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Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P3 - Q-Z.djvu/479

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çais, né à Valence (Drôme) en 1804. Issu d’une famille pauvre, il commença par donner des leçons de mathématiques puis des répétitions de droit. Aux journées de Juillet 1830, il fut un des combattants, et y perdit un œil. Il devint en 1838 avocat à la Cour de cassation. En 1848, il siégea à la Constituante et vota avec la droite. Il suivit, à partir de 1849, la politique du prince-président, fut nommé avocat général à la Cour de cassation (1852), sénateur (1855), président à la Cour de Riom, puis président de chambre à la Cour de cassation (1865). Lors de l’insurrection du 18 mars 1871, il remplissait à titre provisoire les fonctions de premier président ; en cette qualité, il fut arrêté, retenu comme otage, et, après soixante-quatre jours passés au secret, fusillé, le 24 mai, avec l’archevêque de Paris, par ordre de la Commune. — Parmi ses nombreux écrits, on remarque une traduction des Institutes de Justinien et un livre sur le Pouvoir temporel des papes. Il a collaboré au Corps diplomatique et à l’Encyclopédie des lois.

BOPP (Franz), philologue allemand, né à Mayence en 1791, m. en 1867 ; fut longtemps professeur de sanscrit à Berlin, et fonda par son enseignement et par ses publications une science nouvelle, la Grammaire comparée. Il était membre correspondant de l’Institut de France. Ses principaux ouvrages sont : Grammaire comparée des langues sanscrite, zende, grecque, latine, lithuanienne, slave, gothique, et allemande, 1833-49 (2e édit. refondue, 1857, et traduite par M. Bréal, 4 vol. in-8, 1867-1873) ; Grammatico-critica linguæ sanscriticæ, 1829 ; Glossarium sanscritum, 1840, etc.

BOUILHET (Louis), littérateur français, né à Cany (Seine-Inférieure) en 1824, mort en 1869. Après s’être fait remarquer par des poëmes en vers, parmi lesquels on distingue Mélænis, comte romain (1856), il se tourna vers le théâtre, et fit applaudir plusieurs drames en vers, surtout Madame de Montarcy (1856) et Hélène Peyron (1858).

BRASCASSAT (Jacques-Raymond), peintre français, né à Bordeaux en 1805, mort en 1861 ; s’est fait un nom comme paysagiste et comme peintre d’animaux. Il était membre de l’Académie des beaux-arts.

BRONGNIART (Adolphe-Théodore), naturaliste français, né à Paris en 1801 ; était fils d’Alexandre Brongniart (voyez le Dictionnaire) ; fut professeur de botanique et de physique végétales au Muséum, membre de l’Académie des sciences (1831), inspecteur général de l’enseignement supérieur (1852). On lui doit une Histoire des végétaux fossiles (1828 et années suivantes), qui a constitué la paléontologie des végétaux, comme Cuvier a constitué celle des animaux. Il est un des fondateurs des Annales des sciences naturelles.

BROUGHAM (Henry, premier baron et lord), h. politique, orateur et écrivain anglais, né à Édimbourg en 1778, m. en 1868 ; montra d’abord une grande aptitude pour les sciences, et fit quelques ouvrages sur la physique et la géométrie ; collabora avec éclat à la Revue d’Édimbourg, et fut, par de grands succès obtenus au barreau, conduit au Parlement (1810), où il se distingua pendant 25 ans dans la défense des réformes libérales ; devint pair héréditaire et chancelier d’Angleterre sous le ministère de lord Grey (1830), résigna ces fonctions en 1834, lors du ministère de Robert Peel, et s’occupa depuis spécialement de réformes judiciaires et de travaux littéraires. — Ses principaux ouvrages sont : Discours au barreau et au Parlement (4 vol. 1838) ; Esquisses historiques des hommes d’État du temps de George III (1838-43, trad. en fr. 1847) ; Essai sur la constitution anglaise (1845) ; Voltaire et Rousseau, écrit en fr. (1845). Ses OEuvres complètes ont été publiées en 9 vol. in-8 (1851-57).

