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hors de doute que ce général voulut se rendre indépendant en Bohême : il avait fait part de son plan à Piccolomini, l'un de ses officiers affidés, et avait exigé des principaux chefs de ses troupes un serment qui les liait à la défense de sa cause personnelle. Sarrasin a écrit l’Hist. de la conspiration de Wallenstein. Schiller a fait de ce général le héros d'une admirable trilogie. Fœrster a publié ses Lettres, 1828, et a donné sa Vie, Potsdam, 1834.

WALLER (Edmond), poète anglais, né en 1605, m. en 1687, plut à Jacques I par ses saillies, épousa à 23 ans une riche veuve, devint lui-même veuf à 25 ans, et adressa, mais en vain, ses vœux à une fille du comte de Leicester, Dorothée Sidney, qu'il a célébrée dans ses vers. Il prit d'abord parti contre la cour dans le parlement de 1640 et défendit vivement Hampden, qui était son oncle; mais en même temps il se prononça pour le maintien de la juridiction ecclésiastique, et se fit ainsi un renom de modération et d'impartialité; puis, se tournant décidément du côté de Charles I, il ourdit avec son beau-frère Tomkins un complot royaliste qui n'eut point de succès; il obtint la vie de Cromwell par des révélations et des bassesses, mais il n'en fut pas moins condamné à une amende de 10 000 livres sterling et a une année de prison ; rendu à la liberté, il se réfugia en France, où il se lia avec St-Évremond. Un panégyrique de Cromwell, qu'il fit en beaux vers, lui valut son retour et la restitution de ses biens. Il fit de même la paix avec Charles II lors de la Restauration, qu'il chanta aussi, et fut membre de tous les parlements sous ce prince jusqu'à sa mort. Waller avait beaucoup d'esprit; Charles II lui reprochant un jour d'avoir mieux loué Cromwell que lui, il répondit ingénieusement : « C'est que les poètes réussissent mieux dans la fiction que dans la réalité. » Comme poète, il a fait faire de grands progrès à la versification anglaise. Ses OEuvres ont été publiées à Londres, 1729, grand in-8. Ses poésies brillent plus par la forme que par le fond : sa versification est pure, facile, élégante et harmonieuse.

WALLERIUS (Jean Gottschalk), naturaliste suédois, 1709-85, professa la chimie, la métallurgie et la pharmacie à l'Université d'Upsal, et devint membre de l'Académie des sciences de Stockholm. Il a publié, entre autres ouvrages : Mineralogia systematice proposita, 1747, trad. par le baron d'Holbach; Chemia physica, 1760 ; Systema mineralogicum, 1775 ; Elementa metallurgiæ, 1778; Meditationes physico-chemicæ de origine mundi, trad. en 1791; Elementa agriculturæ physicæ et chemicæ, trad. en 1766-1774.

WALLIA, roi des Visigoths. V. VALLIA.

WALLIS (John), mathématicien anglais, né en 1616, m. en 1703, étudia à Cambridge, entra dans l'Église, s'opposa aux doctrines des Indépendants et n'en obtint pas moins, après leur triomphe, la chaire savilienne de géométrie à l'Université d'Oxford, où plus tard il devint garde des archives. Wallis a étendu la doctrine des Indivisibles de Cavalieri : son Arithmétique des infinis, publiée en 1655, a pu mettre sur la voie des calculs différentiel et intégral; il a introduit le 1er les exposants fractionnaires, il fut aussi un des créateurs de l'enseignement des sourds-muets.

WALLIS (George Olivier, comte de), feld-maréchal autrichien, né à Vienne en 1671, d'une famille irlandaise, m. en 1743, se signala en Sicile par la prise de Messine, commanda sur le Rhin (1733), dans l'Italie septentrionale et en Hongrie; il perdit contre les Turcs, en 1739, la bataille décisive de Krotska, qui amena la paix défavorable de Belgrade, ce qui le fit disgracier.

WALLIS (Samuel), navigateur anglais, continua les explorations du commodore Byron (1766-68), visita Taïti, découvrit les îles qui portent son nom (V. ci-après), ainsi que diverses terres entre le cap de Bonne-Espérance et Batavia, et laissa les matériaux d'une relation, qui a été publiée dans le recueil de Hawkesworth, Londres, 1773.

