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Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P3 - Q-Z.djvu/69

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ROSBECQUE, bg de Belgique (Flandre occid.), à 14 kil. N. N. E. de Courtrai, 4500 hab. Charles VI, roi de France, y battit en 1382 les Flamands révoltés contre leur comte Louis de Mâle et conduits par Philippe Arteveld, qui y fut tué.

ROSCELIN (Jean), Ruscelinus, philosophe scolastique, né en Bretagne au milieu du XIe s., était chanoine à Compiègne et enseignait la théologie dans le monastère de cette ville. Il soutint le premier, vers 1085, que les universaux, c'est-à-dire les idées générales, n'ont aucune réalité hors de notre esprit, que ce sont de purs noms auxquels ne répond aucun être réel, et fut ainsi le fondateur de la secte des Nominaux. Ayant appliqué cette doctrine au mystère de la Trinité, il s'attira de redoutables adversaires, entre autres S. Anselme, et fut condamné au concile de Soissons (1092). Il se réfugia momentanément en Angleterre, et se fixa à son retour, soit à Paris, soit en Aquitaine, où il m. dans un âge avancé. Il compta le célèbre Abélard au nombre de ses partisans, mais il ne l'eut pas pour élève, comme on l'a cru. M. Fr. Saulnier a donné en 1855 Roscelin, sa Vie et ses doctrines.

ROSCIUS (Q.), célèbre acteur romain, né près de Lanuvium vers 129 av. J.-C., m. vers 62, perfectionna la pantomime et donna des leçons d'action oratoire à Cicéron, qui plaida pour lui contre C. Fannius Chéréa (ce discours est conservé). On raconte que Roscius et Cicéron luttaient à qui des deux réussirait le mieux à rendre la même pensée, le premier par le geste et la pantomime, le second par la parole. — Un autre Roscius, d'Amérie, fut proscrit par Sylla et accusé par Chrysogonus, affranchi du dictateur, d'avoir tué son père, qui avait péri assassiné. Cicéron, qui débutait au barreau, eut seul le courage de le défendre : il prononça en sa faveur un discours que nous avons encore (le Pro Roscio Amerino).

ROSCOE (Will.), écrivain, né à Liverpool en 1752, d'une famille pauvre, m. en 1831. Quoiqu'il n'eût reçu presque aucune éducation, il composa dès l'âge de 16 ans des poésies qui furent remarquées. Il devint successivement procureur, avocat, puis banquier à Liverpool, quitta les affaires pour les lettres, fut nommé en 1806 député de Liverpool à la Chambre des Communes, et y combattit avec force la traite des Noirs. On a de lui, outre ses poésies et des pamphlets de circonstance, quelques bons ouvrages historiques : Vie de Laurent de Médicis, 1796 (trad. par Thurot, 1796), Vie et pontificat de Léon X, 1805 (trad. par Henri, 1813, et mis à l’Index à Rome). On lui doit aussi une traduction des Poésies de Tansillo, 1800, et une édition critique de Pope, 1824.

ROSCOFF, bourg et petit port du Finistère, sur l'Océan, à 25 kil. N. O. de Morlaix, 3917 h. Cabotage, commerce actif, surtout en rhum, genièvre, thé, salaisons, bois du Nord. C'est là que Marie Stuart débarqua en 1558, lorsqu'elle vint épouser le Dauphin, depuis François II.

ROSCOMMON, v. d'Irlande (Connaught), ch.-l. du comté de Roscommon, sur le chemin de fer de Dublin à Mullingar, à 130 kil. N. O. de Dublin; 3500 h. Château qui date de 1268. Cette ville donne à la famille Dillon Wendworth le titre de comte. — Le comté, entre ceux de Leitrim, Longford, West-Meath, Sligo, Galway, Mayo, a 100 kil. sur 60, et env. 300 000 h.

ROSCOMMON (DILLON WENTWORTH, comte de), poëte, né en Irlande en 1633, m. en 1684, était neveu de Wentworth, comte de Strafford, gouverneur de l'Irlande. Il étudia en France pendant l'émigration des Stuarts, rentra en Angleterre à la Restauration, fut fort bien accueilli de Charles II, qui le nomma capitaine dans sa garde, occupa différents postes, soit auprès du duc d'Ormond en Irlande, soit auprès de la duchesse d'York, et mena, comme presque tous les courtisans de Charles II, une vie fort dissipée. Il a laissé un Essai sur la traduction en vers, des traductions de l’Art poétique d'Horace et de la 6e Églogue de Virgile. Ses poésies se font remarquer par la correction. On joint ordinairement ses œuvres à celles de Rochester, son ami.