BULOZ (François), publiciste français, né près de Genève en 1803, m. en 1876 ; commença par être prote d’imprimerie, et fit quelques traductions d’ouvrages anglais ; puis fonda, en 1831, la Revue des Deux-Mondes, qui prit bientôt et qui a gardé le premier rang parmi les périodiques français. Il se consacra tout entier à ce recueil, et en assura le succès par son jugement, par son activité infatigable et par une énergie de volonté qui s’imposait même aux écrivains les plus considérables.

BULWER-LYTTOX (Edouard-Georges Earle), romancier anglais, né à Heydon-Hall (Norfolk) en 1805, m. en 1873 ; débuta comme écrivain par des poésies imitées de Byron ; obtint en 1828 un grand succès par son premier roman, Petham ou Les Aventures d’un gentleman, bientôt suivi de Godolphin, des Pèlerins du Rhin, des Derniers jours de Pompéi, de Rienzi ou le Dernier des tribuns, qui rendirent son nom célèbre en Europe ; donna au théâtre plusieurs pièces, dont deux, la Dame de Lyon (1828) et Money (1840), furent très -applaudies. Membre de la Chambre des communes de 1831 à 1841, il s’y déclara pour les réformes ; rédigea quelque temps (1832) le Monthly Magazine, où il afficha des opinions qui lui valurent le « dandy radical » ; publia en 1836 un pamphlet virulent contre le ministère conservateur de Robert Peel ; publia en 1846, sous le voile de l’anonyme, le Nouveau Timon, où il donnait une série de portraits d’hommes d’État contemporains ; siégea de nouveau à la Chambre des communes de 1852 à 1866, époque où il accepta de lord Derby, avec le titre de lord, un siége à la Chambre haute. Il a laissé des Mémoires. — Son frère (Henry Earle), né en 1804, a rempli plusieurs postes diplomatiques et publié plusieurs ouvrages parmi lesquels on distingue, la Société, la Littérature et la Politique en France (1834), les Lords, !e Gouvernement et le pays (l836).

CABRERA (Ramon, comte de Morella), né à Tortose (Catalogne) en 1810, m. en 1876 ; fut d’abord destiné à l’état ecclésiastique ; mais, peu fait pour ce genre d’existence, il se mit en 1833 à la tête d'une troupe de guérillas pour soutenir contre la reine Isabelle les prétentions de Don Carlos ; soutint pendant plusieurs années une lutte acharnée contre les Christinos : plusieurs fois grièvement blessé, tour à tour vaincu et victorieux, il dut à la reconnaissance de Don Carlos les titres de comte et de lieutenant général, mais finit par être défait par Espartero en 1840. Il essaya de recommencer la lutte en 1848, mais dut repasser les Pyrénées. Depuis il vécut dans une retraite opulente ; et, loin de soutenir la cause du second Don Carlos, il adressa aux Carlistes, en 1875, une proclamation pour les engager à se soumettre au roi Alphonse XII.

CALAMATTA (Louis), graveur, né en 1802 à Civita-Vecchia, m. en 1869 ; s’est attaché aux traditions de l’école de M. Ingres. Ses principales œuvres sont : le Vœu de Louis XIII, d’après Ingres ; la Vierge à la chaise, d’après Raphaël ; la Joconde, d’après L. de Vinci ; Françoise de Rimini, d’après A. Scheffer ; M. Guizot, d’après P. Delaroche, etc.

CAPEFIGUE (J.-B.-Raymond), publiciste français, né à Marseille en 1802, m. en 1873 ; se fit un nom, sous la Restauration, dans la presse royaliste ; et publia, après 1830, un grand nombre d’ouvrages historiques, parmi lesquels on distingue : Hist. des Juifs depuis les Machabées jusqu’à nos jours, 1833 ; Hist. de Philippe Auguste (1839). Il a embrassé presque toutes les époques de l’histoire de France dans une série de travaux qui occupent plus de cent volumes, et où l’on trouve plus de facilité que d’études sérieuses.

CARAFA DE COLOBRANO (Paul), compositeur français d’origine italienne, né à Naples en 1787, m. en 1873 ; suivit d’abord la carrière militaire, fit la campagne de Russie comme officier d’ordonnance de Murat ; se consacra ensuite à la musique ; composa quelques opéras pour les théâtres de Na-