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Gruyère, Fribourg, reçoit la Sanse, la Glane, et se jette dans l'Aar par la r. g. après un cours de 150 kil.

SAAR... V. SARRE...

SAARDAM, en hollandais Zaandam, v. du roy. de Hollande (Holl. sept.), sur le Zaan, à 13 kil. N. E. de Harlem; 12 000 hab. Aspect pittoresque, maisons de bois peintes en vert. Commerce de bois, navigation et pêche actives. Chantiers, fabriques de voiles, goudron. Près de 700 moulins à vent (il y en avait jadis 2800). — En 1697 Pierre le Grand vint apprendre dans les chantiers de cette ville la construction des vaisseaux sous le déguisement d'ouvrier charpentier et sous le nom de Pierre MikhaÏlov; on y montre encore sa demeure, dite Vostenborg.

SAARLOUIS, etc. V. SARRELOUIS, etc.

SAATZ, v. de Bohême, ch.-l. de cercle, sur l'Eger, à 75 kil. O. N. O. de Prague; 4500 hab. Trib. criminel, gymnase de Prémontrés. Houblon, vins. Fondée au VIIe s. — Le cercle, entre ceux d'Ellnbogen à l'O., de Leitmeritz au S., de Rakonitz à l'E., et le roy. de Saxe au N., a 2354 k. carrés et 150 000 hab.

SAATZIG, cercle des États prussiens (Poméranie), dans la régence de Stettin, a pour ch.-l. Stargard.

SAAVEDRA-FAXARDO (Diego de), écrivain et homme d'État espagnol, né en 1584 au bourg d'Algézarès (Murcie), m. en 1648, était prêtre. Il fut chargé de plus. missions (à Rome, en Suisse, en Allemagne), figura à Münster comme plénipotentiaire de l'Espagne et devint membre du grand conseil des Indes. Il a composé plusieurs écrits remarquables : le Prince politique chrétien, Münster, 1640 (trad. en latin par l'auteur et en français par Rou, 1668); la République des lettres, critique spirituelle d'écrivains anciens et modernes, surtout espagnols (trad. en fr., 1770); la Couronne gothique ou Histoire du royaume Goth en Espagne, ouvrage incomplet et peu estimé. Saavedra est un des bons écrivains de l'Espagne ; mais ses compatriotes ont beaucoup exagéré son mérite en le surnommant le Tacite espagnol. Ses Œuvres complètes ont été imprimées à Anvers, 1677-78, 1 vol. in-fol., et à Madrid, 1789-90, 10 vol. in-8.

SAAVEDRA (CERVANTÈS). V. CERVANTÈS.

SABA, dite aussi Mara, Mariaba, auj. Mareb ou Sabbiah, anc. v. d'Arabie, entre Mascate et l'Arabie Heureuse ou Yémen, près de la côte O., était habitée par les Sabéens, et était le ch.-l. d'un État dont la reine alla en Judée pour voir Salomon. C'était encore du temps des Ptolémées et de l'empire romain une place de commerce importante comme intermédiaire entre l’Éthiopie et la Syrie. Les Sabéens étaient le peuple le plus riche de l'Arabie : le commerce de la myrrhe, de l'encens, de la cinnamome, du baume, du vin de palmier, avait accumulé chez eux une prodigieuse quantité d'or et d'argent; Diodore et Strabon en donnent une description qui peut paraître fabuleuse. M. Jos. Arnaud a exploré en 1844 les ruines de Saba (Mareb). — Il existe en Arabie, sur la côte E., une autre ville du nom de Saba ou mieux Chébak où l'on place aussi la résidence de la reine de Saba. Quelques-uns enfin la font régner sur une ville de Saba, qui est en Éthiopie, sur la mer Rouge, par 18° env. de lat. N., à l'embouchure du Mareb.

SABACO, prince éthiopien, conquit l’Égypte vers 737 av. J.-C, fonda la 25e dynastie (qui n'a donné que 3 rois à l’Égypte, 737-698), et mourut en 726.

SABAOTH, c.-à-d. en hébreu des armées, mot que l'on trouve quelquefois ajouté au nom de Dieu ans les livres saints, pour dire : Dieu des armées.

SABARA (VILLA-REAL-DO-), v. du Brésil (Minas-Géraès), ch.-l. de la comarque de Rio-das-Velhas, au confluent du Sabara et du Rio-das-Velhas, à 90 k. N. de Villa-Rica; 9000 h. Lavage d'or.

SABAS (S.), fondateur de plusieurs monastères en Palestine, né en 439, m. vers 532, est fêté le 5 déc.

