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3. — peintre célèbre d’Athènes et maître de Zeuxis, vivait vers l’an 408 av. J. C. Pline remarque qu’avant lui il n’existait point encore de tableau qui appelåt ou retint le spectateur. Au temps du même Pline on voyait encore à Pergame deux chefs-d’œuvre de ce peintre, dont l’un représentait un prêtre en prière, l’autre un Ajax foudroyé par Minerve. Plin., 35, c. 9.

4. — archonte d’Athènes l’an 350 avant J. C. Diod. de Sic.

5. — lieutenant d’Alexandre-le-Grand, reçut de ce prince l’an 326 av. J. C. le gouvernement de Babylone et celui de toutes les satrapies qui s’étendaient jusqu’à la Cilicie. Q. C. 5, c. 1.

6 et 7. — archontes l’an 321 et 319 avant J. C. C’est sans doute un seul personnage qui fut deux fois archonte.

8. — fameux sculpteur, si irascible qu’il détruisait impitoyablement ses ouvrages dans ses accès de colère. Plin., 34, c. 8.

9. — poète athénien, vers le temps de Ménandre ; il composa quarante-sept pièces de théâtre, dont sept furent couronnées.

10. — tyran d’Athènes, qui ensanglanta cette ville par la mort d’un grand nombre de citoyens. Il mourut lui-même dans les supplices. Cic., Nat., 3, c. 82.

11. — homme turbulent, qui excita une sédition dans Athènes en faveur d’Antiochus Sidétès, vers l’an 192 av. J. C. T. L., 35, c. 50.

12. — grammairien et mythologiste, le plus célèbre de ceux qui ont porté ce nom, fils d’Asclépias et disciple de Panétius, philosophe de Rhodes, naquit à Athènes environ 115 ans av. J. C. Il écrivit une histoire d’Athènes et plusieurs autres ouvrages, qui sont tous perdus, à l’exception de sa Bibliothèque. Cet ouvrage, divisé en trois livres, contient l’histoire abrégée des dieux et des héros du paganisme, et présente de grandes ressources à ceux qui veulent débrouiller le chaos de l’antiquité. M. Clavier en a donné une édition et une traduction fort estimées. Plin., 7, c. 37. — Diod., 4, 13.

13 — rhéteur et grammairien de Pergame, composa un traité de rhétorique, et fut l’auteur d’une secte qui porta son nom. Auguste honorait Apollodore de son amitié.

14. — disciple d’Épicure, surnommé l’Illustre, parce qu’il était le plus habile homme de sa secte. Il avait écrit 40 volumes sur différentes matières. Il est souvent cité par Cicéron. Diog. Laer.

15. — architecte célèbre de Damas, présida à la construction du pont que Trajan fit jeter sur le Danube. Adrien le fit mourir pour lui avoir parlé trop hardiment lorsqu’il n’était encore que simple particulier.

Ce nom a encore été porté par un grand nombre de littérateurs et de médecins, dont on ne connaît que le nom.

APOLLODOTE, gouverneur de Gaza, défendit pendant un an cette ville contre Alexandre Jannée, roi des Juifs. Lysimaque son frère l’assassina l’an 98 av J. C., pour livrer la place. Josèphe, Ant. Jud.

