Page:Bouilly - Léonore, ou L’Amour conjugal, 1798.djvu/24

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ACTE II

_Le théâtre représente un souterrain obscur. Sur le côté de la scène, à la gauche du spectateur, est un avancement formant l’entrée d’un vieux cachot, auprès duquel sont plusieurs gross es pierres. Sur l’autre côté de la scène, et vis-à-vis, est un pareil avancement tout-à-fait en ruines et environné de décombres, formant un creux, dans lequel est une citerne ; au-dessus de ces ruines sont plusieurs crévasses, à travers lesquelles on aperçoit les marches d’un escalier qui se perd dans le lointain. Au fond du théâtre est une grande porte double, percée dans une épaisse muraille, et élevée sur plusieurs marches de pierre._


Scène I

FLORESTANT, {{didascalie|_seul._}

(_Pendant la ritournelle, il sort du cachot qui est à la gauche du spectateur, et vient s’asseoir sur les pierres qui sont auprès, Il est attaché, par le milieu du corps, à une longue chaîne, dont l’extrémité est scellée dans le mur._) RECITATIF.

Dieu ! quelle obscurité !…. quel éternel silence !…. Quoi ! séparé de tout, et seul dans l’univers !…. N’est il donc point, grand dieu, de terme à ma souffrance ? Dois-je finir mes jours dans ces indignes fers ? ROMANCE.

PREMIER COUPLET.

Faut-il au printems de mon âge Languir dans la captivité ? Eh quoi, l’abandon, l’esclavage Sont le prix de la vérité ? Pour un destin si déplorable De quoi suis-je coupable, hélas ? D’un tyran, d’un monstre exécrable J’ai dévoilé les attentats.

DEUXIÈME COUPLET.

(_Il tire un portrait de son sein._)

Ô toi dont l’image chérie Seule est témoin de mes douleurs,