SABATHAI-SÉVI, faux Messie des Juifs, né à Smyrne en 1625, m. en 1676, était fils d'un courtier de commerce. Après avoir voyagé en Turquie et en Europe, il vint en 1665 à Jérusalem, s'y lia avec un Juif nommé Nathan, qui le reconnut publiquement pour le Messie, se donnant lui-même pour le Précurseur, séduisit un grand nombre de ses coreligionnaires, et fut sur le point d'opérer une révolution en Orient; mais il fut arrêté au milieu de ses triomphes et jeté en prison par ordre de Kiuperli, ministre de Mahomet IV. Amené devant le sultan, il avoua la fraude, embrassa l'Islamisme pour échapper au supplice, et devint un objet de risée.

SABATIER (Raphaël), chirurgien, né à Paris en 1732, m. en 1811, fut professeur et démonstrateur aux écoles de chirurgie et au Collége de France, chirurgien-major des Invalides, chirurgien-consultant de Napoléon et membre de l'Académie des sciences (1773). On a de lui : Traité complet d’anatomie, 1791; De la Médecine expectative, 1796 ; De la Médecine opératoire, 1796, traité complet de chirurgie, refondu en 1810. Son Éloge fut prononcé en 1812 par Percy.

SABATIER (l'abbé Ant.), dit de Castres, compilateur, né à Castres en 1742, m. en 1817, était clerc tonsuré. Il écrivit tour à tour pour et contre les philosophes, émigra, trafiqua de sa plume en Angleterre et en Allemagne, tenta en vain de se faire pensionner par Napoléon, obtint en 1814 des Bourbons une pension de 3500 fr., et n'en dénigra pas moins ses protecteurs. On a de lui : les Trois siècles de la littérature française, 1779; Dictionnaire des passions, des vertus et des vices, 1769; Dictionn. de littérature, 1770; les Siècles païens ou Dictionn. mythologique, héraldique, politique, littéraire et géographique de l'antiquité païenne, 1784, 9 vol., in-12. Il ne manque ni d'esprit, ni d'instruction, mais ses jugements sont entachés d'une grande partialité. — V. SABBATHIER.

SABAUDIA, nom latin de la Savoie au moyen âge.

SABBAT, de l'hébreu sabbath, repos. C'était, chez les Juifs, le 7e jour de la semaine, jour pendant lequel ils gardaient un repos absolu en mémoire du repos de Dieu après la création. Ils le plaçaient le samedi. Les Juifs modernes observent encore le sabbat avec rigueur. — On nommait Année sabbatique toute 7e année. Cette année-là, les terres restaient sans culture et les esclaves redevenaient libres.

SABBATHIER (Franç.), compilateur, né à Condom en 1732, m. en 1807, professa pendant 16 ans la 3e à Châlons-sur-Marne (1762-78) et fut en même temps secrétaire perpétuel de l'Académie de cette ville. Il fut en 1763 couronné par l'Académie de Berlin pour un mémoire sur la Puissance temporelle des papes. On lui doit un Dictionnaire pour l'intelligence des auteurs classiques grecs et latins, en 36 vol. in-8, 1766-90, espèce d'encyclopédie de l'antiquité; malheureusement cet important ouvrage s'arrête à la lettre S. Sérieys a publié en 1815, d'après les matériaux laissés par l'auteur, un 37e vol. qui achève ce dictionnaire, mais qui est fort incomplet. M. Bouillet a donné un abrégé de tout l'ouvrage dans son Dictionnaire classique de l'Antiquité sacrée et profane, 2 vol. in-8, 1824. — V. SABATIER.

SABÉENS, anc. peuple de l'Arabie Heureuse, était divisé en Sabéens proprement dits, Homérites, Adramites et Panchéens. V. SABA ou SABÉISME.

SABÉISME, culte rendu aux corps célestes, au soleil, à la lune et aux étoiles, était ainsi nommé des Sabéens, peuple chez lequel il a pris naissance. Cette religion était répandue longtemps avant le Christianisme, non-seulement en Arabie et en Égypte, mais dans toute l'Asie antérieure, et surtout chez les Chaldéens et les Perses. Confondu aujourd'hui avec un grand nombre d'autres religions, le Sabéisme n'existe plus sans mélange que chez quelques tribus isolées.

SABELLIANISME. V. SABELLIUS.

SABELLICUS (M. Ant.), historien, né à Rome en 1436, m. en 1508, enseigna l'éloquence à Udine, puis à Venise, rédigea une histoire de Venise, en latin, 1487, in-fol., commenta Tite-Live, Florus, Justin, Pline, etc., et composa un poëme De rerum inventeribus, Ven., 1502.