WALLIS (îles), archipel du grand Océan Équinoxial, dans la Polynésie, au N. E. des îles Fidji, par 13° 18' lat. S. et 179° long. O., se compose de 12 îles, dont les plus grandes sont Ouvea et Nukuatea. Découvertes en 1767 par Samuel Wallis. Les habitants ont conclu en 1842 un traité de commerce avec la France.

WALLONS. On nommait ainsi jadis les habitants de cette partie des Pays-Bas où l'on parlait l'ancien français dit wallon, que l'on croit dérivé du gaulois (appelé waal en hollandais). Le Pays wallon, au N. et à l'E. de la Flandre française, comprenait la plus grande partie de ce qui forme auj. la Belgique, savoir : les Flandres occid. et orient, (dites ensemble Flandre wallone), la prov. de Namur, le Hainaut, le pays de Liège, le Limbourg et même le Luxembourg. Ce pays fournissait d'excellents soldats, qui faisaient la force des armées espagnoles dans les Pays-Bas : on les nommait Gardes wallones.

On appelait en Hollande Églises wallones certaines églises fondées en faveur des religionnaires français du pays wallon qui s'étaient réfugiés en Hollande pour y pratiquer librement la Réforme.

WALPOLE (Robert), 1er comte d'Orford, ministre anglais, né en 1676 à Houghton (Norfolk), m. en 1745, siégea à la Chambre des Communes à partir de 1700, y prit place parmi les whigs, devint membre du conseil du prince George de Danemark (1705), puis ministre de la guerre (1708) et trésorier de la marine (1709); fut renversé du pouvoir à la chute de Marlborough, se vit en même temps expulsé de la Chambre et condamné comme concussionnaire et corrupteur, mais n'en fut pas moins réélu par le bourg de Lynn et rappelé au ministère par George I (1714). D'abord payeur général de l'armée, il devint bientôt après premier lord de la trésorerie et chancelier de l'échiquier. Il obtint la condamnation du ministère précédent (Bolingbroke, Oxford, etc.), et fit rendre le bill de septennalité (1716); mais il ne put faire adopter l'amortissement de la dette publique. Donnant alors sa démission (1717), il fit pendant quelque temps une opposition redoutable, mais il se réconcilia bientôt avec la cour, devint de nouveau 1er lord de la trésorerie et chancelier de l'échiquier (1721), et fut nommé par George I, lors du départ de ce prince pour le Hanovre, seul secrétaire d'État (1723). Il grandit encore en faveur sous George II (1727-42), sous lequel il fut 12 ans le ministre dirigeant. Le système de Walpole était d'étendre autant que possible la prérogative de la couronne et de ne point faire la guerre ; son grand moyen de gouvernement fut la corruption : il se vantait de savoir le tarif de chaque conscience; il sut en effet par ce honteux moyen garder fort longtemps la majorité dans les chambres. Mais, ayant voulu, contre le vœu de la nation, maintenir la paix avec l'Espagne (1739), il perdit beaucoup de son crédit et se vit obligé de se retirer en Î742; il fut nommé par George II, qui le regrettait, pair d'Angleterre et comte d'Orford. On a de lui quelques opuscules politiques. Coxe a publié des Mém. sur la vie et l'administration de R. Walpole, Londres, 1798.

WALPOLE (Horace), 3e fils du ministre, 1718-97, fut pourvu dès 1733 de riches sinécures, siégea, mais sans éclat, à la Chambre des Communes, et finit par hériter de la fortune et des titres de son neveu (comte d'Orford). Il est connu par sa belle résidence de Strawberry-Hill, ou il avait établi une imprimerie pour imprimer ses propres ouvrages; par sa liaison avec Mme du Deffant, qu'il avait connue dans un voyage à Paris en 1765, et avec laquelle il ne cessa de correspondre ; enfin par la protection qu'il accorda aux gens de lettres. Il prit lui-même rang parmi les écrivains comme poète, historien, publiciste, romancier et auteur dramatique. On a de lui : Ædes Walpoliana, 1752 (il y décrit le palais de son père à Houghton) ; Doutes sur la vie et le règne de Richard III, 1768 (il y tente