APOLLON, -llo, myth., fils de Jupiter et de Latone, dieu du jour, des arts, des lettres et de la médecine, habile à conduire les chars et à manier l’arc, le plus beau, et le plus aimable des dieux. Il avait reçu de Jupiter le don de prophétie, et ses oracles étaient les plus célèbres et les plus accrédités dans toute la Grèce. Latone, poursuivie par le courroux de Junon, se réfugia dans l’île flottante de Délos, que Neptune rendit stable en sa faveur, et là elle mit au monde Apollon et Diane. Junon, toujours enflammée de jalousie, suscita contre elle et ses enfans le serpent Python. Mais Apollon, peu de temps après sa naissance, le perça de ses traits, d’où lui vint le surnom de Pythien. Plusieurs années après, ce dieu, furieux de la perte de son fils Esculape, foudroyé par Jupiter, tua les cyclopes, qui forgeaient la foudre. Le maître des dieux, irrité de cette audace, le bannit du ciel. Apollon, réduit à la condition de simple mortel, se réfugia chez Admète, roi de Thessalie, qui lui confia le soin de ses troupeaux, ce qui le fit depuis adorer comme le dieu des bergers. Apollon, reconnaissant des bienfaits de ce prince lui fit obtenir la main d’Alceste (V. Alceste), et les Parques à sa prière prolongèrent les jours d’Admète. Pendant son séjour sur la terre, Mercure lui ayant soustrait son arc et ses flèches, il fut réduit pour vivre à se mettre au service de Laomédon, et releva avec Neptune les murailles de Troie. Laomédon lui ayant refusé le salaire convenu, Apollon se vengea de l’ingratitude et de la perfidie de ce prince en frappant son peuple d’une peste cruelle. (V. Laomédon.) C’est à ces mêmes temps qu’il faut rapporter la mort de Niobé, l’aventure de Midas et le supplice de Marsyas. (V. ces noms.) Apollon erra quelque temps encore sur la terre ; mais son exil et ses malheurs fléchirent enfin le courroux de Jupiter, qui le rappela dans le ciel, où il fut chargé de conduire le char du soleil. Apollon brûla souvent d’amour pour de simples mortelles ; il poursuivit Daphné ; mais cette nymphe, pour éviter ses poursuites, invoqua le fleuve Pénée, son père, qui la changea en laurier. Ce dieu fut encore épris des charmes de Leucothoé, fille d’Orchame, et séduisit cette princesse sous la forme d’Eurynome, sa mère. Ayant accordé à Cassandre le don de prophétie, à condition qu’elle condescendrait à ses désirs, et la voyant infidèle à ses promesses, il condamna ses oracles à n’inspirer jamais de confiance. On connaît encore ses amours avec Issa, Coronis, Clymène Cyrène, Chioné, Acacallis, Calliope et plusieurs autres nymphes, dont il eut un grand nombre d’enfans. Son attachement pour Cyparisse son favori, qu’il métamorphosa en cyprès, et pour Hyacinthe d’Amycles, n’est pas moins célèbre. Comme dieu des arts, Apollon présidait aux concerts des muses, et habitait avec elles les monts Parnasse, Hélicon, Piérius, les bords de la fontaine d’Hippocrène, et les rives du Permesse. Il prêtait encore en cette qualité un nouveau charme aux festins des dieux par les accords de sa lyre. — Le culte de ce dieu se répandit par toute la terre, mais plus particulièrement en Égypte, en Grèce et en Italie. Il avait des oracles dans un grand nombre de villes. Les plus renommés furent ceux de Délos, de Delphes, de Claros et de Patare, d’où il a souvent chez les poètes les noms de Delius, Clarius, etc. Son temple le plus célèbre était celui de Delphes, une des sept merveilles du monde. Ce dieu avait encore sur la montagne d’Actium ou de Leucas une statue qui dominait sur la mer, et qui servait aux navigateurs pour diriger leur course. Auguste, avant de combattre Antoine, pria cette statue de lui accorder la victoire, et lui bâtit un temple sur le mont Palatin après la défaite de son rival. Le colosse de Rhodes, qui passait pour une des sept merveilles du monde, représentait encore Apollon. Comme dieu des arts, on lui donnait les traits d’un jeune homme, tenant un arc et quelquefois une lyre, avec une tête rayonnante de lumière, et ornée d’une chevelure longue et flottante. C’est à son imitation que les jeunes Romains laissaient croître leurs cheveux. Enfin, considéré comme répandant sur la terre les maladies et la peste, on le représentait entouré de nuages. Ce dieu portait trois noms principaux, Phæbus (φοῖβος, brillant), parce qu’il conduisait le char du soleil, Liber et Apollon. On lui donnait encore une foule