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prenait aussi la couronne, fut battu par son rival à Cassovie, traita dès lors avec Soliman II et se reconnut son vassal, obtint à ce prix l’investiture d’une partie de la Hongrie ainsi que des secours, se rendit maître de la Transylvanie et conclut en 1538 avec Ferdinand un traité qui lui abandonnait ce pays et assurait la Hongrie à son compétiteur. — Jean II ou Jean Sigismond, fils du préc., né en 1540, quelques jours avant la mort de son père, m. en 1570, fut reconnu par Soliman II roi d’une partie de la Hongrie sous la tutelle de sa mère Isabelle, courut grand risque de perdre la couronne par le traité que celle-ci signa avec Ferdinand d’Autriche, et qui cédait ses États à ce prince, épousa Jeanne, fille de l’empereur (1560), et reçut définitivement en partage la Transylvanie et la Basse-Hongrie. C’est la dernier des Zapoly.

ZAPOROGUES (Cosaques), branche de Cosaques de l’Ukraine, ainsi nommés de ce qu’ils habitaient d’abord près (za) des cataractes (porogie) du Dnieper. Ils servirent tour à tour les Polonais, les Russes et les Suédois. Pierre le Grand les soumit et leur donna pour hetman le fameux Mazeppa. En 1775, Catherine II leur ôta leur hetman, et les transplanta sur les bords du Kouban, pour les punir de leurs brigandages.

ZARA, v. forte et port des États autrichiens, en Dalmatie, ch.-l. de cercle, sur la mer Adriatique, à 475 kil. S. de Vienne ; 7 000 hab. Archevêché, cour d’appel, lycée. Beau port, citadelle, arsenal, château. Étoffes de soie, de laine ; liqueurs renommées, surtout le marasquin. Venise acheta cette ville en 1409 au roi de Naples Ladislas et la conserva jusqu’à la fin de son existence politique. — Le cercle de Zara, borné par la Croatie au N., le cercle de Spalatro au S., l’Adriatique au S. O., la Turquie d’Europe à l’E., a 5770 kil. carr. et 120 000 hab.

ZARA-VECCHIA (c-à-d. Vieille-Zara), Iadera, Blandona ou Alba maritima chez les anciens, vge et port de Dalmatie, à 26 kil. S. E. de Zara, 500 hab. Anc. capit. de la Liburnie sous les Romains ; résidence de quelques rois de Croatie. Soumise par Venise dès le XIIe s., elle fut saccagée en 1202 par les Vénitiens aidés des Croisés, en punition d’une révolte.

ZARAND, comitat de la Transylvanie (pays des Hongrois), entre les comitats de Hunyad et de Weissembourg inférieur et la Hongrie ; ch.-l., Altenbourg.

ZARATE (Augustin de), historien espagnol du XVIe s., fut secrétaire du conseil de Castille, puis trésorier général au Pérou (1543). À son retour, il présenta à Philippe (fils de Charles-Quint) une Hist. de la découverte et de la conquête du Pérou, qui va jusqu’en 1548 : c’est une œuvre impartiale et bien écrite (Anvers, 1555). Elle a été traduite en 1706.

ZARATE (François Lopez de), poète, né vers 1580 à Logrono, m. en 1658, a laissé, outre des Poesias varias, un poème intitulé : La invencion de la cruz por el emperor Constantino Magno, Madrid, 1648, où l’on trouve un vrai talent poétique.

ZARATE (Antonio GIL Y) poète dramatique, né en 1793 au palais de l’Escurial, m. en 1861, était fils d’acteurs. Il fut élevé en France, occupa dans son pays, après son retour, plusieurs emplois dans l’administration, fut interné à Cadix en 1823 comme suspect de libéralisme, consacra ses loisirs à la composition de pièces dont plusieurs obtinrent un grand succès, fut rappelé à Madrid en 1826, nommé professeur de langue et de littérature française au consulat, puis au lycée de Madrid, et devint après 1850 chef de la division de l’instruction publique au ministère de l’intérieur. On a de lui un grand nombre de comédies et de tragédies, mais il a surtout excellé dans le dernier genre : ses meilleures pièces sont Don Pedro de Portugal, Blanche de Bourbon, Guzman le Brave, et le drame de Charles II On lui doit aussi un bon Manuel de littérature et une Histoire de l’instruction publique en Espagne.

ZARCO (J. Gonzalez), navigateur portugais, découvrit en 1417 l’île de Porto-Santo, sur les côtes de laquelle il fit naufrage, et en 1419 celle de Madère. Il s’établit dans cette dernière (1421), en devint gouverneur, et y fonda Funchal. On lui attribue l’usage de l’artillerie à bord des vaisseaux.

