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de surnoms pris des lieux où son culte était le plus en honneur ou devenus célèbres par quelques-unes de ses actions.

Selon Cicéron il y eut quatre personnages du nom d’Apollon. Le premier, fils de Vulcain, était le dieu tutélaire des Athéniens. Le second, fils de Carybas, naquit en Crète, et disputa à Jupiter la possession de cette île. Le troisième, né en Arcadie, se nommait Nomion (νόμος, loi), parce qu’il donna des lois à cette contrée. Le quatrième enfin, fils de Jupiter et de Latone, vint des régions hyperborées s’établir à Delphes. Apollon, fils de Vulcain, et le plus ancien de tous, est le même que l’Horus des Égyptiens ; il paraît même qu’il est le seul, et que son culte fut apporté en Grèce par Orphée, et qu’il se répandit à différentes époques dans diverses contrées, ce qui a donné lieu à distinguer plusieurs chez les dieux. On explique aussi par l’opposition qu’éprouva l’introduction de son culte à Delphes (anciennement Python) son combat avec le serpent de ce nom ; et son exil n’est sans doute que le temps pendant lequel il ne put vaincre cette opposition. On donne différentes étymologies du nom d’Apollon ; les uns le font dériver de privatif, et πόλλος pour πολυς, plusieurs, parce que le soleil est un astre unique ; les autres d’ἄπελλω, -λιζω, rassembler, parce qu’il présidait aux assemblées. V. Soleil. Ov., Met., I, f. 9 et 10 ; l. 4, 3. — Théb., 1, v. 760. — Tibul., 2, El. 3. — Paus., 2, c. 7 ; l. 5, c.7 ; l. 7, c. 20 ; l. 9, c. 30. — Plut., Am.En., 2, 3 ; Georg., 4, v. 323. — Hor., 1, Od. 10. Lucien, — Prop.Apollod.

1. Apollon, -llo, géog., temple d’Apollon sur le mont Leucas, dans l’île de Leucade, que l’on apercevait de fort loin en mer, et qui servait de guide aux navigateurs. En., 3, v. 275.

2. — (bois, bourg d’). V. Apollonis.

1. — APOLLONIADE, -des, tyran de Sicile, détrôné par Timoléon.

2. — -nias, épouse d’Attale Ier, roi de Pergame.

APOLLONIAS, hist. V. Apolloniade.

Apollonias ou Apollonia (Arzuf), géog., v. de Palestine, au N O. d’Antipatris, fut ruinée dans les guerres de Syrie, et rétablie par Gabinius, lieutenant de Marc-Antoine. — Pour les autres, voyez Apollonie.

1. — APOLLONIATIS, contrée d’Assyrie, sur les bords du Délas. Elle prenait son nom d’Apollonie (n. 10).

2. — marais de la partie occidentale de la Bithynie, formé par les eaux du Rhyndacus, et voisin de la ville d’Apollonie (n. 9).

1. APOLLONIDE, -des, de Cos, médecin d’Artaxerce, conçut de l’amour pour Amytis, sœur du roi, et fut mis à mort pour avoir délaissé cette princesse après en avoir obtenu les faveurs.

2. citoyen de l’île de Chio, livra sa patrie à Darius Codoman. Nommé ensuite gouverneur de cette île avec Athénagore, il ne put empêcher que la ville ne fût assiégée, et prise par les lieutenans d’Alexandre. Q. C., 4, c. 5.

3. — général macédonien, qui trahit Eumène dans un combat, pour aller joindre Antigone. Diod. de Sic.

4. — commandant d’Argos pour Cassandre, fit brûler le sénat de cette ville pour prévenir une révolte. Diod. de Sic.

5. — officier de Séleucus, que ce prince envoya comme otage à Démétrius son beau-père pour l’engager à venir à sa cour.

6. — prophétesse d’Apollon Lycien à Argos, prédit la mort de Pyrrhus au moment où ce prince voulut s’emparer de cette ville. Plut.

7. — philosophe stoïcien, ami de Caton d’Utique. Plut.

8. — historien et géographe, natif de Nicée.

1. APOLLONIE, -onia, v. de l’Illyrie méridionale, chez les Taulantiens, près de l’embouchure de l’Aoüs. Elle était célèbre par un oracle d’Apollon, que l’on consultait en jetant de l’encens au feu. Si cet encens brulait, on en tirait un augure favorable, et s’il n’était pas consumé, on en tirait un présage sinistre. Ptol. 3, c. 13. Méla, 2. — Pline, 3, c. 23.

2. — (Paleo Chori), v. de la partie méridionale de la Macédoine dans la Mygdonie, au S. O. de Thessalonique sur les bords du marais Bolbæ.

3. — capitale de l’île Siphnus, une des Cyclades.

4. (Sizeboli), v. de la Thrace septent., chez les Scyrmiades, située à l’entrée d’un golfe formé par le Pont-Euxin, fut dans la suite appelée Sozopolis. On y voyait une statue d’Apollon haute de 30 coudées. Pline, 4, c. 11 – Strab., 2.

5. — v. de la côte méridionale de Sicile, près du promontoire Pachynum.

6. — v. située au N. de la Carie, sur les bords du Méandre, près d’Antioche.

7. — v. de Palestine, auprès de Samarie, sur les côtes de la mer nommée Mare Magnum.

8. — v. de la Cyrénaïque, au N., entre les promontoires Drépanum et Phycus.

9. — v. de la Bithynie occident., sur le Rhyndacus et le lac Apolloniates à l’E.

10. — v. de l’Assyrie méridionale, dans la Chalonitide entre le Gorgus et le Tornadotus.

11. — Voy. Eleuthera.

APOLLONIES, -nia, fêtes célébrés à Égialée en l’honneur d’Apollon et de Diane. Après la mort du serpent Python, Apollon étant venu avec Diane à Égialée, il en fut chassé par les habitans. Pour se venger de ce traitement il afflige la ville d’Égialée d’une peste cruelle, qui fit de grands ravages. L’oracle, consulté sur le moyen de faire cesser ce fléau, répondit qu’il fallait envoyer sept jeunes garçons et autant de vierges à Apollon et à Diane, pour les supplier de revenir dans Égialée. Ils revinrent en effet, et leur présence fit cesser la contagion. En mémoire de cet événement les habitans de cette ville faisaient tous les ans sortir en procession sept jeunes garçons et sept jeunes filles, comme pour ramener Apollon et Diane. Paus., Corinth.

APOLLONIUS, nom de plusieurs généraux, philosophes, etc.

1o Hommes d’état, généraux, etc.

1. Apollonius, lieutenant d’Alexandre le Grand, obtint de ce prince le gouvernement de cette partie de l’Afrique qui est contiguë à l’Égypte. Q. C., 4, c. 8.

2. — Achéen, natif de Sicyone, fit refuser un don de cent vingt talens qu’offrait à la république Eumène, roi de Pergame, pour l’entretien des députés des provinces à l’assemblée générale.

3. — général d’Antiochus Épiphanes, fut envoyé en Égypte par ce prince pour assister au couronnement de Ptolémée Philométor. Il se rendit encore à Rome pour disculper son maître d’avoir tardé à payer le tribut qu’il devait aux Romains : Quelques années après il marcha contre Jérusalem avec une armée, fit un massacre général des Juifs assemblés dans le temple pour célébrer la pâque, et détruisit leur ville. Il fut tué dans un combat par Judas Machabée. Mach., 1, 3, 10, 12. — 7. T. L., 37, c. 23.

4. — surnommé Daus, gouverneur de la Celé-Syrie, et général de Demetrius Nicanor, vint attaquer