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ZIMM - 2036 — ZISK

ZERBST, Servesta, v. du duché d’Anhalt-Dessau, sur la Ruthe, à 20 kil. N. O. de Dessau. Anc résidence des princes d’Anhalt-Zerbst ; c’est là que naquit Catherine II, née princesse d’Anhalt-Zerbst.

ZERRAH ou ZERREU (lac), Aria palus, lac de l’Afghanistan (Sedjistan), a 160 kil. sur 45 et reçoit l’Helmend. Sur sa rive S. E. est une ville de Zerrah.

ZERVANE-AKÉRÈNE, c-à-d. le Temps sans limites, dieu suprême des Perses, est au-dessus d’Ormuzd et d’Ahriman, qui tous deux émanent de lui.

ZÉTHÈS et CALAÏS, jumeaux fils de Borée et d’Orithyie, firent partie de l’expédition des Argonautes, chassèrent les Harpies, qui tourmentaient Phinée, leur beau-frère, mais furent tués par Hercule, soit pour avoir insulté Hylas, soit à la suite d’une querelle avec Tiphys, pilote du navire Argo. Ils furent changés en ces deux Vents que les Grecs appellent les Prodromes (avant-coureurs), parce qu’ils précèdent de 9 jours le lever de la Canicule.

ZÉTHUS, fils de Jupiter et d’Antiope et frère d’Amphion, aida celui-ci à élever les murs de Thèbes.

ZEUGITANE, contrée de l’Afrique romaine, entre la Méditerranée au N. et à l’E., la Byzacène au S. et la Numidie à l’O., renfermait Carthage et Utique. ZEUGMA, c-à-d. lien, réunion, v. de la Syrie ancienne, dans la Comagène, au S. E., sur la r. dr. de l’Euphrate, était jointe par un pont à la ville d’Apamée, située sur l’autre rive. Les deux villes avaient été fondées par Séleucus I.

ZEUNE (J. Ch.), philologue, né en Saxe en 1736, m. en 1788, fut professeur à Leipsick, puis à Wittemberg. On a de lui de bonnes éditions de divers écrits de Xénophon, Leips., 1778–85, et une édition améliorée des Idiotismes grecs de Viger, 1789.

ZEUXIS, célèbre peintre grec, né vers 470 av. J.-C, m. vers 400, étudia le coloris sur les ouvrages d’Apollodore, dont il perfectionna le procédé, et fut le rival de Parrhasius. La noblesse des sujets, le grand caractère du dessin, la beauté divine des personnages distinguaient ses tableaux ; on admirait surtout son Hélène et son Jupiter, qu’il avait représenté assis sur son trône et entouré de toutes les divinités de l’Olympe. Il devint très-riche, et finit par ne plus vendre ses ouvrages : il les donnait. La plupart de ses chefs-d’œuvre ornèrent dans la suite Rome, puis Constantinople. Le temps les a anéantis.

ZIANI (Sébast), doge de Venise (1172–79), signa en 1177 la trêve dite de Venise entre l’empereur Frédéric Barberousse et la Ligue lombarde, institua la cérémonie des épousailles du doge de Venise et de l’Adriatique pour consacrer en quelque sorte l’empire de sa patrie sur la mer. — Son fils, P. Ziani, m. en 1229, succéda en 1205 à H. Dandolo, resta 24 ans en charge et avança la conquête de la Grèce.

ZIANIDES, dynastie musulmane. V. TLEMCEN.

ZIBAN (les), pluriel de ZAB. V. ce mot.

ZICAVO, bg de Corse, ch.-l. de c., à 31 kil. E. d’Ajaccio ; 1367 hab. Fromages estimés.

ZIERIKZÉE, v. et port de Hollande (Zélande), sur l’Escaut orient., à 26 kil. N. E. de Middelbourg ; 6700 hab. Ane évêché. Clocher superbe, brûlé en 1832 ; vaste citerne. Chantier de construction, salines et raffineries de sel. Port ensablé en partie. Pêche active ; huîtres excellentes. — Bâtie au IXe s., cette ville fut la résidence des comtes de Zélande. Vainement assiégée en 1 300 par les Flamands, qui y furent battus sur mer en 1 304 par les Français ; prise par les Espagnols en 1676, mais bientôt reprise.

ZIGUEUNES. V. BOHEMIENS.

ZILEH, v. de Turquie (Sivas), est l’anc. Zeleia.

ZIMBAOE, anc capit. du Monomotapa et résidence du souverain, sur la r. dr. du Zambèze, vers son confluent avec la Manzora, entre Tète et Sena.

ZIMISCÈS (JEAN), empereur grec. V. JEAN.

