Page:Bouilly - Léonore, ou L’Amour conjugal, 1798.djvu/25

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Ma Léonore, ô tendre amie ! Résigne-toi, sèche tes pleurs : Si l’on termine ma carrière ; Eleve ton âme, et dis-toi :

» Jusques à mon heure dernière,
» Mon époux fut digne de moi.

(_Ici on apperçoit à travers les crévasses, Roc et Léonore qui descendent l’escalier à la lueur d’une lanterne._)

TROISIEME COUPLET.

Ô seul appui de l’innocence, Justice, où donc est ton pouvoir ! Ah ! si tu ne prends ma défense, Il ne me reste plus d’espoir…. Mais je m’affoiblis, je chancelle…. La faim…. le froid, glacent mes sens…. Viens, ô mort !…. c’est toi que j’appelle ; Viens mettre un terme à mes tourmens !

(_Il tombe accablé sur les pierres qui sont auprès de lui ; son visage est caché dans ses mains._)



Scène II

FLORESTAN, ROC, LÉONORE, (_La porte du fond du théâtre s’ouvre : ROC entre le premier ; il porte à la main une grosse lanterne et sous le bras une gourde pleine de vin ; Léonore descend ensuite portant sur l’épaule une pelle de bois et deux pioches._) LÉONORE, _à demi-voix._

Comme il fait froid dans ce souterrain ! ROC.

Ça n’est pas étonnant… Il est si profond ! LÉONORE, _regardant de tous cotés avec inquiétude et avidité._

J’ai cru que nous n’en trouverions jamais l’entrée. ROC, _s’avançant du coté de Florestan._

Le voici…. LÉONORE.

Où donc ? ROC, _lui montrant Florestan._

Là…. Etendu sur ces pierres. LÉONORE, _d’une voix altérée, et cherchant à reconnoître le prisonnier._

Il paroît sans mouvement.