ZARIASPE, v. d’Asie, la même que Bactres.

ZARMIGETHUSA, anc. capit. de la Dacie et anc. résidence des rois du pays, devint, après la conquête de Trajan, une colonie romaine sous les noms d’Ulpia Trajana Augusta et d’Augusta Dacica, On en trouve des ruines considérables auprès de Varhély.

ZBIGNEV I, duc de Bohême de 910 à 915, favorisa la propagation du christianisme. — II, duc de 1055 à 1061, fils et successeur de Brzétislas, dépouilla ses frères et persécuta toute sa famille.

ZBIGNEV, fils illégitime du roi de Pologne Vladislas I, reçut de son père un tiers du royaume avec le titre de duc de Mazovie, se fit céder la Moravie à la mort du roi (1102), et régna conjointement avec son frère Boleslas III jusqu’à 1107 ; mais, ayant trahi ce prince, il fut vaincu par lui, fait prisonnier et exilé. Zbignev mourut vers 1116.

ZÉA, l’anc. Ceos, île de l’Archipel, une, des Cyclades, près de la côte E. de l’Attique, à 17 kil. S. E. du cap Colonne ; elle a 22 kil. sur 14 et env. 5000 hab. ; ch.-l. Zéa, ville de 3000 hab., située vers le centre. Climat délicieux, sol fertile, produisant d’excellents fruits, du vin et du coton ; culture des vers à soie. Zéa appartient au roy. de Grèce, et forme une éparchie du nome des Cyclades.

ZÉA (F. Ant), homme politique, né en 1770 à Médellin (Nouv. Grenade), m. en 1822, était dès l’âge de 16 ans professeur d’histoire naturelle à Sta-Fé-de-Bogota. Il fut mandé à Madrid et enfermé à Cadix (1797-99) pour avoir manifesté le désir de voir sa patrie indépendante, mais obtint sa liberté deux ans après, et fut même nommé directeur du cabinet botanique de Madrid et professeur des sciences naturelles en cette ville. Après l’abdication de Charles IV, il devint membre de la junte de Bayonne en 1808, puis ministre de l’intérieur et fut, sous l’administration française, préfet de Malaga. Il rejoignit Bolivar après la chute du roi Joseph (Bonaparte), fut intendant général de l’armée libératrice, présida le congrès d’Angostura (1819), et fut élu vice-président de la Colombie. Envoyé en Europe en 1820, il trouva de l’accueil en Angleterre et en France, et y disposa les esprits à reconnaître l’indépendance de la Colombie.

ZÉBINA (Alexandre). V. ALEXANDRE ZEBINA.

ZÉBU, île de l’archipel des Philippines, dans le groupe des Bissayes, à l’E. de l’île Négros, par 121° 10′-121° 35′ long. E. 9° 28′-l1° lat. N. : 80 kil. de long. env. ; 200 000 hab. ; ch.-l., Zébu, v. de 8000 hab., sur la côte E., avec évêché. — L’île de Zébu fut découverte par Magellan en 1521 : c’est là que ce navigateur fut tué.

ZÉGRIS, mieux ZEÏBITES. V. ZEÏRITES.

ZEID-BEN-THABET, un des secrétaires et des plus zélés sectateurs de Mahomet, n’avait que onze ans quand le prophète s’enfuit de la Mecque. Il pris part, dès que l’âge le lui permit, aux combats livrés pour la nouvelle religion, et se trouva à la bataille d’Ohod ainsi qu’à toutes les suivantes. Presque tous les sectateurs de l’Islamisme ayant péri dans une bataille contre les Arabes de Yémanah (ville du Nedjed), le calife Abou-Bekr, qui craignait que le livre sacré ne se perdit, en fit rassembler par Zéid les fragments épars : cette copie authentique est lo Coran tel que nous le possédons. — V. SEID.

ZEILAH, Avalites Emporium, v. et port d’Afrique, dans un îlot de la côte d’Adel, sur le golfe d’Aden, par 41° 14′ long. E., 11° 19′ lat. N. ; 5000 hab. Commerce avec Moka.

ZÉIRI-BEN-MOUNAD, chef de la tribu africaine des Zéirites-Sanhadjides, issu d’anciens rois d’Arabie, groupa diverses tribus autour de lui, battit les Zéirites-Zénates, conquit tout le pays qui s’étend d’Alger à Tripoli, en fit hommage au calife fatimite Obéid-allah,