ZIMMEUMANN (J. J.), fanatique, né en 1644 à Wayhingen en Wurtemberg, m. en 1693, était diacre de Bittigheim. Il se fit disciple de Bœhme, publia un ouvrage mystique, Révélation presque


complète de l’Antéchrist, qui lui fit perdre son diaconat, erra depuis, prêchant et faisant des prosélytes dans les Provinces-Unies et en Allemagne, occupa 4 ans une chaire de mathématiques à Heidelberg, passa ensuite à Hambourg, puis à Rotterdam et mourut au moment de s’embarquer pour l’Amérique. On a de lui, entre autres ouvrages, Scriptura sacra Copernicans, ouvrage où il soutient qu’aucun passage de la Bible ne contredit le système de Copernic.

ZIMMERMANN (J. George), médecin et philosophe suisse, né en 1728 à Brugg (Argovie), m. en 1795, fut 15 ans médecin dans sa ville natale, la quitta en 1768 pour se rendre à Hanovre comme 1er médecin du roi d’Angleterre et fut appelé à Berlin pour soigner Frédéric II mourant. Il écrivit avec violence contre les Illuminés et les révolutionnaires, et s’attira ainsi de fâcheuses affaires ; il tomba par suite dans une hypocondrie qui empoisonna ses dernières années, et finit par devenir fou. On a de lui un célèbre Essai sur la solitude (en allemand), 1756 et 1773, trad. en fr. par Mercier, 1790, et par Jourdan, 1825 ; De l’orgueil national, 1758 ; De l’expérience en médecine, 1763–74, le plus savant de ses écrits (trad. par Lefebvre de Villebrune, 1774).

ZIMMERMANN, compositeur, élève de Boïeldieu, né à Paris en 1785, m. en 1853, fut de 1816 à 1848 prof. de piano au Conservatoire de Paris, puis devint inspecteur des études musicales et résuma sa méthode dans l’Encyclopédie du pianiste, ouvrage classique. On a de lui, outre de beaux morceaux de musique d’église, un opéra comique, l'Enlèvement.

ZINGARELLI (Nicolo), musicien, né en 1751 à Naples, m. en 1837, fut nommé en 1806 maître de chapelle du Vatican, et en 1820 directeur du Conservatoire à Naples, où il forma entre autres élèves Bellini et Mercadante. On a de lui plusieurs opéras : Montezuma, Alsinda, Pirro, Artaserse, Romeo e Giulietta, Il conte di Saldagna, Inez de Castro ; des oratorios et nombre de messes, de motets, etc.

ZINGARI. V. BOHEMIENS.

ZINZENDORF (Phil. Louis, comte de), ministre d’État autrichien, né en 1671, m. en 1742, fut successivement membre du conseil aulique (1695), ambassadeur en France après la paix de Ryswick, conseiller privé (1705), joua un grand rôle politique sous Joseph I, puis sous Charles VI, et finit par remplacer le prince Eugène dans la haute direction des affaires. Il décida les guerres avec la Turquie, avec la France, ainsi que la Quadruple-Alliance, mesures qui furent peu populaires à cause de leurs résultats ; il se donna aussi beaucoup de mouvement pour la Pragmatique de Charles VI, mais sans prendre les précautions qui eussent pu en assurer l’exécution.

ZINZENDORF (Nic. L., comte de), né à Dresde en 1700, m. en 1760, fils d’un chambellan d’Auguste III, électeur de Saxe et roi de Pologne, était lui-même conseiller en Saxe. Il mena d’abord une vie scandaleuse, mais en 1721, ayant donné asile à quelques frères Moraves persécutés, il changea de vie, adopta leurs opinions, et créa bientôt à Herrnhutt, de concert avec eux, un établissement et une nouvelle secte de Frères Moraves connue sous le nom de Herrnhütter. Il abandonna toute fonction publique pour ne travailler qu’au développement de la nouvelle institution, prêcha, écrivit et envoya des missionnaires pour répandre leurs dogmes, et alla lui-même faire des conversions jusqu’au Groenland (1732).

ZIPANGU, nom que Marco-Polo donne au Japon.

ZIPS, comitat de la Hongrie, dans le cercle en-deçà de la Theiss, borné au N. par la Galicie, à l’E. par le comitat de Saros, au S. par ceux d’Abaûjvar, de Torna et Gœmœr, à l’O. par celui de Liptau ; 100 kil. sur 35 ; 180 000 hab. ; ch.-l., Leutschau, Ce comitat est en partie couvert par les Carpathes : il est arrosé par le Poprad, le Hernad, la Golnitz, le Dunajec. Fer, cuivre, eaux minérales. Culture du lin.

ZISKA (J. TROOZNOT, dit), c-à-d. le Borgne, chef des Hussites, né vers 1360, était un noble de Bo-