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ples, de Venise, de Milan de Vienne, et vint en 1821 se fixer à Paris, où il donna le Solitaire (1822), Mazaniello (1828) et un grand nombre d’autres compositions, qui se distinguent par une élégante facilité, mais qui manquent de vigueur, et dans lesquelles l’imitation de Rossini est trop sensible. Il était professeur au Conservatoire, et, depuis 1837, membre de l’Académie des beaux-arts.

CARNÉ (Louis MARCEIN, comte de), publiciste français, né à Quimper en 1804, mort en 1876, fut sous la Restauration secrétaire d’ambassade ; reconnut le gouvernement de Louis-Philippe, qui lui conserva ses fonctions ; devint député en 1839 et fit partie de l’opposition dynastique ; se tint après 1848 à l’écart des affaires polîtiques, resta seulement conseiller général du Finistère et devint en 1863 membre de l’Académie française, préférablement à M. Littré. Ses principaux ouvrages, qui le rattachent à l’école de M. de Montalembert pour la religion, et de M. Guizot pour la politique, sont : Du gouvernement représentatif en France et en Angleterre (1841) ; Études sur l’histoire du gouvernement représentatif en France (1855) ; les Fondateurs de l’unité française (1856).

CARPEAUX (Jean-Baptiste), statuaire français, né à Valenciennes en 1827 ; fut élève de Rune et de Duret ; obtint le prix de Rome en 1854 ; se fit remarquer dès 1859 par une statue en bronze, le Jeune pêcheur, et en 1863 par le groupe d’Ugolin et ses enfants ; a produit depuis un grand nombre d’œuvres vigoureuses et originales. Il était dans toute la force de son talent, quand il fut atteint d’une cruelle maladie, à laquelle il a succombé : il mourut à Courbevoie en 1875, dans une villa mise à sa disposition par le prince Georges Stirbey, fils de l’ancien hospodar de Valachie, dont l’affectueuse sollicitude adoucit pour le pauvre artiste les souffrances de sa longue agonie. Le talent de Carpeaux est reconnu de tous ; mais ses œuvres ont été fort discutées, parce que leur auteur affectait de rompre avec les traditions classiques, et sacrifiait de parti pris les proportions et l’harmonie des lignes à la recherche du pittoresque et de l’effet dramatique. Cette tendance apparaît particulièrement dans ses bas-reliefs pour le pavillon de Flore, et plus encore dans son groupe la Danse, exécuté en 1869 pour le Nouvel-Opéra.

CARRÉ (Michel), auteur dramatique français, né en 1819, m. en 1872 ; débuta par un volume de poésies dans le genre romantique, les Folles rimes (1841) ; fit jouer quelques drames ou vaudevilles peu remarqués ; mais s’est acquis une réputation méritée par des libretti d’opéras-comiques faits en collaboration avec M. Jules Barbier, Galatée (1852) ; les Noces de Jeannette (1853) ; Psyché (1856) ; les Noces de Figaro (1858) ; le Pardon de Ploèrmel (1859) ; la Statue (1861), etc.

CAUMONT (Arcisse de), antiquaire français, né à Bayeux on 1802, m. en 1873 ; a consacré sa vie à des travaux d’histoire naturelle et d’archéologie, parmi lesquels on distingue une Hist. de l’art dans l’ouest de la France jusqu’au seizième siècle, 6 vol. in-8 (1831-40), et une Statistique monumentale du Calvados, 3 vol. in-8 (1847-58). Il était correspondant de l'Institut ; il a fondé plusieurs sociétés savantes, ainsi que les Congrès scientifiques de province, dont la première session eut lieu à Caen en 1834, et qui se tiennent successivement dans toutes les grandes villes de France.

CHAIX D’EST-ANGE (Victor-Charles), avocat et homme politique français, né à Reims en 1800, m. en 1877 ; se fit connaître, sous la Restauration, dans des affaires politiques, et sous Louis-Philippe dans plusieurs procès à sensation (Donon-Cadot, Pescatore, etc.) ; fut député sous la monarchie de juillet, et, sous l’Empire, procureur général près la Cour de Paris, conseiller d’État et sénateur.

