant qu'ils eussent été expulsés de cette ville par Philippe-Auguste (1200).

VILLÈLE (Joseph, comte de), homme d'État, né à Toulouse en 1773, m. en 1854, servait dans l'Inde comme marin, quand éclata la Révolution. Il quitta le service, et, après quelques années passées à l'île Bourbon, où Desbassyns lui donna sa fille en mariage, il vint, en 1807, se fixer à Toulouse, où il fut élu membre du conseil général. Maire de cette ville en 1815 et bientôt après député de la Hte-Garonne, il prit place, dans la Chambre introuvable, parmi les royalistes les plus ardents, mais il s'y fit aussi remarquer par ses capacités financières. Après l'ordonnance du 5 sept. (1816), qui avait dissous cette chambre, il se mit à la tête de l'opposition ultra-royaliste; il fut appelé aux affaires en 1830, après la chute du ministère Decazes, entra d'abord au Conseil avec le seul titre de ministre d'État, reçut en 1821 le portefeuille des Finances et fut élevé l'année suivante à la présidence du Conseil, avec le titre de comte. Il signala son ministère par des mesures de la plus haute importance : la guerre d'Espagne, la septennalité de la chambre élective, le milliard d'indemnité accordé aux émigrés, l'établissement du fonds 3 pour 100, le dégrèvement de l'impôt foncier, et fit prospérer les finances du pays ; mais il s'aliéna l'esprit public en proposant des mesures antipopulaires : rétablissement du droit d'aînesse, loi du sacrilège, censure des journaux, loi contre la liberté de la presse, dissolution de la garde nationale, mesures qui firent qualifier son administration de ministère déplorable ; abandonné par la majorité dans les chambres et dans les colléges électoraux, il se vit forcé, en 1828, de faire place au ministère réparateur de Martignac En quittant le pouvoir, il fut élevé à la pairie, mais, depuis, il se tint à l'écart.

VILLEMUR, ch.-l. de c. (Hte-Garonne), sur la r. dr. du Tarn, à 38 k. N. de Toulouse ; 5304 h. Huile, cire.

VILLENA, Turbula ? v. d'Espagne, dans l'anc. roy. de Valence, à 40 kil. N. O. d'Alicante ; 8000 h. Marquisat constitué en 1454 en faveur de don J. Pacheco.

VILLENA (H. D'ARAGON, marquis de), fils du roi d'Aragon Ferdinand I et petit-fils du roi de Castille Jean I, n. en 1384, m. en 1434, obtint de Jean II, roi de Castille, son cousin, les comtés de Cangas et de Tineo, et devint ensuite grand maître de Calatrava. Il mit tout en œuvre pour se rendre maître absolu en Castille, surprit Jean II à Tordesillas, et le tint dans une espèce de captivité ; puis, ce prince s'étant évadé, il l'assiégea dans le château de Montalban ; mais il fut vaincu, enfermé au château de Mora et ne recouvra la liberté que sur la demande d'Alphonse V d'Aragon. Ce prince aimait les lettres, les sciences, surtout les sciences occultes ; ce qui donna matière à beaucoup d'accusations contre lui. Il avait traduit l’Enéide, la Divine Comédie, et composé lui-même plusieurs poëmes ; mais ses écrits furent brûlés après sa mort ; il n'en reste qu'une espèce de poétique, la Gaya ciencia (la gaie science).

VILLENA (don J. Fern. PACHECO, marquis de), favori de Henri IV, roi de Castille, eut tout le pouvoir au commencement du règne de Henri (1454), mais se rendit odieux aux grands en s'opposant à leurs prétentions, fut accusé par eux de s'être vendu au roi de France Louis XI, et fut disgracié. Il se mit alors à la tête des mécontents, forma la ligue de Burgos (1464), fit déclarer inhabile à la couronne, comme illégitime, la fille du roi, Jeanne, qu'on disait née d'un adultère, et proclama Alphonse, frère de Henri. S'étant ensuite rapproché de ce dernier, il recouvra toute sa faveur (1467), et fut nommé grand maître de l'ordre de St-Jacques. On le vit alors travailler à rétablir les droits de cette même Jeanne, qu'il avait déclarée illégitime, à l'exclusion de ceux d'Isabelle, tante de cette princesse, et s'opposer à l'union d'Isabelle avec Ferdinand, roi d'Aragon ; mais il mourut sans y avoir réussi (1474).

