Aller au contenu

Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P3 - Q-Z.djvu/471

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
ZOÉ — 2037 — ZOMB

hême, chambellan de Venceslas l’Ivrogne. Il se mit à la tête des Bohémiens révoltés peu après le supplice de J. Huss (1417), prit Prague (1419), refusa de reconnaître l’emp. Sigismond pour roi de Bohême à la mort de Venceslas, pilla les couvents et ravagea les terres des seigneurs catholiques, forma contre Sigismond une confédération formidable, fit de Tabor sa place d’armes et la fortifia, battit Sigismond au mont Wintkow en 1420, et résista en 1421 à deux armées de cet empereur : bien qu’ayant perdu son dernier œil au siège de Raby et quoique cerné sur le mont Taurkand, il s’ouvrit un chemin à travers l’ennemi, remporta encore plusieurs victoires, et força Sigismond à lui accorder la paix et à lui donner, avec le titre de vice-roi de Bohême, un pouvoir absolu sur ce royaume. Il mourut de la peste en 1424. En mourant, il recommanda aux siens de faire de sa peau un tambour, voulant les conduire encore à la victoire après sa mort.|0|0}}

ZITTANG, fleuve de l’empire Birman, se sépare de l’Iraouaddy entre Ava et Amarapoura, coule au S. E., puis au S. O. et au S., arrose une ville de son nom à 35 kil. E. de Pégou, et se jette dans le golfe de Martaban, par une large embouchure, à l’E. de Rangoun, après un cours de 700 kil.

ZITTAU, v. du roy. de Saxe (Lusace), à 80 kil. E. de Dresde ; 10 000 h. Gymnase, bibliothèque, cabinet des médailles, cabinet d’histoire naturelle. Entrepôt des fils et des toiles de la Lusace. Eaux minérales. Patrie de l’orientaliste Michaelis. Prise et pillée en 1757 par les alliés de l’électeur de Saxe.

ZIZIM ou DJEM, fils de Mahomet II, né en 1459, disputa le trône à Bajazet II, son frère aîné (1481 et 82), fut deux fois vaincu, et se réfugia à Rhodes près du grand maître de l’Ordre, qui lui avait promis des secours ; mais celui-ci, gagné par Bajazet, le retint captif. Il fut transféré de prison en prison en Savoie et en France, puis remis au pape Innocent VIII, qui reçut pour le garder une pension du sultan. Charles VIII, qui comptait se servir du captif dans ses projets de conquête sur les Ottomans, se le fit remettre par Alexandre VI et l’emmena à Naples, mais Zizim mourut aussitôt qu’il eut été remis à ce prince (1495). On prétend qu’il périt de la main d’un barbier qui se servit, pour le raser, d’un rasoir empoisonné.

ZLOCZOW, v. de Galicie, ch.-l. de cercle, à 80 k. E. de Lemberg ; 6200 h. — Le cercle, entre la Russie au N. et à l’E., et les cercles de Zolkiev, Tarnopol, Brzezany et Lemberg, a 90 kil. sur 60, et compte 235 000 h. (dont 26 000 Juifs).

ZNAYM, v. des États autrichiens (Moravie), ch.-l. de cercle, sur la Taja, à 55 kil. S. O. de Brünn ; 6 000 hab. Vieux palais des margraves de Moravie, servant auj. de caserne, maison du conseil, anc abbaye de Luka. C’est à Znaym que mourut l’emp. Sigismond (1437). Il s’y livra en 1809 un combat d’avant-garde entre les Autrichiens et les Français, qui fut suivi d’un armistice entre Napoléon et l’emp. François. — Le cercle, entre ceux de Brûnn à l’E. et au N. E., d’Iglau au N. O. et à l’O., et l’archiduché d’Autriche au S., a 65 kil. sur 80, et env. 190 000 h.

ZOBEIDAH (la Fleur-des-Dames), cousine et seule femme légitime du calife Haroun-al-Raschid, fut mère d’Amin, successeur du calife (809) et mourut en 831. Cette princesse joue un grand rôle dans les Mille et une Nuits. On lui attribue la fondation de Tauris (792).

ZODIAQUE. V. ce mot au Dict. univ. des Sciences.

ZOÉ (Ste), martyre en Pamphylie à une époque incertaine, est honorée le 2 mai. — Autre sainte, martyre à Rome, est hon. le 5 juillet.