CHANGARNIER (Nic.-Anne-Théodule), général français, né à Autun en 1793, m. en 1817; entra dans la carrière militaire sous la Restauration, fit partie des gardes du corps, puis de la garde royale ; se signala en Afrique, sous la monarchie de Juillet par son intrépidité et son énergie, et devint général de division en 1843 ; fut nommé représentant de la Seine à la Constituante de 1848 ; fut pendant deux ans commandant supérieur de la garde nationale de Paris, sous le général Cavaignac et sous la présidence de L. Napoléon, qui ajouta à son commandement celui de l’armée de Paris ; se signala dans ce poste et à la Chambre par son énergie à soutenir l’ordre et par son antipathie contre le gouvernement républicain ; refusa cependant de s’associer aux projets de restauration de l’Empire, fut dépouillé de son double commandement ; fut arrêté au coup d’État du 2 décembre 1851, conduit à Mazas, et éloigné de France par le décret du 9 janvier 1852. Après avoir séjourné quelques années en Belgique, il revint en France, mais resta sous l’Empire dans la vie privée. Dans la guerre de 1810, il reprit du service et assista aux combats qui se livrèrent autour de Metz. En 187l il fut nommé par trois départements député à l'Assemblée nationale, et y siégea au centre droit.

CHASLES (Vict. Philarète), littérateur français, né à Mainvilliers (Eure-et-Loir) en 1798, m. en 1873 ; fut d’abord compositeur d'imprimerie, puis secrétaire et bientôt collaborateur de M. Jouy ; se fit remarquer dès 1827 par son Tableau de la litt. du XVIe siècle, pour lequel il partagea le prix d’éloq. de l’Académie française avec S.-M. Girardin ; et, depuis, écrivit pour le Journal des Débats et diverses revues un grand nombre d’articles, dont il forma, sous le titre d’Études de littérature comparée (1847-64), une série de volumes estimés pour la vivacité originale du style et la fécondité des aperçus : Études sur l’antiquité ; Études sur le moyen âge ; Études sur l’Espagne ; Études sur la littérature et les mœurs de l’Angleterre au XVIIIe et au XIXe siècle ; Études sur Shakespeare, Marie Stuart et l’Arétin ; Études sur l’Allemagne ; Voyage d’un critique à travers la vie et les livres. Il était conservateur à la bibliothèque Mazarine depuis 1837, et, depuis 1841, professeur de langues et littératures étrangères de l’Europe moderne au Collége de France.

CHEVÉ (Émile), professeur de musique français, né à Douarnenez (Finistère) vers 1800, m. en 1864 ; est l’un des fondateurs de la Société chorale Galin-Paris-Chevé. Voyez GALIN, dans le corps du Dictionnaire.

CLARENDON (Georges-William-Frédéric Villiers), baron d’Hyde, lord), homme politique et patr d’Angleterre, né à Londres en 1800, mort en 1870. Élève de l’université d'Oxford, il débuta dans la diplomatie en 1820 comme attaché d’ambassade à Saint-Pétersbourg ; négocia un traité de commerce avec la France (1831) ; devînt ministre plénipotentiaire à Madrid (1833), et y déploya une grande habileté pendant la guerre de la succession de Ferdinand VII ; devint membre du conseil privé (1840), ministre du commerce (1846), lord lieutenant d’Irlande (1847). Un instant écarté du pouvoir, comme whig, sous le ministère de lord Derby (1852), il rentra aux affaires en 1853 comme ministre des affaires étrangères, signa le traité de Paris comme ministre plénipotentiaire, et remplit encore diverses missions diplomatiques, notamment en 1868, auprès du pape et du roi d’Italie, pour affirmer la neutralité de l’Angleterre en cas de guerre.

COGNIARD (Théodore), vaudevilliste français, né en 1806, m. en 1872 ; a dirigé pendant sept ans la théâtre Saint-Marun, avec son frère Hippolyte Cogniard ; a donné en collaboration avec lui (de 1831 à 1871) un grand nombre de pièces (drames, vaudevilles et féeries), dont quelques-unes ont obtenu un succès de vogue : Pauvre Jacques, Bobèche et Gali-