VILLENAUXE, ch.-l. de c. (Aube), sur la Villenauxe, à 16 kil. N. E. de Nogent ; 2508 h. Bonneterie, vinaigre. Pris et pillé par les Alliés en 1814,

VILLENAVE (Gill.), littérateur, né en 1762 à St-Félix de Caraman (Hte-Garonne), m. en 1846, fut arrêté à Nantes par ordre de Carrier pour avoir blâmé ouvertement les excès de la Révolution, fut envoyé à Paris avec 132 Nantais, et n'échappa à la mort que grâce à la chute de Robespierre. Devenu libre, il dévoila dans de virulents pamphlets les crimes des oppresseurs de la France, et prit part à la rédaction de plusieurs journaux réactionnaires. Il fut en 1814 et 1815 le rédacteur en chef de la Quotidienne, fonda en 1819 les Annales politiques, et fit avec succès, à l'Athénée, de 1824 à 1831, un cours d'histoire littéraire de la France. Il était membre de l'Académie celtique, de la Société des antiquaires, de la Société philotechnique et vice-président de la Société de la morale chrétienne. Outre des écrits de circonstance, on lui doit une bonne traduction des Métamorphoses d'Ovide, 1807-22, 4 vol. in-8 et in-4, édition splendide, ornée de 144 figures, une Vie d'Ovide, 1809, où il cherche à percer le mystère de l'exil du poëte ; quelques poésies (le Dévouement de Brunswick, Kosciusko, la Vie future); de bonnes éditions d'auteurs français (Barthélémy, Duclos, Marmontel, Thomas), et un grand nombre de notices historiques (dans la Biographie universelle). Villenave possédait une riche bibliothèque et une précieuse collection d'autographes et de manuscrits historiques. Il est le père de Mme Mélanie Waldor, si connue par ses Poésies du cœur.

VILLENEUVE, ch.-l. c. (Aveyron), à 10 kil. N. de Villefranche-de-Rouergue; 3234 h.

VILLENEUVE-D'AGEN ou VILLENEUVE-SUR-LOT, ch.-l. d'arr. (Lot-et-Garonne), sur le Lot, à 29 kil. N. E. d'Agen ; 13 830 h. Chemin de fer. Trib. de 1re inst., collége, société d'agriculture, dépôt d'étalons. Pont hardi, vieux château. Toiles et linge de table, cuirs, faïence, martinets à cuivre, exploitation de marbre Ville fondée au XIIIe s. par Alphonse, comte de Toulouse, frère de St-Louis; jadis fortifiée.

VILLENEUVE-DE-BERG, ch.-l.de c. (Ardèche), à 27k S. de Privas ; 2547 h. Patrie d'Olivier-de-Serres, à qui un monument y a été élevé.

VILLENEUVE-DE-MARSAN, ch.-l. de c. (Landes), sur le Midon, à 20 kil. E. de Mont-Marsan; 2059 h.

VILLENEUVE-L'ARCHEVÊQUE, ch.-l. de c. (Yonne), sur la Vanne, à 23 kil. E. de Sens ; 1857 h. Draps.

VILLENEUVE-LE-ROI ou VILLENEUVE-SUR-YONNE, ch.-l. de c. (Yonne), à 19 kil. N. O. de Joigny ; 5018 h. Station de chemin de fer. Draps, tanneries, pépinière, etc. Les rois de France y eurent un château, qu'ils habitaient souvent, d'où le nom de la ville. — Il y a un autre Villeneuve-le-Roi, dit aussi Villeneuve-sur-Seine, dans le dép. de Seine-et-Oise à 3 kil. O. de Villeneuve-St-Georges. Claude Le Pelletier, ministre de Louis XIV, y eut un beau château. Station du chemin de fer de Lyon.

VILLENEUVE-LÈS-AVIGNON, ch.-l. de c. (Gard), à 31 kil. E. d'Uzès, sur la r. dr. du Rhône, vis-à-vis