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2000 hab. Château où se tint un congrès dans lequel fut signé, le 20 septembre 1697, entre la France d’une part, et l’Empereur, l’Espagne, l’Angleterre et la Hollande de l’autre, le célèbre traité de Ryswick, qui mit fin à la guerre du Palatinat : Louis XIV rendait à l’Espagne ce qu’il lui avait enlevé vers les Pyrénées, et, en Flandre, Luxembourg, Mons, Ath, Courtrai ; il reconnaissait Guillaume III pour roi d’Angleterre ; il rendait à l’Empire Fribourg, Brisach, Philippsbourg, Kehl, mais il conservait Strasbourg ; il restituait au duc de Lorraine ses États. Le stathouder Guillaume V fit élever en 1792 un obélisque sur le lieu où se tinrent les conférences.

RZESZOW, v. des États autrichiens (Galicie), ch.-l. de cercle, sur la Wisloka, à 165 k. O. de Lemberg ; 10 000 hab., dont moitié Juifs. Orfèvrerie, bijouterie. — Le cercle, entre la Pologne au N., les cercles de Bochnia à l’O., de Sandec, de Jaslo et de Sanok au S., de Przémysl à l’E., a 300 000 hab.

RZEWUSKI (Wenceslas), grand-général de Pologne, né en 1705, m. en 1779, prit alternativement parti pour Stanislas Leczinski et pour Auguste III, repoussa en 1739 une invasion de Tartares, combattit de tout son pouvoir, à la diète de Varsovie, l’élection de Stan. Poniatowsky et les projets de la Russie sur la Pologne, fut pour ce fait enlevé avec son fils (1767) et retenu six ans prisonnier en Russie. Il resta depuis étranger aux affaires, et cultiva les lettres avec succès. On a de lui deux tragédies, tirées de l’histoire de la Pologne, diverses autres poésies et un Nouvel Art poétique. — Son fils, Sévérin R., né vers 1745, était vice-grand général de Pologne lors qu’il fut enlevé. De retour en 1773, il fit d’abord cause commune avec les patriotes ; mais en 1792, il fut un des premiers à signer l’acte funeste de Targovice. Cependant, après le 2e démembrement de la Pologne, il protesta, mais inutilement. En 1794, les Polonais insurgés confisquèrent ses biens et le pendirent en effigie. Le triomphe des Russes lui permit de revenir dans sa patrie, où il vieillit méprisé.



S


S. Dans les abréviations, signifiait chez les Romains Sextus ; Sp., Spurius ; S. C., senatus consultum, décret du sénat ; S. P. Q. R., senatus populusque romanus, le sénat et le peuple romain. — S., St ou Ste s’emploient souvent pour Saint, Sainte, et quelquefois, dans les abréviations de prénoms, pour Sébastien, Simon, Sylvestre, Sophie, etc.

SAA de miranda, poëte portugais, né à Coïmbre en 1495, d’une famille noble et riche, m. en 1558, étudia d’abord le droit, puis se livra exclusivement à son goût pour les lettres, visita l’Espagne et l’Italie, fut à son retour accueilli à la cour du roi de Portugal Jean III, et excita par ses talents l’admiration de ses compatriotes. Il a laissé des Sonnets, des Pastorales, des Épîtres fort estimées, des chansons populaires, ainsi que deux comédies imitées des anciens, les Étrangers, et les Villalpandios. Ses Œuvres ont été réunies à Lisbonne, 1595. Cet écrivain a joué en Portugal le même rôle que Garcilaso de la Vega et Boscan en Espagne : chef de l’école classique, il perfectionna la langue et le rhythme, et donna à la poésie un caractère d’élévation inconnu jusqu’à lui. - Son neveu, Franc. Saa de Ménézès, m. en 1664, a composé à la gloire d’Albuquerque un poème intitulé : la Conquête de Malacca, que quelques-uns placent près de celui de Camoëns.

SAAD-EDDYN-MOHAMMED, dit Khodjah-Effendi, historien turc du XVIe s., mort en 1600, est auteur du Tadj-al-Tawarikh (Couronne des histoires), qui comprend le règne des 12 premiers sultans turcs. V. Battuti l’a traduit en italien sous le titre de Chronique de l’origine et des progrès des Ottomans, 1re partie, Vienne, 1646 ; 2e patrie, Madrid, 1652.