ZOÉ, impératrice d’Orient, d’abord maîtresse, puis femme de Léon VI, reçut le titre d’épouse après la naissance de Constantin VII (Porphyrogénète II). Chassée du palais à la mort de son mari (911), elle y fut rappelée en 914 par son fils, le jeune Constantin Porphyrogénète ; liguée avec Romain I (Lécapène), son amant, elle jouit d’un grand pouvoir, jusqu’à ce que ce dernier la confina dans un cloître (919). — Autre impératrice, fille de Constantin IX et femme de Romain III (1028), fit périr Romain (1034) pour placer sur le trône son amant Michel IV, le Paphlagonien, qui l’épousa, mais qui ne tarda pas à la maltraiter. Elle reconnut pour successeur de Michel IV le neveu de ce prince, Michel V (1035), mais elle fut plus malheureuse encore sous ce dernier (1041). Alors elle excita une émeute à Constantinople et se fit proclamer impératrice avec sa sœur Théodora. Bien qu’âgée de 63 ans, elle épousa en 3es noces Constantin X Monomaque (1042), qui lui laissa tout le pouvoir. Elle mourut en 1052.

ZOÉGA (George), archéologue danois, né en 1755 à Dahler près de Ripen (Jutland), m. en 1809, voyagea comme gouverneur avec un jeune gentilhomme, fut chargé par le ministre Guldberg de classer les médailles existant à Copenhague, puis fit aux frais du roi un voyage numismatique, visita dans ce but Vienne et Rome, où il se maria et abjura le Luthéranisme, reçut du pape Pie VI la mission d’interpréter les hiéroglyphes des obélisques qui se trouvaient à Rome et reçut en 1802 le titre de professeur à l’Université de Kiel, tout en restant à Rome comme agent du roi de Danemark. Outre diverses Dissertations, recueillies en 1817 par Welcker, on a de lui : le Catalogus codicum copticorum Musei Borgiani, et un traité De usu et origine obeliscorum (1797-1800), où il prouve que l’écriture hiéroglyphique fut employée jusqu’à la chute du paganisme.

ZOHAK, usurpateur venu d’Arabie en Perse, vainquit Djemchid, le détrôna et le coupa en deux, puis se plaça sur le trône de Perse. Féridoun, fils de Djemchid, mit fin à sa cruelle domination el l’enferma dans une caverne du mont Demavend.

ZOHAR, c-à-d. splendeur, un des livres théologiques des Juifs modernes, contient des explications cabalistiques sur les livres de Moïse, mêlées à toutes sortes de rêveries. On l’a attribué à Simon Ben-Jochaï, disciple d’Akiba, mais on le croit plutôt du XIIe s. Écrit en syriaque, il a été en partie traduit en latin par Rosenroth (dans la Cabala denudata).

ZOÏLE, fameux critique grec, connu par l’amertume de ses censures à l’égard d’Homère (d’où le surnom d’Homeromastix ou fouet d’Homère), né à Ëphèse ou à Amphipolis, vivait à la fin du IVe s. av. J.-C. On a débité mille fables sur son compte : on a dit qu’il avait été condamné à mort par Ptolemée Philadelphe et crucifié ou lapidé par la foule enthousiaste d’Homère. Quoi qu’il en soit, son nom est resté synonyme de critique envieux et partial ; on l’oppose à celui d’Aristarque. On lui attribuait, entre autres ouvrages, 9 livres de Remarques hypercritiques sur Homère, une Hist. d’Amphipolis, une Hist. générale du monde jusqu’à Philippe (roi de Macédoine) : aucun n’est parvenu jusqu’à nous.

ZOLKIEW, v. de Galicie, ch.-l. de cercle, à 30 kil. N. de Lemberg ; 4000 h. Anc. château de la famille Sobiesky. — Le cercle, entre ceux de Zloczow à l’E., de Przemysl et de Lemberg au S. et au S. O., la Russie au N., a 100 k. sur 70 et 240 000 hab.

ZOLLIKOFER (George-Joachim), prédicateur protestant, né en 1730 à St-Gall en Suisse, m. en 1788, fut ministre dans le pays de Vaud, chez les Grisons et à Leipsick. Il n’est pas moins estimé comme écrivain que comme prédicateur. Ses Sermons ont été publiés en 15 vol. in-8, à Leipsick, 1789-1804.

ZOLLVEREIN, c-à-d. association douanière. V. ce mot dans notre Dict. univ. des Sciences.

ZOLTAN, fils d’Arpad, ravagea l’Europe occidentale à la tête des Hongrois de 907 à 955. Battu par Othon I sur le Lech, près d’Augsbourg, il se fixa au N. de l’Adriatique, dans le pays qui s’étend entre la Dalmatie, la Styrie et la Transylvanie et y jeta les fondements du roy. de Hongrie. Il mourut en 960.

ZOMBOR, v. de Hongrie, ch.-l. du comitat de Bacs, à 175 k. S. E. de Pesth, près du canal François ; 22 000 h. École d’instituteurs grecs orthodoxes.