ROSE (mont), en Suisse. V. ROSA.

ROSE (Ste), vierge, née en 1586 à Lima, dans le Pérou, morte en 1617, se distingua par une vertu singulière et par une ardente piété. Élevée dans l'aisance, elle tomba dans la pauvreté, et fut réduite à être servante, ce qu'elle supporta avec une admirable résignation. Elle entra ensuite dans le tiers ordre de St-Dominique. On la fête le 30 août.

ROSE (Guill.), évêque de Senlis, ligueur acharné, eut de grands succès comme prédicateur, fit en chaire l'apologie de Jacques Clément et fut banni de Paris lorsque Henri IV y entra. Ayant obtenu son rappel, il n'en recommença pas moins ses déclamations et fut condamné par le Parlement. Il mourut en 1602. On lui attribue : De justa reipublicæ christianæ in reges impios auctoritate, 1590.

ROSE (J. B.), docteur en théologie, membre de l'Académie de Besançon, né à Quingey en 1714, m. en 1805, embrassa dans ses études, avec la théologie, la philosophie, l'histoire, la minéralogie, l'astronomie et les mathématiques. Parmi ses écrits on remarque : Traité élémentaire de morale, 1767; la Morale évangélique comparée à celle des différentes sectes, 1772; l’Esprit des Pères, 1791.

ROSE (Salvator), peintre. V. ROSA.

ROSE (le chevalier). V. ROZE.

ROSE, maréchal de France. V. ROSEN.

ROSE (ordre impérial de la), ordre fondé en 1829 au Brésil par Pedro I à l'occasion de son mariage avec Amélie de Leuchtenberg, a pour insigne une étoile à six rayons d'émail blanc, bordée d'or, suspendue à un ruban rose, bordé de blanc, et ayant au milieu les initiales P. A. (Pedro et Amélie), avec l'inscription Amor e fidelios.

ROSEAU, capit. de l'île anglaise de la Dominique, sur la côte S. O.; 5000 hab. Bon port. Évêché.

ROSEBECQUE. V. ROSBECQUE.

ROSE-CROIX (Frères de la), société secrète d'illuminés qui croyaient pénétrer les mystères de la nature à l'aide d'une lumière intérieure, tombaient dans les erreurs de la magie et de l'alchimie et prétendaient posséder la pierre philosophale. Ils se donnaient pour chef un gentilhomme allemand nommé Rosenkreutz (c.-à-d. Rose-Croix), qui aurait vécu plus de cent ans (1378-1484), et qui, au retour de voyages en Turquie et en Arabie, aurait rapporté des secrets merveilleux. Il est plus probable qu'ils ne remontent pas au delà du XVIIe s., et qu'ils eurent pour véritable chef J. Valentin Andreæ (Vers 1614). Ils se répandirent surtout en Allemagne au commencement du XVIIe s. ; leur secte paraît être éteinte aujourd'hui. On trouve l'exposition de leurs doctrines dans la Confessio Roseæ Crucis, publiée en 1615 par J. V. Andreæ lui-même, et dans quelques écrits de Robert Fludd. — Dans la franc-maçonnerie, le nom de Rose-Croix désigne un des grades qui viennent au-dessus de celui de maître.

ROSELLINI (Hippolyte), né à Pise en 1800, m. en 1843, professa les langues orientales, puis l'archéologie à Pise, se lia avec Champollion, qui lui inspira le goût des études hiéroglyphiques, fut mis par le grand-duc de Toscane, en 1828, à la tête d'une expédition scientifique qui visita l’Égypte en même temps que l'expédition française dirigée par Champollion; publia, de concert avec ce savant, les Monuments d’Égypte et de Nubie (1833-45, 10 v. in-8, avec atlas), terminés après sa mort par ses amis.

ROSEMONDE, fille de Cunimond, roi des Gépides, fut forcée d'épouser Alboin, roi des Lombards, qui venait de battre son père et de le mettre à mort (567). Ce barbare l'ayant contrainte à boire dans le crâne de son propre père, dont il se servait en guise de coupe, elle se vengea en le faisant tuer par Péridée, secrétaire d'Helmichild, son amant (573), puis elle donna sa main à ce dernier, et s'enfuit avec lui à Ravenne. Mais bientôt elle voulut empoisonner ce