SAADI, le plus grand des poètes persans, né à Chyraz vers 1184 ou selon d’autres en 1193, mort centenaire, reçut le nom de Saadi parce que son père avait été attaché au prince Saad, père de l’Atabek Aboubekr. Il passa un tiers de sa vie dans les études, un tiers en voyages et dans les armées, et le dernier tiers dans la retraite. Il avait fait 14 fois le pèlerinage de La Mecque, avait combattu les sectateurs de Brahma dans l’Inde et les Chrétiens dans l’Asie-Mineure, et avait été pris en Syrie par les Francs, qui le forcèrent à travailler aux fortifications de Tripoli. Il fut racheté par un marchand d’Alep, qui lui donna sa fille en mariage. A la fin de sa vie, il se retira dans un monastère près de Chyraz. il avait embrassé la doctrine des Sofis. Saadi fut comblé de gloire dès son vivant. On a de lui : le Gulistan (Jardin des roses), recueil en prose et en vers de préceptes moraux et politiques, d’apologues, d’anecdotes, d’épigrammes, etc. ; le Bostan (Jardin des fruits), tout en vers, comprenant dix livres ou chants ; c’est un recueil du même genre que le précédent, mais plus sévère quant aux principes religieux : l’auteur s’y livre à son penchant pour le mysticisme ; le Pend-Nameh ou Livre des Conseils, poème moral ; les Conseils aux rois, ouvrage en prose. Le style de Saadi est clair, plein de grâce et d’éclat. Le Gulistan a été traduit en latin par Gentius, et en français par Duryer, 1634, par Gaudin, 1791, par Semelet, 1834, et par De Frémery, 1859 ; le Bostan l’a été en allemand, Hambourg, 1696 (M. de Frémery en prépare une traduction française) ; le Pend-Namehen anglais, 1788, et en français par Garcin de Tassy, 1822.

SAALE, nom commun à plusieurs riv. d’Allemagne : 1° La Saale saxonne ou Thuringienne, sort du Fichtelberg en Bavière (Haut-Mein), traverse les principautés ou duchés de Reuss, Saxe-Altenbourg, Saxe-Weimar, Anhalt-Bernbourg, Saxe-Meiningen, Schwartzbourg-Rudolstadt, et la Saxe prussienne (régence de Mersebourg), baigne les villes de Hof, Saalfeld, Iéna, Naumbourg, Mersebourg, Halle, Bernbourg, reçoit l’Elster, l’Onstrutt, l’Ilm, la Wipper, l’Orla, la Roda, et tombe dans l’Elbe à 11 kil. S. O. de Zerbst, après 380 kil. de cours. Elle donne son nom à un cercle de la régence prussienne de Mersebourg qui a pour ch.-l. Wettin. ; sous le 1er empire français, elle donna son nom à un dép. de la Westphalie, qui avait pour ch.-l. Halberstadt. — 2° La Saale franconienne naît envière (Bas-Mein), et se jette dans le Mein près de Gemünden, après 110 kil. de cours. — 3° La Saale autrichienne se jette dans la Salza à Salzburghausen, après un cours de 100 kil. — On a aussi donné le nom de Saale à l’Yssel.

SAALES, ch.-l. de c. (Vosges), à 13 kil. N. E.de St-Dié ; 1245 hab.

SAALFELD, v. murée du duché de Saxe-Meiningen-Hildburghausen, sur la Saale saxonne, à 9 kil. S. E. de Rudolstadt ; 5000 hab. École d’arts et métiers. Drap et autres étoffes, tabac, produits chimiques, etc. Fer exploité aux environs. Le prince Louis-Ferdinand de Prusse y fut battu par les Français en oct. 1806, et y périt. — Cette ville fut jusqu’en 1749 le ch.-l. d’une principauté indépendante ; elle fut ensuite réunie au duché de Saxe-Cobourg ; elle passa en 1826 à la maison de Saxe-Meiningen.

SAANE ou SARINE (la), riv. de Suisse, sort du glacier de Sanetsch dans le canton de Berne, arrose en partie ceux de Vaud et de Fribourg, baigne Gessenal,